2 Voici en quels termes énergiques un journal français, YUnion, fle'trit un déplorable abus que nous avons nous-mêmes signalé a diverses reprises. Il s'agit des révoltantes obscénités expose'es impu nément aux vitrines des marchands de gravures et de statuettes. L'Union reproduit aussi une lettre de M. le préfet de police d'où il semble résulter que les lois couvrent de leur protection ce trafic odieux qui constitue une sorte de conspiration permanente contre les mœurs publiques. Nous ne savons jus qu'à quel point M. Cartier peut avoir raison, mais nous croyons qu'aucun honnête homme ne trou verait a blâmer une mesure de police qui aurait pour objet la suppression de ces exhibitions infâ mes. Voici les réflexions de YUnion Un scandale public, permanent, qui s'affiche journellement dans les rues les plus fréquentées, qui ne s'étale pas seulement aux yeux des passants, mais qui les appelle, qui les provoque, qui les sollicite; un scandale d'immoralité et de libertinage a été dénoncé par un journal de nos amis, et il paraît que dans l'état de la législation il ne peut être ni prévenu ni réprimé. Nous voulons parler des statuettes, des gra vures, des lithographies d'une nudité obscène qui tapissent les devantures d'un grand nombre de boutique. Si c'est une fantaisie, elle est méprisable; si c'est une spéculation, elle est odieuse. Il y a là en tout cas un outrage flagrant aux mœurs, une grave offense la conscience publique. Comment se fait-il qu'il ne soit pas défendu de braver l'honnêteté avec cette effronterie et de violer ainsi imprudemment le respect de la vertu, de l'innocence, de la jeunesse? (J. de Bruxelles.) NOMINATION DE JURÉS ET DES DÉLÉGUÉS BELGES A LEXPOSITION DE LONDRES. Un arrêté royal en date du 16 avril, contresigné par le Ministre de l'intérieur, porte Art. 1er. Sont nommés membres du jury inter national des récompenses, de l'exposition de Lon dres MM. Van de Weyer, envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de S. M. le Roi des belges; Spitaels (Ferd.), membre du Sénat, vice-prési dent de la chambre de commerce de Charleroy; Grenier-Lefèvre, membre du Sénat, président de la chambre de commerce de Gand Lesoiune, membre de la Chambre des Repré sentants, fabricant; De Rossius-Orban, fabricant, vice-président de la chambre de commerce Liège; Frison (Jules), fabricant, membre de la chambre de commerce de Charleroy; Coppeos, architecte, Bruxelles Geirnaert (J.-M.), ingénieur en chef du corps des mines A cette demande, qui pouvait être iudiscrète, un nuage passa sur le front du jeune peintre mais se remettant aussi tôt, il dit au garçon debout devant lui attendant ses ordres N'avez-vous pas enteudu Et un morceau de fromage, ajouta Van Hermann. Le garçon ayant servi ce qu'on lui demandait, se retira j les deux jeunes gens se trouvant seuls dans la salle d'auberge, Tenniers dit Raconte-moi donc ce qui t'est arrivé depuis deux ans Van Hermann. Voici, dit celui-oi, mangeant avec une voracité que Ten niers expliquait et excusait, sous le prétexte que j'étais assez âgé pour suffire mes besoius, mon père... N'avais-tu pas dix-huit ans, il y a deux ans? inter rompit Tenniers. Oui, mon père, dis-je, me rappela Ostende, et là, le soir même de mon arrivée, il me déclara, que n'ayant rien me laisser, je devais songer me faire un sort, qu'à cet effet, il m'avait trouvé une place de teneur de livres dans la fabrique du sieur Asvérus, que si je m'y conduisais bien, au bout d'un an, j'aurais un intérêt, et plus tard, qui sait? je pourrais peut- être bien devenir l'associé de la maison. C'était beau, dit Tenniers. Une bouteille de bière, cria Van Hermann, a ta santé, Juuior, ajouta-t-il en remplissant les deux verres. Merci, je n'ai plus soif répondit Tenniers; mais achève donc, car je ne comprends pas qu'avec un si brillant avenir, je te trouve ainsi... dans la rue... devant la porte d'un boulanger. Prêt manger son paiu sans sa permission, acheya Van Simonis (Armand), fabricant, président de la chambre de commerce de Verviers; Van Hoegaerden (C.), fabricant, membre de la chambre