fortunés enfants de Bornai n'ont pu arrêter les
effets de la condamnation h mort qui frappait leur
père. Dimanche encore, la fille aînée, issue du ma
riage de Bornai, et qui demeure a Jodoigne, s'était
prosternée aux pieds du Roi avec le petit Désiré
Bornai, au moment où S. M. rentrait au château de
Laeken. Le Roi fut vivement touché, et adressa
ces malheureux enfants des paroles de consolation
pleines de bienveillance; mais déjà l'ordre fatal de
l'exécution était donné. Le recours en grâce avait
été rejeté après une assez longue délibération du
conseil des Ministres. L'énorniité du crime l'avait
emporté sur la commisération qui s'attachait au
sort des trop malheureux orphelins Boinal.
Dimanche pour la dernière fois, Remy Bornai
reçut la visite de son jeune fils, Désiré et de sa fille
aînée; l'entrevue fut des plus touchantes. Le con
damné espérait encore les revoir. Lundi matin, il
écrivit h sa fille une lettre d'adieu, conçue en ter
mes très-paphétiques; il laissait entrevoir la crainte
de ne pouvoir plus embrasser ses enfants, ne se fai
sant plus illusion sur le sort qui l'attendait. En effet,
tout espoir devait s'évanouir; on fit éioiguer de la
ville les enfans Bornai
Le condamné s'était religieusement préparé de
puis plusieurs jours il avait reçu avec recueille
ment Ips consolations de la religion, et il ne cessait
de prier, en répétant diverses reprises qu'il accep
tait une mort ignomineuse en expiation de son
crime, mais qu'il plaignait ses pauvres enfants
Le matin 6 heures, Remy Bornai qui avait
passé une nuit assez calme, reçut la fatale nouvelle
par le directeur de la prison, assisté du respectable
aumônier de la maison d'arrêt, M. l'abbé Snel.
Le patient se montra tout d'abord consterné,
versa quelques larmes, mais les exhortations du
ministre de la religion lui firent prendre courage.
Il se confessa et se rendit la chapelle pour assister
au saint sacrifice de la messe et communier une
dernière fçis.
L'instrument du supplice avait été dressé dès
minuit devant la porte de Hal, en présence d'une
foule de monde. A sept heures du matin, la place
et tous ses abords étaient déjà envahis par une af-
fluence extraordinaire.
Bornai a montré beaucoup de fermeté jusqu'au
dernier moment.
Après avoir assisté la messe et avoir reçu la
communion, il n'a voulu prendre aucune nourri
ture. Il s'est longuement entretenu avec ses gar
diens et l'aumônier.
Au moment où l'exécuteur et ses aides le firent
asseoir pcrtxr le lier et lui faire subir les tristes ap
prêts dits de la toilette, Bornai voulut qu'on coupât
plusieurs mèchesdeses cheveux qui pendaient assez
longs de chaque côté sur les tempes; il demanda
qu'on les remit ses enfants, ce qui lui fut promis.
Bornai qui avait passé une partie de la nuit en
prières, ne cessa de porter les lèvres au crucifix que
lui présentait son confesseur.
A huit heures et demie passées, le lugubre cor
tège quittait la prison par une pluie battante. Le
patient était nu-tête. La pluie n'avait pas fait di
minuer sensiblement la foule.
Il était neuf heures sonnées lorsque la charrette
conduisant le patient et l'ecclésiastique, débouchait
sur le rond-point de la porte de Hal.
Plus de quarante gendarmes, commandée par M.
le lieutenant D'Hauw, escortaient la voiture.
Avant de descendre, Bornai embrassa plusieurs
reprises et avec effusion son confesseur avec lequel
il échangea le dernier baiser de paix, tandis qu'il
ne cessait de porter les ièvres l'image du Christ.
Il gravit d'un pas ferme les degrés de l'échafaud
en levant la tête deux ou trois fois pour regarder le
fatal couperet. Arrivé sur la plate-formeil em
brassa encore l'aumônier et porta une dernière fois
ses lèvres au crucifix.
Quelques secondes après le cadavre décapité
tombait sous l'échafaud.
L'échafaud a été immédiatement démonté. Les
restes du supplicié ont été conduits par la gendar
merie au cimetière de S'-Gilles.
