FRANCE. Paris, 8 décembre.
Bornai est en aveu. 11 doit avoir déclaré que la
préméditation de son crime date depuis i843! et
il a désigné l'endroit où il avait caché le couteau
avec lequel il a poignardé ses victimes. L'instru
ment du crime a été retrouvé.
Pour se rendre nuitamment de Genappe a Ni
velles et vice-versdafin de u'être pas reconnu
par ceux qui pourraient le rencontrer, Bornai s'é
tait déguisé en prêtre il portait un manteau de
voyage et un tricorne. Il paraît qu'au moment de
sauter un fossé, le criminel est tombé et a perdu
son chapeau qu'on a retrouvé le lendemain. Un
pistolet chargé dont il était muni partit par suite
de cette chute. Cette circonstance explique la dé-
tonnation qui fut entendue au moment où l'in
cendie s'annonçait.
M. de Bocarmé sur qui pèsent en ce moment
de graves soupçons, a fait son éducation tout en
tière Java. Il n'est revenu en Enrope que lorsque
son caractère était formé.
D'après ce qui transpire des dépositions recueil
lies de la bouche défc domestiques du château, il
n'est que trop vrai que les présomptions qui s'élè
vent contre M. et Mm° de Bocarmé sont graves.
Les domestiques, dit-on, ont été attirés par un
cri et le bruit d'une lutte vers la porte de la salle a
manger. Ils ont écouté, ils ont même entrevu des
choses qu'ils racontent et qui sont de nature faire
croire a une culpabilité commune.
Entre le moment où le bruit qui indiquait une
lutte a cessé et celui où M. et Mm° de Bocarmé sont
sortis de cette salle 'a manger, pour réclamer des
secours en faveur de leur frère et beau-frère qui
se mourait, disaient-ils, il s'est écoulé quelque
temps dont ils auront expliquer l'emploi, car les
domestiques l'attribuent aux circonstances les plus
aggravantes. Ils prétendent que ce temps a été em
ployé a faire disparaître les traces du crime.
Émancipation
La perte des bierres pendant les inondations
du mois d'août dernier dans l'iutérieur de la ville
de Bruxelles s'élève, en totalité, h 6,600 hectolitres,
valant 100,000 francs.
On lit dans le Moniteur, partie non offi
cielle: Il arrive fréquemment que des particu
liers s'adressent directement aux agents diploma
tiques belges h l'étranger l'effet d'obtenir des
renseignements. Cette marche n'est pas régulière;
les deinaudes doivent se faire par l'intermédiaire
du département des affaires étrangères.
On parle, dit Y Émancipation, de la possi
bilité d'un nouveau conflit entre l'administration
communale de Bruxelles et le Ministre de l'inté
rieur. L'Athénée royal serait la cause de ce conflit.
J.e gouvernement ne vent, dit-on, allouer cet
établissement qu'un subside égal h celui qu'il ac
corde aux autres établissements royaux. L'admi
nistration communale réclame un subside plus
considérable.
Si nous sommes bien informé, M.le bourgmestre
a fait l'exposé de cette nouvelle complication au
conseil communal dans son comité secret de sa
medi dernier.
On lit dans le Journal du Commerce d'An
vers du 8
Hier, au convoi parti a quatre heures 3o mi
nutes, ou a fait l'essai d'un nouveau système de
lanterne-éclaireur, que l'on doit l'invention d'un
chef d'atelier de notre station et qui paraît avoir
eu un résultat très satisfaisant. La lumière que ré
pand celte lanterne est fort intense, ce qui permet
de l'apercevoir a une grande distance de l'approche
d'un convoi.
Nous apprenons que le Roi a exprimé le
désir qu'il ne soit pas chanté de Te Deumcette
année, l'occasion de l'anniversaire de sa nais
sance. [Moniteur.)
On lit dans le Précurseur d'Anvers: Un
affreux événement est arrivé avant-hier après-midi
dans la rue des Chevaliers, dans une famille plongée
dans la plus grande misère, par suite de l'incon-
duile de son chef. Une pauvre femme attendait son
mari, assise au pied du berceau de son enfant, âgé
de onze semaines. Elle n'avait pas une miette a
mettre sous la dent, et son mari devait rentrer 'a
midi pour dîner. Celui-ci ne rentra qu'à quatre
heures en état complet d'ivresse, réclama son dî
ner, et comme sa femme lui dit qu'elle n'avait rien
a lui donner, il se mit en devoir de tout briser. Un
pot rempli d'eau bouillante se trouvait sur le poêle;
le mari le culbute et l'eau bouillante vint se répan
dre sur l'enfant au berceau, qui fut horriblement
brûlé.
La police avertie s'est rendue sur les lieux, et
a arrêté et écrouë ce forcené.
Le Journal d'Anvers attribue ce malheur a
l'imprudence.
Un accident dû a l'imprudence de celui qui
en a été victime vient d'avoir lieu sur le chemin de
fer de Namur. Un individu qui, malgré la défense,
cheminait sur le chemin de fer, se voyant surpris
entre deux convois, pour en éviter un s'est jeté
contre l'autre et a été coupé en deux.
On écrit de Mons le 7 La boucherie a pré
senté aujourd'hui un aspect très animé. Une foule
d'acheteurs assiégeaient les deux étaux de l'asso
ciation. Les abords en étaient littéralement en
combrés. La viande s'y est débitée au prix de 45
centimes le demi kilogramme. Dans presque toutes
nos communes rurales, on organise des Associa
tions pour le débit de la viande a bon marché.
