- 2 - 'Hl pour le landgraviat de Hesse Hombourg l'écbevio docteur Harnier, pour la ville libre de Francfort; le bourgmestre Brehmer, le bourgmestre Smidi et le syndic Banks, pour les villes libres et anséatiques de Lubeck, de Brème et de Hambourg. On assure que le ministère reste et qu'une com munication aura lieu ce sujet dans la séance de ce jour. (Journ. de Bruxelles.) DÉSORDRES A TIRLEMONT A L'OCCASION DES ÉLECTIONS PROVINCIALES. Lundi dernier il a été procédé Tirlemont a l'élection de deux conseillers provinciaux. Le Courrier de Louvain et le Belg organes du parti conservateur de l'arrondissemeui, n'y ont pris aucune part et n'ont pas même proposé de candidat. Le parti conservateur lui-même ne s'en est pour ainsi dire pas occupé, M. de Wouiers n'ayant été mis sur les rangs que deux ou trois jours avant les élections. Eh bien! malgré qu'il n'y art pas eu lutte sé rieuse et que nous nous soyons abstenus, nos ad versaires pour célébrer leur prétendu triomphe ont eu recours selon leur louable habitude) des voies de fait envers nos anus politiques. Des dé sordres ont eu lieu. Le Champagne a été versé a discrétion dans plusieurs estaminets. Ou s'est énivré pour se porter dans la soirée des excès répugnants. Voici ce que doiis écrit h cet égard un de nos cor respondants de Tirlemont Tiita.enoi«T, le Mat issi. Monsieur le rédacteur du Courrier de Louvain Lundi 26 Mai, il a été procédé en cette ville a l'élection de deux conseillers provinciaux. Le nombre des votants était de 700. Ont été élus: M. Vandenbosch, qui a obtenu 4g3 voix et M. Vandenberghe de Rinckum qui en a obtenu 4g2. 23g voix se sont portées sur M. A. de Wouiers et 53 sur M. J. Rondas. L'opposition de Tirlemont ni le clergé n'ont pris aucune part l'espèce de lutte électorale qui a eu lieu, et l'opposition n'avait pas même proposé de candidat. Plusieurs électeurs se sont abstenus. D'autres ont voté pour l'un des trois candidats indistinctement. Les candidatures de MM. Vandenberghe de Binckum et Vandenbosch étaient connues et an noncées depuis plus d'un mois. Elles se soutenaient mutuellement. M. de Wouters n'a été mis sérieu sement sur les rangs que deux ou trois jours avant l'élection. Si sa caudidalure avait été connue des électeurs, seulement quinze jours avant le jour fixé pour lesélections, je suis persuadé que M. de Wou iers aurait réuui autant de suffrages que l'un de ses principaux concurrents. La victoire obtenue sur M. de Wouters est donc bien faible. Elle ne mérite pas qu'on s'en occupe. A l'occasion du prétendu triomphe remporté d'Éliennettequ'elle se prépara sortir elle-même, jamais elle n'avait mis tant d'empressement visiter ses protégés; jamais elle n'avait trouvé le chemin aussi long. Ce n'était plus une promenade de santé, c'était une course impatiente. Mme Giraud la reçut sur le seuil de la porte où elle distribuait des jour naliers des paquets de chanvre. Étiennette repassait, près d'une fenêtre, le linge le plus fin du modeste ménage. La jeuue iille laborieuse et appliquée promenait avec ardeur son fer sur les plis d'une collerettelorsqu'elle apperçut M®* de Pavy. La vue de la comt< sse faisait toujours tressaillir la belle enfant... l'a mour modeste accueille, comme autant de messagers joyeux, tous ceux qui ont approché ou vu l'être chéri. Le père Guiraud était en inspection de labourage, et la com tesse se félicita de son abseuoe. Après avoir reçu les complimens de sa fermière et la révérence d'Étiennette madame de Pavy s'assit sur uu tabouret, et sans chercher ménager l'effet de ses paroles, elle débuta résolument par ces mots Ah ça mère Guiraud grande nouvelle chez nous... Pourvu que la nouvelle soit bonne, madame la comtesse. Mauvaise, au contraire... figurez-vous que je suis en chagrin et que je viens me consoler près de vous. Sainte Vierge! qu'allez-^ous donc nous apprendre? Mou père part demain... Ah! mon Dieu, monsieur le marquis nous quitte... et où va-t-il A Paris, Versailles, deux cents lieues. Étiennette ohangea de couleur et s'appuya sur son fer repasser, car elle se sentit défaillir. par dos adversaires, des désordres ont eu