FRANCE. Paris, 1 "juin. Le président ordonnera aux témoins de se retirer dans la chambre qui leur est destinée. Ils n'en sortiront que pour déposer. Le président prendra des précautions, s'il en est besoin, pour empêcher les témoins de conférer entre eux du délit et de l'accusé avant leur déposition. M. Orfila n'a pas été dénoncé comme témoin il ne s'est pas retiré dans la chambre des témoins pour n'en sortir qu'au moment de déposer il ne sera donc pas entendu. Nous croyons pouvoir expliquer sa présence la place spéciale qui lui est accordée auprès de la défense dans le prétoire de la cour d'assises. Dans son ouvrage, M. Orfila dit qu'il n'y a pas de réactif pour la nicotiue; c'est même là, souliendra-t-on, la raison pour laquelle M. de Bocarmé a donné la préférence ce poison qui devait ne pas laisser de traces, défier les recherches de la scieuce et déjouer l'action de la justice. M. Stas est parvenu découvrir le réactif, et il l'a heureusement appliqué, puisque avec une partie de la nicotine extraite de la langue de Fougnies il a empoisonné divers animaux. M. Oifila est donc attiré Mons uniquement par l'intérêt de la question scientifique soulevée par le rapport de M. Stas. Vendredi soir, la malle poste d'Anvers Turnhout a été attaquée par trois individus. Un d'eux a reçu un coup de sabre qui l'a terrassé, un autre a été renversé par le cheva| et le troisième s'est enfui. La courageuse conduite du postillon l'a ainsi sauvé de ces brigands. M. le général de Saint-Arnaud qui dirige l'expédition de la Kabylie, est allié l'une des plus illustres familles de notre pays. Il a épousé M11* la marquise de Trazegnies qui a accompagné son mari en Algérie. Son père, M. le marquis de Tra zegnies d'Itlre, habite Bruxelles. Le gouvernement autrichien vient d'envoyer comme rapporteur l'Exposition de Londres, un des fonctionnaires les plus intelligents de son ad ministration des travaux publics et industriels. Ge fonctionnaires a passé quelques jours Bruxelles et s'y est occupé de la comparaison de nos anciens étalons de poids et mesures avec les poids et me sures des pays allemands. On écrit de Liège Le commerce et l'in dustrie de notre ville ont repris une activité vrai ment extraordinaire. Les nombreuses commandes d'armes, les travaux privés et publics de construc tions, donnent de l'occupation nos ouvriers de toutes les classes. Le commerce des houilles, qui avait beaucoup souffert depuis i848, s'est relevé depuis quelque temps, et en ce moment l'expor tation de ce combustible est devenue très-impor tante. Ce quf ajoute encore cette heureuse situa tion, c'est l'excellent état sanitaire de la cité, attesté par le mouvement de l'état civil. Sur une population de 80,000 âmes il n'y a eu pour le mois de mai que 197 décès; tandis que les nais sances ont atteint le chiffre de 236. On lit dans la Gazette de Liège: La dé molition de l'ancienne prison vient de mettre jour les vieux cachots connus sous la dénomination de Fonds de Fosse. Le soleil pénètre pour la pre mière fois dans ces loges de pierre de taille fermées de madriers de chêne et de barres de fer, auxquels sont assnjettis d'énormes verroux. Les passants y entrent de plein pied de la rue. Le mur du rem part mis bas de ce côté, laisse voir la voûte plein cintre et très-haute. Sous cette voûte et dans sa largeur, se trouvent les deux rangées de cachots et l'étroit corridor intermédiaire. La hauteur de ces constructions au-dessus du niveau de la rue s'explique par la hauteur des remparts et du bas tion, au dessus desquels l'ancienne prison avait elle-même été construite. Les bâtiments de l'ancienne prison sont dé molis jusqu'au sol des remparts. Voici un fait qui prouve l'originalité des mœurs britanniques et l'amour véritable qu'ont les Anglais pour le jeu d'échecs. Vers le fin de i848, le capitaine Thomas qui avait commencé, depuis six mois, une grande partie d'échecs au club royal de Londres avec M. Williatusom, reçut l'ordre de 3 partir pour le Cap de