On lit dans la Gazette de Liège Une lâche
tentative d'assassinat a été commise, Ramet, sur
la personne de M. Alexandre Dorjo, qui habite,
avec son frère et son épouse, le château de cette
commune. Voici les renseignements que nous avons
pu recueillir sur ce crime
Dimanche, vers six heures et demie du soir, par
un temps fort obscur, on vint sonner a la porte
cochère du château; M. Dorjo, qui avait l'habitude
d'aller ouvrir lui-même, lorsqu'on sonnait chez
lui, le soir, se rendit cette porte, placée a l'ex
trémité de la cour. Avant d'ouvrir, il demanda
Qui est là? Ou lui répondit, en contrefaisant
une voix de femme, qu'il s'agissait d'une com
mission qu'ou lui apportait de la part du passeur
d'eau.
M. Dorjo, n'ayant pas la moindre défiance, en
trouvrit sa porte, et au même instant un individu
lui porta un coup de couteau, en s'écriaut a Tiens,
voilà ta commission puis il se sauva. M. Dorjo,
atteint l'aine, au-dessus de la cuisse droite,
chancela, et se sentant défaillir, ne put que crier
au secours! A sa voix, son épouse et sou frère ac
coururent; un instant après il perdit connaissance.
Le coup, en pénétrant assez avant dans les
chairs, avait atteint une veine, et déterminé une
violente hémorragie qui fit perdre au blessé une
grande quantité de sang. M. le docteur Hamal,
inandé sur le champ, parvint heureusement étan-
cher le sang, et grâce ses soins, M. Dorjo paraît
aujourd'hui hors de dauger.
Cet attentat est d'autant plus inconcevable que
M. Dorjo est aimé et respecté de tous les habitants
de Ramet, non seulement cause de l'aménité de
son caractère, mais surtout cause de sa généreuse
charité, qui ne cesse de répandre des bienfaits sur
tous les malheureux. La justice informe activement.
M. le juge d'iustructiou et son greffier se sout
transportés Ramet, pour recevoir la déposition
du blessé et constater l'état des lieux. Le lieutenant
de la gendarmerie de Liège et le brigadier de Se-
raing y ont également passé la journée du lundi, et
poursuivent leurs investigations espérons qu'elles
ne seront pas sans résultat.
La cour d'assises de la Charente (France),
s'est occupée ces derniers jours d'une affaire très-
importante, tant sous le rapport de la cause que
sous celui des accusés.
Le nommé Gothland et la dame du Sa-
blon étaient les deux accusés, prévenus d'adultère
et d'erapoisonoemeut de la veuve Fanny Déguisai,
servante du premier accusé.
Après plusieurs jours d'audience, le jury est
rentré en délibération et a rendu un verdict de
culpabilité de crime d'empoisonnement avec cir
constances atténuantes contre Gothland et a déclaré
innocente la dame Du Sablon.
En conséquence le premier a été condamné aux
travaux forcés perpétuité et la seconde a été ac
quittée.
Le Droit annonce que M. Jacques gérant du
journal-revue la Liberté de penser, prévenu
d'avoir publié un numéro sans dépôt préalable
d'un exemplaire au parquet, a été condamné 5oo
fr. d'amende.
Un vénérable prêtre italien, M. Olivieri, se
consacre depuis quelque temps au rachat de jeunes
négresses qu'il va chercher sur les marchés d'Afri
que et qu'il amène en France pour être élevées
dans la religion catholique. Deux de ces petites
négresses sont arrivées Bourg et sont entrées au
couvent de la Visitation où leur éducation doit
être faite.
Les petits journaux de Londres tels que le
Punch, charivari anglais, et plusieurs autres s'oc
cupent sérieusement depuis près d'un mois de la
question d'un changement dans le costume habituel
des hommes. Ils voudraient surtout réformer le
chapeau rond qu'ils trouvent avec raison fort dis
gracieux et ils demandent que l'on reprenne l'an
cien chapeau plume la mode du temps de
Charles III. Il paraît même qu'une coalition de
jeunes anglais se forme pour opérer bientôt uu
changement de coiffure dans l'espoir d'en faire
prendre la mode.
On lit dans le Morning-Post
Il y a quelques jours, D. Miguel de Bragance
est arrivé Rye de sa résidence de Rose Green,
près Battle, pour présider au batême d'un navire
construit dans ce port pour le compte d'un négo
ciant portugais de Londres, et qui doit faire un
service d'Angleterre aux Açores. Les cérémonies
d'usage terminées, le bâtiment a été lancé portant
une bouteille de Madère suspendue l'avant, et le
royal parrain a pris ensuite part uu déjeuner
préparé par le propriétaire. La santé de D. Miguel
a été portée et reçue avec challeur, et l'illustre
visiteur, prenant la parole,a particulièrement in
sisté sur l'importance d'une alliance intime et des
relations taut commerciales que politiques du Por
tugal avec l'Angleterre.
On lit dans YUnion
Le complot de Lyon prend décidément un
caractère plus grave qu'on ne s'y attendait géné
ralement. Plusieurs départements du midi sont le
foyer d'une propagande active, il est certain que
les hommes de désordres ont préparé sérieusement
un mouvement insurrectionnel. Nous avons l'assu
rance que, même dans les contrées les plus mena
cées, le soulèvement d'une portion delà population
aurait cédé promptement aux efforts des gens de
bien réunis pour la défense commune mais il n'en
faut pas moins constater que les espérance des dé
magogues résistent tous les échecs.
S'il faut s'en rapporter au Toulonnais, on
aurait découvert, dans le département du Var, de
nouvelles machinations socialistes. Les anarchistes