9 JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3500. 34me année. 7PB.ES, 16 AVRIL. Déjà dans notre précédent n° nous avons dit quelque chose de l'opposition que ren contre dans le camp libéraliste lui-même la politique nouvelle du cabinet en matière de bienfaisance. La vérité commence enfin se faire jour. Nos adversaires eux-mêmes ont compris tout ce qu'il y a d'odieux interpréter les lois au détriment du pauvre et du nécessiteux, d'une manière nouvelle et toute autre que ne l'ont fait ceux qui les ont portées. Quoi de plus étrange, en effet; quoi de plus intempestif quecesdéplorables entraves, alors surtout que la misère est plus grande, que les mauvaises passions ne cherchent qu'à s'en prévaloir au profit du socialisme; alors que l'union entre les diffé rentes classes de la société est plus que ja mais compromise, et que le développement de la charité chrétienne est seul capable de conjurer et de combattre le mal? On se démande jusques quand se poursuivra cette lutte étrange entre le sentiment, les vœux de la nation presqu'entière et les idées que quelques hommes portefeuille ont récemment fait prévaloir en pratique. Entre temps le reveil de l'opinion publique est digne tous égards de fixer l'attention et doit donner penser au ministère, ses fidèles adhérents et toute la clique des jazeggers. A l'appui de cette vérité, voici encore un passage remarquable, extrait du Mes sager de iJand. 11 s'agit de l'affaire de l'hospice d'Ert- velde. Nos lecteurs n'ignorent pas que M™8 Van Saceghem ayant par testament fondé quatre lits dans cet établissement charita ble, son époux offrit cet effet une somme de 30,000 fr. que M. Tesch a trouvé insuffi sante, bien que devant la justice une somme de 12 13,000 fr. seulement eut été exi gible. Voici comment s'exprime le Messager: Le Moniteur, bout d'arguments, n'a trouvé rien de mieux que de menacer la famille de M. Van Sd'un procès! Nous sommes trop polis pour dire M. Tesch ce que nous pensons de cet ar ticle. Il ne manquait plus vraiment que ce dernier échantillon de l'esprit de chicane qui anime le département de la justice, pour soulever contre lui les honnêtes gens de tous les partis. Tout le monde sera con vaincu maintenant que les questions de la bienfaisance sont traitées par l'administra tion supérieure avec autant de savoir que de savoir-vivre. Nous n'avons qu'un mot ajouter: c'est que la correspondance de M. Tesch et les explications du Moniteur prouvent elles-mêmes la dernière évi dence que les prétentions du département de la justice reposent sur une illégalité fla grante. Faire de l'illégalité et de Carbitraire pour spolier l'indigence, c'est un joli pro gramme, il faut en convenir, pour un minis tère intelligent et libéral. Est-il bien vrai, ainsi qu'aucuns le pré tendent, que l'infirmerie du collège com munal soit occupée par certain professeur, ex-canonnier, et que de ce chef les élèves malades n'aient rien de mieux^à faire qu'à chercher ailleurs un gîte où ils puissent abriter leurs misères? S'il en est ainsi on s'explique aisement la mine embarrassée du Moniteur de la Régence, dont le langage contradictoire, tantôt tend faire croire que le collège communal ne peut offrir d'asile convenable en cas de maladie, et tantôt que ce bâti ment renferme sous ce rapport tout ce que l'on peut désirer. vérité et justice. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près là Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes dii Royaume. 1»RIX UE L'ABONNEMENT, par trimestre, Yprés fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° a5. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine (insertions 19 centimes la ligne). On se rappelle que sous le miDÎsière de Thenx- Malou, un cre'dil fut ouvert le 1" juin 1847 en faveur de l'industrie cotonnière gantoise. Le ca binet s'étant ensuite retiré laissa a ses successeurs lç soin d'en rendre compte b la législature. Cependant les nouveaux ministres négligèrent de remplir ce devoir; lorsqu'un beau jour le pétulant M. Frère, cet excentrique ministre des finSVÏfces, imagina d'adresser, au sujet de cette convention, des bou tades ses prédécesseurs. Les fidèles du pseudo- libéralisme ne manquèrent pas d'applaudir a ou trance, et le Progrès notamment ne rougit pas de lancer b l'ancien cabinet l'accusation formelle d'avoir pratiqué la corruption électorale sur une large échetle, en ajoutant