JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3461. 34me année. 7PP.3S», 30 AOVEMBUE. Le système tracassier et vexaloire suivi par M. Dehaussy, en matière de charité a eu pour funeste conséquence de détourner du sein des pauvres et des malheureux bien des secours et bien des aumônes. On sait que Vlameriinghe, par suite des inter prétations erronnées concernant les fon dations de charité se voit jusqu'à ce jour privée de la faveur signalée que voulait octroyer cette commune le duc de Mont morency, par la dotation d'un hospice des vieillards, libéralité estimée plus de quatre-vingt mille francs. Il était dès lors de l'intérêt du pays qu'on mit fin un état de choses si préjudiciable au public. M. Dumortier le représentant de Roulers, en athlète invincibleet infatigable du bien pu blic est monté le premier la tribune, pour présenter la chambre une proposition- loi, tendante déclarer la charité libre en Belgique. Dans sa séance du 27 l'assemblée légis lative s'est occupée de la prise eu consi dération de cette proposition qui mérite sans doute un acceuil sympathique. Fidèle aux principes de son dévancier, M. Tesch le nouveau ministre de la justice ne s'est guère montré favorable la liberté tant réclamée de faire le bien. M. Tesch el De haussy entendent bien qu'il soit libre de faire de bonnes œuvres mais ce qu'ils re poussent obstinément c'est le droit de per pétuer les bonnes œuvres. Ainsi, comme l'observe très judicieusement le Journal de Bruxellesd'après le système ministériel il est loisible d'employer votre patrimoine soulager les misères matérielles et mo rales d'une commune pauvre comme cela s'est pratiqué et se pratique encore dans les Flandres, mais si vous désirez que le fruit de vos bonnes œuvres vous survive LE DOCTEUR DE LA LOI. que votre mort ne replonge pas les mal heureux dans l'ignorance et la misère, halte là! vous irouvezdevant vous M. Frère pour mettre obstacle. De par sa volonté souveraine il faut que votre œuvre périsse avec vous, ou bien que vous l'abondonniez au laminoir administratif qui la tordra et l'émiucira son gré. M. Du Mortier et De Decker se sont élevés contre cette doctrine avec une force d'éloquence qui a vivement empressionné la chambre. Moire éminent député M. Jules Malou, avec la sagesse qui le caractérise a renversé surtout l'échafaudage de so- phismes ministériels, et plaidé noblement la cause de la charité, la cause du pau vre,* la cause du dévouement, la cause de la société. En livrant ce discours remarquable l'appréciations de nos lecteurs, nous re grettons, de n'avoir a enregistrer aucune parole de M. Vandenpeereboom dans une question qui intéresse si vivement notre province et notre district. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'aboutir a Y près, rue de Lille, 10, près la Grande Place, «l clirz, les Herc«-pteurs «les Postes du Royaume. PHIX lli: AROIXEMEIT, par tri m entre, Ypr.-S fr t. - Les autres localités fi 6 5o. Un n° 25. Le Propagateur paraît le SAMEDI el le MERCREDI de ctiaqiii binante (insertions 19 centimes la ligne). ANECDOTE TURQUE. V.E PARJURE. (Suite.) Mais ces paroles avaient eu, il faut croire, du re tentissement jusque dans le vestibule de la maison car a peine avaient-elles été prononcées, qu'un bruit de pas s'était fait entendre. En même temps Un homme, un Osmanlis, était apparu aux deux atnis; les habits qu'il portait étaient plus que mo destes; une longue trace de poussière tombait de ses pieds souillés et la sueur inondait son visage. Tout enfin attestait en lui qu'il venait d'accomplir uue longue marche. Osman dit tout bas l'hoggia dès qu'il eut aperçu le -nouveau venu. Oui, docteur de la loi, répondit le pèlerin; c'est Osman qui, k peine de retour du saint voyage, Voici le texte du remarquable discours prononcé par M. Malou dans la séance du 27 novembre, de la Chambre des Représentants M; Malou. Messieurs, l'honorable Ministre de la justice disait tout a l'heure Nous voulons don ner son libre développement 'a ta charité, mais nous ne voulons pas donner une ;,rine.aux partis. S'il s'agissait de chercher dés armes pour les partis,' si nous étions animés par de mesquines rivalités, nous nous abstiendrions. Jamais une faute dont les conséquences soient plus fatales n'a été commise par un cabinet il nous suffirait de vous engager continuer votre œuvre. Vous dites que vous conviez la charité, mais vous agissez de manière qu'elle ne se développe pas; ce que vous faites développe la force, nssuie l'avenir de nos opinions. C'est un suicide