FRANCE. Paris, 3 mai. ANGLETERRE. Londres, 3 mai. que le sacre de Mgr. Van Genk comme coadjuteur de Mgr. Van Hooydonck, a eu lien au séminaire du vicariat apostolique de Bréda. C'est Mgr. Van Hooydonck qui a officié, il était assisté de Mgr. Vao Wyckersloot, évêque de Curium, et de Mgr. Delbecque, évêque de Gand. Celte solennité était encore rehaussée par la presence de plusieurs au tres prélats, a savoir; Mgr. Malou, évêque de Bru ges, Mgr. Zwysen, évêque de Gerra et coadjuteur de Mgr. Den Dubbelden, vicaire apostolique de Bois-le-Duc, et enfin Mgr. Paredis, vicaire apos tolique du Limbourg. Mgr. Van Hooydonck, vicaire apostolique Bré- da, est âgé de 70 ans; il est évêque depuiss5ans, et a déjà eu trois coadjuteurs. Il réside dans l'ancien château des évêques d'Anvers, situé Hoevena trois lieues de Bréda. Ce château a été rendu 'a l'église par Guillaume I" et sert aujourd'hui de séminaire et de résidence au vicaire apostolique de Bréda. M. de Florincourt, publiciste distingué, ré dacteur en chef du journal monarchique le Corres pondant du Nord, qui paraît k Rostock, dans le Mecklembourg, vient d'abjurer le protestantisme et d'entrer dans le sein de l'Église catholique h Schwerin. On disait que M. de Florincourt est des tiné a occuper prnchainemeut une haute fonction publique en Autriche. Ou écrit de Munich, 26 avril Un terrible incendie a détruit la nuit dernière la ville de Traustein, a l'exception de quelques maisons. Traunstein est une ville de troisième ordre, située dans la Haute-Bavière. La population se compose de 2,i4o habitants, formant 570 fa milles. Tous les édifices publics et l'es églises de la ville ont été réduits eo cendres. VAssemblée nationale se demande où est la stabilité. Elle dit La France n'est qu'un trop douloureux exem ple de la stagnation immédiate et du dépérissement profond où i'instabillité jette toutes choses. Les quatre ou cinq grosses révolutions qu'elle a subie, depuis un demi-siècle ont, l'une après l'autre, comme arrêté le mécanisme de l'activité humaines et fermé la source des productions de tout genre. A toutes ces époques, l'activité humaine s'est invariablement arrêtée, et les intérêts sont entrés en chômage, comme les idées. Par ce seul fait, que l'avenir est incertain, que les questions déjà résolues sont de nouveau posées, le cœur manque h l'ouvrier, a l'industriel, au com merçant, et la société se sent profondément ébranlée du coup qui renverse le gouvernement. C'est surtout dans le temps où nous vivons, et depuis que l'industrie et le commerce se sont amplement développés, que l'action de l'incertitude et de l'instabilité est promptement visible. Il est au contraire dans la nature du gouver nement monarchique de féconder toutes choses, les affaires comme-les esprits. L'exemple du présent enseigne ce que peut la stabilité, même quelque peu problématique et pas sagère. Assurément personne ne pense et n'oserait dire qu'il a confiance dans la durée du gouver nement actuel; personne, parmi ceux qui sont libres de faire autrement, ne voudrait associer sa fortune et sa vie k ses destinées. Cependant tout le monde reconaît qu'il a, dans une certaine mesure, rétabli la paix, relevé le crédit, raffermi les lois, rassuré les esprits et les intérêts; et quels que soient les nuages qui voilent son avenir le moins lointain, l'influence de sa stalyllité provisoire a été telle, que la société, raffermie par lui, possède incompa rablement pour se défendre plus de ressources matérielles et morales qu'il y a deux années. Qu'on en reste donc bien convaincu, pour les sociétés comme pour les gouvernemens, la stabilité est la première condition d'existencede durée et de force. Elle améliore les bonnes situationselle supplée aux mauvaises, et c'est vers la conquête de la siabiié qui doivent tendre les efforts de tous ceux qui veulent rendre k la France un rang