NOUVELLES DIVERSES. saire du peuple et des aliments bon marché, (i) tandis que mes honorables adversaires se disent hommes de progrès et se proclament grands libé raux eux qui maintiennent de lours impôts sur les denrées alimentaires. Et plus loin Je n'exige pas l'impossible. Je ne veux pas une réforme immédiate et absolue, seulement je demanderai la suppression absolue et immédiate du droit sur la viande de boucherie, sur le pain sur les poissons et sur les objets de première nécessité. Aux plaintes, aux raisons, la dialectique pres sante des orateurs du parti modéré et du libéra lisme indépendant, M. Rogier, sentant sans doute son infériorité, a cru prudent d'évoquer les pas sions politiques vieille ruse de guerre qu'il semble affectionner le plus. Tout en donnant un libre essor son humeur chagrine et maussade, le chef nominal du cabinet n'a pas jugé a propos de répondre aux interpellations de M. Coomans. Se prononcera t il en faveur du libre-échange ou de la protection? C'est un mystère. De cette politique indécise dont les actes du mi nistère ne portent que trop souvent l'empreinte, l'inquiétude et la défiance si fatales aux nations découlent et s'infiltrent dans les esprits. Le minis tère semble frappé d'inertie, dépourvu d'idées et de système. Il croit avoir assez fait en blâmant le Pape, en écartant de la Chambre les députés qui lui déplaisent et en ajournant aux calendes grec ques la liberté de la charité. Depuis quelque temps il a été différentes fois question des vols les plus scandaleux commis dans,» les églises de Reninghelst, de Vlamerlinghe, de Watou, et même dans les églises françaises de la frontière. Passé déjà plusieurs semaines, un nommé Hof de Reninghelst, d'abord boulanger, et qui plus lard s'était livré h la contrebande, a été arrêté et déposé dans les prisons d'Ypres sur le soupçon d'avoir participé de près ou de loin ces méfaits. La justice n'a négligé aucun moyen d'investigation pour arriver a la découverte des coupables. Deux fois Hof a été sous l'escorte de la gendarmerie conduit dans sa commune. La seconde fois M. le Procureur du Roi s'est rendu aussi sur les lieux. On rapporte que des fouilles ayant été opérées proximité de la demeure du prévenu, on aurait k cinq ou six pieds sous terre rencontré un coffre renfermant un certain nombre d'effets précieux provenant des églises dévalisées. Tel est du moins le bruit répandu dans les environs, sauf la confir mation ou le démenti qui ne pourront longtemps se faire attendre. Si la découverte annoncée était réelle, elle compromettrait gravement le sieur Hof, on devrait même être attribuée a des indications qu'il aurait fournies. Un triste spectacle a marqué une récente séance de la chambre des Représentants. M. Tesch, mi nistre de la justice, n'a pas craint de désavouer les doctrines qu'il professait, étant simple député, en matière de libre échange. Partisan sincère de ce dernier système, l'honorable représentant d'Arlon attaqua, il y a dix mois, avec beaucoup de verve la politique ambiguë du ministère, protectionniste et free-trader tour a tour. Aujourd'hui, tout en pro testant de la fixité de ses principes, Son Excellence se rallie pleinement au système de ses collègues. Ce changement h vue que rien n'explique, est peu fait assurément pour valoir de la considération au cabinet. Le Progrès a trouvé moyen de remplir deux de ses colonnes d'un ramassis de folles injures et d'al légations gratuites envers l'opinion modérée, h l'occasion du projet de loi-Dumortier en faveur de la bienfaisance. Si quelque jour la caboche fêlée du noble confrère parvient h formuler des argu ments un peu plus sérieux que cet ignoble fatras de phrases creuses dont il gratifie si libéralement ses lecteurs, peut-être alors jugerons-nous a propos de l'honorer d'une réplique. (i) Toutes hâbleries dont le soi-disant libéralisme est si pro digue l'égard de l'opinion