JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. NOUVELLES DIVERSES. J\o 3453. 34me année 7?2^SS, 2 Novembre. VUE VERTUEUSE INDIGNATION. L'Êctaireur de Namur, cet autre Oreste en proie aux furies infernales,et le Progrès son digne Pylade, font chorus l'encontre d'une lettre de S. E. le card.-archev. de Malines. Voici le fait M. le ministre de l'intérieur prit dernièrement sur lui de dis poser (pour ainsi dire) des fonds destinés au monument de la Reine, en nommant d'autorité une commission avec charge de déterminer leur emploi définitif. Ne pas consulter les principaux donataires frois sait de justes susceptibilités. S. E. le cardi1. Stercxtout en laissant M. le ministre agir sa guise, engagea vers la même époque le clergé de son diocèse souscrire pour l'érection de l'église de Laeken. De là la petite rage de YÊclaireur, qui accuse le Primat de Belgique d'avoir voulu neutra liser la démarche de M. Rogier, et les cri- aillepies l'unisson de cet honnête Progrès, qui dans son n° du &7 s'éfforçait d'une ma nière indigne d'enrayer uneentrepriseémi nemment nationale, en déclarant d'un ton d'oracle que pour terminer toutes les dis cussions, on ferait verser le montant des souscriptions dans la caisse des bureaux de bienfaisance des communes habitées par les donateurs. Est-ce dans une sollicitude exagérée, ou bien dans sa vielle haine anti religieuse, que l'organe de nos libéralistes a donc puisé ses inspirations tracassières? FEUILLETON. LA JOURNEE DE TOURNA Y. UNE INTERPRÉTATION LIBERALE. Ce n'est pas sans quelque stupéfaction que par le. compte-rendu de la dernière séance publique du conseil communal, nous avons appris les démarchestde nos édiles tendant soumettre le collège communal au régime de la nouvelle loijOr, les cham bres législatives n'ayant décrété pour l'en seignement des humanités ?que l'érection de dix athenées, il a fallu donner la loi une interprétation toute libérale pour tour ner la difficulté. Auxécoles moyennes,dont le programme d'étude ne comprend aucu nement les humanités, un article de la loi autorise le ministère adjoindre un cours ou l'autre, si le besoin desJocalités le re clame. Sur ce, nos conseillas communaux demandent modestement unbécolemoyenne, avec adjonction d'un cours complet d huma nitésC'est ne pas y croire. Selon nous, la réponse ministérielle ne peut être dou teuse; car si les intérêts du parti exigent le maintien du collège communal, il n'en est pas de même des intérêts de la cité, et par conséquent la latitude conférée par la loi l'initiative ministérielle, n'est guère applicable dans le cas présent. D'ailleurs, il ne faudrait pas une dose médiocre de grosse malice, alors que la loi accorde une écolepréparatoire (d'après l'esprit de laloi) la carrière industrielle, accoler, sans plus de façon, un établissement au grand complet, et bien plus important, d'instruc tion moyenne. Ailleurs on trouve bon parfois d'ajouter un cours de commerce un collège; ici on imagine d'ajouter un col- lége un cours de commerce. C'est drôle tout de même et c'est nouveau! La mort édifiante de la Reine est na turellement propre inspirer au génie poétique des idées nobles et élevées. Les journaux en ont signalé plusieurs échan tillons, mais nous n'avons encore rien ren contré de suave comme les vers charmants qu'une muse exercée a mis sous la plume de M"' Van Biervliet. Par une autre con ception généreuse, c'est au profit des en fants pauvres de Thielt que se vend l'har monieuse élegie épanchée sur la tombe de la royale amie des pauvres. On peut se le procurer au bureau de ce Journal. VÉRITÉ ET JUSTICE/ Ou s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX RE E'AROXXEMEXT, par trimestre, Ypres fr 3. I.es autres localités fr 3 5o. Uu il» a5. I.e Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 13 centimes la ligne). On prend plus de mouches avec du miel qu'avec du vinaigre. Proverbe de NaupokhS. Philippe le Hardi, devenu comte de Flandre par la mort de Louis de Maele, dont il avait épousé la fille, avait promis sa femme Marguerite que l'an née 1385 ne se passerait pas sans qu'il la conduisît a Gaud. Mais cette ville n'était pas soumise, et la triste défaite de Rooseheeke, qui avait ouvert au comle défunt les portes de toutes les autres villes flamandes, n'avait pas intimidé les Gantois. Ils rejetaient une paix imposée et voulaient traiter avec le souverain de puissance puissance. Il n'é tait pas sûr de