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LISTE DES JURÉS. 2e trimestre V série.
FRANCE.
Pourtant elle n'est pas la charité et qu'on le croie
bien, ni les hommes, ni la société ne seront sauvés
sans la charité qui est le premier commandement
de Dieu.
(Extrait de l'Union de Paris.)
1. Fr. de Plue, cultivateur, a Eessen.
2. Ant. Maeseman, ébéniste, h Bruges.
5. P. Van Dorpe, chirurgien, a Roulers.
4. Eruest Van Heule, propriétaire, a Bruges.
5. L. Van Aoker, notaire, Deerlyk.
6. J. Van Heerswyngels, avoué, Bruges.
7. Ch. Floor, notaire, Woumen.
8. H. Serruys, propriétaire, Ostende.
9. Ph. Swaels-Verrykx,cultivateur, a Wercken.
10. P. Van Nieuwenhuyzefabricant de tabac, a
Courtrai.
11. J. Van Houtte, propriétaire, Dixmtide.
12. Inghels De-Tilly, marchand de vins, h Bruges.
15. Fr. Van Baeten, négociant, h Courtrai.
i4. Ch. Heynderyck, propriétaire, Ypres.
a 5. Jh. Van Hamme, propriétaire, a Bruges.
16. J. De Necker, secrétaire, Moorslede.
17. P. De Busschere, échevin, Dixmude.
j8. Ch. Mulié, négociant, Courtrai.
19. Godefroid Dutrennez, courtier, Ostende.
20. H. Bousson, notaire, a Oudenburg.
21. Ch. Pavot, peintre, a Ostende.
22. Aug. De Vos, conseiller-communal, h Ar-
doye.
20. Aug. De Cleir, propriétaire, a Ostende.
24. A. Dullaert, agent d'affaires, a Bruges.
25. Michel Hammanreceveur communala Os
tende.
26. Ch. L. Weipels, chirurgien, a Reninghe.
27. Frédéric Gorrissen, professeur, Ypres.
28. P. De Schryver, avocat a Bruges.
29. Aimé Liebaert, notaire, h Ostende.
5o. Ch. De Coninck, avocat, Courtrai.
jurés supplémentaires.
1 De Rycker, brasseur, a Bruges.
2. Fr. Mortier, négociant, a Bruges.
5. Geestelinck, boulanger, Bruges.
4. Jh. Thibault de Boesirighe, rentier, Bruges.
encore une étoile du sauveur des flandres
qui file.
Ou dirait réellement que M. Rogier a voulu
sauver les Flandres au moyen de faillites, car elles
se succèdent avec une grande rapidité dans les
établissement qui devaient, selou la politique nou-
bienfaiteur! Grâce!... Faut-il mourir si loin de ma patrie,
de mon frère!... Puis avait retenti un dernier cri, affreux,
déchirant, tel que celui d'un mortel qui expire et, après cela,
on n'avait plus entendu que les pas pesaut d'un homme qui
marchait péniblement comme chargé d'un lourd fardeau,
Entraîné, dit Gervais, par un mouvement invincible, je
m'étais avancé. Qu'y a-t-il donc, m'écriai-je, et qui peut se
plaindre ainsi? Rien, avait répondu une voix troublée,
rien c'est un malade que l'on transporte et qui vient de s'é
vanouir. Bon homme, allez vos affaires. Et j'entendis que
cette voix disait tout bas en menaçant Loue Dieu de ce
que tu es aveugle; car c'en était fait aussi de toi. Je compris
qu'un crime affreux venait d'être consommé, et comment vous
peindre l'effroi dont je fus saisi? Tout contribuait m'épou-
vanter; car, en ce moment, un violent orage éclatait sur nos
tètes, le tonnerre grondant coups terribles et redoublés, et
semblait poursuivre le meurtrier. On eût dit que le monde
allait fiuir. Tremblant et hors de moi, je coutiuuai ma route
et j'avais juré alors de ne jamais révéler ce que je venais d'en
tendre, car le coupable est peut-être de ces contrées, et la vie'
d'un pauvre vieillard aveugle, comme moin'est-elle pas la
merci de qui veut la prendre? Mais tout-à-l'heure, lorsque
monsieur le baiili a parlé d'un cadavre trouvé si peu de
distance de l'endroit où j'avais entendu la voix, je n'ai pu
retenir un cri. J'ai tout dit maintenaut, puisse-t-il ne pas m'en
arriver de mal
Pendant le récit de Gervais, Laurent Bigot avait paru
comme absorbé dans une rêverie profonde, qui se prolongea
longtemps après que l'aveugle eût cessé de parier. Puis tout
coup s'adjessant Gervais: Vieillardclit-ilje vais vous
faire uue question réfléchissez bien avant d'y répoudre cette
velle, faire de nos provinces un véritable pays de
Cocagne.