M. le conseiller Van Mons, M. Keyraolen, subs
titut du procureur général, et le greffier de la cour
d'assises, ont constaté juridiquement l'exécution
la porte de Hal.
La famille a manifesté le désir de se voir remettre
la tête du supplicié. Jde Bruxelles
On lit dans l'Organe des Flandres: Le
4 de ce mois, vers dix heures du soir, M. Thioen,
vicaire Couckelaere, arrondissement de Dixmude,
aperçut de la lumière dans l'église. Au moyen de
la clef qu'il portait, il pénétra courageusement
dans le temple divin, referma la porte sur lui et
se mit faire des investigations. Tout coup la
lumière disparut. M. Trioen continua néanmoins
ses recherches dans l'obscurité, et trouva bientôt
nu individu caché dans le confessionnal.
Une lutte aussi longue que vive s'engagea
entre eux, mais enfin le courageux vicaire parvint
terrasser son adversaire, près de l'endroit où pen
dait la corde de la cloche. Il la saisit et sonna vi
goureusement. Aussitôt les secours arrivèrent de
toutes parts; on garotta le voleur et on le livra
la police. Ce malfaiteur appartient la commune
de Moere.
Enfin nous apprenons que dans la nuit du 4 au
5 d^ ce mois une bande de voleurs a complète
ment dévalisé l'église de Pipaix, arrondissement de
Tournai.
Ou lit dans VOrgane Plusieurs journaux
ont pris une espèce de plaisir débiter sur la vente
du cabinet de tableaux de M. Van Saceghemdes
renseignements erronés. Ce n'est pas M. Van Nieu-
wenhuyse, comme l'a dit le Messager, qui est
l'acquéreur de ce cabinet c'est M. Théodore Pa-
turot, de Paris, qui l'a acheté par l'intermédiaire
de M. Leroy, de Bruxelles, accompagné de M.
Norbert d'Huyvetter, de Gand.
Le prix d'achat n'est pas exactement connu;
toutefois, le cabinet a été vendu un prix élevé.
M. Van Saceghem a réservé huit de ses plus
beaux tableaux, entre autres un Tenirs des plus
précieux de ce grand maître.
On lit dans VÉconome, de Tournay C'est
jeudi dernier que la chambre du conseil du tribunal
de Tournai a prononcé dans l'affaire Bocarmé; la
cbambre des mises en accusation ne tardera donc
plus a rendre son arrêt, car le dossier a déjà
été étudié ,par M. le procurenr-général. Il paraît
certain que ce sera M. de Marbaix, procureur du
Roi Mons, qui occupera le siège du ministère
public, pendant les débats de cette affaire.
Le Modérateur, de Mons, rapporte ce qui suit
Une grave indisposition dont souffre depuis quel
ques jours Mm# de Bocarmé semble devoir retarder
indéfiniment son transfert Mons et nécessitera,
ce qu'on assure, la remise une autre session du
triste drame qui doit se dénouer devant la cour
d'assises fie notre province.
Après avoir reproduit, d'après la Feuille
de Tournai, la nouvelle de l'entrevue de M. de
Bocarmé avec sa mère, VÉconomie ajoute D'a
près nos renseignements, Mme de Bocarmé aurait
fait son fils un sermon fort touchant auquel
celui-ci aurait paru assez insensible. Elle a refusé
de voir sa belle fille. Lors de leur séparation ce
u'est pas dans le corsage de sa mère, mais dans sa
main que M. de Bocarmé a glissé un billet ce n'est
pas un des gardiens mais M. le juge d'instruction
qui s'en aperçut. Si M. de Bocarmé paraît adroit et
rusé, il a affaire forte partie et il lui sera fort dif
ficile de tromper son adversaire. On nous assure
que les célébrités du barreau de Paris auxquelles M.
de Bocarmé s'est adressé refusent de se charger de
sa défense.
Les vols d'église se multiplient d'une ma
nière effrayante. Il ne se passe presque pas de jour
que nous n'ayons enregistrer quelque sacrilège de
ce genre.
On écrit du Borinage au Courrier de VEscaut
Dans la nuit de dimanche lundi dernier, des
brigands se sont introduits, au moyen de fausses
clefs, dans l'église de Montreuil-sur-Haine. Après
avoir vainement essayé d'ouvrir le tabernacle, ils
l'ont fracturé, se sont emparés d'une ciboire et
d'une boîte en plaque, contenant les saintes es
pèces, qu'ils ont renversées sur le corporal.
