suscité contre le catholicisme, il fallait un épouvantail qui masquât aux yeux des sots leurs machinations impies; de là la dime, la main-morte, Cinfluence occulte, la théocra tie, dont on accuse le clergé de vouloir le retour, au grand émoi des moulons du libéralisme. Les folliculaires du soi-disant progrès, sont dégoûtants d'impostures. A les en croire le sacerdoce, que sa mission appelle éclairer la société depuis le faite jusqu'à son plus bas échelon du sacré flambeau de la foi qu'alluma la sagesse divine, le sacerdoce, qui trouve en cette haute mis sion le secret de sa grandeur et de sa puis sance, le sacerdoce catholique serait tout simplement une caste de brahmanes ou de druides dont le pouvoir se fonde sur la pétrification des intelligences, voire même une horde de vandales conjurés la ruine des lumières et basant sa domination ty- rannique sur l'abrutissement intellectuel et moral de ses sujets. Le catholicisme abrutit! La parole de Dieu abrutit! Sa mo rale sublime abrutit! Voilà où aboutissent en définitive les doléances et les rodomon tades des soi-disant libéraux. Eh! qu'au raient de commun leurs passions, leurs convoitises, leurs mesquines colères avec l'évidence de la raison et l'évidence des faits? Toutefois tel est l'engouement du jour, qu'il nous faut compter avec ces incrimi nations grossières. Pour confondre ces aboyeurs retirés dans leur chenil, nous chercherons la vérité dans les vastes et sereines régions de la philosophie, nous invoquerons en sa faveur le témoignage véridique de l'impartiale histoire. Le sacerdoce, au dire du libéralisme, tend river les peuples au boulet de plomb de l'esclavage, et là-dessus le libéralisme s'est mis l'œuvre; au nom de la liberté il bâcle système sur système, où rien n'est oublié pour combattre et anéantir toute influence religieuse. A ses yeux l'humanité est une machinesans âme, sans conscience, sans libre arbitre, une machine qu'il im porte de faire fonctionner avec art. Mais, ainsi que l'a si bien dit un penseur profond de ces temps, qu'on prenne garde! La société est un fait divin dont l'homme n'a pas la science. Qu'on prenne garde qu'il ne s'élève une tour de Babel et que la con fusion des langues n'en soit le châtiment. Perdere quos vult Jupiter dementat, Et qu'on ne croie pas que la liberté puisse gagner cette révolté. Là où l'Eglise ne règne plus, il faut que l'État règne; là où Dieu ne règne pas, règne l'homme, car il faut toujours une règle la liberté. On rem place la persuasion par la force. La liberté y gagne-t-elle? L'État exige l'obéissance par la force; il a ses tribunaux et ses gen darmes; l'Eglise la demande la liberté; elle ne s'adresse qu'au cœur et l'intelli gence. Oui, l'Église est la gardienne natu relle de la liberté. Oui, chaque pas gagné - sur l'Église est un pas fait contre la liberté. Chose singulière et pourtant incontestable, en certains points le socialisme (qui n'est rien que la conséquence obligée, l'impi toyable corollaire du libéralisme) se trouve d'accord avec le catholicisme; il veut cer taines vertus sociales comme lui, mais il diffère en ce point qu'il veut par la force ce que le catholicisme ne veut que par la liberté. IN'a-t-on pas entendu pendant des jours de terreur ce cri la fraternité ou la mort! Le catholicisme dit aussi: aimez- vous comme des frères; mais il ne pose pas ce terrible dilemme: La charité ou la mort! Ses préceptes ne sont pas sanctionnés ici sur la terre; ils ont une sanction au- delà de cette vie. Je le repète, l'Eglise n'en appelle pas la force, elle respecte la li berté. En dira-t-on de même du libéralisme, lui qui dans la société ne reconnaît que l'État; lui qui sacrifie l'État le citoyen et la famille; lui qui proclame tout pro pos qu'il importe de reléguer dans l'église le prêtre et le culte. Et cependant, dit l'au teur précité, otez Dieu de la société, et la société se dissout ou l'homme est annihilé: vous avez la tyrannie ou l'anarchie, car la clef de voûte de la société est en dehors de celle vie. Dès que vous ne laissez plus pour mobile l'activité de l'homme que des raisons terrestres vous avez la morale de l'intérêt; vous arrivez la négation du devoir, la sanctification des passions. Le devoir s'identifie noblement avec l'intérêt quand on conçoit l'homme vis vis de sa destinée céleste, éternelle; mais du moment que vous ne sortez pas de la vie terrestre la morale s'écroule, le sacrifice est folie et l'égoïsme est sagesse. Pour le chrétien, au contraire, la vie doit être une réparation, et non une jouissance. Les sages reflexions du philosophe chré tien que nous citons, démontrent assez quels périls se trouveraient exposés la li berté et l'ordre publics, si les doctrines que nous combattons, venaient prévaloir dans la société. Aussi n'insisterons-nous pas da vantage aujourd'hui sur les chimériques terreurs qui semblent causer certains politiques le pouvoir exorbitant du clergé de nos jours. Dans un prochain article nous demanderons l'histoire ce que fut la théocratie dans le passé, et quels prin cipes dissolvants minèrent son influence civilisatrice. Il y a huit jours nous signalâmes quel ques désordres dont deux cabarets de nos environs avaient été le théâtre. Ignorant sous quel enseigne l'un d'eux était connu, nous n'en désignâmes qu'un seul par son nom. Toutefois il était