fenseurs du libéralisme, de la politique nou velle ne sauraient partager notre manière de voir et c'est là que git une source in tarissable pournous en différents de toute espèce. Ne trouvant rien dans nos tradi tions nationales qui sourie leurs idées, ils s'en vont chercher chez l'étranger des sources d'inspiration et des exemples suivre. Outre les deux points principaux, objet des réflexions précédentes, et empruntés par le Progrès a une autre publication, le confrère déploie contre nous quelques au tres arguments, assez drôles pour mériter au moins qu'on les rapporte. Le journal, dit-il, de notre contradicteur est rédigé en français. N'est-ce pas là le plus fort argument contre ses propres idées? N'est- ce pas là un aveu implicite de l'infériorité de l'idiome, en faveur duquel il préleud immoler la belle littérature française? Immoler la littérature française? Le mot est joli; mais où a-t-on vu et qui persua- dera-t-on que nous élevons si haut nos pré tentions? Notre adversaire triomphe de ce que le Propagateur, le champion du fla mand, est lui-même rédigé en français. Mais n'avons-nous pas reconnu, par nos plaintes même, qu'il existât un préjugé regrettable rencontre de l'idiome ma ternel? Et défenseurs d'une opinion poli tique ne sommes-nous pas forcés pour être lus, de nous prêter en ce point l'engoue ment du public? Enfin le Progrès dé clare l'idiome flamand inférieur l'idiome français. Assurément ce n'est pas en Bel gique et sous le rapport littéraire que ce lui-ci l'emporte. Si, par une conséquence des préjugés de la foule, il apparait de nos jours un nombre incomparablement plus grand d'ouvrages scientifiques en langue française; d'un autre coté la langue fla mande, malgré l'infériorité des modèles qu'elle possède, nous semble avoir produit sans conteste des œuvres d'une toute autre valeur au point de vue de la littérature. Car s'il est permis aux amis de la langue française d'opposer en fait d'histoire M. de Gerlache M. David, et si la littérature flamande n'a pas d'écrivain politique op poser M. Nothomb il n'en est pas moins vrai que dans la science littéraire, le ro man et la poésie, celte fleur des belles- lettres, la palme demeure acquise dans nos provinces la langue flamande et ne lui saurait être contestée. Ce ne sont pas les fables roides de M. de Stassart, non plus que les jolis riens de M. de Reiffenberg, qu'on opposerait YAmbiorix de Nolet de Brauwere, au dry zuster-steden de Lede- ganck, aux ballades du populaire Yan Ryswick. Et qui comparer parmi les écri vains français de ce pays au philologue Willems ou l'auteur du Leeuw van Vlaen- deren, cette magnifique épopée en prose, que Waller Scott n'eut pas désavouée? Des faits de cette nature confirment plei nement ce que nous avons établi dans un article précédent, que l'usage de la langue maternelle est pour la Belgique flamande une condition indispensable de son avenir littéraire. D'après des renseignements que nous croyons fondés, le nombre des commu nions dans les églises de la ville, durant la mission des R P. récollets, l'occasion du jubilé, aurait été comme suit: S'Martin environ les 4,000 S' Pierre2,700 S1 Jacques2,500 S1 Nicolas1,900 Carmes déchaussés 700 Total 11,600 Lundi une longue file de personnes sui vant un cercueil témoignait la part que l'on prend l'affliction de M' Degrave, qui vient de perdre son fils aîné l'âge de 25 ans. Elève du collège communal, il passa l'université de Bruxelles, et venait de subir sesexamensd'avocat.La providencel'a sous trait aux avantages pour l'avenir, et c'est la foi dans le cœur et sur les lèvres, avec le confort des sacrements de l'église ro maine, qu'après un vomissement de sang, il a dit un éternel adieu ses études, son avenir, sa famille, aux choses de la terre: Jeune homme doublement regrettable, cause de ses capacités, et cause de sa persévérance dans les bons principes, au milieu des dangers, comme sa fin l'a jus tifié. dans la pièce qu'habitait sou père sous les combles du château. Le vieillard, en apprenant que