9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3539. 35me année TPB.ES, 30 Août. Lorsque dans notre nume'ro du 23 Août nous émîmes quelques réflexions sur la conduite parlementaire de M. Alphonse Vandenpeerehoora, et que nous reprou vâmes énergiquement les rodomontades et les vanleries que la feuille libéraliste étalait dans ses colonnes l'honneur et la plus grande gloire de ce député, crou pion s'il en fut jamais d'un ministère des potique, nous étions loin d'imaginer que le Progrès eut osé défendre la ligne de con duite suivi par son coryphée Yis-à-vis des contribuables. Qu'importent les preuves que nousavons citées l'appui de nos arguments; le Pro grès se sentant blessé la prunelle des yeux du moment qu'on ose mettre la main sur le piédestal dè son fétiche, s'est armé de sa massue, et s'en est servi bravement pour venger la popularité compromise du satellite de MM. Rogier et Frère. Le pauvre sire! ne s'a perçoit-il donc pas, le Progrès, qu'en dénichant notre adresse le vieux dicton: stank voor dank il livre nos mains une arme qui doit servir l'é craser lui, et tous les matadors dé sa secte politique. Non; le reproche d'ingratitude ne sau rait nous être appliqué; car jamais les rivalités politiques ne prévalurent contre les sentiments d'équité et de justice qui nous animent. N'avons-nous point rendu différentes reprises le tribut de nos éloges M. Vandenpeereboom, et récemment encore lorsqu'il vota contre l'odieux principe éta blissant le serment en matière de succes sions? A vous, aux vôtres donc Progrès, le dic ton: stank voor dank, dont vous nous gra tifiez; ces mots vous conviennent tournés et retournés de toute manière: Citons en la preuve: l'époque où, met tant dans ses discours toute la sagesse, toute la prudence qui le caractérisent, M. Jules Malou défendit chaleureusement les droits de la religion et de la famille dans la discussion de la loi sur l'enseignement; lorsqu'il lutta avec un courage, et une lu cidité d'esprit que les raisonnements de ses adversaires ne purent vaincre, contre les dangereux systèmes suivis par le ministère en matière de bienfaisance, de finances, et d'entreprises publiques, eûtes-vous assez d'indépendance de caractère assez de cou rage qu'inspire la loyauté, pour adresser M. Malou un seul mol de reconnaissance et de juste sympathie; ou plutôt ne lui flanquàles-vous pas la figure l'épilhèle usé de clérical, de puritain, de jésuite, pour prix de ses généreux efforts parle mentaires? stank voor dank, Progrès, c'est donc là ton principe, et c'est pour toi que celte maxime est faite. Dank voor stank; examinons-le; c'est en core la dévise de notre adversaire. Pourquoi tous ces éloges dépensés en faveur de M. Alphonse Vandeopeereboom; ses actes, sa politique justifient-ils bien ces appels fardés la reconnaissance des mas ses? Est-ce peut-être parce que le libéral député d'Ypres, insulta par son vote aux principesd'éducalionqu'il reçulà S'Acheul que ses admirateurs tachent vainement d'al- longersesgrandioseséchasses? Est-ce parce que sa bouche s'ouvre si lestement pour bêler Ja, Ja, quand il s'agit de pressurer la bourse des contribuables, par des impôts sur les successions, le tabac, les distilleries, et autres? Quel litre la reconnaissance le Progrès a-t-il donc faire valoir? C'est par ses efforts constants nous répopdra le con frère que l'arrondissement d'Ypres finira par obtenir le chemin de fer qu'il réclame depuis tant d'années; si cela est, ce que nous révoquons en doute puisque MM. Malou -et Van Kenynghe, autant que M. Vandenpeereboom se sont intéressés l'exé cution de'celle entreprise, nous savons gré particulièrement au député ministériel pour le zèle qu'il a déployé en cette cir constance, tout en manifestant notre sur prise, sur ce que l'homme dont il s'agit et auquel le Progrès prête tant d'influence auprès de nos ministres, n'ait pu mieux partager notre ville, en fait de garnison. Voilà la réponse que nous avons adres ser l'organe de la coterie libérale. Elle prouvera que ce n'est point sans motifs ni raison que nous jugeons sévèrement