L'Êclio du Mont-Blanc dénonce une nouvelle usurpation du gouvernement pié- montais, qui prétend, ce qu'il paraît, enlever aux évêques, pour s'en emparer lui-même, la direction de l'enseignement théologique. Si nous sommes bien in formés, dit la feuille d'Annecy, le conseil supérieur de l'instruction publique, dans les Etats sardes, s'est adressé naguère aux professeurs de théologiedesdi vers diocèses, pour leur demander cequ'ils enseignent ou n'enseignent pas, les solutions qu'ils don nent, les auteurs qu'ils suivent, en un mot, un programme complet et détaillé de leurs cours. Une découverte importante pour les antiquaires vient d'avoir lieu dans la forêt de Breteuil, environ une demi-lieu de cette ville: Mercredi dernier, des ouvriers occupés extraire du caillou, ont trouvé, presque la surface dé terre, enfermées dans un vase, environ 2000 pièces et médailles ro maines en cuivre parfaitement conservées. Plusieurs portent le nom de Posthume, gé néral romain, proclamé empereur par l'ar mée des Gaules vers l'an 250, de Gallien,etc. Dans le lieu où ces médailles étaient pla cées, on ne remarque aucunes traces de constructions. Ce n'est pas, du reste, la première fois qu'une semblable décou verte a lieu dans la forêt de Breteuil. Déjà, en 1820, près de la vallée du Lesme et peu de dislance de Sainte-Suzanne, des médailles peu près semblables ont été trouvées; on y remarquait des Philippe, des Gordien Pie, des Posthume, etc. Le gouvernement des Etals-Unis a alloué une somme de 100,000 dollars (500,000 fr.), pour l'érection d'un monu ment la mémoire de Washington. M. Cranfort a été chargé de l'exécution. Il se composera d'une base en granit en forme d'étoile six rayons au centre de laquelle s'élèvera la statue équestre et en bronze du géuéral. Les pointes de l'étoile seront sur montées de figures colossales représentant l'état de Virginie, trois généraux et deux présidents qui ont dirigé les destinées de îa république. évalue a 25o,OOQ le nombre des personnes qui ont prêté serment de tempérance entre ses mains, depuis son arrivée aux États-Unis On nous communique la lettre suivante adressée M. le cure' d'Ostende par Mgr De La Tour d'Au vergne, cardinal-évêque d'Arras Arras, i4 octobre i85o. Monsieur le curé, Tous les coups qui frappent la famille de Louis-Philippe me frappent. On n'ignore point ce que je lui dois, aussi me suis-je identifié avec elle. La nouvelle perte qu'elle vieut de faire me consterne. Quelle douleur au milieu de tant et de si déplorables infortunes! Cette famille doit-être bien affligée! La Belgique perd un ange gardien, je conçois votre affliction J'ai dit la messe aujour d'hui pour cette si parfaite Reine. Je l'ai recom mandée hier moi-même aux prières des fidèles, a la grande messe de la cathédrale. J'ose vous prier de me donner des nouvelles de la Reine Amélie et de tous les siens. On dit Mgr le duc de Nemours malade. Soyez assez bon pour me donner de leurs nouvelles h tous. Votre Roi m'a si bien reçu je dépose ses pieds l'hom mage respectueux de mon association h sa douleur. Agréez, je vous prie, M. le curé, l'assurance de mes sentiments très-distingués et veuillez par donner mon écriture de 82 ans. -f- Ch. card. De La Tour D'Auvergne, évêque d'Arras. (Patrie.) Nous avons annoncé l'année dernière que l'U niversité catholique de Louvain, en présence de la loi de i84g, établissant un grade préparatoire aux études supérieures, avait organisé dans sa faculté de philosophie, des cours ayant pour objet les ma tières de l'examen subir pour l'obtention du cer tificat d'élève universitaire. Cette mesure, qui fut l'occasion de quelques critiques intéressées ou mal veillantes, n'offre en réalité que des avantages pour les jeunes gens, sans le moindre détriment pour les collèges. Ce dernier point ressort évidemment de ce que, dans cette section nouvelle, l'Université de Louvain n'admet que les élèves pouvant fournir la preuve qu'ils ont régulièrement terminé leurs humanités. Quant aux avantages résultant de la mesure dont il s'agit, ils sont faciles a comprendre. Grâce aux cours spéciaux qu'elle a institués, l'Université de Louvain offre un moyen facile de continuer et de compléter leurs études a ceux des jeunes gens qui, au sortir de la rhétorique, ne se sentent pas assez préparés l'examen d'élève universitaire. D'autre part, cette mesure pare au grave inconvénient qu'il y aurait k renvoyer dans les collèges ceux des aspirants aux hautes études qui, par un motif quelconque, auraient échoué dans une première épreuve. On comprend sans peine jusqu'à quel point il serait pénible et flétrissant en quelque sorte pour ces derniers de devoir, en rentraut dans les cours d'humanités, se placer sur la même ligne que ceux de leurs condisciples qui naguère encore se trouvaient dans des classes inférieures. Dès l'abord l'utilité de la détermination adoptée par l'Université de Louvain a été comprise: pen dant l'année scolaire qui vient de s'écouler, plus de trente inscriptions dans la catégorie d'étudiants dont il s'agit ont été prises. D'après toutes les apparences, il en sera de même pendant l'année qui commence: dans cette