ou bien Charles s'était-il enferré lui-même? Voilà
les questions qu'il y avait a examiner.
Immédiatement après la blessure, Charles avait
quitté la chambre et était allé se coucher dans
l'écurie. II y resta jusqu'à l'arrivée de ses parents
vers huit heures et demie du soir, et leur annonça
aussitôt qu'il était blessé et que c'était sa sœur qui
lui avait porté le coup. On appela sur-le-champ le
médecin de l'endroit, qui trouva le blessé dans une
position alarmante une grande partie d'intestin
était sortie de la plaie et l'intestin lui-meme était
perforé.
Marie Roose soutint qu'elle ignorait complète
ment l'état de son frère et que si elle avait pu
croire qu'il était blessé, elle se serait empressée de
lui porter secours. Elle ajouta qu'au moment ou
son frère s'élança vers elle, tenant la chaise levée,
elle avait son petit couteau dans la main gauche,
occupée tailler ses ongles, que pour parer le coup
elle avait tendu le bras et que c'est ainsi, qu'à son
insu, Charles devait s'être jeté de toute la force de
son corps sur la pointe du couteau et s'être enferré
lui-même.
L'audience du matin a été absorbée toute entière
par l'audition des témoins et notamment par les
discussions entre le médecin traitant et les médecins
judiciaires, qui n'étaient pas entièrement d'accord
sur le point de savoir si la réduction de l'intestin
aurait pu être opérer sans danger et avec quelque
chance de succès et sur la question si la plaie
eu égard sa forme et sa profondeur, paraissait
faite par un agresseur ou bien si la victime s'était
enferrée elle-même. L'après-diner a été consacré
aux plaidoiries. M. le substitut Delaruelle occupait
le siège du ministère public; l'avocat Maertens a
présenté la défense de l'accusée. A sept heures du
soir les débats ont été clos, M. le président a posé
les questions, et après trois quarts d'heure dé déli
bération, le jury a rendu un verdict favorable
l'accusée. En conséquence la mise en liberté de
Marie Roose a été ordonnée.
Dimanche dernier est décédé la suite d'une
courte maladie, M. De Vos, curé-doyen Waer-
schoot. M. De Vos était né Lichtervelde en
1789; il avait donc atteint l'âge de 62 ans. Il
occupait la cure de Waerschoot depuis i856.
Indépendamment des travaux ordinaires
d'entretien et de réparation des places fortes et des
bâtiments militaires, le génie a fait exécuter, en
i85o, entre autres ouvrages importantes: i° La
restauration du bastion n° 5 de la place de Nieu-
porî; 2° le remplacement^du pont capital de la
porte de Bailleul, Ypres, par une chaussée ordi
naire, avec pont-levis; 3° abaissement du mur de
contre-escarpe de la digue de mer en avant des
bastions nos 5 et 6 de la place d'Ostende; 4° la
restauration du mur d'escarpe de la courtine 8-9
delà place d'Anvers} 5° La restauration du fortin
d'Havré, Mons, et du réduir de la demi-lune
4-5 de la citadelle de Tournay 6° le placement
de pompes sur le puits de l'abreuvoir Charleroy;
Valenlin prit la lettre, y jeta un coup d'oeil, et
s'écria, hors de lui
Grand Dieu vous êtes le capitaine.
Chut dit le prêtre, je suis le curé de Saint-
Romain.
L'homme que mon père aimait le plus au
monde. Ah monsieurcombien je vous ai cherché.
Et inutilement, n'est-ce pas
Qui aurait pu croire
Peut-être apprendrez-vous un jour les rai
sons qui ont amené le changement que vous voyez.
Mais lisez la lettre de votre père.
Valentin, dont la main tremblait visiblement,
ouvrit la lettre et lut ce qui suit
Mon capitaine,
Ne songez-vous donc pas nous revenir d'A
frique? Vous savez qu'à vptrje rentrée en France
vous avez promis de faire une tournée scientifique
en Auvergne et d'établir chez nous votre quartier-
général. Ma femme et moi, nous aspirons au mo
ment de vous faire les honneurs de notre maison.
