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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
NOUVELLES DIVERSES.
34me année.
Les nouvelles reçues de l'Irlande sont
des plus douloureuses. Les ravages de la
famine, la lèpre du paupérisme ne cessent
de décimer celle population infortunée.
On aimerait de couvrir du voile du doute
une misère aussi grande; mais le fait n'est
que trop avéré. Des populations entières
errent sans asile dans la campagne; évin
cées de leurs demeures par d'avides tenan
ciers, elles vont cherchant tout le jour un
peu de nourriture. Ainsi trainent-elles leur
misérable existence, jusqu'à ce que la mort
vienne enfin terminer celle longue et af
freuse agonie. Au récit uavrant d'une telle
infortune, puissent tous Ie4 vrais catholi
ques se souvenir de leurs frères d'Irlande;
puisse une généreuse pitié cimenter l'u
nion, la fraternité des peuples: doctrine
consolante que le Christ enseigna au monde,
mais que les froides et fatales théories du
jour tendent de plus en plus combattre
et annihiler. Une liste de souscription
est ouverte au bureau du Propagateur, en
faveur de nos frères, les pauvres d'Irlande.
Lundi dernier une distribution de pains
a eu lieu au profit des indigents de celle
ville, devant la demeure de Mr Théodore
Pironon Commandant de l'Artillerie de la
Garde Civique, c'était le produit de la
quête qui eut lieu dans ce corps, lors deja
Messe de la Sainte-Barbe, patronne des
artilleurs et du banquet qui l'a suivie.
Demain aura lieu l'élection d'un Maré-
chal-des-Logis et s'il y a lieu celle d'un
Brigadier, dans la Compagnie d'Artillerie
de la Garde Civique, les candidats nommés
la majorité des voix dans deux élections
préparatoires, sont pour le premier de ces
grades, le Brigadier Gustave Vandecasleele-
Vu Bar et pour le second l'artilleur Charles
Gervoson.
N» 3475
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On n'aboutie Y près, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'A BO.VVE MENT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités "fr 3 5o. Un n° a5.
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertion» I? centimes la ligne).
7P3.ES, i8 Janvier.
SOUSCRIPTION
EN FAVEUR DES PAUVRES D'IRLANDE.
Mr l'abbé Verschraegefr. 5-00
Un avocat7-00
Un simple catholique5-oo
L'IRLANDE EN PROIE A LA FAMINE.
Un cas de longévité extraordinaire vient d'être
coostaté dans la commune de Dottignies, arrondis
sement de Courlrai.
Marie-Anne Van Belleghem, veuve de Jean-
Baptiste Glorieuxest décédée en cette commune
l'âge de 102 ans et 6 moisjouissant jusqu'à la
fin de sa vie de toutes ses facultés; sa vue seule
était un peu affaiblie.
Née Marcke, en juillet 1748, elle se maria en
premières noces Glorieux, fermier en cette com
mune. Elle avait 22 ans, c'est-à-dire en l'année
1770.
Elle sortait d'une famille privilégiée, sous le
rapport de la durée de la vie.
Sou père, bailli Marcke, mourut l'âge de
101 ans, et son grand-père fit son jubilé en triple
qualité, comme centenaire, comme bailli Marcke
depuis 5o ans; et comme ayant été eu mariage
avec la même épouse pendant plus de 5o ans.
On écrit de Tournay, le i4 janvier: Pour
la deuxième fois, la Place Verte vieot encore d'a
voir sa tragédie sanglante. Alex. Deloeste, de
Froidmont, condamné la peine capitale par la
cour d'assises du Hainaut, a subi sa peine ce matin
neuf heures. Une foule immense assistait celte
lugubre cérémonie. Voici quelques détails sur les
derniers moments de ce malheureux
Alexandre Delneste, élevé bien chrétiennement
dès sa tendre enfance, a senti les seuiiments re
ligieux renaître en son cœur et le dominer déjà
la prison de Mons. Il y a profité de la grâce
du Jubilé, accordé aux prisonniers; s'y était ap
proché des sacrémeuts.