de commerce de Bruxelles; Washer, fabricant Bruxelles. Art. 2. Sont nommés délégués, chargés de con courir aux travaux des jurés et de suppléer au besoin ceux-ci MM. MM. Claes, de Lembecq, agronome; Demanet, colonel du génie; Chandeion, professeur de chimie l'université de Liège; Rindt (Jules), inspecteur pour les affaires indus trielles au département de l'intérieur; Baron Mertens d'Ostin, agronome Poncelet, ingénieur en chef au chemin de fer; Le baron Wittert, général d'artillerie. Art. 3. La présidence des jurés et délégués bel ges est déférée M. Van de Weyer. EXPOSITION DE LONDRES. La reine d'Angleterre vient de faire savoir offi ciellement qu'elle visitera l'exposition dans la ma tinée du mai; la commission exécutrice vient de décider son tour qu'en conséquence de la vi site de la famille royale les portes du palais de cristal serout fermées au public le 1er mai jusqu'à une heure. Cette double décision a vivement surpris les habitants de la capitale et affecté les exposants qui avaient espéré, conformément des demi promesses qui ont été données, que la solennité de l'inaugu ration serait la fois digne de l'Angleterre et de l'entreprise. Les industriels ont appris avec une douleur qui sera comprise l'étranger, que le programme de la cérémonie se réduira aux simples proportions d'une visite royale; plusieurs d'entre eux ont dépensé des sommes énormes, ont mis la disposition de la com mission directrice leur temps et leur génie pour répondre l'appel qui leur a été fait; il n'est pas d'exposant qui n'ait fait quelque sacrifice qui ne doive tourner l'éclat de l'œuvre, et faire ressortir avec plus de majesté la grande pensée qu'a eue l'Angleterre lorsqu'elle a voulu que son sol fût le rendez-vous de toutes les industries du inonde. Cependant, elle semble oublier qu'elle n'a pas été seule tout faire, que d'autres nations, que les mil liers d'artisans qui ont contribué par leurs efforts et leurs moyens réaliser le désir de la Grande-Bre tagne, ont des droits certains sa reconnaissance. L'exposant qui n'aura pas au moins retiré quel que avantage commercial de sa louable émulation, où trouvera-t-il sa récompense, lui qui est exclu des salons le jour où la reine admire ses produits, et qui la commission directrice n'a pas même laissé le bénéfice de la libre entrée. Voilà ce qui se dit Londres. Hermann. Oh! mon Dieu, ne te gêne pas, va je sais du reste ce que tu vas me dire, je me fais autant de reproches que tu pourrais m'en faire, u Tout cela était dit avec un ton d'insouciance tel que le jeune Tenniers ouvrait les yeux et la bouche d'un air presque hébétémais la péroraisou de sou camarade s'étant terminée par un éclat de rire, un sentiment de dégoût sembla passer sur les traits du jeune peiutre, qui frisouna visiblement; puis ayant l'air de faire un effort, il dit u Aohève doue. Eh! bien, donc, dit l'enfant d'Ostende, cela alla bien un an; cette époque mon père mourut, ne me laissant garçon une bouteille de bière ne me laissant pas, vois-tu, de quoi payer oette bouteille de biere, ajouta-t-il la prenant des mains du garçon, en faisant sauter le bouchon et remplissant sou verre... parbleu!... j'avais cependant compté sur quelque chose j'avais des dettes, alors j'eus le malheur de monter en grade... Le malheur, répéta Juuior. Tu vas voir, Juuior, dit Van Hermann. continuant d'un ton piteut; le caissier devint mort; devenu mort, le patron me dit Van Hermann, je suis content de vous, et pour preuve je vous donne la place de ce pauvre Herz, qui vaut le double de la vôtre... Quel malheur! dit Tenniers en riant. Oh! oui, ce fut un malheur, acheva l'ex-caissier, dont le ton devenait de plus en plus lamentable garçon, une bou teille de biere car maniant toute la journée de l'argent, je ne pouvais m'empêcher de penser que je n'en avais pas... tu ne bois pas, ajoute cela qu'on me tourmentait pour Le groupement et l'arrangement des statues dans le transept et le long des aîles du centre, sont près d'être terminés; leur aspect général promet de répondre l'idée qu'on s'était faite d'avance de cette