Il y a quelque temps, la fameuse fabrique de
soieries organisée par le ministère Alosl, au nom
de Inipens et Bourricand, s'est éclipsée, en laissant
des dettes criardes et des trous énormes dans la
lune du budget comme traces de son passage.
Celle de Deynze érigée par le sauveur des Flan
dres sous la firme de Ricard jeune et C', vient de
suivre le même chemin Ricard s'est enfui, la fa
brique est en faillite, le trésor public et des par
ticuliers perdent des sommes considérables.
Nous recommandons ce nouvel événement b M.
Rogier comme un thème éminemment propre h faire
de sa gestion un éloge magnifique.
Organe des Flandres.)
On lit dans le même journal
Si M. Rogier vent savoir ce qu'on pense de
sa manière de sauver les Flandres, nous lui con
seillons de s'adresser aux nombreuses dupes que
les aventuriers Maes, Impens, Bonrricard, Ricard
et autres ont faites grâce a la confiance dont M. le
Ministre de l'intérieur les honorait. Il recevra
d'elles tonte autre chose qu'un éloge magnifique.
Dans l'affaire de Deynze comme dans celles d'Alost
et de Bevere se présentent des circonstances ana
logues: si M. Rogier s'était adressé au premier
honnête homme venu, celui-ci lui aurait conseillé
de ne pas confier un centime de l'État au nommé
Ricard; et, non sans raison, car voici l'affaire h
peine ébruitée par nous, que le Journal du Com
merce (CAnvers nous apporte sur le favori mi
nistériel des renseignements peu édifiants.
Le ministère n'est donc pas seulement cou
pable d'avoir confié h ce banqueroutier des fonds
de l'État, mais encore de l'avoir indirectement
aidé faire des dupes. Ricard ne jouissait ni h
Lierre, ni b^Anvers d'aucun crédit; le ministère
le prend sons sa protection, et naturellement la
carte change. Ricard, en qui l'on ne voit plus que
l'homme dti gouvernement, obtient argent et mar
chandises, puis il brûle la politesse ses créanciers.
Tout n'est pas dit sur cette scandaleuse affaire;
nous y reviendrons pour faire a d'antres que le mi
nistère la part de responsabilité qui leur revient.
Le projet pour l'érection, dans l'église parois
siale d'Ostendc, d'un monument h la méinoiie
de la Reine a été confié, par l'administration com
munale, 'a M. l'architecte Balai et M. le statuaire
Fraikin. Ce projet est en moment soumis au gou
vernement.
Il y a eu mardila Courun grand dîner
auquel assistaient la Reine Marie-Amélie et M. le
prince de Joiii v il le. Tous les Ministres et leurs
épouses y avaient été invités, ainsi que Mgr. le
Nonce apostolique.
voix qui se fit entendre vous sur la montague, cette voix qui
vous a répondu, qui vous a menacé, votre mémoire en a-t-elle
gardé uu exact souvenir? Croyez vous que vous pourriez la
reconnaître si elle se faisait encore entendre v^us; mais la
reconnaître au poiut de ne pas la confoudre avec uue autre?
Oui, monsieur l'avocat du Roi, s'écria aussilôl Gervais,
comme je reconnaîtrais la voix de ma mère si elle vivait en
core, la pauvre femme! t> Mais, reprit Bigot, y avez-vous
pensé huit ou neuf mois se sont écoulés depuis ce jour-là.
Il me semble qu'il y a peu d'heures, répondit Gervais;
car ma frayeur fut si grande alors, que je crois toujours en
tendre, et la voix qui se plaignaitet la voix qui m'a parlé, et
le tonnerre qui ce jour-là grondait plus fort que d'ordinaire.
Et comme Laurent Bigot allait encore exprimer un doute»
l'aveugle, levant les mains vers le ciel, qu'il ne voyait pas
Dieu est bon, dit-il, et il n'abandonne pas les aveugles,
depuis que je n'y vois plus, j'entends mieux. Mais, ne m'en
croyez pastenez tous les habitants d'Argenteuil sont-là, ou
auprès de cette hôtellerie avec moi; dans les jours dje fêle, ils
se sont souvent amu;és m'embarrasseren contre-faisant
leurs voix et en me demandant Qui t'a parléQu'ils disent
si je m'y suis jamais mépris. Les habitants s'écrièrent tous
eusemble que le vieillard disait vrai, et que, quand il était
Argenteuil, c'était un de leurs passe-temps le dimanche, et
comme un jeu pour les jeunes gens de la paroisse. Quelques
heures après, Laurent Bigot sortait d'Argenteuil, retournant
Rouenoù il amenait avec lui Gervais l'aveugle. Dans le
village si ému tout-à-l'beure, tout maintenant semblait avoir
repris son train accoutumé; les habitants avaient regagné leurs
demeures seulement on se racontaitd'une chaumière L'autre;
ce qu'on avait pu voir et entendre; et les habiles de 1 endroit se
On écrit de Rhodes, en date du 18 avril b
l'Impartial de Smyrne, que, par suite du trem
blement de terre, deux montagnes se sont affaissées.
