JOURNAL D'YPRES ET DR L'ARRONDISSEMENT. HOUVELLES DIVERSES. j\0 3476. Mercredi, 22 Janvier 1851. 34me année. 7PP.SS, 22 Janvier. SOUSCRIPTION DÉMISSION DU MINISTÈRE. A la suite de la séance d'hier, nous avons cru devoir signaler a Sa Majesté cet incident, en le priant de vouloir bien avisera A l'ouverture de la séance de jeudi, M. le général iïrialinont brisa d'une main énergique le piège tissu d'équivoques et de subtilités dans lequel sa loyauté l'avait fait tomber la veille. Lundi dernier, l'occasion de la Tète de Saint-Sébastien, un diner splendide a réuni au café l'Aigle d'Or, tenu par M. Dehem- Bert, les membres de la dite société, où la plus franche cordialité n'a cessé de regner. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'A RO.WE MEAT, par trlmefttre, YpreS fr 3. Les autres localités fr 3 -5o. Un n° 25. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque seiuaiue. (insertions 19 centimes la ligne). EN FAVEUR DES PAUVRES D'IRLANDE. Montant, voir le dernier n" Jr% 17-00 Un anonyme8-00 Une Dame2-00 Un Vicaire de la ville10-00 Total. fr* 37-00 Séance du 18 janvier i85i. L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du budget de la guerre. M. le pre'sident. La parole est M. le ministre de l'intérieur. M. Rogier, Messieurs, au début de la discussion du budget de la guerre, M. le ministre de la guerre, a donné lecture a la chambre d'une dé claration, qui avait été rédigée et arrêtée entre ses collègues et lui. D'après les discours qu'il prononcés ensuite M. le ministre de la guerre, nous avons eu le regret d'avoir constater entre lui et nous une divergence qui n'a pu échapper la chambre elle-même. La chambre appréciera si dans l'état actuel des choses, il ne serait pas convenable d'ajourner la discussion du budget de la guerre. De toutes parts Oui oui M. Malou. Il conviendrait de fixer l'ordre du jour de la chambre jusqu'au moment où la discus sion du budget pourra être reprise. M. le président. Nous avons en première ligne la nomination d'un membre de la cour des comptes, puis les autres objets h l'ordre du jour. A quand la chambre entend-elle fixer la première séance. De toutes parts. A mardi a mardi. M. Thiéfry. M. le ministre de la guerre a fait mou discours une réponse qui fourmille d'er reurs et d'inexactitudes. Je n'entends pas rester - sous l'impression que cette réponse a pu produire, et dès a présent je déclare que je prouverai que tous mes calculs sont exacts et tous mes renseigne ments puisés h des documents officiels. Un brave et loyal soldat, M. le général 2?rial- mont a failli aussi laisser dans le traquenard tendu par M. Frère, celte vieille réputation d'honneur h laquelle le ministère avait fait un appel il y a un an pour compléter le cabinet. Avec cette simplicité et celte loyauté d'allures qu'on ne trouve guère que chez les hommes d'action, M. le général de ifrialmont s'était laissé imposer un discours dans lequel la pensée ministérielle se dérobait sous des pièges oratoires et des subtillités d'avocat, où de plus habiles que lui se fussent laissé prendre. Ce discours qui produisit une impression pénible sur la Chambre et les tribunes était Vœuvre col lective du cabinet, de l'aveu de M. Rogier. Chacun y avait apporté tout ce qu'il possédait de roueries, d'équivoques et de subtilités. Pour un soldat, c'était trop d'avoir lutter contre trois casuistes doctri naires. Cependant leur triomphe fut court Dans la soirée qui suivit ce discours, l'honorable général découvrant le piège hypocrite qu'ou avait tendu h sa loyauté, montra nous assure-t-on un tel déses poir, qu'il voulut envoyer h l'ouverture de la séance du leudemaiu, une démission motivée sur les manoeuvres déloyales qu'on avait employé pour le rendre complice d'une pensée contre laquelle protestaient toutes ses convictions et tout son pa triotisme. II y a, s'est écrié l'honorable général, des ré ductions qui mènent tout droit h la honte et h la ruiue de ce uombre sont celles qu'on opère mal h propos sur les sommes nécessaires h la défense du pays. Ce n'est pas moi, qui suis fier d'avoir contri bué h l'affranchissement du territoire, la fondation de la patrie belge, ce n'est pas moi