l'incendie dévoraitsa demeure, sourit avec amertume et ordonna la comtesse de ne songer qu'à sa propre conservation et de l'abandonner sa destinée. A toutes les prières, toutes les supplications de sa belle- fille, l'impassible châtelain opposa une volouté inébranlable. Je ne saurais, disait-il, trouver une sépulture plus digne de mon rang, de ma vieillesse et de mes goûts, que les cendres de ce château. Sauvez-vous, sauvez Marcel, oubliez-moi sous les décombres de mes donjons, j'y serai très bien. Eperdue, la comtesse tenta d'arracher l'obstiné vieillard de son lit; mais8es forces la trahirent, et, comme des flots de fumée pénétraient déjà par les lucarnes du réduit, elle courut la recherche de Marcel pour qu'il emplayàt toute sou énergie triompher de cette résistance imprévue. Marcel était logé dans une aile opposée du château, et les incendiaires n'avaient mis le feu ce corps de logis qu'après avoir secoué leurs torches sur les autres bâtimeus. Lorsque Marcel s'éveilla, il vit son chemin barré par des poutres en flammées; la toiture craquait sur sa tête, le plancher s'affaissait sous ses pieds. L'audacieux et brave jeuue homme erra long temps de mansarde en mansarde pour trouver une issueet se livrant son désespoiril s'élançaaprès avoir recommandé son âme Dieu, travers des débris embrasés; puis, se laissant couler sur la rampe fumante d'un escalier dont les gradins éclataient, il arriva brûlé, ensanglantéjusqu'au vestibule que le feu n'avait pas encore attaqué. Là, il rencontra la comtesse qui l'instruisit de la résolution du marquis. Sorttz, sortezs'écria Marcel tout ce qu'un homme peut faire pour son père, je le ferai pour sauver le vôtre... Sortez On lit dans la fenillle libérale de Gandle Journal des Flandres Au moment où M. Frère exploite les dernières ressources de son génie inventif, afin d'écraser sous de lourdes charges la classe la plus nonbreuse de la société, la classe bourgeoisie, il ne sera pas sans à-propos de jeter un regard rétrospectif sur la conduite du ministre des finances, de l'homme devant lequel les démagogues de toutes les nuances font brûler journellement de si nombreuses casso lettes. vite, gagnez les champs, gagnez la ferme des Moulins... Adieu, priez pour moi... consolez Étiennette... Ces derniers mois furent jetés du premier étage où Marcel élait déjà parvenu, et où il se montra comme un fantôme en veloppé de flammes et d'éclairs phosphorescens. Agile et vigoureux, le fiancé d'Étieunelté arriva en quelques bonds la mansarde du marquis, que des langues de feu, pré cédées d'épais nuages de fumée, étreignaient de toutes parts. Allons, Monseigneur, encore un sacrifice, cria l'intrépide jeune homme. Malheureux, laisse-moi, répondit le marquis d'une voix presque éteinte et suffoquée, sauve-toi. Ah vous me résistez; eh bien! je suis plus fort que vous nous deux donc! Et Marcelenlevant le vieillard dans ses bras, le roula dans une couverture, et reprit, au pas de course le chemin périt— ^leux qu'il avait suivi. Mais il lui fallut beaucoup de temps pour ce nouveau trajet il écarta de l'un de ses bras les tisons qui le menaçaient dans leur chute il franchit tous les obstacles, tomba, se releva, étreiguafit son précieux fardeau avec une puissance que lui donnaient et son courage et sa belle âme, et lorsqu'il le déposa sur le perron du château, ce fut pour recueillir son dernier soupir. 11 n'avait ravi qu'un cadavre la fureur des flammes. Quelques hommes sinistre visage entourérenf Marcel, le dévouaient de ce pieux serviteur les toucha malgré leur per versité, et ils s'apprêtaient le secourir, lorsque le citoyen Guiraud, drapé de son écharpe, apparut Ah! ah! maître Marcel, te voilà, mon garçon, dit-il; il faut donc enfumer le renard pour le faire sortir de son trou. Avant les élections de 1847, ce publiciste philanthrope gémissait sur les souffrances du peu ple, il élait prêt se dévourer pour soulager et rendre heureux les petits bourgeois, les ouvriers, en un mot, le bas peuple, ou la multitude. Tant d'amour pour