FRANCE. Paris, 3 décembre. ANGLETERRE. Londres, 30 novembre' statues placer dans les niches de l'Hôtel-de- Ville. Dans cette réunion le jury avait a juger les esquises des statues dont l'exécution a été confiée a MM. Puyenbroeck, Geerts, Vanaerschodt et Bolen. Il existe, Marseille, non loin du boulevard Mèrentier, une phénoménale famille qui n'embrasse rien moins que cinq générations. Le chef, qui exerce la profession bucolique de ebévrier, compte cent quatre ans révolus. Ce patriarche a un fils parvenu sa quatre-vingtième année, le quel est père d'un homme de 45 ans, qui possède une fille de 25 ans, mariée depuis 4 ans environ et tnère d'une ravis sante petite fille de trois ans et demi. La tribu en tière jouit d'une santé qui défie tontes les atteintes de l'art médirai. Les ans ont passé sur le chef de la race en effleurant a peine son épiderrae. Cet im mortel gaillard fait encore de grand appétit ses quatre repas par jour, suivant l'usage adopté par nos aïeux aux estomacs robustes, dont nous ne sommes, hélas! en fait de gastronomie et de bien d'autres choses, que des rejetons dégénérés. La chronique ajoute même que le chévrier oublie parfois la majesté de ses ans dans de petits dialo gues anacréoutiques avec les fillettes du voisinage. On lit dans la Guienne du 25 novembre: On parle d'un affreux événement arrivé la mer, mais dont nous ne garantissons pas l'authen ticité. Un des bateaux a vapeur faisant le trajet de Bordeaux, et parti jeudi de la première de ces deux villes, aurait été surpris par les brouillards et jeté sur la côte si dangereuse de l'Ile d'Oléron. Quatre- vingts passagers auraient péri, le bateau ayant sombré. Le bruit courait a Bordeaux qu'en effet un navire s'était perdu corps et biens en dehors des passes de la Gironde, et ou nommait le vapeur le John-Eritaon. Dieu veuille que la nouvelle de ce sinistre ne se confirme pas Le Englisch Churchman annonce que l'i nauguration du cardinal Wiseman est fixée ven dredi prochain et que plusieurs conversions au culte catholique seront déclarées a cette occasion. Eu égard h l'agitation dominante, cette cérémonie, aura lieu sans aucune solennité extérieure et en présence des seuls témoins que le droit canon ro main exige. On parle de la nomination de M. New- man au siège épiscopal catholique de Notlingham. Le Courrier des États-TJnis rapporte le fait suivant: La fameuse ménagerie Van Amburg, qui se trouve actuellement a Toronta, a donné ces jours derniers, aux curieux, le spectacle d'une scène émouvante qui n'était point portée sur le program me. Les exercices venaient de commencer et le dompteur Hydralgo était entré dans une cage où se trouvaient réunis une panthère, un tigre du Ben gale, une lionne d'Afrique, uu léopard tacheté, un jaguar et une hyène. Tous ces animaux obéissaient avec une docilité Cette occasion, l'empereur la fit naître quelques jours après, et commandant que l'on fit venir uu de ses pages qui tirait bien de l'arc, il fut avec sa suite a la place du Girit, où il s'en fit donner un pour tirer aussi, car il n'y avait personne dans tout l'empire qui ne lui cédât, en force et en adresse, dans les exercices de l'arc et du javelot. La cour toute entière, les grands officiers, les dignitaires, Hussein-Pacha et Nuh-Effendi assis taient h cette récréation du prince. Amurath regardait a chaque instant autour dé lui et souriait d'une étrange manière. Mais au mo ment où il se prépara bander de l'arc, il se plaignit hautement que son anneau lui blessât le pouce, ju geant bien que l'hoggia qui était auprès de lui et qui lui avait déjà présenté le chapelet, lui ferait encore l'offre de l'anneau qui venait du pèlerin. Est-il possible, dit alors le sultan, qu'il ne se trouve plus de maître orfèvre qui fasse aussi bien un anneau que Beschir l'Arménien, qui est mort l'an dernier? Mais ces mots, Nuh-Effendi qui n'eut pas