JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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No 3493
34me année.
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7PB.22S, 22 MARS.
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Les allures de nos libe'ralistes sont d'un
cynisme révoltant!
Une loi sur l'enseignement moyen des
tinée de l'aveu de ses plus ardents défen
seurs combattre l'enseignement donné
par le clergé, doit être mise aux grandes
vacances prochaines en exécu tion. Èp vertu
de ses prescriptions,l'ordinaire du diocèse,
est invité faire enseigner dansles maisons
d'instruction moyenne les préceptes de la
Religion. i
Libre lui de condescendre celte in
vitation. Sa conscience est ici seule arbitre
de sa conduite et personne n'a rien lui
prescrire. En tous cas nos ministres por
tefeuille ne sont pas gens reculer pour
si peu de chose; et d'autre part l'épiscopat
Belge, dans les pourparlers qui déjà ont
eu lieu, fait preuve de sentiments des plus
conciliants. -
Mais dès lors conçoit-on que des feuilles
prétendues libérales, telles qu'on en ren
contre Ypres, Bruges et partout, se
mettent l'unisson déblatérer contre nos
évèques, sous le pretexte mensonger de re
tards qu'apporteraient l'exécution de la
loi les seules résistances du clergé? Con
çoit-on qu'on invoque l'esprit de la loi pour
exiger de l'épiscopat un concours sans con
dition, tandis que le cabinet par devant les
chambres s'est déclaré prêt donner aux
ministres du culte toutes les satisfactions
désirables pour arriver ce résultat; et
que des garanties religieuses plus fortes
LE DUEL DU CURÉ.
ne furent pas insérées dans le texte de la
loi, afin de laisser au cabinet toute la li
berté d'action nécessaire pour arriver par
sa seule initiative des résultats satisfai
sants? Conçoit-on surtout, qu'on imprime
en toutes lettres, que la cçncijiation est
une chose bien désirable; (tandis qu'on
avance comme uu mot très juste: Qui
traite avec Rome abdique. (Voyez le Pro
grès.n° 1029, page 2.) f
Qui traite avec Rome abdique! Entendez-
vous, amis lecteurs! Qui traite avec Rome
abdique! Est-ce parler net? Est-ce dire assez
crûment, qu'il faut traiter l'Église en es
clave; que partout où les intérêts matériels
et religieux se trouvent en présence, ceux-ci
doivent céder le pas ceux-là; que l'État
est l'ennemi naturel de l'ÉgliSe, puisqu'il'
ne peut sous peine d'annihilation s'entendre
et traiter avec elle?
,1
Dans un de nos derniers numéros nous
mentionnâmes d'après l'Émancipation di
vers travaux considérables qui se devaient
exécuter avec le concours du gouverne
ment. La plupart et les plus çouieux de
vant être entrepris en faveur des provinces
wallonnes, déjà si bien dotées sous ce rap
port, nous signalâmes nos compatriotes
Flamands les préférences marquées du gou
vernement en faveur d'une p&'lie de la po-
Sulaiion au préjudice pécuniaire del'autre.
éanmoins la Flandre orientale, Alost sur
tout, entrait pour quelque chose dans les
projets généreux du ministère; mais voici
que le principal organe du cabinet, l'Indé
pendance déclare cette dernière partie du
programme totalement dénuée de fonde
ment. La déclaration du journal ministé
riel simplifie et aggrave considérablement
la position que le libéralisme au pouvoir
juge convenable de faire aux Flandres; et
plus que jamais il est juste de répéter ce
que nous disions dans notre n° précité:
Voilà donc ce que nous reserve la poli
tique nouvelle! Honnêtes Flamands, que
peut-être ont un instant fasciné les belles
protestations du cabinet du 12 août, déliez
de bonne grâce les cordons de vos bourses
épuisées. Vos frères Wallons comptent sur
vous et sur elles!
Mgt l'évêque de Chartres, par une lettre
pastorale, vient de présenter des obser
vations sur le dernier mandement de Mgr
l'archevêque de Paris.
D'après le rapport, présenté au conseil
communal, sur l'administration et la si
tuation des affaires de la ville, durant l'an
née 1849, notre population montait au 51
décembre de celte année, 17,554 habi
tants. Elle se trouvait augmenté en l'es
pace d'un an de 151 âmes.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Ou s'abonne Ypres, rqe de Lilje, 10, près la Grande
Place, et chez les. Percepteurs dçs Postes du Royaume,
PIIIV ME L tltO\\i:)lt;iT. par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fi; 3-5o.'Uu n° 25.
