JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. jfc'o 3485. 34me année. 7PP.SS, 22 Février. La presse libéraliste fait éclater un excès de zèle, quand il s'agit de démêler les avantages qu'obtiendrait la religion, si le prêtre oubliant qu'il est citoyen s'eiraçait tout jamais du monde politique. 0! le sublime attachement des héros de l'époque envers l'Église catholique! Admirables et vertueux apôtres du soi disant libéralisme, depuis longtemps nous avons pu distin guer votre langage d'avec les sentiments qui "vous animent et ce n'est pas d'aujour d'hui que nous savons que vos projets ne s'accordent guère avec vos protestations et vos doucereuses paroles. Quoi par respect pour la sainte religion, et par solennel dévouement la personne sacrée dé ses ministres, vous osez tracer impudemment la ligne de conduite que l'autorité ecclésiastique aurait tenir et suivre! Pour preuve d'un égard hypocrite envers le pouvoir religieux, vous venez dire au prêtre; ne souillez point votre robe sacerdotale, par le contact des cho ses mondaines; tenez vous éloigné de la scène où se débattent les affaires du monde social?» Phariséensdu libéralisme, ce sont là vos paroles; et quels sont vos actes?... N'étaient-ils pas des vôtres ces publi- cistes vollairiens qui assumèrent la défense et la justification du radicalisme suisse opprimant là liberté et la religion? N'é- taienl-ils pas des vôtres ceux qui portèrent une plume d'or l'infâme Sue, dont les écrits corrupteurs ébranlent et troublent les familles et la société entière? N'étaient- ils pas des vôtres ces écrivains qui vouè rent leur plumeau maintien dans les éco les, de précepteurs dont la conduite n'offre point les garanties que réclame la noble mission d'élever, d'instruire, de moraliser la jeunesse? N'étaient-ils pas des vôtres ces hommes au cœur bas, qui abreuvèrent d'insultes et de sarcarmes l'immortel Pie IX gémissant dans l'exil? N'étaient-ils pas des vôtres? Oui; ils l'é taient ces Belges dégénérés de la foi de leurs pères! Et c'est encore au nom du fervent et pieux libéralisme qu'on engage le prêtre s'abstenir de toute immixtion dans la politique? Un mandement de l'Ar chevêque de Paris conseille, il est vrai, au clergé de France de ne prendre aucune part aux luttes actuelles qui s'engagent dans ce pays, et c'est en se fondant sur l'autorité de cette instruction pastorale que les soi-disant libéraux Belges, donnent au prêtre l'avis charitable de s'appliquer les doctes conseils de Mg' Sibour. Ils oublient nos fameux progressistes que l'affaire de l'intervention ou de la non intervention du clergé en matière poliliqber.esl une ques tion de lieux et de temps et qu'il appartient l'autorité spirituelle seule de décider sur cet article. L'Archevêque de Paris, bl^me-t-il la con duite des ecclésiastiques qui ont participé la composition de l'Assemblée Nationale, et qui y ont siégé? Évidemment non; Le mandement de i\lg' Sibour n'a d'autre but que de faire sentir son clergé que, vu les circonstances, et considérant les dan gers qui menacent la France, il est prudent de ne point intervenir dans la politique. Le parti Conservateur en France est di visé en trois parties distinctes qui toutes sont unanimes pour respecter les droits de la religion et pour protéger l'autorité tu- lélaire du prêtre contre les passions irré ligieuses. Légitimistes, orléanistes, buoua- partistes tous reconnaissent avec M. Thiers qu'il faut appeler le prêtre alin d'opposer une digue suffisante aux débordements de l'époque. Pourquoi, dès lors, le prêtre s'immiscerait-il dans la politique quand le pouvoir et les principales opinions de l'As semblée Nationale accordent la religion la place qu'elle mérite d'occuper dans un État? Que lui importe que la France soit régie ou par Henri V, ou par les d'Orléans, ou par Buonaparle? En Belgique les cho ses sqnt tout autres; et c'est»pourquoi le clergé ne saurait rester spectateur froid de la lutte. Si nos fameux libéralisles mon traient la même déférence pour la religion que les vrais libéraux de Fiance; si on ne cherchait chez nous confisquer la liberté de l'enseignement et rabaisser l'instruc tion religieuse; si ou ne suscitait mille embarras et chicanes la charité et la bienfaisance en dénaturant l'esprit de la loi en matière de fondations et de fabri ques d'Église; si on ne méditait des lois qui encouragent le parjure, et portent at teinte la propriété et la