FRANCE. Pakis, 19 avril.
Le sieur Haelebeke, d'Ingoyghem, en reve
nant b cheval la semaine dernière de Peteghem, où
il avait e'té rendre une visite sa belle mère, est
tombé de cheval et s'est fait une blessure a la tête
qui a immédiatement causé la mort. Le lendemain
on a trouvé son cadavre sur la route.
On lit dans le Courrier de CEscaut h'Ê-
conomie prétendait, il y a quelques jours, d'après
une correspondance de Mons, que tout ce qui a été
dit sur le choix des avocats dans l'affaire si triste
ment célèbre du château de Bury, était entièrement
controuvé. N'en déplaise notre confrère et b son
correspondant montois, nous maintenons nos pre
mières affirmations; en nous empressant cependant
de faire part de ce que nous apprenons aujour-
d'hui de source certaine.
Il est positif, comme nous l'avons dit, que M.
de Bocarmé avait confié sa défense M\L Defuis-
seaux et Léon Duval, et que Mme la comtesse avait
cboisi pour détenseurs M. Berryer et M. Toussaint.
Mais il paraît que les démarches faites auprès des
deux premiers n'ont pas abouti. Ces messieurs re
fusent d'accepter la défense de M. le comte, et ce
refus est motivé sur des causes étrangères aux faits
de l'accusation.
v Quant a Mm° la comtesse, nous pouvons as
surer, sans craindre aucun démenti, qu'elle compte
toujours sur l'acceptation de MM. Berryer et Tous
saint.
La position de Mmo de Bocarmé n'est pas telle
que le disait dernièrement le Modérateur. Jamais
elle n'a joui d'un meilleur état de santé que dans
ce momentet tout ce qu'on a dit sur la situation
intéressante où elle se trouverait, est d'une inexac
titude complète.
Le transfert des deux époux b la prison de
Mons aura lieu, selon toute apparence, vers la fin
de cette semaine.
Les avoués de Belgique viennent de publier
le Mémoire qu'ils ont présenté b la commission de
la Chambre des Représentants chargée de la révi
sion de la procédure des saisies immobilières. Ce
mémoire a été rédigé par un comité spécial de ces
officiers ministériels composé de MM. Isaac, de
Charleroi, Surmont, de Gand, Deporre, de Gand,
Aug. Debacker, de Malines, A. Albrechl, de Lou-
vain,Carlier,de Nivelles, Wyvekeus, de Bruxelles
(cour d'appel), J. Sraets, d'Anvers.
On écrit de Diest au Louvaniste
La semaine dernière, en démolissant une des
maisons du Béguinage de notre ville, on découvrit
dans un pan de mur une cavité de six pieds de haut,
dans laquelle se trouvait un squelette humain com
plètement desséché. Des hommes de l'art, consultés
sur le temps qui a pu s'écouler depuis la mort de
cette personne, la font remonter au moins au sei
zième siècle. On se livre aux conjectures les plus
hyperboliques pour expliquer cette découverte ex
traordinaire.
Un journal de Boston annonce que M. Wise,
l'aéronaute américain, fait construire un ballon
d'une dimension triple de celle de tous les ballons
connus, et avec lequel il a l'intention de traverser
t l'Océan atlantique.
La Gazette d'Augsbourg annonce que la
compagnie belge, sous le titre du General office
for the Continent, pour le transport des étrangers
b Londres pendant la grande exposition, a mis
5oo coupons b la disposition du gouvernement de
Vienne pour le transport des exposants autrichiens.
La compagnie a également traité avec une société
de 600 Viennois, et une antre réunion de 200
personnes de Munich qui se proposent de se ren
dre a Londres, et d'y séjourner en passant par la
Belgique et Ostende.
Le China-Mail signale un livre écrit par
Ki-ing, ministre chinois récemment disgracié, sur
le christianisme. Il résulterait des fragments trans
mis b Hong-Kong par les soins des missionnaires,
que les personnages éininentes de Céleste-Empire
se préoccupent vivement des doctrines chrétiennes.
Ki-ing déclare qu'il a examiné la religion pra
tiquée par les peuples de l'Occident et qu'il l'a
trouvée réellement bonne. Il est vrai que l'an
cien vice-Roi de Canton a eu plus souvent que les
autres dignitaires chinois, l'occasion de s'entretenir
avec les missionnaires, et qu'il a dû s'enquérir des
doctrines du christianisme lorsque, sur les instances
de l'ambassadeur français, en i845, il a publié
une proclamation autorisant la pratique du culte
catholique, l'érection d'églises, etc., et consacrant,
dans une certaine mesure, la liberté de religion.
