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JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
tfo 3466.
34me année,
Le prix exorbitant de la viande compa
rativement la valeur exigue du bétail, ex
cite le mécontenlementgénéral. Les porcs,
les vaches, les veaux, sont un taux si bas
la campagne que les cultivateurs en sont
alarmés. Ceux qui achètent en commun
une pièce de bétail pour l'abattre réalisent
des bénéfices considérables. Aussi est-il
désirer que ces conventions se multiplient.
C'est l'unique moyen de déterminer une
diminution raisonnable pour la viande de
boucherie; et en attendant que la concur
rence l'amène, de rendre accessibles au
petit bourgeois et au peuple les avantages
que la situation devrait naturellement pro
curer aux classes laborieuses des villes.
L'initiative prise dans le Hainaut doit né
cessairement trouver ici des imitateurs;
les bouchers sauront d'ailleurs se résoudre
une baisse convenable quand ils verront
qu'elle est sérieusement attendue. Ils ne
pourront manquer de faire attention que
l'extension de la consommation tout en
les indemnisantd'uneconcession médiocre
stimulera l'éleveur des campagnes, et que
les intérêts les plus divers se trouveront
ainsi mieux conciliés.
Voulant correspondre l'invitation cor
diale et respectueuse qui lui fut adressée
par les artilleurs de la Garde civique lors
du banquet de la Ste Barbe, Monsieur le
Major de la Garde civique Van den Bogaer-
de, vient son tour de réunir les membres
de celte compagnie un banquet au Par
nasse, tenu par M. l'artilleur Jaivenois. Une
franche jovialité a animé cette réunionoù
n'ont pû que se retremper de plus en plus
les liens déjà si étroits qui unissent le Major
Van den Bogaerde, tous ceux qui se trou
vent sous ses ordres.
Divers toasts ont été portés au Roi, au
Major commandant, au Commandant et au
lieutenant de la demie-batterie, enfin
l'union fraternelle du corps entier.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Ou s'aboiiue a Yprès, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, el chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PUIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Uu n° a5.
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine (insertions 19 centimes la ligne).
i8 Décembre.
a propos de l'élection de dixmude.
_Un fait étrange s'est passé, il y a quelques jours.
Deux luttes électorales ont lieu consécutivement
dans un arrondissement de notre province. Les
mêmes compétiteurs se retrouvent en présence, et
a quelques mois d'intervalle, l'un d'eux, l'élu du
1 a juin, se trouveavoir perdu les votes de centcin-
quante électeurs. M. De Breyne a-t-il grandi su
bitement dans l'opinion? M. Destnaisières a-t-il
démérité de la confiance publique? Les électeurs
de Dixuiude sont-ils donc si versatiles, qu'ils vo
tent tantôt de droite, tantôt de gauche?
Demandez plutôt aux villageois de l'arrondisse
ment, qui soûl ceux qui battant tous les jours la
campagne leur ont représenté M. De Breyne,
comme un phénix desavoir et de piété; comme le
représentant du catholicisme. Demandez ensuite a
ces deux-cent votes de commande, imposés in-
digoement h de pauvres pères de famille dont l'état
de subjection impose la conscience. La propagande
libéraliste n'a rien respecté. Qu'un citoyen Belge
s'efforce d'inspirer autrui ses propres opinions;
quoi déplus légitime, de plus raisonnables, surtout
s'il fait appel aux convictions même de ce dernier?
Ce fut dans ce sens que le clergé usa de son in
fluence, alors qu'il jugea propos d'intervenir dans
les élections. Et personne n'ignore plus, que la
fameuse influence occulte ne fut jamais qu'une
leurre impudente qu'inventa la passion politique.
Mais les meneurs du pseudo-libéralisme ont d'au
tres armes h leur service. C'est ainsi qu'à force de
mensonges, ils ont bien souvent réussi fausser les
intentions les pins décidées. A Dixmude, M. De
Breyne se trouvait travesti en fervent dévot; M.
Desmaisières en homme irréligieux. Ils ont encore
les promesses et les menaces, toutes violentations
de la conscience publique; enfin l'appel aux pas
sions brutales et irréligieuses, levier puissant di
rigé contre la salutaire influence du prêtre.
Ainsi triomphe le libéralisme maintenant au
pouvoir mais malheur lui si de pareils triomphes
se répètent car il pourrait bon droit s'appliquer
ce mot célèbre de l'histoire Encore une telle vic
toire, et nous sommes perdus! Malheur lui; si
jamais il parvient éteindre au cœur du peuple le
respect, la confiance envers les ministres du culte.