famille; le prêtre Belge serait loin de descendre dans l'arène politique, et il lui serait bien in différent que ce soit un Alph. Vanden- peereboom ou un Jules Malou qui siège aux Chambres législatives. Il est donc déraisonable d'appliquer au clergé Belge les instructions pastorales que Mgr Sibour vient d'adresser au clergé de France. Si le libéralisme Belge désire ar demment que le prêtre ne se mêle point de politique, que nos libéralisles déposent les armes prises dans le but de combattre la religion, ses ministres et ses doctrines; qu'ils cessent d'afficher dans leurs jour naux, aux Chambres des doctrines irréli gieuses, voltairiennes, subversives et bien tôt l'Archevêque de Malines l'exemple de Mgr Sibour, engagera par un mandement, le clergé de Belgique ne point se mêler des affaires politiques. Mardi prochain aura lieu l'installation de M. Colson, le nouveau Pasteur de Saint Nicolas en cette ville. A cette occasion, un Banquet sera offert aux autorités judi ciaires, civiles et militaires, et tous les ecclésiastiques de la cité, ce Banquet d'a près ce qu'on vient d'apprendre sera servi dans l'un des salons du vaste pensionnat des Dames de Rousbrugge. NOUVELLES DIVERSES. VÉRITÉ ET JIINTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Giande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIT DE LMIIOIXEIIENT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fï 3 5o. Un n° 25. I.e Propagateur paraît le SAMEDI et le 18 EIM KEDI de chaque semaine (insertions 19 centime» la ligue). Le Ministre des finances porte la connaissance des propriétaires d'inscriptions nominatives sur le grand-livre de la dette publique de Belgique que, s'ils désirent recevoir le payement des intérêts de leurs inscriptions dans un chef-lieu d'arrondisse ment autre que Bruxelles, ils doivent en adresser la demande par écrit au Ministre des finances, nu mois au moins avant la date de l'échéance et indi quer le chef-lieu d'arrondissement où le payement est demandé, ainsi que la nature de la dette, la lettre ou la série, et le numéro de chacune de leurs inscriptions. Les intérêts continueront a être payés dans le même chef-lieu d'arrondissement jusqu'à ce que les ayants droit aient fait une déclaration contraire, dans la forme et le délai prescrits ci-dessus. Le Ministre informe, en même temps, les déten teurs d'obligations belges au porteur susceptibles d'être converties en inscriptions nominatives, que, pour obtenir celte conversion, ils pourront, partir du 10 mars i85i, faire la remise de leurs titres, soit Bruxelles, au ministère des finances (direc tion de la dette publique), soit dans les autres chefs- lieux de province ou d'arrondissement, chez les agents d» trésor. Ces litres au porteur seront ac compagnés d'un bulletin énonçant exactement le nom et prénoms du propriétaire inscrire sur le grand-livre de la dette publique. Dans la nuit du mercredi au jeudi des voleurs se sont introduits dans l'église de Cuerne,et ont vidé les troncs. Par ariêté de la cour d'assises de Gand, du 19 février courant, le nommé Augustin Van Daele, saboltier, en dernier lieu domicilié Rumbekea été condamné la peine de mort avec ordonnance que l'exécution aura lieu sur une des places pu bliques de la ville de Gand, pour tentative d'assas sinat commis sur les personnes des sœurs Béatrice et Marie Van der Meiren, Zulte le 8 janvier i85o. Nous lisons dans les journaux de Gand Le 20 trois heures de l'après-dîner, a eu lieu l'enterrement des dépouilles mortelles de M. l'a vocat Minne. Le cortège funèbre s'est formé de vant la maison mortuaire. On y remarquait MM. les professeurs et élèves de l'université, les juges des différents tribunaux de la ville, un graud nom bre d'avocats appartenant au barreau de Gand, des avoués et plusieurs notaires..Le convoi funèbre s'est mis en marche précédé d'un corps de misique et suivi d'une quarantaine de voitures. La céré monie religieuse ayant été accomplie l'église d'Ackerghem, les restes mortels du défunt ont été conduits au cimetière hors la porte de Bruges, où trois discours oDt été prononcés; celui de M. l'a vocat Metdepinningen a surtout vivement impres sionné les assistants. Le Messager de Gand devrait bien publier cette dernière oraison funèbre. A Brugeset sans doute aussi dans le reste des deux Flandres, on est excessivement curieux de connaître un discours

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 1