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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Monsieur Charles De Ghelcke, avocat
Liège, est nommé juge de paix du canton
de Poperiughe.
No 3514
34me année
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne a Ypres, rue de Lille, io, près la Grande
Place, ét chez les Percepteurs dès Postes du Roy a u tire.
PRIX OK L'AEIIKGMEKTpar trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 -5o. Uu n° a5.
l,e Propagateur parait le «t.tlKDI et le .11KHCIIKUI
de oliaque semaine Iinsertions II centimes la ligne).
7??.ES, 4 JUIN.
laioittc—
M. Sfragier, vicaire IWerckemest nomrpé
vicaire Bulscnni;!. M. Bordeyne, vicaire de cette
paroisse, passe en la même qualité a Ooslvleteren,
en remplacement- de M. MuyIle, nommé vicaire a
Merckém. 1
M. Nnyllen, curé a Slalhille, est décédé sa
medi dernier, par suile d'une attaque d'apoplexie
foudroyante.
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I - G jfl ml h! u j
On écrit d'Àuoenaerde Il paraît que les in-
terpejlaiions de l'honorable M. de Haerpe et les
réplainalions de la presse indépendante n'ont pro
duit aucun résultat quant aux entraves qu'on nous
suscite depuis un an b la frontière de France. Une
nouvelle saisie de. toiles vient d'avoir lieu; cette foi?
c'est une maison d'Audenaerde qui a fait l'intro
duction. Le ministère ccrniinuera-t-il a se retran
cher dans ce qu'il appelle la prudencejusqu'à ce
que la France ait entièrement découragé et paralysé
le commerce belge? -
Il parait que notre ministère tient beaucoup plus
auk étrangers qui tracassent notre commerce qu'aux
Belges qui l'exercent, car pendant que la douane
française suscite nos marchands de toile des vexa-
lions, nos ministres ne trouvent rien mieux faire
que de décorer le chef de celle même douane. Le
Moniteur publie un arrêté contresigné par M.
d'Hoflschraidl qui, voulant donner au sieur Millet,
chef des bureaux de la direction des douanes
Paris un témoignage de bienveillance, le
nomme chevalier de l'ordre de Léopold.
La bienveillance belge sera récompensée avant
peu par une nouvelle tracasserie française.
UNE DÉESSE.
Suite
Marcel!... dit ta comtesse avec douceur.
Le jeune homme leva timidement les yeux, te timbre de ta
voix qui lui parlait venait de faire vibrer son âme; il devina
que le nom d'Éticnnette allait se poser sur les lèvres de la
comtesse, et il rassembla ses forces et son oourage.
Est-il bien vrai, mon ami, reprit la châtelaine, que vous
ne laissez ici que des souvenus d'enfancep... Je me ûe votre
parole, car vous ne savez pas dissimuler.
Madame,celte question...
N'est pas aussi indiscrète que vous pourriez le croire
j'ai mes raisons pour vous interroger.
Est-oe uu ordre S agit-il pour moi d'obéir
Obéissanoe ou confiance, choisissez; ce qu'il me faut
avant tout, c'est un aveu sincère, une sorte de confession.
Eb bien Madameje me oonfie... C'est la mort dans le
coeur que je quitte ce pays...
Vous aimez! se hâta de dire la comtesse pour venir en
aide Marcel qui balbutiait.
Ouij'aime... Mais avant mou retour, nul ne saura le
nom de celle dont le souvenir s'est résolument cachéfe.
Le jeune homme mil la main sur son cœur.
Un cas d'empoisonnement dans lequel sept per
sonnes se trouvent enveloppées vient d'avoir lieu
dans la commune d'Hooglede, près de Roulers.
Voici dans quelles circonstances, d'après la rûmeur
publique
Le sîeur L..., domestique de moulin, avait en
longtemps des relations avec une jeune personne
qu'il comptait épouser, lorsque, il y a environ six
semaines, ces relations vinrent b se rompre brus
quement. Cet homme, soïl dépit, soit vengeance,
lia immédiatement connaissance avec uneautre fille
qu'il ne tarda pas d'épouser. Ce mariage n'était pas
fait pouf rendre les époux heureux, et en effet, dès
le surlendemain de la célébration des noces, le
mari quitta le toit nuptial pour n'y rentrer que
dans la journée dp 28 mai avec le projet sinistre de
se défaire de sa Temme.
Afin de mettre ce ciiine b exécution, il avait
mêlé de l'arsenic dans la farine qu'il avait portée
chez le boulanger pour la convertir en pain; son
pain fait, le domestique meunier en fit manger b sa
femme, réservant pour lui la croule qu'il croyait
exempte de poison mais a peiné en avaient-ils
mangé une portion' l'un et l'autre, que l'arsenic a
eu sés effets, non-seulement sur le mari et la femme,
mais encore sur une sœur qui avait prit part au
repas. Le médecin et le vicaire appelés s'empressè
rent de se rendre chez les malades et c'est en pas
sant devant la maison du boulanger que le vicaire
fut averti qu'il y avait aussi quatre empoisonnés
le père, deux enfants et une domestique.
Le parquet du tribunal d'Ypres a fait une des
cente sur les fienx et a pris les investigations né
cessaires. Le coupable qui est déjà eh voie de gué-
rison, a été transporté b Ypres; il a fait les aveux
les pins complets.
Il n'y a jusqu'ici aucune mort b déplorer, il y
a même presque certitude de guérison pour tous
les malades.
La chambre de commerce de Ronlers, dans
l'intétêt de l'industrie linière, vient de faire par
venir au département des finances une demande
ayant pour but d'obtenir, soit b Bruges, soit b
Conrtrai, mais préférableinent dans cette dernière
ville un dépôt de fils de lin étrangers libres de
droits b charge de réexportation en tissus.