Un garçon de VHôtel Saint- Antoine, An
vers, vient de gagner le gros lot de Bade, de 5o,ooo
florins. Cette bonne fortune, paraît-il, a fourni
ce jeune homme l'occasion de poser un acte de
loyauté. Il y a quelque temps, deux garçons de
l'hôtel, le gagnant et un de ses camarades, envoyè
rent une maison de banque de Francfort s/M.,
la somme nécessaire pour l'achat d'un lot de Bade.
Cette lettre ne parvint pas, paraît-il, son adresse.
Quelque temps après un des deux associés,
dit l'autre, qu'il allait, lui seul, faire une nou
velle demande d'un lot et que s'il gagnait le grand
prix, il le partagerait avec lui.
Le grand prix lui est échu, en effet, avec le
lot qui lui a été envoyé sur sa seconde demande et
il en a spontanément et loyalement partagé le
montant avec son camarade.
Ou écrit de Cologne, le 10 avril M. le
duc et Mme la duchesse d'Aumale, et le prince de
Condé, leur fils, sont arrivés hier soir dans cette
ville et sont descendus l'Hôtel Royal. Ce matin,
LL. AA. RR. se sont embarquées sur le bateau
vapeur pour remonter le Rhin jusqu'à Mayence;
de là, le prince et la princesse se rendront Baie
par le chemin de fer de Francfort, et ensuite
Turin par Berne, Genève et le Mont-Cenis. Ils
sont attendus Naples, où ils se rendront par Gênes
et la mer, dans la semaine de Pâques.
M. le prince de Joiuville, qui avait accompagné
M. le duc d'Aumale en Belgique et sur le Rhin, a
dû le quitter Bonn le xo, pour retourner en An
gleterre par Arnheiin et Rotterdam. S. A. R. est
attendu très-prochainement a Claremont, et pe
quittera plus la Reine jusqu'au retour de son
frère.
«r-inowr
actes du gouvernement."
Par arrêté royal du i3 avril, le sieur M.-L.
Wolfcariusjuge de paix du deuxième canton dp
la ville de Courtrai, est nommé chevalier de l'or
dre de Léopold. Il portera la décoration civile.
Par arrêté royal de la même date, le sieur
Ed. Bouckenaere, commis-greffier la justice de
paix du premier canton d'Ypres, est nommé greffier
de la même justice de paix, en remplacement du
sieur Roland, démissionnaire.
Un arrêté royal, en date du 10 avril i85i,
autorise la commission administrative de l'institu
tion royale pour l'éducation des filles de militaires
morts ou devenus invalides au service de l'État,
faire
i° Exécuter divers travaux de réparation et d'en
tretien aux bâtiments de cet établissement 2® cons
truire un nouveau corps de logis la ferme de la
Petite-Douve, appartenant a la dite institution.
Le tout conformément aux plans et aux devis
annexés audit arrêté et visés par le Ministre de la
justice,
Par arrêté royal, en date du 8 avril, le comte
Pizzamauo a été nommé consul de Belgique Jé
rusalem.
Les employés et ecclésiastiques dénommés
ci-dessous, jouiront de la pension annuelle et via
gère dont le chiffre est fixé pour chacun d'eux de
la manière suivante
J.-F.-E. Sioen, ex-gardien de 2° classe la
maison de force de Gand, 609, fr.; B. Moerenhout,
ex-gardien de 2° classe la maison de correction
de S'-Bernard, 356 fr.; F.-C.-J. Blondeau, ex
desservant Montigny-le-Tilleul, 478 fr.; Ch.-J.
Deflou, ex-desservant Houttave, 5o3 fr.; P.-Ch.
Hauwen, ex-coadjuteur, Wul veringhem 3i2 fr.;
J.-F.-J. Lambotle ex-desservant Erpion 787
fr.; W.-A. Pelenders, ex-vicaire Kermpt, 260 fr.
FRANCE. Paris, 11 avril.
Un supplément extraordinaire au Moniteur
publié hier soir huit heures, fait connaître les
décrets qui acceptent les démissions de MM. de
Royer, de Germiny, Brenier, Giraud, Schneider,
Vaisse, Vaillant, et qui nomment