par S. Louis IX, le baron d'Ingelmunster la tête d'un détachement de braves fla mands fondit sur l'ennemi, et fit prison niers trois princes ou chefs noirs d'Afrique. C'est la Société des archers de S' Sébastien qui s'est chargée de transmettre d'âge en âge le souvenir de ce haut fait. Cette an née ci les sii jeunes gens travestis en nè gres fesaient partie des cent trois pupilles recueillis ingelmunster pendant les an nées désastreuses 1847 et 1848, alors que la faim et le typhus décimaient la popu lation. De sorte que par une heureuse alliance d'idées les six pupilles représentaient deux événements des plus honorables pour In gelmunster, tous les deux dus aux inspi rations les plus vives de la foi chrétienne, et dans chacun desquels le châtelain de l'endroit a une bien large part, puisque c'est la munificence de M. le Baron de Monlblanc qu'est en grande partie dû l'en tretien de tant de malheureux orphelins. En venant Ypres, la Société d'Ingel munster répondait aux avances de la Con frérie royale de S' Sébastien qui alla au concours d'Ingelmunster en 1844. SPQ«Oriii Nous ne pouvons re'sister au désir de faire con naître nos lecteurs la leitre écrite Sa Majesté, par Mm" la comtesse de Bocarmé. Il n'y a que le cœur d'une mère qui puisse trouver de semblables paroles. Quant a M. Teseh et la grave accusation que jy.jm» £)e Bocarmé fait peser sur lui, nous ignorons s'il essayera de se justifier; mais nous croyons que sa conscience lui redira plus d'une fois dans le silence des nuits, que le sang, fut-ce celui d'un coupable, est un triste ciment pour consolider un pouvoir qui se lézarde de toutes parts. a Sire Avant de quitter ce pays, devenu désormais pour moi une terre de désolation, j'éprouve le besoin de verser les derniers épanchemenls de mon cœur dans le cœur de Votre Majesté. Je ne doutais pas que le roi eut été heureux d'exercer l'égard de mon malheureux fils la plus belle prérogative de la royauté, le droit de grâce, ce droit qui rap proche les rois de ce monde du roi des rois. Je me disais dans ma solitude, dans les larmes de la prière 11 est un Dieu qui pardonne, il est un roi chrétien qui se souviendra de la loi du Christ, un roi qui ne permettra point que la tête d'un homme.... tombe sous la hache du bourreau, un roi qui ne souffrira point qu'un uom illustré sur tant de champs de bataille et allié aux plus nobles maisons de Bel gique subisse l'ignominie de l'échafaud... Et comment u'aurais-je pas conçu cet espoir «n présence d'une accusation qui n'avait d'autre base que la déclaration lâche et intéressée d'une •barge furieuse île toule la maison du roi les arrêta, et donna ainsi nos généraux le temps de réparer le désordre qui s'était rois dans nos rangs. Toutefois, le succès était encore bien inoertain, et quelques corps engagés un peu imprudemment se trouvaientvers le milieu de la journée, dans une situation très périlleuse. De ce nombre était le régiment de Piémont, chargé, ainsi que nous Pavons dit, de défendre un des points les plus me- naoés de la ligne française. Depuis le matin la redoute qui lui était coiifiée avait été attaquée plusieurs reprises, et les Anglais n'ayant pu s'en rendre maîtres l'avaient tournée, entourée, et de toutes parts faisaient pleuvoir sur elle une grêle d'obus et de boulets. Quand le maréchal de Saxe connut cet état de choses, il voulut faire ordonner au régiment com promis de battre en retraite, mais trois aides-de-camp qu'il envoya successivement ne purent parvenir jusqu'à la redoute qu'il occupait. Piémont n'avait donc plus d'autres ressources que de poser les armes ou de se faire tuer jusqu'au dernier homme, et ce fut cet héroïque résolution qu'il s'arrêta. Ces braves gens creusèrent une fosse dans le fond de la redoute your y ensevelir leurs étendards aussitôt qu'ils au raient brûlé leur dernière cartouche ce qui devait arriver bientôt, puis ils attendirent tranquillement la catastrophe, chaque instant plus certaine, qui les menaçait. Tout coup il leur sembla, au milieu de tous les bruits de la bataille qui les assourdissaient, entendre plus près d'eux une femme sans cœur? N'étais-je