bien loin de notre pensée d'avoir particulièrement en vue ce dernier estaminet, ainsi qu'un certain nom bre de personnes ont paru le croire. Les faits que nous signalâmes incriminaient au contraire avec une toute autre gravité le cabaret tenu par la veuve Desmadryl Brielen. FRANCE. Paris, 30 juillet. r-awas-- Les nommés Amand Vancaeyzeele de Pope- ringhe, et François Assez, ex-commissionnaire des Messageries Van Gent, et depuis cabaretier rue des Plats a Ypres ont été condamnés l'au dience d'hier de la Cour d'assises de Bruges l'exposition, quinze années de travaux forcés, et h vingt années de surveillance de police après l'expiration de leur peine, comme coupables de plusieurs vols d'Église daps les environs d'Ypres et dans des localités françaises limitrophes. Il a été démontré que François Assez a participé di rectement quelques uns de ces vols, tandis qu'il aidait Vancaeyzeele se défaire des objets d'or et d'argent provenus des autres. L'horloger allemand Nicolas, qui depuis longtemps jouissait ici d'une bonne réputation achetait ensuite le butin sacrilège h vil prix. Comme il est fugitif en Angleterre, il sera statué séparément par contumace sur son sort. Les scandaleuses déprédations auxquelles les Eglises étaient en butte coup sur coup avaient répandu une grande indignation dans le pays. L'auteur principal Vancaeyzeele est un aucien soldat qui faisait des leçons de gymnase qu'il avait reçues l'usage le plus pervers. Un pieu, nne plan che, une perche, le premier objet venu, lui suffi sait pour escalader 4es vitrages. Pénétrant ainsi dans l'intérieur des églises, il entassait les chaises contre le mur, coupait la corde d'une cloche, et se ménageait par la une sortie et une descente facile. Troncs, ornements, tabernacles, tout était violé, forcé, brisé les Saintes Hosties étaient vi dées, les ciboires et calices emportés. Il est pénible de dire que beaucoup de crimes se commettent par des individus revenus de l'armée. Dernièrement encore, le tribunal correctionnel de cette ville eut condamner deux militaires licenciés qui avaient intention de se rendre a Batavia, mais qui avaient pris la résolution de voler, avant de partir, tout ce qu'ils pourraient, ce qu'ils mirent en effet exécution en commençant par s'emparer de toute la garde-robe de la personne qui leur fournissait le logement. Souvent des soldats reviennent tellement abrutis qu'on dirait que tout sentiment d'honneur, de re ligion et de mœurs est éteint en eux. Cela provient en partie de la inolesse blâmable de la discipline. Le bon exemple des chefs, des efforts réciproques des autorités militaires et des autorités communales où il y a garnison, une guerre d'extermination sans relâche contre le blasphème et les maisons de pros titution,'sont les moyens très propres a améliorer la situation. Un fait grave vient de signaler l'ouverture des assises du Brabant. Huit jurés ont été dispensés, pour cause de maladie, ou d'infirmités. L'éclipsé du 28 juillet a été constatée pour la première fois, 2i55ans avant Jésus-Christ. Mgr Fransoni, archevêque de Turin, a visité le collège Sl-Servais sous la direction des Pères de la Compagnie de Jésus. Le prélat n'a quitté le collège qu'après avoir témoigné vivement la satis faction qui lui avait causé la visite de ce bel éta blissement. (Gazette de Liège,) M. C. Baugniet, dessinateur dn Roi des Belges, vient d'être nommé chevalier de l'ordre royal d'Isabelle-la-Catholique. On vient d'arrêter Liège et d'écrouer a la maison d'arrêt un sieur A. Thierry, Français, se qualifiant inspecteur général de la compagnie française pour l'entretien et la réparation des toitures, dont le siège est Paris, comme prévenu d'escroqueries, pour avoir délivré des commissions de directeurs de cette compagnie, et perçu diverses sommes d'argent, titre de cautionnement. Le même individu est également poursuivi a Bruxelles, pour des faits analogues. On lit dans la Gazette nationale, sous la date de Berlin, 26 juillet Dans la protestation que le prince Albert, époux de la reine d'Angleterre, a adressée au sujet du règlement des affaires domaniales dans le duché de Cobourg, il fait ressortir la disposition du pacte de famille conclu lors de son mariage, et suivant laquelle, dans le cas où la succession du duché de Cobourg-Gotha devrait revenir aux descendans du prince Albert, le second fils de la reine d'An gleterre l'obtiendrait. Nous apprenons que des négociations ont lieu sur cet objet, et que le duc de Cobourg se rendra en Angleterre pourvs'en oc cuper. Les fiançailles de la princesse Élisabeth, troi sième fille du duc Joseph de Saxe-Altenbourg, avec le grand-duc héréditaire d'Oldenbourg, ont été annoncées officiellement h Oldenbourg, le 23 juillet. M. Emmanuel Dupaty, membre de l'Académie française, est mort hier a Paris. On lit dans l'Événement de ce soir M. Charles Hugo a été écroué ce soir, sept heures, la prison de la Conciergerie. Par detix décrets du président de la Répu blique, la garde nationale et le conseil municipal de la commune de la Souterraine (Creuse) ont été dissous. Le 15 de ce mois, le préfet de la Creuse s'est rendu a la Souterraine avec une escorte de gen darmerie et il a fait publier ces deux décrets. II a été accordé aux gardes nationaux depuis neuf heu-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2