Mais, ainsi que le fait observer le China-Mail,
divers documents, récemment émanés des autorités
chinoises,-prouvent que, même dans les provinces
éloignées du littoral, les gouverneurs ont acquis
des notions assez précises sur les dogmes chrétiens.
lÉeitVLOCIE.
M. Louis Goossens, bourgmestre de Tirlemont
et conseiller provincial, est décédé le 18 avril der
nier, après une courte maladie qui n'a duré que
quelques jours.
Si quelque chose, dit VUnivers, pouvait dimi
nuer les inquiétudes qu'inspire l'avenir, ce serait a
coup sûr l'empressement avec lequel le Jubilé est
célébré dans tontes les parties de la France. Les
feuilles de province nous portent chaque jour la
dessus d'intéressants détails. D'innombrables cor
respondances confirment et multiplient incessam
ment ces heureuses nouvelles. Et ce n'est pas seu
lement dans les populations connues par leur fidé
lité b la tradition catholique que se fait remarquer
cet accroissement de ferveur; ce sont les pays les
plus indifférents, sinon les plus hostiles, et dont il
fallait humainement désespérer, qui se signalent
par les retours les plus inattendus.
De bons curés qui n'étaient que trop fondés b
mal augurer de leur troupeau ont été envahis, pour
ainsi dire, et forcés d'appeler en toute hâte des
auxiliaires dont rien ne leur présageait qu'ils pour
raient avoir le moindre besoin. C'est ainsi que dans
des paroisses de deux et trois mille âmes, où l'église
et les confessionnaux étaient presque déserts depuis
bien des années, la foule s'est tout b coup émue, et
qu'à de très-rares exceptions près tout le monde a
voulu participer aux grâces du saint anniversaire.
A Paris, la métropole est journellement visitée
par de nombreux pèlerins, et les tribunaux sacrés
sont assiégés du matin au soir dans la plupart des
églises. La banlieue elle-même, cette matière si
endurcie, se laisse pénétrer et amollir au souffle de
l'esprit. En divers lieux notoirement voués au ma
térialisme pratique et b l'impiété la plus abrutie, la
masse s'est souvenue de ses autels et, pour la pre
mière fois peut-être de mémoire d'homme, les
temples ont été remplis et les chaires entourées.
On rapporte un fait qui n'est pas sans exem
ple et qui a eu lieu avant hier au soir b huit heures,
au moment de l'orage qui a éclaté sur Paris. Un
individu, surpris par la pluie torrentielle derrière
la butte Montmartre, s'abrita contre la porte d'une
maison isolée donnant du côté delà plaine St-Denis.
A chaque instant, d'immenses et lumineux éclairs
embrassaient tout l'horizon et laissaient notre hom
me tout ébloui. Tout-b-coup, il poussa un cri dé
chirant, bientôt suivi de nouveaux cris par lesquels
il réclamait des secours. Quand les personnes de la
maison et des environs accoururent a lui, elles le
virent plongé dans un égarement qui était presque
de la folie; il avait perdu la vue par suite d'une
atteinte électrique. Il a été aussitôt conduit chez lui,
rue des Dames, b Batignolles.
Le docteur qui a été immédiatement appelé b lui
donner des soins, déclara, après un examen atten
tif, que, dans sa pensée, la vue n'était pas complè
tement perdue; et cette prévision s'est, en effet,
réalisée, car, quelques heures, après, le malade
plein de joie, s'aperçut que la cécité s'effaçait peu
b peu, sous l'influence du traitement habile auquel
il avait été promptement soumis. Une personne
qui a assisté a ce traitement, affirme qu'il a consisté
tout simplement dans l'application de compresses
d'eau fraîche dans laquelle 011 avait délayé de la
couperose.
Le recensement de la population s'effectue b
Lille avec tous les soins que nécessite celte impor
tante opération. La Gazette de Flandre et d'Ar
tois a fait remarquer que l'autorité exige, cette
année, l'annotation de la religion b laquelle ap
partient chaque individu. Le même journal pense
que cette utile mesure aura pour résultat de prou
ver que le nombre des protestans, dans le dépar
tement du Nord, ne s'élève pas b six mille. On sait
qu'aux termes du décret organique, il faut que ce
chiffre soit atteint pour qu'un département ait le
droit d'avoir une église consistoriale protestante.