pas en droit de tout attendre de ce roi magnanime qui, frappé naguère encore dans ses plus chères affections, comprenait assurément les angoises d'une mère h la veille de perdre son enfant? Hélas j'ignorais, sire, qu'entre les impulsions de votre noble cœur et la tête de tnon fils,-dût venir s'interposer le contre-seing d'un ministre. C'est alors qu'une suprême démarche fut ten tée par M. le prince de Rheioa- Wolbeckcomte de Lanoy et par M. l'avocat de Paepe. Pourquoi faul-il que leurs efforts aient abouti 'a la plus af freuse déception! Une précipitation inouïe, si grande qu'elle touche l'illégalité, préparait l'ins trument du supplice au moment où ces hommes généreux sortaient d'un long entretien avec le ministre de l'intérieur, qui s'était renfermé dans une inqualifiable réserve; au moment où ils quit taient le ministre de la justice, emportant après une entrevue de deux heures sinon la certitudetout au moins le légitime espoir que la mort de mon fils n'était pas irrévocablement décidée. Un mot cependant de la bouche de ces mi nistres, un mot qui m'apprit que, d'après un ordre déjà émané d'eux, la justice humaine devait être satisfaite le leudemaitt, et je volais Mons verser dans le sein de mon fils les dernières consolations de l'amour maternel, recevoir son suptêiue adieu. Ce mot, Sire, il n'a point été prononcé! Était- ce un remords passager? Car l'arrêt fatal était dicté par eux. Etait-ce la plus lâche, la plus insigne duplicité? Je vous en fais juge, Sire. J'en appelle au tri bunal du sentiment public, au jugement de l'Eu rope et du monde. On devait la vérité, la vérité tout entière ces hommes honorables agissant au nom d'une mère privée depuis près de quatre mois de tout accès auprès de sou fils, et dont la dernière consolation, le dentier devoir était de soutenir son courage et de l'embrasser en lui montrant la croix. Sire, j'aurai l'éternelle amertume de n'avoir pu remplir ce devoir. Cette consolation que l'on ne refuse pas la mère du plus vil des scélérats, elle a été enlevée la mère du comte de Bocarmé Moi qui l'avais engendré la vie, j'avais le droit de sanctifier sa mort j'ambitionnais ma place dans l'appareil lugubre parmi les ministres de Dieu! J'avais dire mon fils comment on meurt eu chtétieu digne de sa race. Ou était donc bien avide de faire tomber cette tête sur le pavé de la place publique! Cette tête cependant, Sire, l'opinion, que l'on qualifie de populaire, ne la detnaudait point, et ceux qui la jetaient en holocauste je ue sais quelles passions indignes, se troiupaieut étrangement, en croyant sans doute que ce sang cimentait le piédestal chan- celaut de leur pouvoir. Ces sophistes sans entrailles, je les flétris de toute la force de mon âme Femme, je proteste contre un tel abus de la force brutale! Mère, je devais la mémoire de cet infortuné qui m'attendait au pied de Véchafaud, et qui vive fusillade sur les derrières des masses dont ils étaient entourés, ils écoutèrent avec attention, firent leurs calculs, et reconnurent bientôt qu'il était évident qu'on enyoyait leur secours. Peu après, cette fusillade libératrice, deveuaut chaque instant plus nourrie et se rapprochant toujours, ils crurent remarquer quelque hésitation dans les rangs des corps qui cernaient 1a redoute du côté du midi. A la minute même leur résolution fut prise: ils se formèrent en colonne serrée par compagnie et se lancèrent dans cette direction, laissant cinq cents morts et six cents blessés dans cette redoute qu'ils avaient regardée un moment comme leur tombeau. La hardiesse de leur action et l'impétuosité avec laquelle ils Pavaient accomplie furent couronnées d'un plein succès. Pié mont força la ligne ennemie, et se trouva, après l'avoir tra versée, en face d'un regiment français qui cessa immédiatement son feu. Les troupes échangèrent le cri dt: Vive le roi.1 et la fumée de la fusillade s'étant un peu dissipée, Piémont re connut que son libérateur était Auvergne. En ce moment le duc d'Agéuois s'avança entre les deux régimeus et dit celui qui venait d'être délivré Messieurs du régimeut de Piémont, permettez-nous maintenant