9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. «0 3494. 7PB.ES, 26 MARS. Nos lecteurs se rappellent peut-être que dans notre avant-dernier N°, discutant le mandement Sibour, nous résolvàmes une une les diverses objections dont le Pro grès avait cru, bien tort, nous embarras ser. Nos répliques doivent l'avoir satisfait, puisqu'il n'a rien leur opposer. A notre tour, nous le déliâmes de répondre caté goriquement une question bien simple, dont il avait constamment éludé la solu tion. Il s'agissait de nous apprendre la voix de quel évêque les fidèles sont tenus de prêter l'oreille et d'obéir, en cas qu'il s'élevât un différent entre leur propre évê que et un prélat étranger quelconque. Le Progrès, qui là-dessus n'avait sans doute rien de bon répondre, et qui, pour nous servir d'une expression flamande: stond met zynen mond vol landen, le Progrès n'a guère osé relever le gant que nous lui jetâmes la face. Mais voici, apparemment popr attirer ailleurs noire attention et sau ver Jes apparences, voici qu'il se met en vrai chevalier de la triste figure, donner en plein dans les steppes désertes de la déclamation et charger, au grand trot de sa rossinante, les moulins vent qu'en fanta seule son imagination chicanière. Nous n'avons garde de le suivre sur ce terrain, et nous l'y laisserons tout son aise exécuter ses évolutions et ses cabrio les. Toutefois, afin de procurer nos lec teurs au moins uu léger échantillon du LE DUEL DU CURÉ. Mercredi, 26 Mars 1851. savoir-faire qui distingue la feuille libéra- liste, voici la plus sérieuse (en apparence s'entend) des allégations que contienne son dernier N°. S'il fallait l'en croire, nos propres aveux attesteraient sans réplique la collaboration d'un ecclésiastique notre rédaction. Déjà dans le N" 3489 du Propagateurnous prou vâmes tout au long la fausseté de cette prétendue découverte. Aujourd'hui, que notre adversaire, sans tenir compte de l'évidence, repète sa première assertion, il nous suffira pour en faire justice de ré duire la question ses terinès les plus simples. La voici contenue toute entière dans ce court dialogue Le Progrès (N° 1023). Eh bien! confrère, quelle rude leçon le mandement de Mgr Sibour ne vous inflige- t-il pas; alors qu'il recommande son clergé la modération en matière politique. Le Propagateur (N" 3487). Venlre-saint-gris! ces conseils de l'ar chevêque de Paris ne me regardeut pas. Si je flagelle les doctrines perverses, si je m'indigne contre la polémique par trop transparente des feuilles libéralistes, je remplis mon devoir. La mission de la presse n'est-elle donc plus d'éclairer le peuple? Le Progrès (NM 1026 et 1Q31). Foi de pédant! ce langage trahît son au teur; un ecclésiastique a seul pu Ig tenir. Ecoute plutôt ce syllogisme Le prêtre Belge n'a rien voir dans le mandement de l'archevêque de Paris; tu dis pareille ment n'avoir: rien y voir; donc tu es prêtre. Ecoute encore La mission du clergé est d'instruire le peuple; tu t'adjuges la même mission, donc tu portes soutane et tricorne. C'est infaillible! Le Propagateur. Par Aristote! tes prémisses ne m'avaient 34me année. guère préparé ta conclusion. Apparem ment les Sganarelles de la politique nouvelle ont-ils organisé leur usage une logique nouvelle. N'importe, j'aime beaucoup tes façons de raisonner; et je prétends sans retard en essayer mon tour Père Einne- baba n'aime guère le clérical-; Progrès, lu ne l'aimes pas davantage; donc Père Kinne- baba rédige le Progrès. Je poursuis, me prévalant de ton système L'n oison est un gros individu; Nest est un gros individu; donc Nest est un oison (sauf respect). De par la logique nouvelle, la conclusion est inattaquable et repose en plein sur ses pré misses! Amis lecteurs, vous avez là sous les yeux le débat tout entier. Telle est dans toute son incroyable absurdité la polémique du journal libéraliste. Tels sont, réduits leur plus simple expression, ces prétendus aveux du Propagateur, que l'organe du voltairianisme n'a pu manquer d'accueillir avec transport, puisqu'elles lui donnaient