VILLE D'YPRES. fait réciter des prières. A trois heures, il s'écria Oh! je vois bien que ma mère ne sait rien, car elle serait ici; mais sa douleur m'eut sans doute enlevé de la force dont j'ai besoin, et il me faut encore me résigner a cette privation extrême... mais je voudrais au moins lui donner quelque chose, ainsi qu'à mes chers enfants... Alors l'archevêque lui proposa d'envoyer chercher de petites médailles bénies Rome par le Saint-Père. Hyppolite s'empressa d'agréer cette offre et, après avoir embrassé les quatre médailles, il les fit envelopper en priant le prélat de les envoyer sû rement leur filiale el paternelle destination. Désormais, s'écria-t—il en tombant genoux, je ne suis plus qu'à Dieu, et vous, Monseigneur, mon père A la suite d'un dernier entretien, l'Arche vêque a dit, dans la chapelle de la prison, une messe laquelle le condamné se trouvait seul avec ses gardiens. Il a communié avec un grand calme et une foi fervente, puis il a assisté une seconde messe de l'aumônier. Le moment approchait. Le comte Hyppolite le pressentait et se livrait aux pensées les plus re ligieuses, aux sentiments les plus édifiants. 11 pria M. le directeur de la prison qu'il remercia de ses soins touchauts, de garder pour sa mère le cha pelet, en nacre blanc, orné d'un Christ couronné d'épines, qu'elle lui avait donné dans la prison de Tonrnay, lorsqu'elle vint d'Italie le voir au mois de mars. On le lui promit et il parut si satisfait, qu'on ne se serait jamais douté qu'il touchât l'heure du supplice... .«gltOlgf Les journaux de Bruxelles nous annoncent que M. Ferdinand de Bocarmé renonce son mandat de représentant et qu'il a informé de sa résolution, cet égard, la Chambre dont il fait partie. Le Courrier de l'Escaut a publié un article sur la démission de M. le comte de Bocarmé. Ap préciant les motifs douloureux qui ont porté cet honorable représentant se retirer de la Chambre çn présence d'une calamité récente qui'afflige une famille estimée, la feuille tournaisienne engage les électeurs réélire M. le comte de Bocarmé pour lui prouver, ce qui ne sera contesté de personne, qu'il n'a point démérité de ses concitoyens. Nous ne pou vons que nous associer la noble et généreuse pen sée du Courrier de l'Escaut. actes dd gouvernement. Par arrêté royalen date du 20 juillet, le sieur Delecourt (V.-IL-J.-H), vice-président du tri bunal de première instance de Bruxelles, est nom mé président au même siège, en remplacement du sieur Van Damme, décédé. La naturalisation ordinaire est accordée au sieur Delahaye (L.-M.), lieutenant au S™* régi ment de chasseurs pied. FRANCE. Paris, 20 juillet. MM. Dussoubs-Gaston, avocat, et Villegoureix, négociant, condamnés politiques de la catégorie de Limoges, sont sortis de Belle-lsle, dimanche i3 au matin, après avoir subi 38 mois de prison, dont deux années de condamnation. Ces deux citoyens sont arrivés Nantes lundi soir et sont partis le lendemain pour se rendre Limoges, leur desti nation. Encore un scandale financier, dont la nou velle va répandre l'alarme dans bien des familles. Depuis quelque temps, diverses plaintes étaient parvenues la justice contre M. de M..., directeur des compagnies d'assurances sur la vie, l'Equitable et la Caisse des Écoles, dont les bureaux sont si tués rue Louis le-Grand ai. Hier, sur les six heures du matin, M. Boudrot, commissaire des délégations judiciaires, agissant en vertu d'un mandat de M. Lacaille, juge d'instructions'est transporté au siège de cette administration. Le commissaire était accompagné d'un secré taire et de plusieurs agens. Après avoir traversé une file d'appartemens meublés avec un luxe prin cier, il arriva jusqu'à la chambre du directeur, qui était encore au lit. M. de M..., en apercevant la mission dont était chargé M. Boudrot, fit un geste de désespoir et se hâta de se lever. Le commissaire ordonna d'abord de fouiller les vêtements du prévenu, dans lesquels on trouva un portefeuille renfermant 8,900 fr. M. Boudrot de manda M. M..., s'il ne s'était pas muni d'une somme aussi forte pour être prêt fuir, le cas échéant; mais celui-ci protesta avec énergie contre cette supposition. Il fut procédé, en présence de l'inculpé et du nommé R. D..., son domestique, dont le mandat prescrivait aussi l'arrestation pour complicité d'abus de confiance et d'escroquerie, la saisie des fonds et valeurs en caisse, ainsi que des papiers, registres, etc., sur lesquels les scellés furent apposés et qui seront l'objet d'un examen ultérieur. On a trouvé en caisse une somme de 3o,ooo fr. en numéraire et 80,000 fr. de valeurs diverses. Les scellés ont été aussitôt apposés sur une armoire renfermant pour 38 millions de titres de rentes appartenant aux assurés. Cette affaire est appelée avoir peut-être un retentissement plus grand que celle de la Pré voyance, car le chiffre des assurés des deux com pagnies, l'Équitable et la Caisse des Écoles, ne s'élève pas moins de 24o,ooo. Il paraîtrait, d'après les indications de l'enquête, que le sieur M., comme les directeurs de la Pré voyance, faisait racheter vil prix des contrats d'assurance par des émissaires qu'il envoyait en province, où ils discréditaient la Société. Ces contrats, sur lesquels on remarque un tim bre spécial, étaient présentés au moment des répartitions, et le directeur