d'avoir l'honneur de vous tider reprendre votre redoute. Des Français ne repoussent jamais une proposition sem blable. Les deux corps se formèrent en masse compacte, et se douta peut-être de ma tendresse, je devais ses bourreaux cet anathème qui brise ma plume et qui commence mon deuil Je dépose aux pieds de Votre Majesté l'hom mage du respect le plus profond dans lequel j'ai l'honneur d'être, Sire, de Votre Majesté. La très-humble et inconsolable servante, La C'"" Ida de Bocarmé. Bruxelles, 21 juillet i85i. (Sancho.) «aiotiit— M. VanEecke, vicaire Watou, est nommé vicaire Iseghem; il est remplacé Watou par M. De Seure, coadjuteur S'-Genois. M. Van Schoebeke, curé de Beerst, est nommé curé S'-Genois. M. de Wilde, ancien vicaire Leffinghe, est décédé Hooglede le 3 août a l'âge de 5i ans. Il paraît que Mgr. l'évêque de Bruges de mande ja ville d'Ostende un subside de 2,4oo fr. pour le collège épiscopal actuel transformé en école moyenne, parce que 1° plusieurs élèves du collège actuel paient déjà moins qu'en 18^2; 2* parce que la commission, d'accord avec Mgr., veut réduire encore le mitterval. [Feuille d'Os tende.) Par décision du 6 août, M. le ministre de l'intérieur approuve le contrat intervenu, pour l'exécution d'un monument la mémoire de S. M. la reiueOstendeentre M. le statuaire Fraikin et le comité directeur des souscriptions pour ledit monument, Ostende. Le Journal de Tournai, organe ministériel, après avoir essayé de devenir journal quotidien, se voit obligé de revenir sou ancien système de publication. Ii ne paraîtra plus que trois fois par semaine. Les habitants d'Assenede dans la Flandre orientale, viennent d'adresser la législature une pétition demandant l'achèvement du canal de Zel- zaete. Nous trouvons dans le mouvement de l'état- civil de Mons la nouvelle de la publication de ma riage de M'1* Antoinette Errembault comtesse de Dudzeele, propriétaire, majeure, et de M. Hubert De Wolf de Clairbois, propriétaire, majeur. Tout le monde sait que M1U de Dudzeele a été la fiancée de Gustave Fougnies, la veille de l'événement de Bury. On écrit de Putte (province d'Anvers), le 3 août Une battue générale des trois lieuteuances de maréchaussée de Malines, Turnhout et Diest, comprenant peu près 60 gendarmes, a eu lieu sur les territoires des communes de Boisschot, Beg- gynendyck, Hersselt, Wolfsdonck, etc., dans la nuit du 1" août. Il s'agissait d'arrêter la bande de brigands qui, trois semaines auparavant, avait pillé, main armée, avec menace de mort une ferme sous Raetnsel. Vers 11 heures du soir, une partie des gen darmes, conduite par le procureur du roi de Ma lines, s'est rendue sous Boisschot, aux lieux dits ruèrent sur la redoute qui fut emportée, et que les Anglais n'attaquèrent plus parce qu'ils apprirent que la bataille était compromise pour eux. Le régiment d'Auvergne, qui avait perdu près de quatre cents hommes dans cette affaire, fit alors une ebose plus fière qu'amicale, et qui témoignait que sou dévouement n'était peut-être qu'une noble vengeance. Il envoya complimenter messieurs de Piémont par les deux officiers que ceux-ci avaient voulu faire chasser de ses rangs. L'un d'eux se présenta le bras en écharpe, car il venait d'avoir le coude fracassé par une balle. Piémont sentit la leçon, mais il fut obligé de l'accepter en silence daus la position qui lui était faite. Son colonel balbutia quelques paroles de reconuaissaucepour la bonne pensée qu'avait eue M. le maréchal de Saxe d'envoyer leur secours. Monsieur le duc, repartirent les officiers d'Auvergne personne ne nous a commandé de nous reudre ici. Le hasard nous a appris votre périlet c'est sans ordre que nous sommes venus. Messieurscontinuèrent-ils en élevant la voix, nous voilà quittes de Lille: la prochaine fois nous jouerons la belle, si cela peut vous être agréable. Les deux officiers saluèrent de l'épée, puis ils retournèrent leur corps qui regagna son poste derrière le bois de Barry, en ramassant, chemin faisant, les nombreux blessés qu'il avait laissés sur son passage. La fin au prochain n

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2