I.c Propagateur parait le K t RIini et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne).
INTOLÉRANCE DU PSEUDO-LIBÉRALISME.
(Suite.)
Nous allons descendre, on pourrait s'inquiéter
de nous savoir si longtemps dans ce pavillon. Aussi
bien nous aurons le loisir dè revenir sur toutes ces
choses.
De retour au jardin, ils virent Margnerite qui
se promenait toute pensive. Marguerile avait fini
par s'alarmer sérieusement eu voyant se prolonger
outre mesure une conférence secrète entre son oncle
et le personnage mystérieux qui lui était apparu
si inopinément. La réserve et même la froideur
qu'elle avait observées chez tous deux, avant et
après le dîner, lui semblaient UDe enigme inex
plicable.
Il y avait longtemps déjà qu'elle parcourait, au
hasard, les allées du jardin, ayant soin de se tenir
discrètement distance du pavillon. De minute en
minute ses regards se dirigeaient du côté de la porte
qui s'ouvrit a la fin toute grande.
VI PETIT ERRATUM.
Dès lors, la jeune fille put se rassurer, attendu
qu'elle vit s'avancer deux visages riants.
Le curé ne l'eut pas plus tôt aperçue qu'il se
mit l'appeler.
Mon enfant, lui dit-il, j'ai voulu te ménager
une surprise. Tu vois le fils d'un ancien camarade
d'armée, d'un homme que j'ai beaucoup aimé et
qui me le rendait avec usure. La similitude de
prénom que tu as remarquée n'est point un effet
du hasard, le père de ce jeune homme le lui donna
en souvenir de notre amitié.
Valentin Dubreuil, vient passer quelque temps
avec nous; je désire qu'il soit bien traité chez moi,
tu entends, ma nièce.
J'y donnerais tons mes soins, mon oncle, et
avec grand plaisir, répondit la jeune fille, en ac
compagnant sa réponse d'un gracieux sourire, qui
réjouit le curé et fit monter une rougeur au front
de Valentin. C'était le remords de la mauvaise
pensée qui lui était venue le matin en apercevant
Marguerite. Il se reconnaissait, maintenant, cou
pable d'avoir commis un double outrage.
1NIUJJIA.T10NS.
La circulaire ci-après de M. le Gouverneur du
Brabant nous paraît marquée au coin d'une sage
modération. Si elle est ponctuellement suivie dans
cette province, et imitée dans'les aqtres, on ne
verra plus se renouveler des scènes sauvages et
impies qui de temps en temps ont attristé les
catholiques. A Wavre, a Mous, et de temps en
temps en France, on a vu des inhumations former
l'objet de grotesques triomphes et d'odieuses pro
fanations, où se révélait ce genre de libéralisme
qui descend en droite lignée de Voltaire et aboutit
au socialime montagnard. Ce libéralisme dont
l'astre commence a pâlir, il faut l'espérer, en Bel
gique, exploite tout ce qu'il peut pour contrarier
les croyances chrétiennes. A Tillil fesait couper
une croix de mission a la Chambre des Repré
sentants, il fesait soutenir les prétentions de feu
Helsen, il prenait fait et cause pour le curé interdit
de la Xavée. La procession parodiée des Francs-
maçons a Bruxellesl'admiration simulée pour les
La vieille servante reçut l'ordre d'aller prévenir
le maire qu'on l'attendait au pavillon. Le maire qui
avait l'habitude de ces sortes de messages, ne se
fit pas attendre. En arrivant, il débuta par une se
conde inspection sur la personne de Valentin qui,
cette fois, n'en prit nul souci.
Colonel, lui dit le curé, aujourd'hui ce n'est
pas avec moi que vous allez commencer, mais avec
ce jeune champion. C'est le fils de mon ancien
maître d'armes, et de plus d'un excellent ami que
le ciel m'a enlevé. Vous allez juger de son savoir.
En parlant ainsi, il lorgnait malicieusement le jeune
champion contre lequel il méditait une vengeance
bien innocente, coup sûr.
Voici les armes, vous n'avez qu'à choisir;
moi, je vous demande la permission de m'abscnter
quelques iustans.
Il revint au bout d'un quart d'heure, et reconnut,
tout d'abord, que Valentin n'avait pas été plus heu
reux avec son nouvel adversaire qu'avec lui.
Eh bien, messieurs, où en êtes-vous? dit-il.
Je vois, dit poliment le maire, avec uu sou-