partie de l'ornement du palais. La statue équestre de la reine sera placée en face de l'entrée principale. La grande fontaine de cristal qui doit occuper le centre du transept, n'est pas en core terminée; tout autour, et dans toutes les di rections, on dispose les statues des hommes qui ODt contribué la gloire de l'Angleterre on formait des représentations allégoriques. Le duc de Wel lington,cela se conçoit, ne pouvait être oubliédans un lieu où tant de célébrités auront leur piédestal le vieux guerrier y a aussi sa statue sortie des mains d'un artiste français. C'est quelque chose de mieux que ce qu'on voit en Angleterre sur un grand nombre de places publiques. Le duc de WellingtoD en la visitant il y a deux jours, en a exprimé toute sa satisfaction. La statue de Napoléon fera pendant celle du prince de Waterloo; les deux héros sont traités dans le même style. Pour la seconde fois, dans sa courte histoire, le palais semble sorti du chaos. Une première fois, c'est quaud elle s'est élevée sur des masses colos- salles de matériaux qui semblaient défier toute dis position symétrique aujourd'hui, c'est-à-dire hier matin, car tout marche avec une rapidité éton nante dans ce palais; le chaos semblait revenu par les milliers de caisses qui en couvraient le sol; quelques heures plus tard, de grandes places élaièut déjà dégagées, et le désordre qui régnait, dans toute sa puissance avait cédé le pas aux produits enchanteurs qui viennent tapisser les comptoirs comme l'appel de la baguette d'une fée. Malgré toute l'activité qu'on déploie, la com mission continue de pousser les travaux avec une vigueur incroyable. C'est qu'elle tient surtout être exacte au rendez-vous qu'elle a donné l'u nivers pour le ier mai. Les commissaires de S. M. ont fixé ainsi qu'il suit les prix d'admission dans le palais de cristal billets pour la saison, 3 liv. st. 3 sh. pour un homme, 2 liv. 2 sh. pour une dame. Ces billets sont personnels; ils seront seuls admis le premier jour de l'ouverture. Le denxième et troisième jour, le prix d'admission sera de liv. le quatrième jour, le prix sera de 5 shell. il.sera réduit r sheil. le vingt-deuxième jour. (Patrie.) Il circule Courtrai des fausses pièces de 5 francs l'effigie de Louis-Philippe et au millé sime de 1847. Vendredi soir la foudre est tombée sur la grange d'une ferme située Lapscheure la grange et les écuries sont devenues la proie des flammes; on n'a pu sauver que les bestiaux. On dit que tout était assuré. Le même jour la foudre est égale ment tombée sur un arbre le long du canal de Dame. en donner, on me menaça même de la prison... ces bouteilles ne tiennent pas deux bichoffs, ma foi, que te dirai-je, un beau jour j'empruntai au patron une petite somme que j'essayai de déguiser en falsifiant les chiffres mais le patron calculait aussi bien de tête que moi avec la plume, mieux même, il s'aperçut aisément de l'erreur, il n'y avait pas nier... et... Il t'accabla de reproches... dit Tenniers avec l'atten- tiou de l'horreur. -- Non... oh! mon Dieu, non... dit Van Hermann avec tranquilité, il se contenta de me prendre doucement par les épaules garçon... de la biere, donc il se contenta de me prendre doucement par les épaules, il me conduisit ainsi jus qu'à la porte de la rue, et me poussant avec amitié sur le pavé il médit d'un ton plein de bienveillance, va te faire pendre ailleurs... et je suis venu... ici... Ah et toi, qu'as-tu fait depuis que je ne t'ai vu, dit l'ex-caissier, rompant le silence qui depuis la fin de son discours, régnait entre eux. Tenniers répondit froidement u Mou père est peintre, je suis peintre... Ça te mèneras loin. -- Garçon, que vous dois-je? cria Tenniers au garçon qui introduisait un nouveau voyageur dans la salle. Un ducat, répondit le garçon en s'éloignant pour servir le nouvel arrivant. Tenniers fouilla dans sa poche, en tirant quelque monnaie de billonet regardait son amid'un air qui voulait dire comment allons nous faire Voici le quart d'heure de Rabelais, se contenta-t-il de dire. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2