Il n'est pas jusqu'à mon petit garçon qui ne
7" la continuation des travaux de construction des
nouvelles casernes d'infanterie Bruxelles et
Laeken; 8° le redressement des parties de chaussées
qui formaient la traverse des fortifications de Lierre;
9" la constructions de plusieurs bâtiments au camp
de Beverloo, tels que caserne d'infanterie, salle
d'hôpitalpavillon d'officiers, etc., etc.; 10° la
continuation de travaux de construction de la
citadelle de Diest.
La cour d'appel de Gand vient de décider
que lorsqu'une maison de commerce retire un
commis-voyageur tout pouvoir de recevoir pour
elle et en son nom et que dès-lors le mandat de
celui-ci se borne la vente, les paiements qui lui
sont faits par les acheteurs dans lignorance de la
révocation audit pouvoir, n'en sont pas moins va
lables.
On lit dans le Courrier de V Escaut'.
Mardi, dans la nuit, un vol assez important a été
commis dans l'église de Kain. Les hardis voleurs
qui s'en sont rendus coupablesaprès s'être intro
duits dans l'édifice religieux>par l'une des croisées
et après avoir vidé les troncs, ont pénétré dans la
sacristie. Une porte en chêne d'une solidité ex
traordinaire et des barreaux de fer épais aux fenê
tres de la sacristie ne les ont pas empêchés de
mettre leur projet exécution.
Après avoir inutilement tenté de brûler la
porte, ils se sont creusés un passage au-dessous, en
enlevant cet endroit les dailes qui servent de
pavement.
Les voleurs dont nous parlons ont enlevé
deux ciboires d'un assez grand prix que tout le
moude considérait comme parfaitement en sûreté
dans la sacristie.
Ajoutons que l'église de Kain est distante seu
lement de quelques pas de plusieurs habitations.
Vingt-et-un colis récemment arrivés An
vers par le chemin de fer, venant d'Autriche, en
destination de l'exposition de Londres, portaient
des traces évidentes d'endommagements. Le pre
mier de ces colis, qui fut ouvert mardi, contenait
Une glace du prix de 4,000 fr. Cette glace était
littéralement brisée en mille morceaux. Procès-
verbal de ce fait a été dressé par M. le consul
d'Autriche et des experts ont été appelés. Après
expertise il a été constaté que l'avarie a été causée
par un embaltage vicieux et par conséquent que
l'entrepreneur du roulage n'en saurait être rendu
responsable. Les autres colis sont ouverts mercredi.
On écrit d'Anvers, le 11 mars Nous avons
vu arriver hier le magnifique bateau vapeur an
glais Queencapitaine George West Pearson
construit en fer et mesurant 4oo tonneaux et qui,
ce qu'on nous assure, a coûté i4,ooo livres slerl.
(35o,ooo fr.). Ce bateau a fait jusqu'ici le service
entre la Turquie et l'Angleterre, et va faire main
tenant le service d'Anvers Londres.
Un avis de la légation anglaise en Belgique
informe le public que désormais les voyageurs an-
m'entretienne sans cesse de vous. Il parle déjà de
s'engager et de servir sous vos ordres. Votre nom
que je lui ai donné, lui a porté bonheur. Il grandit
merveille et se montre fort désireux de s'instruire
afin dit-ilde faire honneur son capitaine. Je
viens de le placer au collège d'Aurillac il y a dé
buté avec succès.
Venez donc, mon capitaine, nous ne serons
parfaitement heureux ici que lorsque nous possé
derons celui qui fut toujours pour moi, non pas un
chef, mais un ami.
A vous pour la vie.
Georges Dubreuil.
Monsieur le curé, lettre pour lettre s'écria
Valentin transporté. Voici votre réponse je la
porte toujours avec moi. Et tirant de sa poche un
portefeuille, il saisit un papier et se mit lire.
Mon brave et fidèle Georges
Je te sais un gré infini de toutes les bonnes
choses que tu m'écris. Je désire ardemment, tu peux
m'en croire, me trouver au milieu de ta famille, re
voir mes amis, justifier, s'il se peut, les sentiments
glais ne seront admis en Prusse que munis d'un
passeport délivré par une autorité anglaise et visé
par une légation de Prusse.