Bonne-Espérance, où se trouvait sou régiment. Les deux adversaires con vinrent, en se quittant, qu'ils termineraient par correspondance leur partie, dont l'enjeu était de âoo guiuées. Ils firent ainsi plusieurs coups, mais le capitaine Thomas, blessé grièvement dans une rencontre contre lesCaffres, est mort deux mois après sa blessure l'hôpital de Cape-Town. Avant de mourir, il a rédigé un mémoire, dans lequel, combinant tous Içs coups probablesou pos sibles de son adversaire, il terminait la partie commencée, et il a par son testament, chargé un de ses collègues du club royal de le remplacer et de jouer d'après ses prescriptions. M. Williamson a loyalement accepté ces conditions, et après une lutte qui a duré trois mois, entre lui et l'exécuteur testamentaire du capitaine Thomas, et qui a pas sionné tous les amateurs de Londres, ce dernier a été déclaré vaiuqueur. Ce fait est regardé comme un des plus rares et des plus curieux qui puissent se présenter. Ou écrit de Cologne, 27 mai Un événement fâcheux a rais depuis ce matin de bonne heure toute notre ville en émoi. La Gazelle de Cologne con tenait dans sa seconde édition, distribuée 7 heures du matin, un inaudat d'amener contre le nommé Abraham Ochsesteru, Israélite, directeur du mont- de-piété et de la caisse d'épargnes, qui s'est enfui emportant des valeurs considérables. Les uns di sent 80,000 écus enlevés la caisse d'épargne, les autres affirment .pour 200,000 écus de bijoux et d'objets précieux du monl-de-piété. Celte catas trophe, qui atteint surtout la population ouvrière, a produit un effet déplorable. L'administration des hospices, dont le mont-de-piélé et la caisse d'é pargnes relèvent, a fait annoucer que les affaires suivraient leur cours comme devant, et il est clair que la ville couvrira les pertes, mais il n'en est pas moins vrai que l'on ne remboursera ceux dont les objets auront été enlevés, que le montaut de la taxe du mout-de-piélé, qui ne constate pas tou jours la valeur de l'objet. Ochseslern est parti depuis le a3 ou le 24. Il a donc une grande avance sur les recherches de la police. On écrit d'Oschersleben (Prusse), le 29 mai Aujourd'huiprès de Wolfeinbuttelle wa gon du chemin de fer dans lequel se trouvait le prince de Prusse a dévié, mais il n'est arrivé aucun malheur, a On lit dans la Correspondance particulière de Madrid, du 27 mai Se ministère portugais est un cahinet septem- briste. Ou parait croire que Saldanha, entraîné par le torrent démagogique, ne lui oppesera qu'une faible digue, et qu'après une lutte qui sera courte, la reine se verra probablement forcée d'abdiquer, et le régénérateur (titre décerné au maréchal depuis le dernier pronunciamento) sera contraint de quit ter le Portugal sans avoir pu achever l'œuvre de la prétendue régénération. On lit dans le Journal des deux Siciles Aux fréquentes conversions que nous avons, annoncées, il faut joindre celle du suisse Gabriel, pasteur du village du Dommartin, dans le canton de Vaud, qui a reçu le 7 tuai, Castellaraarrele baptême et la confirmation des mains de l'Évêque de cette ville. L'Echo de Florence annonce que le i5 mai un jeune et noble Anglais, M. Gauthier César Kennedy-Laurie, a abjuré dans celte ville le pro testantisme entre les mains de l'Evêque de Fiesole. Il a reçu le baptême sous condition, la confirmation et la sainte communion. Un grand uoinbre de per sonnages distingués, parmi lesquels plusieurs pro testants, assistaient la cérémonie. Uu habitant de Lucques ayant épousé une anglaise la conduisit dans sa ville natale, et là, s'élanl présenté au curé pour faire convalider son mariage ad securilatem la jeune femme déclara ne savoir pas si elle était baptisée ou non, et n'avoir reçu aucune instruction religieuse; elle ignorait, en efTet, ce que c'est que Dieu, Jésus-Christ et son Eglise. Une telle ignorance lui causait, ajouta-t- elle, une inquiétude dont elle ne pouvait se rendre compte. Instruite des vérités de notre sainte re ligion, elle a reçu le baptême