l'occasion et le prétexte d'envelopper dans une haine commune le prêtre, notre feuille et le parti conservateur. Mais en vain a-t-il épuisé toutes les ressources de la chicane; devant l'exposition claire et précise que nous venons de faire de la question, il n'est personne, croyons-nous, qui ne pren ne en pitié un journal que la faiblesse de sa cause induit recourir d'aussi misé rables expédients. (JUÎ.Vl i» ri II Ofi s'aboiioé Y près, rue de Lille, 10, près la Grande Placer et chez les Percepteurs des Postes' du Royaume. PRIX DE L'AB«A\i:DF.Tpar trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3-5o. r Uu n° a5. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne). a (celles absurdités colossales i.a clErophobomaime ektraine certaine bresse. (Suite.) Le lendemain, il fut prêt de bonne heure, et descendit au jardin. Le curé était déjà l'église. Marguerite, ayant aperçu le jeune homme, s'em pressa d'accourir sa rencontre pour s'informer s'il n'avait besoin de rien. Elle éprouva une agréable surprise la vue du changement qui s'était opéré dans sa personne. En effet, Valenlin n'avait plus cet aspect pou dreux de la veille. Ses habits étaient brossés avec soin. Son linge blauc, sa cravate arrangée d'une certaine façon, décelaient un élégant de la capitale, bien que la fraîcheur de son costume vînt prêter plus d'une critique. Mais il n'avait pas été le maître de la circonstance. Ce qui le changeait principa lement son avantage, c'est qu'il avait eu le bon goût de faire disparaître sa barbe touffue, ne con servant qu'une légère moustache avec une pointe la lèvre inférieure. La beauté naturelle de ses traits y gagnait singulièrement. Valenlin ne se méprit point sur le mouvement in volontaire de la jeune fille, qui voyait la place de l'homme barbu de la veille, uu fort joli cavalier. Sou amour-propre n'en fut pas médiocrement flatté. Les jeunes gens échangèrent pendant quelques instans une conversation libre désormais de toute contrainte, puisqu'ou habitait sous le même toît. Marguerite s'étendit sur les particularités du vil lage et les sites du pays. Puis elle engagea son com pagnon voir les choses par lui-même, ayant, de son côté, veiller aux soins du ménage et faire préparer le déjeuner. Dubreuil sortit, fit quelques tours et alla visiter l'église, où il rejoignit le curé, qui parut fort sen sible cette marque de déférence, et pour en re mercier le jeune homme, lui fit compliment sur sa bonne mine. Ils revinrent ensemble au presbytère,où la ma tinée se passa gaiement. A deux heures, tous trois se rendirent chez le M. Butaye, vicaire Oostroosebeke, est nom mé vicaire Westnieuwkerke. M. Fruycoadjuteur Helchinest nommé vi caire Waereghera. Le Journal des Flandres publie les réflexions suivantes propos du refus fait par M. Tescb, Mi nistre de la justice, de communiquer le travail de la commission chargée de l'examen de la question de la charité légale maire, où les attendait l'accueil le plus empressé. La famille du colonel Thibaut, maire de Saint- Romain, se composait de sa femme, de deux filles, l'une de dix-huit ans, l'autre de dix-sept; de deux fils, dont l'aîné, âgé de dix-neuf ans, venait d'en trer en vacances après avoir terminé sa philoso phie. Le second, espiègle de douze ans, accourut au-devant du curé pour lui annoncer qu'il s'était acquitté de la commission dont on l'avait chargé la veille, et pour preuve, il lui présenta, eD le tirant par la manche, le confrère qui était déjà arrivé. Un ami du collège, qui avait chassé toute la ma tinée avec le fils aîné du maireapparut bientôt avec son compagnon, l'un et l'autre parés du costume de rigueur, moins la chaussure terreuse. Eofin, l'adjoint au maire, qu'ou avait invité aussi pour faire le quatrième au whist, complétait la réunion. Le dîner fut joyeux, l'appétit général et la con versation animée. Valentin, qui avait secoué tout- à-fait sa rudesse démocratique, se montra un vrai parisien. Ses reflexions, pleines d'à-propos et d'es- 1 vérité et justice.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 1