Un bien déplorable accident est arrivé jeudi
soir au chantier des mines d'Anzin. Des ouvriers
élevaient et transportaient au moyen d'une grue
une énorme chaudière remplie de fonte en fusion
qui devait être coulée une certaine distance du
fourneau, lorsqu'une secousse imprimée la grue
fit répandre une assez grande quantité de cette
fonte sur le sol humide. Le métail en rejaillissant
brûla d'une manière très-grave quatre ouvriers,
parmi lesquels on cite le chef de musique de la
garde nationale d'Anzin. On espère cependant que
cet accident n'aura pas de suites dangereuses pour
les victimes. Courrier du Nord.)
Parmi les lettres déposées il y a quelques jours
sur le bureau de M. P...l'un des principaux né
gociants en soieries du quartier des Bourbonnais,
Paris, il s'en trouvait une ainsi conçue
AMIEX8, mars 1M5I.
Monsieur et cher correspondant
Un grand malheur vient de nous arriver. Le
fils de notre digne caissier vient de prendre la fuite
en emportant de notre maison des lettres de change
acceptées pour une somme considérable. Nous sa
vons qu'il a pris la route de Paris, où il tentera
sans.doute de faire escompter ses valeurs chez les
principaux banquiers. Si vous pouviez le décou
vrir, surtout avant qu'il ait pu disposer des lettres
de change, vous nous rendriez un véritable service.
A cause de son vénérable père, dont nous
avons depuis tant d'années éprouvé la probité,
nous désirons, s'il est possible, qu'un profond se
cret couvre cette fâcheuse affaire. Si vous réussiez
mettre la main sur le fugitif et lui retirer les
lettres de change, veuillez faire en sorte qu'il parte
immédiatement pour Londres.
Vous nous aviserez deson départ,si heureuse
ment il y a lieu, afin que l'un de nous puisse le
rejoindre, et prendre son égard les mesures que
nous jugerons nécessaires.
«Dans ce but, délivrez-lui trois mille francs,
pour lesquels vous pouvez tirera vue sur nous.
Voici le signalement du<jeune homme
Taille, 1 mètre 646 millimètres, figure pâle,
nez aquillin, cheveux blonds, yeux bleus. Au-
dessus.de l'arcade sourcilière droite il a une petite
tumeur qu'il avait recouverte de taffetas gommé.
A son départ, il était vêtu de noir et portait un
crêpe son chapeau, attendu qu'il venait de perdre
sa mère.
Dans l'espoir que vous voudrez bien nous ren
dre ce service, nous vous prions, monsieur et cher
correspondant, d'agréer nos salutations empres
sées. H. D. et comp.
M. P. fit venir plusieurs de ses commis, et leur
lut la lettre qu'il venait de recevoir. L'un d'eux
demeura comme frappé d'une idée subite. La
que ta femme veut bien me témoigner, ta récora-
mandation.
Parle souvent de moi ton fils. En attendant
que nous fassions connaissance, offre-lui de ma
part le petit souvenir que je t'envoie. Il me vient
d'un chef arabe, qui m'a forcé de l'accepter pour
l'avoir tiré des mains de nos soldats, qui il avait
fait beaucoup de mal, et dont il redoutait, non sans
raison, la colère. C'est un talisman, je crois. Je n'y
attache pas grande vertu. Je désire seulement qu'il
entretienne ton fils dans ses bonnes dispositions
mon égard..
A cet endroit de sa lecture, le jeune homme pion -
gea sa main dans sa poitrine, en ramena une sorte
de médaille en or, retenu par un cordon métal
lique, sur la quelle étaient gravés des caractères
arabes.
Le voilà ce talisman vous le reconnaissez,
n'esl-il pas vrai J'ai eu de bien mauvais jours
depuis quelque temps jamais je n'ai voulu m'en
défaire. J'y tiens plus que jamais aujourd'hui puis
qu'il m'a fait retrouver le meilleur ami de mon