d'assez bons yeux pour voir la trame subtile qui s'ourdissait pour sa perte, croyant s'insinuer plus avant dans l'esprit du grand-seigneur, lni dit qu'heureusemeut il avait-un anneau de la façon de ce même maître orfèvre, et que, s'il plaisait Sa Haulesse de l'accepter, il le lui apporterait, parfaite aux volontés du maître et l'admiration du public était au comble. Tout 'a coup, le tigre devient rétif, Hydralgo le frappe de sa badine pour le rap peler l'obéissance, mais l'animal, au lieu de céder, entre en fureur, pousse un rugissement terrible et s'élance sur le dompteur, qu'il terrasse sous ses griffes puissantes. A cette vue, les spectateurs passent de la sur prise la terreur et ne songent qu'à prendre la fuite. Quant au malheureux que le tigre semble prêt déchirer, nul ne pense le secourir, et c'eu est fait de lui. Heureusement Van Amburg est là; plus prompt que la pensée, il se précipite dans la cage; saisit la bête furieuse et la renverse ses pieds, vaincue et déjà radoucie. Grâce son intrépide compagnon, Hydralgo en a été quitte pour la peur et pour quelques égra- tignures sans importance; mais jamais applaudis sements ne furent pins vaillamment mérités que ceux dont l'assistance a salué l'intrépidité de Van Amburg. L'Empereur du Brésil vient d'entrer dans sa 26m° année. Ce monarque est né le 2 décembre 1825. Ou lit dans le Bulletin de Paris: On parle de la formation d'un cercle de re présentants qui serait composé des membres de l'Assemblée plus spécialement rattachés la poli tique du Président de la République et la proro gation de ses pouvoirs. Ce cercle se composerait, dit-ou, en commençant, d'une centaine de repré sentants. Il est question aussi de la créatiou d'une autre réuniou parlementaire,composée de membres qu'on pourra appeler plus particulièrement les politiques, qui, en suivant les mouvements variés que subit né cessairement la politique selou les circonstances, ne se lient indissolublement aucun parti, mais votent tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre, en di rigeant leur conduite selon les exigences des prin cipes de la conservation, de l'ordre et du progrès régulier. Quant la réunion centrale du conseil d'État, il n'est pas encore question de la reprise de ses séances. Cette année, les représentants de la majo rité aiment mieux se grouper par nuances et aban donnent le système des réunions générales, qui souvent donnent lieu des divisions regrettables par le contact trop rapproché des opinions et la diversité des tendances. Les nuances s'entendent mieux pour agir d'accord en se réuuissant séparé ment et en laissant leurs chefs se concerter. Mgr. l'archevêque de Paris vient d'adresser aux curés de son diocèse une circulaire pour les inviter faire uu appel la charité des fidèles en faveur ce qui fut fait aussitôt. Amurath triomphait, ainsi qu'on le pense. Dès qu'il se fut retiré dans le quartier du palais qui lui était plus particulièrement affecté, il fit appeler Hussein-Pacha, le grand visir et le pèlerin, qui vinrent eu sa présence. Le sultan tenait la main le chapelet de corail, qu'il faisait semblant de ré citer, pour voir si le pèlerin le reconnaîtrait. Osman l'eût peine aperçu qu'il le reconnut, ainsi que l'anneau. Arrivé cette phase, le récit prend une couleur singulièrement dramatique. Toujours dissimulé, toujours souriant, Amurath allait se complaire lutiner l'hoggia. Au lieu d'es sayer des voies de conciliation et de s'efforcer de faire descendre dans son âme le repentir qui pu rifie tout lorsqu'il est complet et sincère, l'empe reur voulut frapper en se récréant: le lion jouait avec la victime avant de l'étouffer entre ses griffes puissantes. Ainsi donc, le lendemain, avant le lever de l'aube, le sultan, ayant fait venir le docteur de la loi, lui demanda son avis sur uue affaire de la même nature que celle qui s'était passée entre