conservatrice. Mercredi dernier, la compagnie d'artillerie de la garde civique a célébré sa fête patronale de Sainte-Barbe. Dans la matinée une messe solen nelle fut célébrée cette occasion dans l'église S' Martin; la compagnie s'y trouvait sous les armes. Le soir, un splendide banquet a réuni de nouveau nos artilleurs-citoyens l'hôtel du Petit Ypres, tenu par M. Rooms membre de la dite batterie. M. le major commandant la garde civique y avait été invité. Disons que la plus franche cordialité a constamment animé cette réunion de vrais cama rades. Si les bruits qui circulent sont exacts, un meurtre atroce aurait été perpétré dans la commune d'Al- veringhem, par une femme sur la personne de son mari. Ce monstre aurait éventré sa victime la nuit pendant son sommeil. Un vol de 2Ôo fr. a été commis en cette ville, au préjudice de la femme Sanctorum tenaut une école dentellière. Voici, au sujet de l'agitation anti-papiste de l'Angleterre, un rapprochement historique qui a son prix En i85o, le Pape est noyé, brûlé en effigie, brutalement outragé par les Anglais. En 1808, il souffrait pour eux une cruelle et longue persécu tion. Personne n'ignore les indignes traitements qu'il eut a subir h cette époque de la part du gou vernement français, mais peu de personnes connais sent la cause qui les lui attira. Bonaparte avait déclaré la guerre l'Angle terre outre le blocus continental, il avait organisé contre cette uation une ligue dans laquelle toutes les puissances de l'Europe étaient entrées. Un seul souverain avait refusé d'y prendre part; père com mun des fidèles, il ne crut pas qu'il lui fût permis de faire la guerre une partie de ses enfants, bien qu'ils eussent déchiré son cœur en se jetant dans l'hérésie. Les instances de Bonaparte furent inu tiles; Pie IV résista également ses promesses et k ses menaces. Napoléon voulut vaincre celte résistance; il affecta de voir une bravade dans ce qui n'était pas l'accomplissement d'un devoir. Pie VII, refusant donc d'entrer dans la ligue, était pour le nouvel Aman un ndUveau Mardochée refusant de fléchir le genou. Ce refus lui sembla une protestation contre la guerre qu'il faisait k l'Angleterre, et il résolut de s'en venger en dépouillant le St-Père de ses Etats. Le décret du 2 avril 1808, qui com mença la spoliation par l'usurpation des quatre provinces, d'Urbin, Aucôue, Marcata et Cameriuo, ne laisse aucun doute sur le motif qui servit de prétexte cette iniquité. Considérant, y est-il dit, que le souverain actuel de Rome a constam ment refusé de faire la guerre aux Anglais et de se coaliser avec les rois d'Italie et de Naples pour la défense de la presqu'île d'Italie; que la donation de Charlemagne, notre illustre prédécesseur, des pays composaut l'État du Pape, fut faite au profit de la cbretieuté, et non l'avantage des ennemis de notre sainte religion. On ne manquait pas de faire remarquer au Saint- Père que les Anglais s'étaient rendus indignes de protection eu abdiquant leur qualité d'enfants de l'Église et en se jetaut dans l'hérésie. Rien ne put triompher de la conscience éclairée de Pie VII, Il répondit: Que son caractère sacré de ministre de paix, comme tenant la place du Dieu de paix; que sa qualité de la religion, de pasteur universel et de père commun de tous les fidèles; que les saintes lois de la justice, dont il doit être le gardien et le vengeur, étant le représentant de ce Dieu qui en est la source, ne lui permettaient pas d'entrer dans un système permanent de guerre, et beaucoup moins de la déclarer, sans aucun motif, au gouvernement britannique, dont il n'avait pas reçu la moindre offense; Qu'il avait conjuré S. M. de considérer que, n'ayant point et ne devant point avoir d'ennemis, étant vicaire de Jésus-Christ, qui est venu au monde non pour fomenter, mais pour détruire les inimitiés, il ne pouvait s'engager h perpétuité, pour lui et pour ses successeurs, comme l'empe