FRANCE. Paris, 25 mars.
dans cette modeste demeure. Voici, dit-il, 20 fr.
que le prince royal me charge de vous remettre,
et hier il s'est entretenu de votre état avec le mé
decin venu par ses ordres. Dans quelques jours je
reviendrai. On devine l'émotion de l'artiste as
socié ce touchant épisode.
On écrit de Mons que beauconp d'étrangers
retiennent des appartements dans des maisons par
ticulières pour tout le temps que durera le procès
de Bocarmé.
On écrit de Lille, en date de dimanche Une
étrangère, Mme Colens-Hoys, qui tient b Brnges uu
établissement de modes considérable, se trouvait
hier a Lille dans un cruel embarras. Cette dame
était allée b Paris faire un choix de riches mar
chandises pour une commande pressée que ve
naient de lui faire des dames de Bruges. A son
départ de la gare de Paris, Mm" Colens-Hoys sur
veilla elle-même avec soin le transport d'une
énorme caisse longue de 1 mètre 5o centimètres
qui renfermait ses achats; elle assista au pesage de
cette caisse par les employés du chemin de fer; elle
y vit mettre le bulletin ordinaire, et en reçut le
double; enfin elle crut pouvoir monter en voiture
sans crainte.
La pauvre brugeoise avait compté sans l'incurie
de certains employés. En descendant de voiture a
Lille elle demanda sa précieuse caisse; on ne put
lui en donner aucune nouvelle; le colis, malgré sa
valeur et sa taille, était perdu, égaré, comme un
obscur sac de voyage. Pendant toute la journée de
samedi on chercha, on s'informa, on fit jouer le
télégraphe électrique dans toutes les directions,
et hier au matin on u'avait encore aucune nou
velle de la caisse en question; on ignorait si elle
était volée ou dirigée maladroitement vers une
autre ville.
On conçoit l'inquiétude de cette dame exposée
par ce fatal contretemps a se voir retirer une com
mande a heure fixe et b perdre ainsi le fruit de son
voyage.
On sait que le grand jury de l'exposition
anglaise se composera de 270 membres dont i55
Anglais et i55 étrangers. Nous apprenons que la
Belgique a obtenu la nomination de onze membres
du jury, sur la part dévolue aux nations étran
gères. Il eut été difficile d'espérer une répartition
plus flatteuse pour le pays.
Un arrêté récent de l'Empereur d'Autriche
permet l'introduction, en franchise de droits, dans
les ports de la Dalmatie, de tous les objets pouvant
servir a la construction des navires, tels que les
clous de toute espèce, les barres et les plaques de
fer, les machines, le cuivre, le plomb et les plaques
de zinc, les pompes, les poêles, etc., etc.
On se rappelle que le gouvernement autrichien
promet un prix de 20,000 ducats (2^0,000 fr.) au
mécanicien qui résoudra le problême de construire
une locomotive qui permette de gravir la montagne
pas peu contribué b rendre ses défaites moins fré
quentes.
Dubreuil avait fait venir de Paris les restes de
son mobilier, et, avec l'approbation du pasteur, le
piano se trouvait installé dans le salon. Chaque
soir, en présence de son oncle, Marguerite prenait
une leçon de musique. La rapidité de ses progrès
attestait son désir de s'instruire et l'influence du
maître.
Une affaire importante occupait aussi notre hé
ros. Il ne s'agissait, rien moins, que d'un complot
qui devait éclater le propre jour de Noël. La maison
même du maire était le siège de la conspiration;
sa femme, ses deux filles, ainsi que Marguerite,
étaient les principaux conjurés, et Valentin le chef.
Le colonel Thibaut n'avait obtenu d'être initié
qu'à la condition de garder le secret le plus invio
lable.
Quant a l'objet du complot, il consistait b
organiser une musique religieuse qui devait faire
explosion au milieu des solennités de la fête.
