FRANCE. Paris, 15 décembre. PRUSSE. Berlin, 15 décembre. AUTRICHE. Vienne, le 11 décembre. CHINE. tuer paraît avoir la main sûre et exercée. Son poignard a passé deux lignes du cœur; le péri carde même est, dit-on, attaqué. On craint que le coup n'ait été porté par quelque audacieux forçat libéré. Ce ne serait pas le fait d'un fou ou d'un maniaque, mais bien celui d'une espèce de bravo qui aurait reçu ou se serait donné une mission. Mais alors, pourquoi s'attaquer un jeune garçon de café, iuoffensif et inconnu? Là est le invstère, là est saris doute aussi l'erreur, comme le prouve le seul mot prononcé par l'assassin en frappant sa victime. Il y aura, pendant l'année t85t, quatre éclipses, dont la principale sera une éclipse totale ,du soleil. La première, visible dans notre méridieù, aura lieu le vendredi 17 janvier; c'est une éclipse partielle de la lune, qui commencera trois heures de l'après-tnidiet se terminera six heures pré cises près de la moitié du disque de notre satellite sera obscurcie; la seconde, invisible pour nous, est une éclipse annulaire du soleil elle aura lieu le 2 février; la troisième, également invisible, est une éclipse part iel le de la lune, le 1 5 juillet; la quatrième, enfin, est une grande éclipse solaire, la plus complète qu'il nous sera permis d'observer jusqu'en mars 1858. Elle commencera le 28 juil let, deux heures trois minutes dix-huit secondes de l'après-midi. Nous trouvons cette particularité curieuse sur l'île de Ceylan, dans un livre nouveau qui vient de paraître en France, la libairie de M\I. Didot, faisant partie de VUnivers pittoresque Pour donner une idée de l'innombrable quantité d'éléphants qui s'y trouvent, nous dirons qu'un Anglais, le major Rogers (le plus infatigable chas seur et la meilleure carabine dont les aDnales du sport aux Indes anglaisesaient jamais fait mention), atteint mortellement de la foudre il y a deux ans après avoir miraculeusement échappé une infinité de rencontres avec les géants des forêts, avait, lui seul, tué deux mille éléphants avant de cesser de chasser et de vivre. Le procureur de la République a fait saisir la poste et dans ses bureaux le journal le Vote universel, raison de la publication d'un article intitulé La loi de Vusureet d'un article feuil leton portant un titre Les contrastes sociaux au dix-neuvième siècle. Les Petits Enjants. Des poursuites sont dirigées contre le gérant du journal, sous la double inculpation d'attaques con tre le principe de la propriété et d'excitation la haine et an mépris des citoyens les uns contre les autres. Le Standard, du i5 décembre, applaudit hautement le rapport de M. de Montalembert sur la consécration du dimanche Le premier dimanche, dit-ilqu'un Anglais passe en France, excite toujours en lui un senti ment de regret pour le honteux oubli dont il est témoin du jour du repos et de la prière. Dans le département de la Drôinela vigi lance de l'autorité et les recherches actives de la police amènent chaque jour de nouvelles saisies d'armes et de munitions de guerre. On a déjà parlé d'une fabrique claudestine de poudre, découverte Crest, et qui amené l'arrestation de deux indi vidus, les sieurs Borel et Gilbert. On assure que de semblables découvertes ont été faites Montelier, Chabeuil, Chàteauneuf-d'Isère et dans quelques communes des arrondissements de Nyons et de Montélimar. La police de Valence, le commissaire de police en tête, se transporta, dans les premiers jours de la semaine, Chàteauneuf-d'Isère. On assurait qu'un ordre transmis de Lyon, par le télégraphe, prescrivait d'y arrêter chez son père, un réfugié fort connu, condamné du procès de Bourges, et très compromis dans le complot Gent. On n'a guère pu saisir qu'une centaines de halles récemment fondues, ainsi que quelques engins et outils pro pres les fondre. Courrier de la Drome.) Le 16 de ce mois, un triste accident a eu lieu sur le chemin de fer du Nord, un peu au-dessus de Pontoise. Il était environ neuf heures du soir. Un épouvantable ouragan se déchaînait en ce moment avec une telle violence, que le convoi allant Ca lais, poussé hors du rail, fut heurté par celui qui venait Paris. Un waggon a été littéralement broyé; mais, par un coup vraiment providentiel, personne n'a été tué. Il y a eu sept ou huit voyageurs plus ou moins grièvement blessés, entre autres le courrier de la malle, qui a eu la jambe fracassée, une per sonne qui a eu le pied brisé et une autre blessée la tête et la main droite. On ne sait si l'Autriche se ralliera la pensée de la Prusse relativement au dualisme. On le verra Dresde. M. Von der Pfordten n'a pas encore abandonné ses anciens projets. On dit aussi que la Saxe vient d'exhumer une vieille idée de M. de Zeschau, en vertu de laquelle serait formé un di rectoire auquel tous les Rois prendraient part. Le Hanovre paraît favoriser la formation d'un groupe de petits Etats autour de lui dans le nord. Il n'est pas seulement question de protéger, par cette union partielle les intérêts commerciaux, mais aussi les intérêts politiques. On prétend que le Ha novre et le Mecklembourg-Schwerin ont promis de marcher d'accord avec la Prusse Dresde. Nous croyons que cette nouvelle est prématurée. Les in tentions du cabinet de Berlin ne sont pas