reur le voulait, faire la guerre pour les intérêts d'autrni Qu'il avait aussi fait observer les dommages incalculables qu'aurait eus a souffrir la religion s'il était entré dans un système de fédération perpé tuelle; qu'il avait représenté qu'il ne pouvait s'ex poser, pour la coalition proposée, h devenir ennemi de tous les souverains, même non catholiques, et s'obliger a leur déclarer la guerré, sans blesser son honneur, sans concourir la haine universelle, sans trahir ses devoirs et sa conscience mais que toutes les représentations et toutes les raisons exposées tant de fois S. M., avec une douceur pater nelle, n'avaient jamais été écoutées. (lettre offi cielle écrite le 19 mai 1808, par le cardinal Jules Gabrielli au chevalier Alberli, chargé d'affaires du royaume d'Italie.) Pie VII ne se fit pas illusion sur l'orage qu'il attirait sur sa tête; il connaissait le caractère de Bonaparte il savait quels excès son orgueil blessé pouvait le porter; inais le Pontife prit moins con seil de ses intérêts que de sa conscience. Résigné la volonté divine, il se prépara la persécution. Elle ne se fit pas attendre. Cerné par les soldats français dans le palais pontifical, saisi par les sa tellites de Miollis, descendu par une des fenêtres du palais, séparé de ses cardinaux, condamné a vivre d'aumônes, traîné de prison en prison, con duit Fontainebleau, abreuvé d'outrages et d'hu miliations, il expia aiasi son refus d'entrer dans la ligue européenne et de faire la guerre aux Anglais. Aujourd'hui l'Angleterre n'a trouvé d'autre moyen de payer au Souverain-Pontife sa dette de reconnaissance que par les orgies, les injures et les outrages dont le mois de novembre a été le témoin. L'histoire constatera cette ingratitude et la postérité l'apprendra avec indignation. Mais que l'Angleterre ne s'aveugle pas. Il était bien petit, ce souverain de Rome! il était bien faible, le prisonnier de Fontainebleau il était bien grand, Napoléon Bonaparte, empereur des Fran çais, roi d'Italie, maître de l'Europe Tous les rois fléchissaient le genou devant lui courbaient la tête a son approche. Pourtant le premier, rentré dans ses Étals, mourut sur son trône, et le grand empe reur mourut sur le rocher de Sainte-Hélène. L'his toire est pleine de ces revirements de fortune, de ces châtiments terribles. Dieu ne punit pas seule ment l'ingratitude des particuliers, il punit encore, et d'une manière bien éclatante, l'ingratitude des peuples. Et si l'Angleterre veut y réfléchir, elle trouvera dans son organisation, dans sa corruption, des sigues peu propres la rassurer et bien capa bles de lui inspirer des réflexions sérieuses, si les peuples condamnés étaient susceptibles de telles méditations. L'Indépendance publie la correspondance sui vante datée de Tournai, 2 décembre: L'instruction de l'affaire criminelle intentée contre M. de Bocarmé et de sa femme sous la pré vention d'assassinat de leur frère et beau frère, le sieur Fougnies, se continue avec la plus grande activité. Les deux prévenus, et un de leurs domestiques ont été écroués et mis au secret le plus rigoureux, la maison d'arrêt, après une première comparution devant le juge d'instruction. On s'occupe en ce mo ment de l'interrogatoire des personnes qui habi taient le château de Bury. Avant que l'instruction n'en soit terminée, il est impossible d'obtenir aucun renseignement cer tain sur cette affaire, le parquet agissant en cette circonstance avec la plus grande discrétion. Toute fois, je crois pouvoir dire que de graves présomp tions de culpabilité pèsent sur les deux accusés principaux. Le domestique a été incarcéré la suite de propos tenus par lui, et lorsque la justice apprit qu'il s'était rendu deux fois chez un phar macien de Péruwelz, dans la nuit qui suivit le crime, pour chercher des médicaments propres a faciliter les vomissements.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2