Du jour où la religion n'a plus d'empire, le pou
voir n'a plus d'appui. Du jour où le pauvre, où
l'ouvrier ne reconnaissant dans le prêtre qu'un
fonctionnaire gage, oublieront, eu même temps
que le respect de sa persoune, les sublimes conso
lations qu'il leut' prodigue au nom du Dieu de toute
justice; de ce jour ç'en est fait de la propriété et
de ceux qui possèdent. Aujourd'hui les doctrinaires
s'applaudissent de leurs succès; le pouvoir est en
tre leurs mains; il doit, ce semble,- rester leur do
maine. Mais la démocratie, qui les pousse par les
épaules, saura bieD les jçter bas; alors que leur
mince individualité et les rouages d'un système
défectueux remplaceront seuls le puissant boule
vard delà foi religieuse, qu'ils s'efforcent follement
de déblayer sous leurs pas. De plus habiles que nos
vieux libéraux ont succombé ia tache. Fut-il
jamais un gouvernement qui parut mieux consolidé
que celui de Louis-Philippe? C'était un chêne
superbe, étendant ses immenses rameaux sur cette
terre de France, qu'il paraissait proléger de son
ombre. A le voir, quel aquilon n'eut-il bravé sans
fléchir; un grain d'orage bat ses feuilles, et soudain
c'en est fait il tombe sans efforts; son propre poids
l'arrache du sol où il n'a su prendre racine. Les
hommes du ministère Guizot (de même que nos
meneurs) ne songeaient qu'à prévenir les empié
tements imaginaires du clergé; ils souriaient aux
doctriues subversives; enfin la corruption élec
torale leur assurait une majorité docile la cham
bre, et la docile majorité leur tenait lieu de raisons
et de bonne politique. Réduite au désespoir, l'op
position se réfugia dans les clubs uue nuit d'é
meute renversa dans la poudre le trône et ces
ministres, qui d'uue part alimentaient les passions
démagogiques; de l'autre ne savaient que les aigrir
en transformant l'arène électorale en une formalité
dérisoire, fermant les avenues du pouvoir tout
ce qui ne portait pas la livrée ministérielle.
Puissent au moins nos hommes d'états inéditer
et comprendre les mémorables leçons que renfer
ment les fautes et les malheurs d'aulrui.
DU PRIX DE LA VIANDE.
On écrit de ïjoulers, le i4 décembre:
La commission d'expertise, chargée par le
gouvernement français de venir en Belgique re
cueillir des éclaircissements, relativement la ques
tion de la saisie des toiles,est arrivée hier Conrtrai,
et aujourd'hui une députion de la chambre de com
merce de Roulers est allée recevoir les experts
français la station du chemin de fer. Tous les
renseignements demandés ont été fournis par les
fabricants de ces deux villes, et la commission est
repartie pour Paris pleinement convaincue de la
justesse des réclamations de nos fabricants contre
la saisie.
Cette quesliou peut être enfin regardée comme
résolue l'avantage de l'industrie toilière belge.
On lit dans Y Émancipation
Le mystère qui enveloppe depuis quelques jours
les séances de la section centrale chargée de l'exa
men du budget de la guerre, est l'objet de con
jectures assez nombreuses. Si nous sommes bien
informé, il s'agit de savoir si, comme nous l'avons
déjà annoncé, le ministère prendra ou ne prendra
pas l'engagement de réduire le budget de la guerre
de deux millious de francs dans l'intervalle de trois
années.
Une déclaration dans ce genre existe; elle a été
déposée entre les mains de la section centrale, mais
on n'est pas certain encore qu'elle ait réuni l'ad
hésion de tous les membres du cabinet.
Nous lisons encore dans le même journal
Le gouvernement est en pleine négociation avec
la compagnie du Luxembourg pour la reprise des
travaux du chemin de fer qui doit traverser cette
contrée dans toute sa longueur et ouvrir la ville
d'Anvers une nouvelle voie de communication vers
la province rhénane et i'Allemagne méridionale.
Il serait question d'un prêt de quinze millions
de fraucs la compagnie pour assurer l'exécution
du chemiu de fer entre Arlon et Namur. Ou débat
le taux de l'intérêt que la compagnie devrait servir
sur cet emprunt.
Il est en outre encore question d'augmenter le
nombre des embranchements que le contrat pri
mitif met la charge de celte compagnie.