Pour ne pas demeurer entièrement neutre, le
colonel s'était chargé d'embaucher et d'attirer chez
du SemmeriDg. Sept concurrents se sont présentés
le gouvernement a fixé au mois de juin les expé
riences comparatives.
On lit dans YVnion Quel est décidément l'atti
tude du président de la république dans la question
de la loi électorale du 3i mai? Veut-il l'abroga
tion de celte loi veut-il son maintien veut-il sa
modification? Ce problême nous paraît très com
plexe. Divers journaux le discutent et chacun le
résout suivant ses préférences.
Le gouvernement sera invité b fournir des ex
plications sur la loi du 3i mai. Ces explications
sont demandées tout b la fois par la Pairie et par
le Messager de F assemblée. Le plutôt sera le
mieux, d'après la Patrie, il faut que le nuage se
dissipe le plus vile possible aux clartés de la dis
cussion publique.
Voici uu fait qui prouve combien l'esprit
guerrier est incarné en France. Depuis qu'il est
question d'uue expédition dans la Kabylie, un
grand nombre d'officiers ODt demandé b aller
servir dans les régiments de l'armée d'Afrique*
En outre beaucoup d'engagements volontaires se
sont faits b la condition pour les engagés d'être
envoyés dans ces régiments.
On lit dans VIndépendance de Toulouse:
Uu aérolithe brillant aux feux du soleil est tombé,
avant-hier, sur le clocher de l'église de Larignac
qu'il a entraîné dans sa chute. L'académie des
sciences informée de cet événement remarquable,
a délégué trois commissaires spécialement chargés
d'étudier la nature de cet étonnant aérolithe. Un
premier examen semble établir que la matière du
diamant domine dans la gangue en partie schis
teuse et amtnonicale de ce corps céleste. Ou se
perd en conjectures sur la cause qui a pu entraîner
la chute de ce météore exceptionnel que les géo
logues n'ont pas encore compris dans leurs classi
fications scientifiques.
On sait que l'empereur de Russie a envoyé
un énorme et magnifique bloc de prophyre de Fin
lande destiné b recouvrir le tombeau de Napoléon
aux Invalides. Ce bloc a de telles proportions qu'on
a été obligé pour le polir, de monter, dans une des
cours de l'hôtel où il est déposé, une inachioe a
vapeur d'une assez grande puissance. On ne sait
encore ce qu'il faudra de temps pour donner b cette
masse la forme qu'elle doit avoir, mais la machine
fonctionne depuis deux jours, et l'on pense qu'on
terminera avant peu le polissage. Les autres tra
vaux du tombeau marchent avec rapidité, sous
l'habile direction de l'architecte M. Visconti. Les
tombeaux de Turenne et de Vauban qui se trou
vent des deux côtés de celui de l'empereur, vont
aussi subir des modifications qui les mettront plus
eu harmonie avec le monument.
On se prépare b Toulou b de nouvelles élec-
lui quelques eufans du village, ainsi que les deux
chantres de l'église.
Tous avaient pris l'engagement de ne rieo révé
ler, sous peine de perdre les bonnes grâces de M. le
maire, et de ne plus avoir leur part des friandises
octroyées par les dames b titre d'encouragement.
La conjuration réussit au-delb de toute espérance.
Le 24 décembre i84g, b la nuit close, le sacis-
tain, naturellement bavard, fut mis pour la pre
mière fois dans la confidence. On le somma de li
vrer les clefs de l'église pour y introduire le piano,
ce qui eut lieu immédiatement.
Cela fait, il n'y eut plus moyen de prolonger le
mystère vis-b-vis du curé, attendu qu'il était in
dispensable d'arranger les disposition de l'office
conformément b la circonstance. Valentin se char
gea de le prévenir et de s'entendre avec lui pour le
lendemain.
En apprenant ce dont il était question, le digne
pasteur eut une surprise et une joie si grandes qu'il
embrassa son maître de chapelle en l'appelant son
fils.
