JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 34158. 34me aimée. La séance de la Chambre des représen tants du 15 novembre a été marquée par unediscussion qui a vivement impressionné lepays. Les débats portaientsur l'allocution que le S1 Père a prononcée Ie20 mai dernier, et dans la quelle il exprimait hautement sa douleur la vue des périls qui menacent chez nous la religion catholique. Les motifs qui ont fait parler le Souverain Pontife, sui vant une note adressée par le cardinal An- tonnelli, au chargé d'affaires de la Belgique, sont les mêmes qui ont fait élever la voix de milliers de pétitionnaires lors de la discussion de la loi sur l'enseignement moyen: aux termes de cette note, le Pape a vil ces dangers principalement dans la loi sur renseignement moyen. Les inconvénients que Con pouvait craindre, ont été signalés dans la discussion même de cette loi et les appréhensions que l'on éprouvait au sujet des dommages qui pouvaient en résulter pour l'É glise ont été indiquées dans les plaintes et les réclamations de l'Êpiscopat de Belgique. Pour le ministère, celle question doit être envisagée sous un tout autre point de vue: La courde Home a été trompée dans cette circonstance par des communications qui ne sauraient être attribuées qu'à de mauvais citoyens! de là, grand tapage sur les bancs de la politique nouvelle qui tout en molestant la religion et l'enseignement religieux, prétend qu'on lui mette l'auréole de sainteté sur la tête. Nous avons la con viction s'est écrié M. Rogier, que si la Chambre avait manifester une opinion sur l'attitude prise par le gouvernement elle ne manquerait pas de lui donner un témoignage de satisfaction. Sur ce, la proposition suivante est soumise au vote de la législature: La Chambre approu vant le langage et la conduite du minis tère, passeà l'ordre du jour, et la majorité, esclave du cabinet, délivre ce brevet d'ap probation la politique du ministère. Nous ne nous arrêterons point sur le chiffre des votes qui ont fait prévaloir la proposition de M. Perceval, toute fumante d'encens pour M. Rogier; le chef du ca binet actuel, une époque récente l'a déclaré, qu'il compteàson service une ma jorité docile, qu'il nous suffise seulement d'adresser nos louanges, aux Vandenpee- reboom, aux Verhaegen et tous les hom mes qui, en donnant un démenti au S' Siège, caractérisent si bien de leurs votes l'opinion soi-disant libérale. Le coté du débat qui nous touche prin cipalement, c'est celui par lequel le minis tère inflige un blâme au Souverain Pontife, et où il qualifie de mauvais citoyens les hommes dont M. Rogier accuse la cour de Rome d'avoir reçu des communications. Quels sont ces hommes que M. Rogier dé nonce leurs compatriotes comme étant mauvais citoyens? Évidemment l'accusa tion frappe les évêques ou les membres du parti catholique; qui s'opposa sagement l'esprit de la loi sur l'enseignement. Or, n'est-il pas flatteur de voir un fransquillon qui vit de nos deniers, lancer une pareille insulte une partie des habitants du pays, recommaudables aux yeux de tous? Quant l'allocution papale, nous le de mandons avec M. Dechamps: N'est-il pas permis la cour de Rome quand des ques tions religieuses de la plus haute impor tance agitaient le pays, d'exprimer, en termes modérés les craintes que les évê ques et les catholiques Belges ont haute ment manifestées? Quand le but avoué de la loi est d'opposer l'action de l'État l'ac tion du clergé? Certes,touthommesérieux il paraîtra que le Souverain Pontife a eu raison d'élever la voix au sujet des dan gers que la politique libéraliste suscite-à la religion. Le pays là dessus sera una nime émettre son jugement. Le cabinet et sa majorité docile, seuls, dans la con duite du pape trouvent un motif de jeter du blâme sur la cour' de Rome: celte manière de faire la Belgique et l'Europe entière apprendront connaître et ap précier de mieux en mieux le système du faux libéralisme. Le Progrès appelle l'attention publique sur la lettre que M. Desmaisières vient d'a dresser la chambre, et par laquelle, l'élu du district de Dixmude prie l'assemblée législative de vouloir ordonner une en quête contradictoire celle que M. Rogier fait instituer, afin de provoquer l'annu lation du mandat que le corps