Arrivé la prison de Tournay dimanche soir,
il a été presque aussitôt informé qu*tl n'avait plus
de grâce espérer devant la justice humaine. Le
prêtre présent l'exhorta accepter la mort eu ex
piation de ses crimes, il le fit et pria. Calme après,
il passa assez bien la nuit, de temps en temps il
prit son chapelet, il en avait déjà dit deux avant
la messe le malin, laquelle fi a assisté avec les
autres prisonniers, toujours en récitant son cha
pelet. 11 écouta eusuile une instruction religieuse
avec grande attention et avoua après que cela l'a
vait beaucoup touché. Toute la journée du
lundi s'est bien passée, et quand de temps autre
quelque mouvement involontaire s'emparait de lui,
soit de crainte, de frayeur ou autre, on n'avait qu'à
lui rappeler quelque motif de religiou pour le
calmer, cet empire de la religion a continué sur
lui jusqu'au dernier instant. Le luudi soir il se dit
si tranquille qu'il ne crut point nécessaire d'avoir
un prêtre la nuit. En effet sa conduite le prouva
car il passa la nuit toute entière en intervalles de
repos et de prières.
A cinq heures, il servit lui-même la messe après
laquelle il devait communier, il s'était oflert spon
tanément cela, ayant été longtemps enfant de
chœur. Avant la sainte communion, sur l'invita
tion du prêtre, il a demandé haute et forte voix
pardon Dieu et pardon aux prisonniers de ses
mauvais exemples, Il a voulu spontanément
assister une seconde messe qui eut lieu six heures
et demie, ainsi qu'à une instruction qui la suivit
immédiatement, répondant ensuite forte voix
aux trois Ave Maria qu'on fit reciler aux prison
niers. Ces bonnes dispositions ne se sont point
démenties jusqu'à la fin il s'est montré courageux,
acceptaut la mort en expiation, priant, écoutant le
prêtre et, arrivé sur l'échafaud, il s'est écrié
Mes amis profitez de mon triste exemple, je
demande pardon a Dieu et aux hommes; je
donne mon âme Dieu et mon corps la terre.
Ces paroles terminées, il baisa par deux fois en
core le crucifixse livra l'exécuteur des hautes
œuvres et, une minute après, la justice humaine
était satisfaite.
Maj-di la police de Tournay a saisi les com
plaintes que des crieurs publics rendaient immé
diatement après l'exécution de Delneste. Ces com
plaintes fourmillaient d'inexactitude, ne portaient
pas de nom d'imprimeur, et, en outre, les vendeurs
n'avaient pas obtenu d'autorisation.
Il est vrai que des malfaiteurs ont essayé de
déranger le railway du chemin de fer, entre Leuze
et Tournay. Des renseignements puisés bonne
source nous permettent d'affirmer qu'effectivement,
sans la vigilance d'un garde, nous aurions peut-
être de grands malheurs déplorer. Voici le fait
Le 12, vers 5 heures et 172 du matin, le garde can
tonné une demi-lieue environ de Leuze vers
Tournayfaisant sa roude, s'aperçut que pendant
la nuit 00 avait placé, en travers de la voie ferrée,
un des rails de réserve déposés le long de la route.
Aux deux bouts de la barre de fer, on avait attaché
une douzaine de lourds coussinets; et cette ma
nœuvre devait infailliblement provoquer uu dé
raillement du convoi de marchandises partant de
Tournay vers cinq heures. Heureusement, le garde
s'est empressé de donner le signal d'alarme et de
faire constater cette tentative coupable, dout les
auteurs resteront probablement inconnus.
On lit dans le Journal d'Anvers Le
dernier convoi du chemin de fer de Bruxelles pour
Anvers a dû s'arrêter près de Buifel, cause d'un
cheval qui avait brisé le waggon où il se trouvair.
Pendant qu'on s'occupait de retirer le cheval, une
femme qui se trouvait sur le convoi a été subite
ment atteinte d'aliéuaiiou mentale et s'est jetée
hors de la voiture pour prendre la fuite travers
champs. Le convoi a subi uu retard d'environ
trois quarts d'heure.
On annonce comme certaine, la nomination
de M. Albert Herry, aux fonctions de directeur du
comptoir de la banque national Anvers.
Ou annonce de Constantinople, le 25 dé
cembre, que M. le comte Duval de Beaulieu,
secrétaire de légation, est arrivé dans cette capitale
pour gérer les affaires de la légation belge.
Quatre représentants des puissances étran
gères, ayant rang d'envoyé extraordinaire et mi
nistre plénipotentiaire, sont morts Bruxelles
depuis i832 leur poste diplomatique, ce soot
i° M. le lieutenant-général Belliard, comte et
pair de France, décédé au commencement de i832;
2° M. Falck, des Pays-Bas, mort en i842; 3" M. le
comte de Woyna, feld-maréchai d'Autrichedé
cédé le 1" janvier i85o, et enfin M. le baron de
Neumann, conseiller intime de S. M. l'Empereur
d'Autriche, décédé le 15 janvier 1851
On lit dans un journal anglais, le Lincoln-
Paper
On voit maintenant, dans le jardin de M.