NOUVELLES DIVERSES. de sacrifices et de dévouement. Nous le constatons avec bonheur, la parole onc tueuse du panégyriste, unie une élocu- tion facile et un langage noble et pur, a ému et entraîné l'auditoire nombreux et choisi qui se pressait dans le lieu saint, et grand nombre de nos concitoyens ont éprouvé une agréable surprise en appre nant qu'un village de nos environs pos sédât un orateur du talent de M. Vande Putte. Au moment de mettre sous presse nous apprenons que Mr le chanoine Boone, curé Wynkel-S'-Eloi, est nommé curé S'- Nicolas en cette ville, et Mr Desiere, vicaire de la même église, curé Wulverghem. M. et Mm" de Bocarmé subissent depuis quelques jours de longs interrogatoires; selon toute propa- bilité, cette importante affaire pourra être jugée pendant la prochaine session qu'elle occupera presque tout entière, car il y aura, dit-on, plus de 200 personnes appelées comme témoins. L'Économiede Tournai.) On écrit de Tournai, le 7 février, 4 heures." Le comte de Bocarmé est arrivé ce matin, h 9 heures, au greffe du tribunal de première instance de Tournai dans la voiture cellulaire; il en est sortie h 3 1/2 heures, après un interrogatoire qui n'a pas duré moins de 6 heures. Plus de i5o personnes stationnaient devant le Palais de Justice pour voir sortir l'accusé. Lorsqu'il h descendu les marches de l'escalier, un silence solennel régnait dans la foule; tous les yeux étaient fixés sur le comte; lui, calme et souriant, a jeté un regard d'étonnement sur le peuple qui entourait la voiture, comme s'il avait paru frappé de ce grand concours de monde. Le comte est grand de taille; il porte une cas quette brune en loutre et une fausse barbe brune pour cacher ses traits. M""'de Bocarmé, qui a été également interrogée dans la journée, se drape et se cache la figure dans un mantelet en drap noir <1 capuchoncomme on en porte dans les Flandres. Je vous citerai le mot d'un juge d'instruction qui parlait dernièrement en soirée de l'affaire Bo carmé Ce n'est plus une simple présomption qui dirage la justice, c'est un déluge de preuves qui l'entraine. Émancipation La chambre des mises en accusation dans l'affaire de la banque de Belgique a rendu sa dé cision. Voici les personnes qui sont renvoyées de- vantla cour d'assises du Brabant, sous l'inculpation de vol et de faux en écriture de commerce Joseph Tamine est accusé d'avoir volé 173,000 fr.; Paul Sauvenée, 55,5oo fr.; Joseph Sauvenée, 7,000 fr.; Wagner, 7,500 fr.; et Rigaux, 22,5oo fr. Ces différentes sommes réunies forment un total de 165,000 francs. Tamine est en outre prévenu de banqueroute frauduleuse. Il est fugitif ainsi que Wagner et Rigaux. Les frères Sauvenée sont en prison. Ils étaient tous employés au bureau de l'escompte. Un arrêt de non-lieu a été rendu en faveur des nommés Van Elewyck, Cuvelier et Dielman. Il vient de se passer un fait dont les cir constances sont tout a fait bizarres. Le sieur G... de C... vit depuis longtemps séparé de sa femme, et les deux époux sont souvent des années entières sans se voir. Lundi dernier, M. G..., qui habite les Thèmes, reçut une lettre du greffier de la Morgue. Ce fonctionnaire lui annonçait qu'une personne qui était venue visiter cet établissement funèbre avait cru reconnaître parmi les cadavres exposés celui de la dame G..., qu'elle connaissait beaucoup. Il engagait donc le mari vérifier ce fait, et lui annonçait que provisoirement il avait fait retirer le corps de la vue du public. M. G..., fort affecté de cet événementpria un de ses amis de l'accompagner pour assister h cette triste reconnaissance. Lorsqu'on leur présenta le cadavre que des bateliers avaient trouvé dans la Seine, tous deux furent d'accord pour affirmer que c'était bien celui de la dame G... Le greffier reçut la déclaration du mari, qui se retira, en annonçant qu'il allait prendre ses me sures pour faire enlever le corps et le transporter au cimetière du Père-Lachaise. M. G..., alla d'abord b la mairie, pui se rappe lant que sa femme avait un petit chien auquel elle tenait beaucoup, il se dirigea vers la demeure de la défunte, afin d'emmener cet animal qu'il voulait garder comme un souvenir. Le mari s'adressa aux concierges, qui ne le connaissaient pas, et sa con versation avec eux produisit l'imbroglio le plus extraordinaire qu'on puisse imagiuer mais on peut juger de la stupéfaction du mari, lorsqu'à la suite de tous ses propos ambigus, la concierge lui dit: Si vous voulez le chien de M"10 G..., vous n'avez qu'à le demander elle-même, car la voilà qui re vient avec lui. M. G... se retourna vivement et crut voir un fantôme. C'était bien sa femme! M. G... la suivit dans son appartement et lui racouta la méprise qui lui valait sa visite. Tous deux ne purent s'empêcher d'en rire. Inutile de dire que l'on s'empressa de faire suspendre les préparatifs d'inhumation. actes du gouvernement. Un arrêté royal en date du 3o janvier, accorde un subside de 4ooo francs l'administration com munale de Courtrai pour l'aider dans l'exécution de divers travaux d'assainissement. VIl'KOl.tH. IK. M. l'abbé de Foere, directeur du couvant des Daines Anglaises, est décédé vendredi dernier