Pas même moi? demanda la comtesse.
Pas même celle dont je verrai toujours l'image, si loin
que me couduise ma destinée.
Pas mèine Élienuette? lit encore la comtesse avec un
sourire plein de Gnesse.
Marcel rougit et pâlit tour tour, comme nn écolier pris
en faute, et demeura interdit.
Ne vous effrayez pas de me voir si bien instruite de vos
plus secrètes pensées, mou ami. Votre trouble fait votre éloge,
it révèle toute la pureté de vosseutimeus et la délicatesse de
votre tendre afFeclion pour une jeune Glie digue de vous. Je
sais que vous aimez Eticuuelte depuis longtemps, et je me
tromperais fort si vous lui aviez jamais dit uu mot de cet
amour.
01) jamais! madame jamais!
Pensiez-vous qu'Etienuetle partage...
Ah madame, interrompit Marcel, puisque je n'ai jamais
osé faire le moindre aveu, comment pourrais-je savoir ce qui
se passe dans ce noble coeur? J'es;>ére... voilà tout, et l'espé
rance m'est si douce, que je craindrais de la faire évanouir si
j'interrogeais.
La comtesse sourit cette naïveté si fraîche.
Il faut cependant, dit-elle, que cette grande affaire soit
conclue avaut votre départ Mais arrêtons nos conventions. Si
ma petite Étieuuette vous aime, si sa meré consent vous la
douuer pour femme, persisterez-vous suivie M. le marquis de
tavy
Si cette joie m'est réservée, je sougerai qu'à fouer Dieu
Nous apprenons que la chambre de cbmmtrce
de Conrtrai s'est proposé d'adresser uue demande
analogue au gouvernement-.
La gendatraeçie de Gbistelles vient d'arrêter
les nommés Jacques Vergaerde, Henri Hetliockx
et Françoise Moyaert, habitants de la commune de
Wesikerke, sous préventions de fabrication et
d'émission de fausse monnaie. Le nommé Ver
gaerde est un repris de justice. Les prévenus sont
en aveux.
COUR D ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Audience du 2 juin. Le nommé Joseph Van
Haverbeke, fils de Pierre, âgé de 45 ans, boutiquier,
né Westroosebeke et domicilié a Laiighemarck
convaincu d'avoir volontairement mis le feu a Pas*
schendaele, dans la.soirée du 22 février 1851a la
ferme occupée par son frère Antoine Van Haver
beke et appartenant b M. Pycke, propriétaire b
Peteghem, a été cpndatuué b la peine de mort dont
l'exécution aura lieu sur une des places publiques
de la ville de Bruges.
t—r-iQQQfW-1
La Diète germanique dont les travaux avaient
été si longtemps interrompus, a repris ses délibé
rations. Tous les plénipotentiaires des États con
fédérés se trouvent maintenant b Francfort et ont
assisté b la séance du 3o mai. En voici la liste
complète
Étaient présents MM. le comte de Thun, pour
l'Autriche; de Rochow, pour la Prusse; deXy-
lander, pour la Bavière-; de Nostitz et Jauckendor ff,
pour la Saxe; de Scheele, pour le Hanovre; de
Reinhard, pour le Wurtemberg; de Marschall,
pour le grand-duché de Bade; de Trott, pour
la Hesse-Electorale: de Mucich-Belliughausen
pour le grand duché de Hesse; de Biilow, ponr
les duchés de Holstein et de Laueubourg; de
Scherff, pour les duchés de Luxembourg et de
Limbourg de Fritsch, pour les Etats tburingo-
saxous; de Dungern, pour les duchés de Nassau
et de Brunswick; d'Oertzen, pour les grands-du
chés de Meckleinbourg d'Eisendecher, pour le
grand-duché d'Oldenbourg et les principautés du
Nord de l'Allemagne; de Linde, pour la princi
pauté de Liechtenstein le baron Je Holzbauzen,
Madame, et je ne paierai pas d'une mauvaise actiou sa bien*
faisance je partirai donc, non plus avec tristesse et découra
gement, mais avec le bonheur que met en nous la conscience
satisfaite, avec l'inébranlable résolution de mourir plutôt que
de donner ma vie uue autre compagne qu'Élieunelte... Ce
serment, je le dépose dravauce eulre vos mains charitables.
La comtesse se leva', lit un pas vers Marcel et lui dit
Vous êtes bon vous êtes justele ciel vous béuira cou-
servez la pureté de votre coeur, elle vous préservera, soyez,
pour votre protecteur, vigilaiil'et zélé, servez-lui de couseiller,
vous êtes digne de la coufiauce que je mets en vous. Voilà ma
main pour gage de l'intérêt que je vous porte et des soins dont
je vais entourer votre fiancée.
Ma fiancée! murmura Marcel en s'inclinant pour baiser
le bout des doigts de sa bieufditrioe.
J'ii dit un mot imprudent, reste savoir s'il faut le
rétracter; ce n'est pas ici que nous pouvons nous instruire je
vais profiter de cette belle journée pour prendre un peu l'air
des champs; votre bonne étoile me guidera sans doute et me
conduira obez le père Guirnud... 11 est bien enteudu que vous
ne pouvez partir pour Versailles sans avoir fait vos adieux 4
la ferme, et je souhaite vous y rencontrer.
Oh madame que de bonté!
Dites donc que de malice! ce sera plus sincère... Allons,
allons, bou courage; trouvez-vous la ferme dans deux heures,
peut-être y apprendrons nous, tous les deux, quelque bouue
bOuVelle Adieu, Matcel, ou plutôt au revoir.
A peine la comtesse cul-elle congédié le'thnldt amodreux