bénéficiait sur ces opérations de 5o 60 °JB. Les deux inculpés ont été écroués au dépôt de la préfecture. On écrit d'Orléans, le 18 Le 12 de ce mois, la gendarmerie de Cercottes fut informée que la veuve Thomain, propriétaire, âgée de soixante douze ans, demeurant au hameau de Boisset, commune de Sougy, arrondissement d'Orléans, était gravement malade, et que sa ma ladie offrait tous les symptômes d'un empoison nement. La gendarmerie prévint aussitôt la justice, et quand le juge d'instruction arriva, la veuve Thomain venait de succomber, MM. les docteurs Debrou et Payen ont été chargés d'examiner le ca davre; ils ont reconnu des traces de poison. Tous les soupçons désignaient une jeune do mestique âgée de treize ans, et cette malheureuse a déclaré en effet qu'à trois reprises différentes elle avait versé de la mort-aux-mouches dans la nour riture de sa maîtresse, parce que, a-t-elle dit, une fois sa maîtresse morte, elle pourrait retourner chez ses parens, qui la forçaient, malgré sa volonté, demeurer chez la veuve Thomain. Cette fille a été mise en état d'arrestation. On lit dans le Moniteur cCAlger, du i5 Depuis le 7 juillet, le choléra contiue Sévir Tlemcen. Les indigènes ont été principalement atteints par l'épidémie, pendant la période du 8 au i3. Le nombre des victimes, pendant ces cinq jours, a été de trente-huit militaires, quinze euro péens et soixaute-deux indigènes. La décroissance de l'intensité de la maladie sur les européens ci vils et militaires est très sensible; il n'y a même pas eu de décès d'européens civils pendant les deux derniers jours. Les journées des 11 et 12 présentent déjà une diminution dans le nombre des décès des indigènes. La maladie ne s'est pas manifestée en dehors de Tlemcen et la décroissance du nombre des vic times journalières permet d'espérer que l'épidémie concentrée sur ce seul point de l'Algérie, s'y étein dra d'elle-même. ANGLETERRE. On lit dans le Globe de Londres, du 19 Les nouvelles deGreenock, de jeudi, annon cent que mercredi soir il y a eu encore des désor dres en ville. Des vitres ont été brisées. Un certain nombre d'Irlandais ont quitté leurs maisons pour coucher sur les collines. Il est arrivé un détache ment du 93* highlanders. On lit dans le Kendel-Mercury C'est avec un vif regret que nous annonçons que le docteur Lingard, le célèbre historien d'An gleterre, est mort jeudi, quelques minutes avant minuit, sa résidence d'Hornby. Il avait été ma lade pendant quelque temps, et depuis plusieurs semaines ori attendait journellement ce déplorable résultat. Le docteur Lingard était âgé de 81 ans. On croit que, selon sa recommandation expresse, ses restes mortels seront déposés au collège d'Us- hau, avec lequel il a eu, dans un temps, des rela tions officielles. ESPAGNE. incendie et crainte d'émeute a madrid. Un violent incendie a éclaté le 8 juillet, onze heures du matin Madridet a atteint l'hospice des Incurables. Cet incendie qu'on n'a pu arrêter que le 9 wà midi, a duré vingt-cinq heures, et a dévoré vingt et une maisons. Il a commencé dans un dépôt de bois. Les victimes sont nombreuses. On cite deux sœurs de charité, victimes de leur dévouement angélique deux femmes malades, et deux travailleurs qui ont été eusevelis sous les dé combres, plus un grand nombre de blessés, parmi lesquels huit pompiers. A peine remis de sa frayeur, la ville de Madrid a été éprouvée par une autre panique. On a craint un complot socialiste, prêt éclater, et la Corres pondance particulièredu 10, donne ce sujet les détails suivaus Cette nuit, vers une heure, le brnit s'est tout coup répandu qu'une émeute socialiste se préparait et qu'elle devait préluder par l'assassinat des au torités. Le ministère, prévenu brusquement par l'autorité locale, s'est établi en permanence l'hô tel du ministère de l'intérieur, où les autorités civiles et militaires se sont empressées de se rendre. Les troupes ont été sur le champ consignées dans les casernes, où les officiers sont venus coucher. Des factionnaires ont été placés autour de la Puerta del Sol. Néanmoins la nuit s'est passée dans le calme le plus parfait. Aujourd'hui, ce calme continue, et dans la journée tout le monde se de mande, sans pouvoir résoudre la questionce qui avait pu motiver ce luxe de précautions tout-à-fait inusité et inattendu. HONGRIE. On lit dans la Gazette de Voss du 17 Dans la Styrie et dans la Hongrie, il e6t tombé de la neige. aiaa ©©smra&ita de la PflBQg-T' DIMANCHE, 3 AOUT. Procession solennelle. grand tir a l'arc (a la perche), Offert par la Société royale de S1 Sébastien. Ce tir commencera 3 heures de relevée. Il y aura six prix d'honneur en argent. Il sera décerné une médaille en vermeil aux armes de la villela société qui se présentera avec le plus d'appareil, une la société la plus nombreuse, et une la société la plus éloignée, dislance prise vol d'oiseau. LUNDI, 4 AOUT. A 8 heures du matin, continuation du tirage. A midi, distribution des prix aux vainqueurs. grand carrousel. Cet exercice aura lieu sur la Plaine d'Amour. Tous les amateurs de ce jeu, des villes et com munes du royaume et de l'étranger, sont invités y prendre part. Les courses commenceront 3 heures précises de relevée; le cirque n'aura pas moins de 20 mètres de diamètre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 3