lui et le pèlerin. Or, ce souvenir était si loin de Nuh- Effendi, l'image d'Osman s'était si fort éloignée de sa mémoire, que, pour montrer plus de sé vérité de mœurs,'il dit que cet homme-là mé- de la population chrétienne d'Alep. On écrit de la frontière la Revue de Genève Le samedi 16 du courant, M. le procureur de la République et M. le juge d'instruction près le tribunal de Gex, assistés de la gendarmerie, ont fait une visite domiciliaire chez MM. Bergin, huis sier Collonges, Lacroix, huissier, résidant Vau- chyet Jacqueraier, ancien huissier, demeurant Lograz. Celte mesure a été prise en vertu d'un réqui sitoire emane du parquet de Bourg. Il est probable qu'elle se rattachait la politique, mais elle n'a produit aucun résultat. Hier 24, trois gendarmes, commandés par le maréchal-des-logis, ont arrêté la malle de Paris son passage Gex, et pendant qu'on changeait les chevaux, la voiture a été entièrement visitée, ainsi que la personne du courrier. Cette perquisition, qui a en lieu l'arrivée de Paris, est également restée infructueuse. Le même journal croit pouvoir affbmer, sur la loi de correspondances parisiennes, que la gravité du complot de Lyon et des incidents qui s'y rat tachent est la seule cause du maintien de l'état de siège dans les départements soumis encore ce ré gime dont rien n'annonce qu'ils doivent être pro chainement exemptés. Nous croyons pouvoir annoncer comme certain que les Ministres ont l'intention de présenter dans la prochaine session du Parlement un bill pour l'a bolition de la hiérarchie catholique romaine en Irlande. Nous savous en outre que quelques-uns des collègues de lord J. Russell, qui étaient d'a bord contraires la mesure projetée, l'ont ensuite adoptée comme le meilleur moyen de débarrasser de cette anomalie gouvernementale, qui consiste ne pas reconnaître les prélats papistes en Angle terre, tandis qu'on est obligé de les reconnaître en Irlande. (Morning- Adver tisser Mercredi, l'issue du meeting de Gloucester, un grand nombre d'individus se sont formés en cor tège portant des effigies du Pape et dn cardinal Wiseman, qui ont été brûlées publiquement. Le cortège, qui se composait de deux mille personnes avait en tête des musiciens et des hommes qui por taient des torches. L'autorité locale avait eu l'idée de défendre cette démonstration, mais craignant quelque malheur dans l'étal d'effervescence des es prits, elle a renoncé et a ordonné la police de suivre la procession. (Globe.) Il paraît qu'une réunion particulière des ca tholiques romains les plus honorables de Drogheda aurait eu lieu dans le but de convoquer un meeting général dans lequel on adresserait uu Mémoire sir W. Sonterville, secrétaire en chef pour l'Irlande, ritait d'être pilé vif dans un mortier. Le malheureux dit Hussein-Pacha, il vient de porter lui-même sa propre sentence. v COXCLIISIOV. Sans plus attendre, Amurath fit arrêter le doc teur et donna ordre des baltagis d'aller chercher tous ses coffres, dans lesquels on trouva ce qui avait appartenu au pèlerin, sauf les piastres fortes dépensées en folies. Cet examen terminé, le sultan voulut aussi que l'hoggia fût puni selon sa propre condamnation. A cet effet, on creusa uue énorme pierre en façon de mortier, où il devait être jeté tout nu et pilé vif par les bourreaux du sérail. Quelques instants avant l'exécution, Nuh-Ef fendi, tournant la tête, aperçut auprès de lui un Musulman qui murmurait quelques paroles presque inintelligibles. Il reconnut en même temps Sidi— Aga, son ancien et son dernier ami. Je te l'avais dit, docteur de la loi! s'écria ce dernier; pourquoi n'as-tu pas suivi mes conseils? Un aveu aurait été préférable tous égards, et tu ne viendrais pas confirmer aujourd'hui ce triste proverbe La peau du renard vient toujours la boutique du pelissier. JULES DU VERNAY.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2