Le grand jour arrivé, l'effet répondit magnifi-
tions municipales. On ne sait si les socialistes
s'abstiendront; dans tous les cas, ils paraissent ne
compter sur aucune succès. Ces élections auront
lieu, dit-on, dans le mois d'avril.
On lit dans le Toulonnais, du 19 mars
Ces jours derniers, a la suite de quelques ma
nifestations politiques qui ont eu lieu pendant les
derniers temps du carnaval dans plusieurs localités
du département, on a opéré un certain nombre
d'arrestations. L'ordre n'a été troublé sur aucun
point d'une manière sérieuse. Une descente de
justice se rattachant a la politique a eu lieu a Solliès-
Pont.
Sous le titre de i848, le Constitutionnel
publie un long article qui a pour objets de prouver
par les faits accomplis depuis trois ans ce qu'on est
eu droit d'attendre de l'avenir si l'irréflexion et
l'aveuglement des partis continuent b remplacer le
bon sens et le véritable patriotisme.
Si, b ne rappeler que des faits du 25 le ter
reur sur la situation actuelle s'empare des âmes, la
France avertie sauvera peut-être la France mena
cée. Ce n'est jamais que faute de prévoir, en se
jouant, et sans savoir où on le pousse, que ce pays-
ci se jette dans le feu des révolutions.
On écrit de Berne, au Journal dea Débatsy
le 22 mars
Ce matin, b huit heures, quatre-vingt paysans
armés sont venus surprendre la ville de Fribourg
et avaient déjb réussi b s'emparer de quelques pièces
de canon qui étaient dans l'ancien établissement
des Jésuites. Le gouvernement a fait sonner le
tocsin et battre la générale. Les milices, fidèles an
gouvernement, se sont réunies sur les places prin
cipales et ont attaqué les quatre-vingt paysans, qui
occupaient le haut de la ville.
L'affaire a été courte, mais assez vive; il y a eu
huit hommes tués ou blessés. Il paraît que ce mou
vement des paysans contre le gouvernement radical
de Fribourg a été prématuré, car les paysans affir
maient que deux mille des leurs les suivaient pro
bablement ils se seront dispersés quand ils auront
appris que l'entreprise était manquée.
L'ordre était rétabli b Fribourg. a
On nous annoncedit YAkbar d'Alger, du
20, le départ prochain, pour la France, de M. le
procureur-général Marrasl. Ou prétend qu'il a ob
tenu un congé; mais, si l'on en croit certaines
personnes ordinairement bien informées^ M. Mar
rasl serait mandé b Paris par le ministre de la
justice.
On annonce que M. le maréchal-général
Soultle doyen de nos maréchaux de France, est
tombé dangereusement malade.
Les journaux de Londres annoncent la mort
de la marquise de Lansdowqe, femme du président
du conseil d'Angleterre; elle était fille du comte
d'Ilchester.
M. le comte de Villeneuve, ancien capitaine
quement b toute la peine qu'on s'était donnée.
L'admiration des paroissiens s'éleva b son comble,
et bientôt il ne fut question, dans tout le pays, que
de la musique du curé de Saint-Romain. A chaque
fête solennelle on venait l'entendre de plusieurs
lieues b la ronde, ce qui était une occasion de
réunions charmantes et un véritable avantage pour
la commune, b cause des dépenses qui s'ensuivaient
naturellement.
A dater de cette époque, l'affection du curé pour
Dubreuil n'eut plus de réserve; chaque jour il se
complaisait b découvrir en lui quelques nouvelles
qualités.
Une chose le préoccupaitcependant l'emploi
de secrétaire de la mairie était bien au-dessous
d'un jeune homme comme lui, rempli d'iustruction
et de talent; ce ne pouvait être qu'une occupation
transitoire; il le comprenait; Valentin devait le
comprendre aussi, et pourtant Valentin ne lui avait
pas encore parlé de ses projets d'avenir le présent
paraissait lui suffire.
{Pour être continué.)