honoré parmi les grandes nations. Qu'on ne s'y trompe pas, un régime stable ne peut pas être fondé, en France, en dehors d'un gouvernement traditionnel, héréditaire, monar chique; et toutes les données historiques, toutes les probabilités morales ordonnent de penser qu'il n'y a pas de monarchie possible en dehors de la fusion complète des deux branches de la maison de Bour bon et des deux partis qu'elles représentent. Afin d'enlever tout prétexte aux agitateurs, M. le ministre de l'intérieur a interdit le banquet bonapartiste qui devait avoir lieu le 5 mai aux Batignolles. [Bulletin de Paris.) Dans la nuit du 25 au 26 avril, une pluie très violente, tombée dans ledistrictde Porrentrny, y a occasionné de grands ravages. L'Alane, consi dérablement grossie, a emporté bue partie du pont de la commune d'Ail. A Cornolun pont a aussi été endommagé, et le ruisseau a quitté son lit pour se répandre sur la route. La diligence de Berue a versé en cet eudroit dans la matinée du 29. Por- rentruy aussi n'a pas été épargné- Plusieurs mai- sous du faubourg Saint-Germain ont eu de-l'eau jusqu'au premier étage, et les habitants ont dù se sauver par les fenêtres. On a été obligé d'enchaîuer un pont de bois que la rapidité du courant menaçait d'emporter Douze pieds du mur qui borde la ri vière derrière le moulin du faubourg ont été em portés par les eaux. On ne sait pas encore k combien s'élèvent les dommages causés par cette pluie vraiment torrentielle. La Patrie dénonce en ces termes les projets de quelques démocs dans la journée du 4 Les agitateurs, divisés par groupes, s'étaient répandus sur un grand nombre de points, n'atten dant qu'un signal pour agir. Le signal, c'était une éclaircie de beau temps. Ils l'ont attendue vai nement jusqu'au soir. La pluie qui a gâté la déco ration de la fête a mouillé aussi la poudre de l'insurrection. Tout d'ailleurs était disposé pour une fou droyante répression. Un fléau épouvantable vient de désoler plu sieurs commuues de la Coruouaille. Un loup furieux a parcouru le Haut-Cerlay, le Vieux-Bourg, Plé- sidy et Bourbriac, en laissant partout des traces san glantes de son terrible passage. Sans parler d'un nombre immense d'animaux, plus ou moins at teints, on ne compte pas moins de soixante blessés, presque tous des vieillards, des femmes et des en fants. Une chose étrange, c'est que tous ces mal heureux sont atteints de la même façon, a la tête; l'animal s'élançait k la face de la victime et la mor dait a la figure; un second coup de dents déchirait la nuque. Le monstre a enfin été tué vendredi soir, k Bourbriac, par Yves Le Couster, qui a tiré k bout portant. On raconte des épisodes affreux Pierre Bourgès, de Bourbiac, père de six eufantsel âgé de cinquante huit ans, a lutté pendant un quart d'heure avec l'animal furieux armé de son bâton seulement, il n'a pas craint d'attaquer le loup, qui s'est jeté sur lui. Le malheureux Bourgès, dont le courage et le sang-froid sont admirables, n'a pas reçu moins de dix sept blessures. A la première nouvelle du désastre, les méde cins sont accourus sur les lieux. Nous citerons dès aujourd'hui le zèle toujours infatigable de MM. Laribe, Duthoya et Dépasse. Douze blessés ont été amenés dimanche k l'hospice de Guingamp par les soins du sous-préfet. Leur état est affreux. La po pulation est attérée. Des bruits sinistres circulent; on dit que d'autres loups parcourent encore la cam pagne. Nous aimons k croire que ces nouvelles sont sans fondement; mais nous savons que l'adminis tration et les propriétaires n'attendront pas des nouveaux, malheurs pour prendre toutes les me sures nécessaires pour purger les bois de nos can tons des loups trop nombreux qui s'y réfugient. Le loup qui a causé tous ces ravages était âgé de deux ans et demi seulement, et de petite taille. L'autopsie a été faite k Guingamp par une com mission composée