Ce serait allors illégalement qu'une ordonnance
royale aurait fondé b Lille une semblable église.
[Liberté, de Lille.)
Un sieur C., ancien officier, appartenant a
une des plus honorables familles de la Belgique,
était venu au commencement de l'année dernière
fixer sa résidence b Paris, où, pendant quelque
temps, il mena une existence brillante. Peu b peu
ses ressources s'épuisèrent, et, comme b mesure
que disparaissait sa fortune, il ne changeait rien b
ses habitudes de luxe et de prodigalité, il se trou
vait bientôt réduit aux expédiens.
Dans cette extrémité, le sieur C... ne recula pas
devant l'idée d'un crime qui pouvait lui servir b
prolonger plus ou moins longtemps son apparence
de richesse; il commença par commettre de nom
breuses escroqueries au préjudice des fournisseurs
de toute espèce auxquels il avait eu affaire du
rant sa prospérité, puis, quand cette ressource fut
épuisée, il recourut b l'escompte de fausses valeurs
pour se procurer des sommes importantes. Mais de
nombreuses plaintes adressées au parquet ne tar
dèrent pas'a le signaler, et b la suite d'une enquête
qui en démontra le bien fondé, un mandat d'a
mener fut décerné contre lui.
Samedi, un commissaire de police, accompagné
d'inspecteurs du service de sûreté, se présentait
de grand matin au domicile du sieur C... et péné
trait dans sa chambre b coucher sans laisser b son
domestique le temps de le prévenir.
A la vue du magistrat, le sieur C... qui était
encore au lit, ne doutant pas que l'on vînt procéder
b son arrestation, sauta précipitamment hors de
son lit, courut b une petite toilette placée b peu
de distance dont il ouvrit un tiroir, et saisissant un
rasoir, chercha b se couper la gorge.
Heureusement les inspecteurs qui accompa
gnaient le commissaire avaient deviné son inten
tion et s'étaient précipités dans la même direction
que lui, et lui saisissant le bras b temps, ils lui ar
rachèrent le rasoir et l'empêchèrent d'accomplir sa
funeste résolution.
Une perquisition fut faite alors dans l'apparte
ment, et son résultat fut de faire découvrir un
grand nombre de billets b ordre, de lettres de
change, de mandats, toutes pièces fausses, tirées
ou acceptées par des banquiers de Paris, des cardi
naux romains et de riches capitalistes.
Ces pièces de conviction saisies, et le procès-
verbal du commissaire de police dressé, on se
disposait b conduire le sieur C..., au dépôt de la
préfecture, lorsque toul-b-coup on le vit pâlir et
chanceler. On attribuait ce malaise b l'émotion na
turelle causée par sa mise en arrestation, quand des
vomissetnens réitérés firent craindre une nouvell»
tentative de suicide. En effet, le sieur C..., inter
rogé, déclara que ne voulant pas survivre b son
déshonneur, il était parvenu b tromper la vigilance
de ses gardiens, et que, dans un moment où il était
moins attentivement observé, il avait avalé une dose
de poison qu'il avait su soustraire a tous les regards.
Comme les symptômes d'empoisonnement fai
saient de rapides progrès, on s'empressa de con
duire le prisonnier a l'Hôtel-Dieu, où des soins
lui furent donnés avec assez de succès pour qu'en
peu de temps il se trouvât tout b fait hors de danger.
Aujourd'hui le sieur C... a été extrait de l'Hôtel-
Dieu et amené au dépôt pour y être mis b la dis
position de la justice. Interrogé sur l'origine du
poison b l'aide duquel il avait tenté de mettre fin
a ses jours, il a déclaré qu'ayant eu occasion de se
défaire d'un chien de chasse qui le gênait, il avait
fait composer par un pharmacien des boulettes vé
néneuses, et que c'était en avalant une de ces bou
lettes, qui était restée en sa possession, qu'il avait
cherché b attenter b ses jours.
[Gazelle des Tribunaux.)
L'Illustration raconte l'anecdote suivante,
dont nous lui laissons la responsabilité