lieu le même jour dans la soirée h Tirlemont. Le premier bureau composé des électeurs de la ville, était présidé par M. le juge de paix. Après que celui-ci avait proclamé le résultat du scrutin, une foule d'ouvriers en blouse ont envahi la salle. Ces gens se sont rués sur ceux qui avaient contrôlé les opérations électorales. L'article >5 de la loi provinciale dit expressément que les ÉLECTEURS SEULS sont admis sur Vexhibition de leurs lettres de convocation, et la salle a été envahie par tout le monde indistinctement Les plus sanglantes avam'es ont eu lieu. On n'en est pas resté là le Champagne a été versé discrétion dans plusieurs estaminets on s'est énivré pour se porter, dans la soirée, des excès les plus scandaleux. Les boutes-feux de régentistes et apparte nant an soi-disant libéralisme se sont introduits, six dans un estaminet où se trouvaient réunis des paisibles habitants. Les fauteurs de désordres ont débuté par se livrer des injures envers la famille du cabarelier. Ces injures ont bientôt été suivies de voies de fait et on s'est battu ensuite avec acharnement. Le Ris et la femmCde la maison sont accourus pour délivrer le père des mains des for cenés. La gendarmerie, les gardes de ville, le com missaire de police et le bourgmestre sont intervenus. La présence de ce dernier n'a pas maitrisé l'effer vescence. Des résistances ont été faites la gen- i O darmerie; un des émentiers a été arrêté et relâché dans le trajet la prison. Un rassemblement de plus d'uD millier de personnes se trouvait sur le Mar- ché-aux-poissons, théâtre de la scène. On s'est retiré vers onze heures. Quels sont maintenant les fauteurs de ces désordres? Sont-ce des hommes de l'ancien parti, du parti conservateur qui se sont livrés ces excès? Non, ces hommes appartiennent au parti soi-disant libéral, au parti violent et arbitraire qui domine Tiflemont. Le calme est contraire la nature de certains hommes. L'excitation des esprits par des libations leur va mieux. Agréez, etc. La conduite de nos adversaires est bien la même partout. A Tirlemont comme Louvain et Diest, nos prétendus libéraux out recours la violence. Après une pareille conduite auront-ils encore assez d'impudence pour se prétendre les amis de la mo dération, de la justice et de la liberté pour tous Qu'en diront le Journal de Louvain et le Louva- niste qui ont applaudi dans le temps tous les excès commis I.ouvaiu? Honte et initie fois boute aux hommes qui se servent de pareils moyens pour triompher et intimider les gens paisibles. Un parti qui agit de la sorte ne mérite que le mépris des honnêtes gens. Courrier de Louvain.) La jcuoe tille, agitée de l'uu de ces presseiitimeus qui ne nous trompent jamais, avait deviué que Mai cet suivrait le marquis. Comment! fit Mme Guiraud en se récriant, notre maître s'en irait comme ça tout seul, aveugle et âgé... vous partez aussi, alors Moi, je reste. Mais ça ne se peut pas... Mon père ne veut emmener avec lui que son secrétaire, M. Marcel. La fermière, son tour, sentit son cœur se déchirer; elle jeta un coup d'œil Étiennette quiue pouvant surmonter sa douleur et perdant ses forces, se retourna pour saisir une cLaise sur laquelle elle s'affaissa. M"" Guiraud fit un signe la comtesse, qui répondit ce signal suppliant par une geste familier ce geste voulait dire laissez-moi faire, j'ai mes projets. Mais alors, reprit la fermière un peu rassurée par cette pautomime, M. Marcel... M. Marcel... est-ce qu'il sera du voyage, M. Marcel? La bonne femme ne pouvait que bre douiller, car elle commençait perdre la tête force de re garder sa fille dont la trouble allait croissant. Ici, la comtesse crut qu'elle devait faire l'éloge du jeune secrétaire, autaut pour verser un peu de baume dans le ooeur d'Etiennette que puur souder fond ce coeur dont les seuti- meus ne s'étaient déjà que trop clairement révélés. Vous connaissez Marcel, dit-elle, c'est le plus loyalle plus brave garçon du pays, et, de Saint-Pierre A Grenoble, on Nous signalons nos lecteurs l'arrêt suivant qui vient d'être rendu par la cour d'appel de Gaod Dans son audience solennelle d'hier, elle a