encore bien connues Hanovre. Suivant une communication de Rendsbong, le général Peucker et le comte de Liuange sont en voyés comme commissaires dans le Schleswig- Holstein. Le Danemarck en consentant réduire son armée, ne s'est sans doute soumis cette condition que pour autant que les stipulations d'Olmutz soient exécutées. Le bruit du rappel de M. Bunsen, ambassadeur Londres, n'est pas confirmé. Beaucoup de per sonnes en contestent la véracité; M. Bunsen jouit de l'amitié personnelle du Roi. En même temps que M. de Montalembert dévé- loppait sa proposition sur l'observation du diman che, le Ministre du commerce en Prusse, adressait une circulaire dans le même but. On attend ici M. Lefebvre, l'ambassadeur français. La plupart de ces renseignements sont extraits d'une correspondance allemande dont les infor mations sont suspectes. Le télégraphe eutre Vienne et Gorice est ter miné, et le bureau télégraphique a été ouvert Goritz, le 10. Suivant la Correspondance autrichienne, l'Autriche approche d'une époque de paix durable, et le premier soin du gouvernement sera de s'oc cuper de la Hongrie sous le rapport de la colonisa tion, du commerce, des finances et de l'établissement de moyens de communication. Le Lloyd, en reproduisant l'article de cette feuille, annonce que le chemin de fer oriental sera bientôt terminé et qu'il sera inauguré sous peu sous les auspices du Ministre du commerce. Ce railway est destiné relier la Hongrie l'Autriche. Les dernières nouvelles de la Chine appor tent les détails saisissans que l'on va lire, sur un drame terrible qui s'est passé bord du navjre an glais le Kelsoet que les correspondances reçues par la malle précédente, se bornaient mentionner sommairement et dans les termes assez vagues. Voici le récit de cette affaire, tel qu'il a été consigné dans une lettre adressée par le capitaine du Kelso ses armateurs Nous sommes arrivés Hong-Kong le i4 septembre, ayant fait un des plus prompts passages connus entre la Californie et la Chine. Le 17 août, au soir, huit matelots, embarqués San Francisco, parurent sur le pont en état d'ivresse. J'examiuai les barriques de vin de Madère placées dans l'en trepont, et m'aperçus qu'il y en avait eu de per cées. Le lendemainje fis fermer les écoutilles, et, pendant que je surveillais celte opération, quelques matelots murmurèrent des menaces de vengeance que je soupçonnais bien être dirigées contre moi. Cependant, je ne crus pas devoir y faire attention, ne les regardant que comme des bravades sans con séquence. Le soir, sept heures et demie, deux matelots vinrent m'informer secrètement que leurs cama rades avaient pris, de concert, l'engagement so lennel de me tuer pendant la nuit, lorsque je serais endormi dans ma cabine, et que l'heure fixée pour cette exécution était dix heures et demie. Ils de vaient également se débarrasser, d'une façon ou de l'autre, des deux officiers, du maître d'hôtel et du charpentier, et se diriger ensuite vers la rivière Colombie,sur la côte nord de l'Amérique, où ils vendraient le navire n'importe quel prix, après en avoir enlevé la riche cargaison d'or en lingots qu'ils supposaient, faussementse trouver bord. A l'appui de ce projet, et afin de rassurer ses complices sur le succès de la navigation, après le meurtre de tous les officiers, un des comploteurs se vantait d'avoir commandé un baleiner américain, dont le capitaine avait éprouvé, par la main de cet homme, le même sort qu'on me préparait. Les deux matelots qui me firent cette confidence décla rèrent ne pouvoir m'aider ouvertement contre leurs camarades, dont ils redoutaient la vengence, si le moindre soupçon venait s'élever dans leur esprit. N'ayant que les deux officiers, le charpentier et le maître d'hôtel pour m'aider faire face aux assassins, il me parut que le parti le plus sage était d'attendre l'attaque. Le maître d'hôtel, relevant de six mois de maladie, était peu capable d'agir, et les autres étaient frappés d'une terreur si grande, qu'il y avait peu espérer de leurs concoursdans un combat mort contre des misérables poussés par le désespoir. Je laissai donc aller les choses comme de cou tume, ayant eu soin, cependant, de donner de l'occupation un officier, au charpentier et au maître d'hôtel, afin qu'ils restassent dans la cham bre. Nous retirâmes trois pistolets de la caisse des armes, impossible d'en retirer davantage sans éveil ler les soupçons des comploteurs. A neuf heures et demie, je montai seul sur le pont, où je donnai les instructions accoutumées pour la nuit l'officier de quart, et je redescendis ensuite dans une cabine différente de celle où je dormais habituellement. Le second vint avec moi; le maître d'hôtel et le charpentier se postèrent dans la cabine qui faisait face la nôtre. Chacun de mes compagnons était armé d'un des pistolets retirés de la caisse que j'avais chargés de balles et de chevrotines. Quant moi, j'étais muni de mes deux pistolets de poche, et, ainsi préparé, je m'assais dans l'obscurité la porte de la cabine, attendant avec anxiété l'attaque fatale qui allait décider de notre existence. Pour des motifs qui nous sont retirés inconnus, l'heure de l'attentat fui changée, ce qui prolongea

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 3