lent que vous cousommez. Mais nous ne disons pas cela. Nous prenons l'iuitiative d'une proposition qui peut rencontrer sans doute des objections de détailmais qui en principe est l'ex pression de l'idée la plus pure qui ait présidé au développement de la civilisation moderne, l'ex pression de la charité chrétieuue dans sa grandeur et dans sa liberté. vient te demander la cassette qu'il t'a confiée a l'heure de son départ. Nuh-Effeudi, s'efforçant de sourire, simula l'é- tonnement. De quelle cassette veux-tu parler, Osman Au moment de partir pour la Mecque, tu es venu me faire tes adieux mais, en présence de Sidi- Aga, j'atteste le ciel que tu ne m'as rien confié, rien remis. Ce fut au tour du voyageur k être surpris. Qu'entends-je s'écria—t-il en se croisant les bras sur la poitriue. Il atteste le ciel Est-il vrai qu'un docteur de la loi puisse k ce point se jouer des choses les plus respectables? Faut-il croire, hoggia, que c'est bien sérieusement que vous niez avoir reçu, il y a six mois, le dépôt que je viens réclamer aujourd'hui? Encore une fois, je nie formellement, ajouta Nuh-Effendi, avoir reçu quoi que ce soit de toi, Osman, si ce n'est une parole d'adieu. Il letépèle s'écria Osmau indigné, il ose dire Pourquoi celle initiative Parce que aujourd'hui, comme toujours,' nous mettons l'intérêt national, l'intérêt permanent du pays, au-dessus des mesquines préoccupations de l'esprit de parti. L'honorable ministre des finances nous dit b son tour: C'est donc un grief qui disparaît; et dans quelle circonstance nous le dit il? Parce qu'il se trouve que quand nous nous expliquons sur les principes essentiels de la légation, nous sommes d'accord. Ceux qui articulaient ce grief qui subsiste encore aujourd'hui, voulaient-ils rétablir le passé, el pro duire au grand jour ce fantôme que M. le Ministre de la justice évoquait tout k l'heure et combattait si longuement? Voulaient-ils rétablir par l'initia tive de chaque citoyen des personnes civiles? Telle n'a jamais été notre pensée; si elle pouvait surgir, nous ne serions pas les derniers k venir la combattre avec vous. Ce que nous combattons, c'est cetfe invention nouvelle qui a fait de nos lois pour la volonté des testateurs, pour la liberté des citoyens, une espèce de traquenard; ce que nous combattons, c'est une interprétation qui a dénaturé, falsifié tous les prin cipes de nos lois dans l'application légitime des dispositions qu'elles ont consacrées; ce que nous combattons, c'est ce fait qui ne s'était pas encore présenté, qu'on ne puisse pas, en Belgiquece qui peut se faire en France, en Angleterre, partout, constituer un hospice complet en demandant a l'autorité d'exercer sa surveillance sur les individus préposés a la gestion de cet établissement de bien faisance qu'on voulait perpétuer. Ce que nous combattons, c'est ce système d'après lequel il a été interdit k la duchesse de Montmorency de fonder eu Belgique un établissement de charité qu'elle a pu fonder en France sous la République. Ce que nous combattons encore, c'est que lors que la dernière volonté d'un homme a été expri mée, la libéralité qu'il a faite puisse passer en d'autres mains. Ce que nous ne voulons pas, c'est que l'on puisse casser des testaments en Belgique, parce que cela n'est pas même permis en Turquie. Ce que nous combattons encore, c'est que lors que des institutions de bienfaisance sont fondées, on puisse, par une rétroactivité sans exemple dans l'histoire, contester des droits acquis depuis 20 ou 3o ans. Voilk des principes qui doivent être maintenus, qu'une cassette pleine d'objets précieux ne lui a pas été remise J'ose dire aussi, répliqua l'hoggia, que si tu persistes k me poursuivre ainsi de tes mensonges, je te ferai chasser de ma maison comme un croyant indigne et calomniateur que tu es. Eu entendant ces derniers mots, le pauvre voya geur était atterré. Étourdi, et comme en proie k une soudaine hallucination, il ramassa son bâton d'érable qu'il avait laissé tomber sur le parquet, et après avoir salué pour témoigner de la tristesse qui inondait son cœur, il sortit en répétant k cha que pas Il ose nier! Un hoggia, un docteur de la loi peut nier qu'il a reçu un dépôt sacré! Mais si le départ d'Osman diminua le nombre des acteurs de cette scène, il n'en atténua aucune ment l'animation. Auprès de Nuh-Effendi, il restait un témoin im placable nous voulons parler de Sidi-Aga, le der nier des amis du docteur de la loi. La perspicacité

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1