dé cidé que la règle que tout commettant est respon sable du fait de son préposé, esl applicable l'État faisant acte de la vie civile. En conséquence, elle a déclaré que l'État doit des dommages-intérêts la personne qui, voyageant par le chemin de fer de l'État, subit un dommage par suite de la faute d'un des employés de l'administration. (En cause de Pitleurs contre [État belge.) {Patrie.) Le 26 mai, vers dix heures et demie du soir, un honnête artisan de Tournay, qui a voulu sé parer quelques mauvais sujets qui se battaient, a reçu d'eux des coups dout il esl mort mercredi. Les meurtriers sont inconnus; la justice iuforme. Samedi a eu lieu Tervueren l'exécution du parricide Vanderlinden. Le condamné a marché l'écbafaud nu pieds, en chemise et un voile noir sur la tête. Il est mort calme et ferme et après avoir baisé une dernière fois le crucifix que lui présentait son confesseur. La Banque nationale vient de créer Mons nn comptoir d'escompte qui a commencé ses opé rations dater du 2 juin. Le comptoir admet des effets de commerce re vêtus de trois signatures connues, n'ayant plus de cent jours courir et sur les localités indiquées dans le tarif de pertes de place. L'intérêt est fixé 4 p. c. Le comptoir se réserve la faculté d'escompter 4 172 p. c. les effets revêtus de deux signatures seulement. D'après une correspondance adressé un journal de Paris, l'instruction de l'affaire de Bo- carnié ne coûtera pas moins de 35 4o,ooo fr. Les travaux du chimiste, M. Sias, et le volumineux rapport qui les résume ont été taxés 5,000 fr. On lit dans le Messager des Chambres Plusieurs journaux ont dit et répété que M. Oifila avait été appelé Mons pour la défense de M. et de Mm* de Bocarmé, et en vue de combattre le travail et'les conclusions de M. Slas. C'est là une erreur que la moindre connais sance des prescriptions légales en matière crimi nelle aurait évitée. Le ministère public produit seul des experts, litre d'experts ceux-ci prêtent le serment spé cial, dont la formule est tracée par l'article 44, J 2 du Code d'iustructiou criminelle. Mais lorsque la défense, pour combattre le travail de ces experts, veut faire entendre des hommes spéciaux, ceux-ci ont le titre et le caractère de témoins ils prêtent le serment ordinaire (317 de ce Code). Or, devant la cour d'assises, l'accusé doit signifier les noms de ses témoins au ministère pu blic, 24 heures au moins avant la mise en jugement (art. 315, 3). Et au commencement de l'ouver ture des débats, les témoins sont enfermés et sé parés: l'art. 316 du Code d'instruction crimiuelle est formel sur ce point il est ainsi conçu ne trouverait pas son pareil, coup sûr. Marcel n'est ni curieux ni ambitieux le long et beau voyage ne le tente guère car il m'a fait ses adieux avec tristesse... Je crois même avoir vu des larmes dans ses yeux... mais, enfin, il part C'est pour lui un devoiret jamais il n'a transigé avec son honneuravec sa délicatesse... Eh! mais, ma ohèreÉtiennette,comme tu pâlis!... Mère Guiraud, voyez donc La fermière s'était levée précipitamment pour courir sa fille; Étiennette lui avait, instiuotiveulenttendu les bras, s'était penchée sur sen sein,et là cette place chérie, asile de nos plus cuisantes douleurs comme de nos joies les plus douces, la pauvre enfant, vaincue par ses larmes, pleura sans vouloir et sans pouvoir lutter plus longtemps. Madame Guiraud ne sut qu'imiter sa fille, et la comtesse, quoique rassurée sur les suites de ce gros chagrin, se vit obligée de faire usage de sou mouchoir. Après quelques minutes d'un pénible silence, les aboicmens du chien de garde annoncèrent une visite, et les trois affligées se hâtèrent de faire bonne contenance; mais Étiennette s'é lança dans sa chambre pour caciaer ses yeux rouges et sou visage décomposé. L'aveu est complet, j'espère, dit la comtesse sa fermière. Oui, mais qu'altous-nous devenir mou Dieu! la pauvre petite en mourra Ces mots étaient encore sur les lèvres de Mme Guiraud, lorsque Marcel se présenta sur le seuil de la ferme, le chapeau la main. [Pour étro continué

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2