prévision, la Faculté de philosophie et lettres de Louvain a cru devoir, dans l'intérêt des études du grade préparatoire, ajouter aux dispositions déjà arrêtées, des disposi tions nouvelles doDt l'avis que nous publions plus loin, fera comprendre la portée. Nous donnons une entière approbation k ce qui fait l'objet principal de cet avis, c'est-à-dire l'adjonction aux diffé rents cours d'exercices pratiques il ne faut pas être très initié aux secrets de l'enseignement pour savoir de quel puissant secours il est pour les élèves et pour le progrès de leurs études, de joindre constamment ces exercices aux leçons théoriques qui leur sont données. (J. de Bruxelles. FRANCE. Paris, 23 octobre. Au nom du peuple français, le Président de la République décrète Le général de division deSchramm (Jean Paul- Adam), président du comité de l'infanterie, est nommé Ministre de la guerre, en remplacement du général d'Hautpoul, dont la démission est acceptée. Au palais de l'Élysée, le 22 octobre i85o. Louis-Napoléon Bonaparte. Au nom du peuple français, le Président de la République décrète Art. 1". Le général de division d'Hautpoul (Alphonse-Henri), représentant du peuple, est nommé temporairement gouverneur-général de l'Algérie, en remplacement du général Charon, appelé k d'autres fonctions. Art. 2. Le ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent décret. Au palais de l'Élysée, le 22 octobre i85o Louis-Napoléon Bonaparte. Le Ministre de la guerre, de Schramm. Le général Schraïlira,qui vient d'être nommé Ministre de la guerre, s'est illustré par un fait d'ar mes sublime k la bataille de Lutzen, où il comrnan- dait, très-jeune encore, un régiment de la garde impériale. L'empereur avait ordonné une charge pour emporter une redoute d'où pouvait dépendre le sort de la journée. Trois fois le régiment de Schramm s'élance avec rapidité, et trois fois il est repoussé par une artillerie formidable qui le dé cime et abat tous ses officiers. Schramm, que rien n'arrête, rallie les débris de son régiment mutilé, eu forme deux colonnes, et s'adressant au capitaine Evers, seul officier restant et qui est mort, il y a quatre ans, géuéral au ser vice du Roi de Hollande: Capitaine, lui dit-il, il faut vaincre ou mourir; je vais prendre le com mandement de la 1™ colonne, prenez celui de la seconde et en avant! En disant cela, il s'élance k la tête d'une poignée de braves, enlève la re doute après des prodiges de valeur, et au moment où la victoire couronne ses efforts, tombe griève ment blessé. Le capitaine Evers le seconde digne ment et tombe k ses côtés. Cette action héroïque eut une influence décisive sur le résultat de la journée l'Empereur la récompensa dignement. On écrit de Cherbourg, le 21 octobre Une effroyable tempête règne en mer depuis minuit. Les flots passent de i5 mètres par dessus la digue. Plus d'un sinistre a dû avoir lieu an large et sur les côtes. Le beau paquebot le Finistère de Morlaix, qui se rendait au Hâvre a dû relâcher ce matin k 5 heures dans notre rade. En franchissant la passe sa chaudière a crêvé. Il est chargé de voy ageurs et de bestiaux. Il n'y a pas eu d'accident grave. Il est entré dans le bassin de commerce pour réparer ses avaries. D'autres bâtiments entre en rade k tout instant, plusieurs ont leurs voilures en lambeaux. Nous avions k midi 35 caboteurs natio naux et étrangers. On compte en rade 55 navires de toutes forces, dont 13 de guerre. Le départ pour Brest de la division Dubourdien est de plus en plus impossible. Néanmoins l'ordre de départ existe toujours. 3 heures i/4. Le temps n'a pas molli et la rade est couverte de mâts. II y a g5 où 100 voiles dans nos eaux. 5 heures 1/4. La tempête continue, les pierriers des bords donnent le sigual d'abaisser les pavillons. Le soleil se couche k la tempête On ne signale aucun navire au large. Tous les pilotes sont rentrés. Le Journal de Cherbourg contient au jourd'hui de longs détails sur la dissolution de deux compagnies de la garde nationale, la 2° de grenadiers et celle d'artillerie. A la suite de cette mesure, M. Henry a donné sa démission de chef de bataillon. 11 y a quelques jours a été célébré, k la mode démagogique, dans une petite localité du dépar tement de l'Yonne, un mariage rouge. Le futur, qui est un ultra écarlate, délibéra d'abord avec ses amis sur la question de savoir si son union devait être consacrée suivant les formalités vulgaires, c'est-a-dire k la mairie et k l'église, ou s'il n'était pas plus digne d'un démocrate tel que loi d'épou ser sa fiancée en plein soleil sur la place publique. Après maints pourparlers, il fut enfin Tésolu que les deux futurs conjoints se rendraient k la mairie. La mariée parut dans les atours les plus socialistes. Elle était coiffée d'une espèce de bonnet phrygien formé de rubans rouge. Sa robe blanche était cou verte de rubans de la même couleur. En sortant de la municipalité, le couple et son cortège allèrent sous un arbre, s'asseoir k un banquet k 1 fr. par tête, où figuraient en abondance le veau froid et le vin bleu. Ajoutons qu'un autre mariage, dit mariage k la

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 3