de médecins et de vétérinaires. On nous assure qu'aucun des signes caractéris tiques de la rage n'a pas été positivement reconnu: l'animal était d'une maigreur extrême et n'avait pas mangé depuis longtemps. Quelques blessés ont déjà succombé; l'état de plusieurs inspire les plus vives inquiétudes. Tous sont des malheureux sans aucuue espèce de res source. On écrit de Lyon, le 1" mai Lundi dernier M. Lordereau, commissaire de police k la Goillntière, a opéré l'arrestation d'un socialiste qui paraît assez dangereux. Cet homme portait sur lui un poignard k lame trangulaire et une recette pour faire de la poudre. Une visite faite dans l'appartement qu'il occupait, k la Croix- Rousse, a amené la saisie de quantités importantes de soufre, de salpêtre et de chai bon pilé, propres k la fabrication de la poudre. De plus, on a trouvé au même domicile des recettes pour la composition de plusieurs mélanges destinés k empoisonner les armes blanches; et en outre des instructions sur trois ou quatre manières de fabriquer de la poudre de cotmide la poudre k canou et de la poudre k mousquet. L'arrestation de ce socialiste a présenté d'assez graves difficultés, car il a opposé une vive lésistance; mais vigoureusement appréhendé par le commis saire et ses agens, il a été lié et mis dans l'impos sibilité de se défeodre. Dans la journée du 24 avrilun événement des plus déplorables jeta dans la consternation la ville d'Aiguës-Mortes. A mille mètres envirou de terre, un bateau pê cheur, portant quatre hommes, fut pris d'un coup de vent qui le fit chavirer et jeta toute l'embar cation dans la mer. Pour comble de malheur, les quatre marins se trouvèrent embarrassés dans leurs filets de pêche. Trois y trouvèrent la mort. Le qua trième, après des efforts inouïs, fut recueilli par d'autres bateaux qui étaient accourus au secours. Sur trois cadavres, on n'a pu jnsqu'ici en re trouver que deux. [Écho du Midi.) C'était hier le premier jour où l'exposition fût ouverte aux preneurs de billets k l'eotrée. Ces billets étaient au prix d'une livre sterling. On en a vendu au delà de 100 pendant la première heure. La vente de caries de saison a été reprise et con tinue k s'écouler facilement. II eu a été pris hier 24q au local de l'exposition sans compter celles prises aux succursales. La Reine, accompagné des jeunes princes, et priucesses de la famille royale, a rendu ce ma- tio, une seconde visite au palais de l'exposition. A cette occasion tous les exposants ont été admis, et ont pu donner k S. M. des détails sur les produits de leur industrie. Cette visite qui n'avait rien d'officiel, n'a durée qu'une heure et demie au plus; on espère que ce ne sera pas la dernière que S. M. rendra au palais de cristal. Tous les assistaus ont été charmés de la grâce bienveillante de la Reine qui a échangé avec un grand nombre d'entr'eux des paroles qui té moignent de l'intérêt de S. M. pour le bien-être des artisans et le progrès des industries. Les filouxles voleurs k la tire de toutes les espèces out déjà signalé leur présence k l'Expo sition universelle par des exploits qui démontrent une audace et une adresse capables de dérouter les plus habiles policimen des trois royaumes et nous pourrions ajouter de tous les pays qui sont repré sentés k la célèbre exhibition de Hyde-Park. Des personnes qui arrivent de Londres nous appren nent qu'un honorable fabricant établi dans un des faubourgs de Bruxelles, a été l'une des premières victimes de ces industriels. Notre concitoyen très-renommé pour les pro duits de son établissement, figure avec avantage parmi les exposants belges. Or, il n'avait pas en core terminé le déballage des magnifiques objets qu'il avait destinés k l'Exposition que l'une des pièces principales de ses colis était escamotée avec une dextérité dont rien n'approche.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 3