sous condition et les autres sacrements. ACTES DU GOUVERNEMENT. Un arrêté royal porte qu'il sera établi sur la route nouvellement construite de Loo la roule de Dixmude Pervyse, trois barrières, dont les emplacements, les limites de concurrence et le mode de perception sont indiqués an Moniteur. Par arrêté royal du 25 mai, sont nommés membres de la commission chargée de procéder aux examens des sous-officiers de l'artillerie Le général-major baron Witlerl, président le lieu tenant-colonel Delobel, membre; le major Nueus, membre; et membres de la commission chargée de procéder aux examens des sous-officiers du corps du génie le général-major baron Jolly, président le lieuienaol-colouel Deiuanet, membre; le lieu tenant-colonel Lagrange, membre; les capitaines: Meyers, membre suppléant; Wynants, id. Avant-hier, pendant plusieurs heures, toute la population des rues Neuve-Coquenard et de La Tour-d'Auvergne, a été mise eu émoi. Le bruit courait qu'une cinquantaine d'enfans de ce quar<- tier avaient été empoisonnés en mangeant des gâ teaux qui leur avaient été donnés, selon les uns, par des messieurs très bien mis; selon d'autres, c'était uu homme seulement qui avait fait cette distribution, d'autres personnes disaient que les coupables étaient des dames dans une toilette très élégante. M. Trenet, commissaire de police du quartier, averti de ces rumeurs, a fait procéder des inves tigations minutieuses et a appris que cinq enfans seulement avaient effectivement mangé des gâteaux daus la matinée, et qu'environ une heure après, ils avaient été pris de coliques et de vomissemens qui avaient duré une partie de la journée. Ces enfans ont avoué qu'ils avaient ramassé ces gâteaux dans un grand terrain situé entre la rue Neuve-Coquenard et celle de La Tour d'Auvergne; la sauté de ces enfans dounait quelques inquié tudes; une petite fille de quatre ans était surtout gravement indisposée. On a appris bientôt que ces débris de gâteaux provenaieut de deux espèces de pièces montées eu pâtisserie sucrée, qui avaient été données il y a plus de deux ans aux pareils de cette petite fille, par une personne attachée la maison de M"" la princesse Bagration. Placés dans une armoire, ces objets y étaient restés déposés. Hier, on les avait retirés de celle armoire, où ils embarrassaient, puis ils avaient été brisés par morceaux et jetés. On lit dans le Journal des Débats: Nous avons reçu des nouvelles de Rome en date du 24 mai. Ou sait déjà que les conseils de guerre ont prononcé sur la culpabilité des militaires ro mains compromis dans les deux tentatives d'assas sinat dont parlaient les lettres du 10 et que deux inculpés ont été condamnés mort, deux aux tra vaux forcés perpétuité, et deux cinq années de fers. Ces sentences ne deviendront définitives qu'a près avoir été soumises au conseil de révision, les condamnés ayant interjeté appel. Reste encore en jugement la troisième de ces fâcheuses affaires. Depuis la publication de la proclamation du général en chef, et dès qu'on a été convaincu qu'elle rece vrait son exécution, les poignards sont demeurés dans leur gaîne, et la tranquillité publique n'a plus été troublée. La ligue des non-fumeurs, qui depuis quelque temps a fait Rome de grands progrès, fâcheux surtout pour le Trésor public, a été prise partie par le gouvernement papal. Un édit du secrétaire d'Etat a déclaré que quiconque, soit par sévices ou autres moyens, entraverait la liberté individuelle des citoyens en leur interdisant de fumer, se ver rait appliquer certains articles du Code pénal en traînant jusqu'à vingt aunées de galère. Etchose presque inouïe dans Rome, un ligueur a été saisi, examiné, jugé et condamné dans les quarante-huit heures. Cet édit, et surtout son application, ont effrayé certains des conjurés et ont rassuré les fu meurs; et quelques cigares courageux ont com mencé se remontrer dans les rues. Le gouvernement papal n'a pas cru pouvoir se l

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 3