le bas peuple ue pouvait rester sans récompense. M. Frère fut nommé ministre. Maintenant que M. Frère est au faite des honneurs et du pouvoir, a-t-il tenu parole? C'est le bas peuble qui boit un verre de bière ou de genièvre, et il est frappé. C'est le bas peuple qui fume une pipe de tabac, et il est frappé. C'est le peuple qui hérite de ses parents mille francs partager, souvent entre cinq ou six, et il est frappé juste pour autant que le millionnaire. C'est encore le peuple qui s'est vu forcé de s'acheter un uni forme pour la garde civique, comme le millionnaire. Tant que M. Frère se trouvait presque aussi bas que ce peuple dont nous venons de parler, ses vœux, ses désirs, ses démarches, ses travaux, tout était pour le peuple; mais, aujourd'hui que ce phi lanthrope par excellence se voit logé dans un pa lais, meublé, chauffé, nourri aux frais du peuple, dans tout ce luxe oriental, le ministre est trop ébloui par tout ce qui l'entoure, pour avoir le temps de songer au peuple. La morale de tout ceci, est contenue dans le proverbe latin Honores mutant mores. On le voit, les honneurs oui fait changer les mœurs de M. le ministre des finances; de l'homme du peuple, il est devenu ce qu'il est aujourd'hui, un le mot est sans doute sur les lèvres de tous ceux qui liront ces lignes. Tandis que le ministère s'ingénie trouver de nouveaux impôts, on remarquer avec le plus vif étonnetnent la lenteur impardonnable que met le ministre des travaux publics préseuter sou nou veau tarif des marchandises. Il est Dotoire cepen dant, qu'il doit en résulter pour le trésor une augmentation de recettes d'un million douze cent mille francs; pourquoi donc ces retards? Pourquoi le ministère tient—il en réserve cette nouvelle source de reveuns, et pourquoi ne la fait-il pas entrer en ligne de compte avëc les autres ressources? [idem.) On écrit de Gand, i4 juillet Voici quelques renseignements sur la tentative d'assassinat commise Gentbrugge. Le fermier Ellewaert et sa femme s'étaient ren dus la kermesse de Melle, laissant la maison la garde de la fille Eulalie Van de Putte, Le domes tique Dommé Jacques Van Gheyseghem, a tenté en leur absence de commettre un acte la pudeur de la jeune fille, mais ayant rencontré beaucoup de résistance, il lui a porté plusieurs blessures au cou, puis a pris la fuite. Toutefois il est retourné la ferme et a de nouveau maltraité sa victime, et s'est enfui de nouveau. Il a été arrêté dans une maison de débauche située dans la rue Saint-Martin près de la petite boncherie. Oui, c'est moi; après? répondit le courageux jeuu« homme. Après, citoyen je t'arrête au nom de la loicar la loi te poursuit depuis assez longtemps, mon fieu... mes amis, faites votre devoir, et qu'on le mèue la commune. Étiennette et madame Guiraud arrivèrent çomme on gar rottait Marcel. Où le conduisez-vous? s'écria Étiennette. Tiens, c'est toima petiterépondit Guiraudcomment trouves-tu le feu d'artifice Où mène-t-on Marcel répéta la jeune fille. En prison, ma chérie, et de là... Ne me séparez donc pas de lui, car je suis sa femme. Et moi, sa mère, ajouta madame Guiraud. Bon!... nous verrons ça plus tard.., en route, mes garçoDS, et prenez garde qu'il ne vouséchappe... quant toi, citoyenne, dit le sans-cnlotte l'oreille de sa fille, mais de manière être entendu de sa femme, si lu n'es pas la déesse de la Raisou dans six jours, tu seras veuve dans huit... bien le bon soir. Brigand murmura madame Guiraud... brigand! Le château de Pavy brûla pendant toute la semaine, et les pauvres de Saint-Pierre, qui venaient autrefois recevoir l'ou- mône sur son péristyle, dansèrent d'ignobles fandaroies antour de ses débris fumaus. Le vieux gentilhomme reçut de ses bourreaux la sépulturè qu'il avait désirée, car sou corps fut lancé avec de hideux éclats de rire dans le vaste brasier qu'alimentaient les lambris de son manoir. La comtesse s'était réfugiée la ferme des Mou lins, où les soins les plus dévoués lui furent prodigués. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2