Les rochers se sons fondu comme s'ils avaient été
minés. La mer s'est élevée de quelques pieds au
dessus de son niveau ordinaire, et d'énormes tuas
ses de pierres tombant des plus hautes montagnes
dans les vallées ont complété l'image désolante de
la destruction.
On lit dans le journal la Liberté, de Lille, du
12 mai: Depuis que la marque a été rayée du
nombre des peines, certains individus ont trouvé
moyen de se stigmatiser d'une manière non moins
triste et tout aussi ineffaçable.
On nous cite un démocrate arrivé b Lille la
semaine dernière, veuant du Mont Saint-Michel,
où il avait été prisonnier. Cet individu, nommé
C..., portait sur la poitrine, et son pasport le consta
tait b l'article signes particuliers, un tatouage
représentant une guillotine sur laquelle était posée
un bonnet rouge; autour de ces objets on lisait
ces mots: Je jure haine et vengeance aux cha-
peaux, et mort aux tyrans.
Dans chaque mairie où il se présente, ce mal
heureux, pour prouver sou identité, est obligé
d'exhiber cette flétrissure indélébile.
On lit dans la Gazette du Bas-Languedoc,
du 10
Nous recevons b l'instant le rapport de l'exé
cution, qui a eu lieu b Beaucaire,du nommé Étienne
Deshois, condamné pour meurtre sur la personne
de l'agent de police Boudin, de cette ville.
C'est b quatre heures et demie que le respec
table aumôuier de la maison d'arrêt, accompagné
du gardien en chef, est venu annoncer b Desbois
que son pourvoi en cassation et son recours en
grâce avaient été rejelés, et qu'il ne lui restait plus
qu'à implorer la miséricorde du Dieu qui pardonne
toujours au repentir.
Cet infortuné a reçu cette triste nouvelle avec,
beaucoup de résignation et s'est entièrement confié
b la conduite du prêtre pour l'accomplissement de
ses devoirs religieux, n'imitant pas ainsi la funeste
conduite du malheureux Huiubert, qui resta en
durci jusqu'au dernier moment.
Quand le prêtre s'est approché de lui pour
l'exhorter b subir sa peine avec courage, il a ré
pondu avec fermeté Oui, j'offre mon sacrifice
au bon Dieu puisqu'il l'exige de moi; quant a
vous, monsieur l'aumônier, ne me quittez pas,
car je vous regarde comme mon père. Sur sa
demande, le condamné a été conduit b la chapelle,
où il n'a rien négligé pour se mettre dans les dis
positions d'une bonne mort. L'état d'affaiblisse
ment où il se trouvait a suggéré b M. l'aumônier la
livraient des conjectures sur ce qu'allait devenir cette affaire.
Qu'elle.était belle au xvie siècle, la grande salle d'audience
du parlement de Normandie, avec son noir plafond d'ébène,
semé dé gracieux arabesques et de mille pendentifs aux formes
bizarres, où brillaient, d'un éclat tout récent alors, le vermillon,
l'or et l'azur; avec ses tapisseries fleurdelisées, sa vaste che
minée qui semblait un monument, ses lambris dorés, ses
porches ou lanternes où resplendissaient les armes des rois et
des dauphins de France; le dais violet que l'on appeudait
lorsque le roi était dans la province; et, eu tout temps, son
immense tableau, où l'on voyait Louis XII, le père du peuple,
et son vertueux ministre, son fidèle ami, le bon cardinal d'Am-
boise, lui qui avait doté la province d'un échiquier permanent,
de la justice tous les jours et toute heure Lorsque, dans un
graud jour de solennité judiciaire, cent vingt magistrats étaient
là assis en jugement, avec leurs longues barbes blauches et
leurs robes d'écarlate, ayant leurs têtes leurs présidents
revêtus de manteaux fourrés d'hermine, et que, devant le
premier président, assis dans l'angle, ou voyait resplendir
deux mains de justice croisées sous un mortier, saisis de
respect, étonnés de tant de magnificence et de majesté, les
justiciables s'inclinaient devant ce sénat imposant. Mais
qu'était-ce, lorsque, levant les yeux, on voyait au-dessus de
tous ces magistrats assemblés, ce beau tableau du crucifix,
où paraissait Moïse le législateur, les quatre évaLgelistes, et au
premier plan, le Christ entre sa mère et l'apôtre? A cet aspect
on ne pouvait se défendre d'un mouvement de crainte, et tout
coup revenaient en mémoire ces beaux vers où le psalmiste
nous peint Dieu debout au milieu des juges qui délibèrent,
Dieu opinant et rendant la justice avec eux.
Pour être continué.)