qui compro mettrai, par des réformes dangereuses, anti- nationales, et par cela même impopulaires, l'existence et Chonneur du pays. Ce n'est pas d'un vieux soldat, d'un citoyen dévoué aux institutions nationales, qu'il faut at tendre la réalisation de semblables projets. La Belgique, d'ailleurs, est assez riche pour payer sa sécurité et son indépendance. Messieurs, si je me railliais a la proposition de nommer une commission d'enquête ayant pour objet de reviser la loi organique, je déclarerais la face du pays et de l'Europe, que je n'ai aucune coufiance dans la force morale et matérielle de l'armée; que je regarde la loi d'organisation votée en i845 comme insuffisante ou défectueuse; enfin que je ne partage pas l'opinion de mes honorables prédécesseurs, qui tous ont pris la défense de cette loi. Or, je ne puis, messieurs, consentir en aucune façon faire une pareille déclaration. Ma conscience, mes devoirs, l'intérêt du pays et de l'armée, tout s'y oppose. Ce serait une grande faute ou un acte de cou pable faiblesse que, pour,ma part, je ne suis pas disposé a commettre. Mais, en ne me ralliant pas une proposition contraire h ma pensée, contraire aux intérêts na tionaux, je ne veux apporter aucune perturbation dans les affaires du pays; je ne veux pas soulever ce sujet une question de cabinet je me contenterai de vous déclarer tout simplement, messieurs, que ma résolution, dans le cas où les idées que je pro fesse ne seraient pas adoptées par la Chambre, se réduira au simple abandon d'un portefeuille; je suis arrivé seul, je partirai seul, mais en laissant l'armée entière et en y conservant, je l'espère, l'estime de mes camarades que je préfère h tous les honneurs du monde. D'unanimes applaudissemens partis des bancs de la Chambre et auxquels se sont associés les tribunes, ont dû prouver h l'honorable général, avec quel plaisir 00 le voyait enfin sortir l'honneur sauf, du piège qui avait été tendu h sa loyauté et son pa triotisme, par ces roués sans cœur qui font d'une question de nationalité une question de sous et deniers et qui gaspillent l'or du pays quand il peut servir rehausser leur orgueil ou h consolider leurs portefeuilles. Dans les journées d'hier et d'avant-hier, MM. les Miuislres ont été appelés individuellement chez le Roi qui a entendu leurs explications par ticulières. Divers bruits circulent relativement aux résultats de ces entrevues. Quoi qu'il en soit, on croit savoir contrairement aux affirmations de cer taine presse, que le plus parfait accord ne règne pas entre les Ministres démissionnaires. Nous n'ac cuserons naturellement pas la presse en question d'être mal iuformée; mais les erreurs calculées qu'elle a essayé de répandre depuis six mois sur la situation ministérielle, nons autorisent h n'accueillir ses allégations qu'avec une extrême réserve. M. Verhaegen a été appelé auprès du Roi. Quelques personnes supposent que l'incident- Chazal crée une difficulté de plus pour la reconsti tution du cabinet. Une correspondance bruxelloise du Journal des Débats, évidemment écrite ou iuspirée par des amis de MM. Frère et Tesch, nous apprend que le commandement de la première division militaire et le gouvernement de la ré sidence royale seront retirés au général Chazal. Tel est en effet la prétention de ces deux Minis tres, qui sont les véritables auteurs de l'intrigue qui a enlevé a cet officier supérieur le portefeuille du département de la guerre. Mais M.Rogier ayant déclaré (nous pouvons garantir ce mot) qu'on lui passerait sur le corps avant d'atteiudre Te général Chazal, et M. Verhaegen ayant menacé ses amis politiques de donner sa démission de président et de membre de la Chambre si l'on ne se contentait pas du dénouement amené par ses bons offices dans cette fâcheuse affaire, on peut douter que MM. Frère et Tesch aient chance de voir triom pher les rancunes qu'ils ont vouées au prédécesseur de M. le général Ztrialmont. M. de Schodt, conservateur des hypothèques, Bruges, est décédé subitement dimanche au soir. Le bruit a couru longtemps que l'affaire dont le château de Bury a été le théâtre serait portée 0

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 1