Bruges; il était né Thielt en 1787. FRANCE. Paris, 7 février. Dans la lutte qui s'engage, et dont nous ne voyoos aujourd'hui, je le crains bien que les pré liminaires, la situation du Président est bien meil leure que celle de l'Assemblée. M. Louis Bonaparte poursuit un but unique, celui de conserver le pouvoir, et il a pour auxi liaires, dans cette poursuite, la popularité de son nom et le sentimeut du pays, qui redoute tous les changements qui pourraient porter atteinte son repos. L'Assemblée, an contraire, poursuit des buts di vers et contradictoires. La coalition qui s'est formée pour lutter contre les prétentions de M. Louis Bonaparte, se compose de trois partis qui sont les ennemis acharnés les uns des autres. Les légitimistes espèrent, en renversant M. Louis Bonaparte, apla nir les voies une restauration de la légitimité monarchique; les orléanistes veulent la régence, et les républicains espèrent profiter du conflit pour reprendre possession de la République. 11 y a évi demment deux de ces partis dont les espérances seront nécessairement frustrées. Lesquels sera-ce? N'est-il pas craindre que ce ne soient les partis monarchiques Le Président est entouré d'une foule de para sites, qui ne peuvent pas attendre. Lui-même, il s'est créé des embarras inextricables. Il paraît certain qu'il a contracté des emprunts Londres et Madrid qui ne lui permettent pas d'attendre. Il y a peine quelques joursil a payé M. le duc de Galiera une lettre de change de 55o,ooo francs, qui était tirée sur lui par un banquier de Gènes. La Reine Christine lui a, dit-on, prêté sept cent mille francs, mais condition que celte somme lui serait remboursée au commencement du mois de mars. Il n'y a pas jusqu'au Roi de Wurtemberg qui n'ait été mis contribution pour un prêt de 100,000 francs. Je ne vous parle pas des emprunts faits Londres et qui dépassent de beaucoup les sommes que je viens d'indiquer. J'admets que les partis hostiles M. Louis Bonaparte en disent plus qu'il n'y en a. Toujours est-il que sa situation est fort mauvaise et que les intérêts des emprunts contractés amoindrissent considérablement la do tation que le budget alloue la présidence. Il est donc fort craindre que le déficit de ses finances ne dispose M. Louis Bonaparte écouter favora blement les conseils que ses amis ne cessent de lui donner. Hier malin, le jeune Viou (Jean-Lonis-Eugène) a été extrait de la cellule du dépôt de la préfec ture de police, où il avait été gardé vue depuis son arrestation, pour être transféré, eu vertu d'un ordre de M. le juge d'instruction Cadet Gassicourt, la prison Mazas. En rapportant les circonstances de son arrestation, nous avous dit quelle fable, invraisemblable de tout point, il avait forgée pour expliquer l'assassinat de son maître en dehors de sa participation, et en s'attribuant seulement le rôle de témoin forcé du crime, commis par deux individus qu'il déclarait ue pas conuaître, et dont il lui était impossible de donner le signalement. En présence de M. le juge d'instructionLouis Viou a reconnu l'inutilité de chercher persister dans ce système. Il a déclaré avoir commis l'assas sinat, l'avoir commis seul et sans la participation d'aucun complice. C'est pendant son sommeil, vers sept heures du soir, qu'il a assassiné M. Poirier- Desfontaines eu le frappant d'un coup de marteau la tempe, uoo pas dans son lit, mais dans un fau teuil où il s'était assoupi devant le feu après son dîner. Ce premier aveu obtenu de lui, Louis Viou ne pouvait plus faire difficulté d'entrer dans le détail des circonstances et des faits qui ont accompagné et suivi l'assassinat. L'instruction, qui, cet égard, ne saurait manquer d'être complète, se trouve dès ce moment notablement simplifiée. Mercredi matin seulement ont eu lieu les obsè ques de M. Poirier-Desfoutaiues. L'autopsie cada vérique pratiquée la Morgue, en même temps qu'elle démoulrait qu'il était affecté d'uue maladie fort grave de certains organes donnait un complet démenti certains bruits qui avaient couru dans son quartier, la suite du crime odieux dont il a été victime. Ainsi, que nous l'avons dit, le père de Louis Viou subit en ce moment dans la maison centrale de Melun la peine de cinq années de réclusion laquelle il a été condamné au mois de mars de l'année i846. Les sommiers judiciaires consultés en ce qui le concerne, ont établi que cet individu, âgé aujourd'hui de 52 aDs, avait été condamné une première fois en i838, par le jury de la Seine, cinq ans de travaux forcés pour vol qualifié (peine qu'il a subie); qu'en 1847 il avait subi, encore Paris, une seconde condamnation a cinq ans de prison pour vol en état de récidive. Son fils en lui écrivant, depuis son crime, lui annonçait qu il ne devait pas concevoir d'inquié tude sur son sort pour 1 époque prochaine de sa sortie; qu'il venait de recueillir un héritage et qu'il avait une somme de 17,000 fr. loucher laquelle il le ferait participer. Louis Vion avait également parlé de cette somme de 17,000 fr. au maître du garni de la rue Pont-Louis-Philippe, où il logeait ce qui donnerait lieu de croire que

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2