notre mandalaire la chambre. Elle éta blira que nousavons le courage d'applaudir au bien, sans envisager l'opinion politique de celui qui l'opère; elle fera décider par le public si la dévise: dank voor stank et stank voor dank ne revient pas admirable ment au Progrès d^pres. Depuis longtemps il a été remarqué que le Progrès, en parlant de S. G. l'Êvêque de Bruges, M*r Malou, se plait lui donner simplement le titre de monsieur l'évêque. Cette manière de faire tout fait puérile est-elle par hasard un acte de représaille posé contre le public d'Ypres qui en par iant des pontifes du progrès ne dit guère Monseigneur Carton, Sa Grandeur Ernest Merglielynck Il importe, ce nous semble, de réduire leurs justes proportions les avantages et profils qui doivent résulter pour notre ville de la concession faite une société ano nyme par la législature l'effet de con struire une voie ferrée de Courtrai Ypres. Au dire des organes de la politique nou velle, le rail-way qui nous doit relier la ligne de l'Etat, nous vaudra toutes sortes de prospérités. Grâce cet inestimable panacée, le commerce, l'industrie refleu riront dans nos murs et tout sera pour le mieux dans la meilleure des situations possibles. Quelques esprits rétifs objecteront bien peut-être que nul ne sait quand le projet en question deviendra une réalité; que quant ses avantages, s'ils sont réels pour certaines industries d'utilité journalière, il n'est personne par contre qui ne con vienne que les maisons de nouveautés, les bijoutiers, orfèvres, etc., etc. ne larderont pas perdre la plupart de leurs chalands, a qui toute facilité sera offerte désormais pour aller faire leurs emplettes dans les magasins de Gand, de Bruxelles, où un choix plus abondant et plus varié ne man quera pas de les attirer. Mais les journaux qui ont mission de faire accroire au public que sous le régime de la politique nouvelle tout le monde doit devenir heureux et ri che, n'auront garde de s'arrêter pareilles vétilles. Admettons donc avec eux que le chemin de fer ne puisse avoir que d'heu reux résultats pour la ville et pour ses ha bitants. Mais pourrait-on s'imaginer que le digne organe de la coterie qui par promesses flatteries et menaces nous tient Yprois in dignement garrottés ses pieds et vise en core garrotter le bon sens public; pour rait-on s'imaginer que l'honnête journal de ce club aille jusqu'à prétendre de toute la force de ses poumons que ce n'est pas acheter trop cher un avantage aussi dou teux, aussi précaire, un avantage que tant de circonstances peuvent nous enlever, au prix d'une bonne vingtaine de millions af fectés la dérivation de la Meuse, au che min de fer du Luxembourg, etc.; au prix d'une foule d'impositions nouvelles sur les tabacs, les genièvres, les bières, les suc cessions en ligne directe et en ligne colla térale, et le reste? Qu'on se garde bien toutefois de ne pas partager ses vues excentriques; le digne folliculaire désignerait aussitôt l'audacieux contradicteur l'animadversion publique, Ainsi, M. Jules Malou se plaint-il de la part minime fyite l'arrondissement qu'il re présente, alors que d'immenses travaux sont entrepris aux frais de l'État et des contribuables en faveur de tant d'autres localités; M. Jules Malou, tout en défen dant nos intérêts, refuse-t-il son vote aux articles de la loi consacrant pour tous les plus lourdes charges en faveur de quelques districts favorisés; aussitôt le Progrès de déblatérer grossièrement contre le député courageux, qu'il représente comme con traire aux intérêts de ses commettants. Eh! pourquoi donc, s'il vous plait, M. J. Malou est-il contraire nos intérêts? Le Progrès va nous le démontrer Si tous les députés, dit-il, avaient voté pour les VÉRITÉ ET JUSTICE. Ou s'aboune Y près, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABSIIEHEIT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un u° a5. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine (insertions 19 centimes la ligne). STANK. VOOR DISK; DA\K VOOR STANK. réponse au Progrès.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 1