électoral lui avait octroyé. Celte pièce, selon le mo niteur de la Régence, d'Ypres, ne serait guère eu harmonie avec les règles des belles-lettres et de Corthographe. On peut s'en assurer dit-il, en lisant le compte- rendu de la chambre des représentants qu'on cherche eu vain dans ses colonnes. Au lieu de se borner de vagues insinua tions nous prions le rédacteur du Progrès d'indiquer les endroits fautifs. Si par mal heur Mylord a perdu ses lunettes microsco piques, il pourra avec avanfege s'adresser M. Duquesne, nouveau grand-maître de l'instruction moyenne, ou au fameux De- jaegher, ou M. Boyaval ou mieux encore son beau-frère le commissaire Carton tous gens de la nouvelle politique qui au début ou dans le cours de leur carrière administrative, ont fourni des monuments impérissables d'une forte étude, des belles- lettres et de l'orthographe. Le Progrès consacre trois colonnes pour répéter ce qu'il a déjà dit plus de cent fois, savoir que tous le malheurs du pays pro viennent de l'influence occulte des Evê ques, et que c'est l'heureux avènement de la nouvelle politique, qui a sauvé la Bel gique de l'abîme. Les mises-à-la retraite, les emprunts forcés, les frais occasionnés par l'organisation des parades et des bam boches agricoles, tout cela est l'effet de l'influence occulte du Pape, des Cardinaux, des Évêques, des Prêtres, des Jésuites, des Rétrogrades, des Cléricaux, des Calotins, de la Sacristie. Lecteurs, des preuves, di rez-vous? Ab! sur ce chapitre, les progres sistes ont l'avantage de n'en point donner, leur autorité doit suffire. Les renseignements qui nous parvien nent tant de Dixmude que des communes environnantes nous donnent l'assurance que le corps électoral persiste dans le choix qu'il a fait de son mandataire la cham bre. Si donc la majorité complaisante de M. Rogier, annule les opérations électo rales de cet arrondissement il est hors de doute qu'une majorité imposante, sera de nouveau acquise M. Desmaisières. Les excès commis par le parti Breyne, en juin dernier, et la partialité révoltante du mi nistre fransquillon, instituant une enquête extra-légale dans le but visible d'évincer un homme de mérite de la chambre, ont déssillusionné bien des personnes. Des li béraux mêmes, appuyant hier encore, la candidature du protégé de la politique nouvelle déclarent hautement qu'ils se ral lieront au candidat de l'opinion modérée. nw VÉRITÎ: ET JUSTICE. Ou s'abonne "Yprès, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'AROV\EnENT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° 25. Ce Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. Insertions 19 centimes la ligne). 7FF.2JS, 20 Novembre. "CB< La Chambre a entendu le 18 six discours sur l'élection de M. Desmaisières. Nous n'hésitons pas h dire que ceux qu'ont prononcés MM. Lelièvre, Du Mortier et De Decker ont complètement ruiné le système ministériel, laborieusement mis eu œu vre pour faire triompher la cause nationale dans la personne de l'inoffensif M. De Breyne, selon les expression de M. le commissaire du district de Dixmude et de M. le Ministre de l'intérieur. Il a été démontré le 18 h l'évidence: i° que les cinq électeurs de Clercken dont la capacité élec torale est contestée, se trouvaient sur les listes sou mises en mai h M. le commissaire de district qui les a approuvées sans la moindre réserve 1" que M. le bourgmestre de Clercken, voyant que la demande de radiation faite h la députation permanente n'a vait pas de suites, a pu, a dû convoquer ces cinq électeurs pour l'élection du 11 juin 5° qu'en cela ce fonctionnaire a fidèlement exécuté la loi 4° que les cinq électeurs ont été admis voter le 11 juin en présence de M. le commissaire de district qui n'a pas réclamé et qui avait pourtant connaissance de la mesure prise par la députation que l'arrêt de radiation n'a été notifié que le 11 juin, soit dix jours après l'élection 6° enfin que le vote de ces cinq électeurs est valable, en vertu de la jurispru dence constante de la Chambre, jurisprudence tou jours défendue par MM. Rogier et Delfosse lors qu'ils bataillaient dans l'opposition. En soutenant aujourd'hui que l'appel est sus pensif et que les listes ne sont pas permanentes,

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1