compter qu'on les abattrait par la violence; depuis cinq ou six ans qu'ils étaient in surgés, ils s'étaient montrés plus redoutables encore par leur courage que par leur nombre; et la po pulation de Gand s'élevait alors deux cent mille habitants et au delà. On eût voulu les amener a faire des excuses, s'humilier, demander pardon; on ne desirait Les critiques du Progrès, lors de la discussion de la loi sur l'enseignement moyen, prouvent suffisamment que lui non plus n'interpréta la loi dans un sens aussi exagéré. De plus, personne n'ignore que la chambre des représentants rejetta l'amendement de M. A. Vandenpëereboom tendant orga niser uu nombre restreint de collèges royaux. qu'un prétexte d'amnistie. Mais les Gantois étaient si fiers qu'on ne savait comment s'y prendre. Un bon chevalier, que les uns nomment Jean de Helly, et les autres Jean van Heelu gentil homme autant aimé du peuple que de la noblesse gantoise, chérissant la fois sou pays et son prince, fut chargé de cette négociation. 11 la conduisit avec quelque adresse; il commença par gagner la con fiance des doyens des bouchers et des bateliers, les deux états les plus influents de la ville; il séduisit par leur moyen la plupart des doyens des autres métiers. 11 leur représenta les inconvénients du long état de guerre où se fatiguait la première cité de la Flandre; il leur vanta les loyales inten tions de Philippe le Hardi. Il parla avec une conviction telle, que ses paroles furent bientôt répétées. On connaissait d'ailleurs la droiture, l'âme généreuse et la sincérité de Philippe le Hardi; on savait que ses promesses étaientsaintes; on n'ou bliait pas qu'en épousant Marguerite de Maele il avait rapporté la Flandre Lille, Douai et Orchies. Ces trois villes que les rois de France avaient si longtemps retenues. En peu de temps, la ville de Gand se montra prête recevoir Philippe le Hardi; mais elle voulait des conditions convenables. Dès que Jean de Helly vit ces dispositions, il en préviut le prince; et Philippe assigna une journée On annonce que, conformément l'usage, M. le Ministre de l'intérieur vient d'écrire MM. les membres du Sénat et de la Chambre des Repré sentants,pour les informer que la session législative de i85o-i85i, s'ouvrira le 12 novembre pro chain, une heure. Chaque Chambre se réunira dans son local respectif. Une souscription pour le monument de la Reine Louise-Marie a été ouverte la légation de Bel gique, Paris, immédiatement après la célébration du service funèbre l'église de Saint-Roch; dans la première liste de cette souscription, M. le baron J. de Rothschild figure pour 1,000 fr. M. le gé néral Chargarnier est également souscripteur. Ces jours derniers, la police est parvenue arrêter une jeune filou soupçonné d'avoir commis plusieurs vols le 25 dans l'église de Saint-Gudule. On a découvert dans sa demeure deux bourses dont l'une contenait environ 4o francs. Il a été mis la disposition de M. le procureur du Roi. La ville de Delft (Hollande) compte au nom bre de ses habitants deux frères de l'illustre Ponia- Tournay pour traiter de la paix. Cette manière de procéder plut aux Gantois; ils envoyèrent des dé putés, qu'ils chargèrent de plaider leurs inte'rêls et de consentir tout ce qui ne porterait pas déshon neur leur ville. Les députés se mirent en route, pénétrés, en dignes représentants, de toute la ri gueur de leur mission, et munis d'instructions fières qui ne devaient pas trop faciliter l'arrangement. Suivant les conseils de sa femme, qui était fla mande et qui connaissait les bourgeois de Gand, Philippe le Hardi voulut recevoir leurs députés avec une certaine pompe. Il était sur son trône de comte, avec la couronne en tête et le manteau de cérémonie; il avait sa droite sa femme Margue rite; la duchesse Jeanne de Brabant, sa tante, la jeune et belle comtesse Marguerite de Nevers, sa belle-fille, étaient présentes, avec Albert de Ba vière, prince de Hainaut, mambour de Hainaut, de Hollande et de Zélande; Guillaume de Namur, seigneur de l'Écluse; Hugues d'Antoing, châte lain de Gand, Jean de Ghistelles, seigneur de Hor- nes; Henri de Dixraude, seigneur de Beveren; Jean de la Gruthuyse, Arnould de Schoorisse, le libérateur d'Audenarde, Jean, seigneur d'Axele; Gérard de Nasseghem; Gauthier de Hallewyn; Jean Vilain, seigneur de Saint-Jean-Steen Jean d'Oultre, vicomte d'Ypres; Louis de Roulers, et

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1