encore b son adresse d'autres aménités de ce genre. Cependant MM. de Tbeux et Malou présentèrent leurs comptes b la Chambre, et tout le monde de reconnaître que les hauts cris de M. Frère et des feuilles b sa dévotion n'avaient rien de motivé mais retombaient plutôt sur leurs auteurs. Aussipour nous servir des ex pressions propres du Progrès, toute cette fougue si ardente un moment auparavantest tombée comme un feu de paille. La conduite des deux ministres fut déférée b la commission des finances, qui vient de rendre son verdict. Nous le publions d'après les journaux, tout en invitant ceux de nos lecteurs qui auraient la collection du Progrès b leur disposition b revoir son n° du 9 février i851pag. 1 ils y trouveront de quoi s'édifier sur la bonne foi, la modération et l'équité de la feuille libéraliste. La commission permanente des finances vient de présenter son rapport sur la convention cotonnière conclue le 1" juin 1847 avec fa ville de Gand. Les ministres du 12 août, ceux-l'a même qui ont réveillé la question, croyant pouvoir y trouver un chef d'accusation contre leurs prédécesseurs sont signalés oonrroe étant en faute sur ce point; qu'ils auraient dû, dès la session suivante, présenter a la législature une demande de crédit et donner tous les renseignements nécessaires sur l'exécution de la convention. Le rapporteur est M. Ch. Roussel. Voici les conclusions de ce travail La commission permanente s'est posé les ques tions suivantes qui ont été résolues cotrime nous l'indiquons i1' questionLa convention du ierjuin 1847 est elle irréguliè're d'après la loi de comptabilité? Oui, b l'unanimité des sept membres présents. 2° question. La situation de la ville de Gand, au mois de mai 1847, justifie—t-elle l'ancien cabi net d'avoir fait la convention du 1" juin? Oui, b l'unanimité des. sept membres présents. 5° question.Y avait-il lieu de faire la con vention pour une somme aussi forte Cinq membres ont répondu oui. Deux ont ré pondu non. 4e question. Le cabinet du 1 2 août a t il bien fait de laisser subsister le crédit de 200,000 francs ouvert par le cabinet précédent? Cette question a été résolue affirmativement par six membres présents. L'honorable M. Veydt,ayant fait partie de ce cabinet, s'est abstenu. 5' question. Le cabinet ancien devait-il rendre compte a la Chambre, dans la session de i847-48, de l'acte posé par lui? Sur cette question les opinions se son divisées; elle a été Tésolue négativement par quatre voix contre deux. Un membre s'est abstenu. 6* question. Le ministère du 12 août 1847 ne devait-il pas présenter cette demande de crédit et donner b la législature tous les renseignements sur cette convention et son exécution? Six des membres présents ont répondu affirma tivement. M. Veydt, ayant fait partie de ce cabinet, s'est abstenu. 7* question. A quelle époque la demande du crédit devait-elle être faite? La question ayant été mise aux voix un mem bre répond avant tout payement deux membres répondent la 1° sessiontrois membres la 1™ session. L'honorable M. Veydt s'est abstenu par le motif déjà indiqué. 8° question. La somme restante de 76,000 fr. a-t-elle été donnée b des conditions nouvelles? Oui, b l'unanimité des sept membres présents. Cette réponse s'explique par la lettre de la com mission mixte, adressée b M. le Minisire de l'inté rieur, sous la date du 16 novembre 1847. 9e et dernière question. Les motifs allégués par la commission mixte et les conditions posées par elle dans sa lettre du 16 novembre 1847, b M. le Ministre de l'intérieur, pour mettre cette somme b la disposition de M. (P.), ont-ils été de nature a déterminer le Minisire'a donner son approbation b cette proposition, comme il l'a fait par sa dépêche du 24 novembre Six membres ont répondu oui. Ub a répondu non. La commission permanente des finances, en ter minant, exprime la pensée qu'il est convenable, nécessaire même, de régulariser oette grave affaire; «t dans ce but elle propose nn projet de loi destiné b ouvrir au département de l'intérieur un crédit de deux cent mille francs. Ce projet a été voté par elle b l'unanimité. Un membre s'est abstenu. EXÉCUTION CAPITALE. Le nommé Remy Bornai, âgé de 5o ans, em ployé aux accisesa été exécuté le i5 de ce mois a 9 heures du matin, devant la porte de Hal. Les démarches les plus actives de la part des in-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 1