la mauvaise foi. M. le Rédacteur du Progrès sait très-bien que
s'il n'y a pas eu de Rhétorique ni de Secoude, cette année, c'est
faute d'élèves, et qu'à l'ouverture prochaine des classes, la
chaire de Seconde sera occupée et qu'à l'ouverture de l'année
scolaire i85a-53, la chaire de Rhétorique repaiaitra. Du reste
si le collège épiscopal jouissait du subside des i8,85o francs,
il y aurait eu une Rhétorique; en effet il y avait un élève
(comme cela arrive -très-fréquemmeut au collège communal);
mais comme le collège, faute de subside, ne peut donner uu
professeur pour un élèveon a engagé celui-ci achever ses
humanités ailleurs.
Je suis persuadé, Monsieur l'Éditeur, que vous voudrez bien
donner ces lignes une place dans le plus prochain numéro
de votre estimable journal. Votre impartialité, et votre devise
vérité et justice m'en sont uu sûr garant.
Agréez, etc.
Un de vos abonné»,
Ami de la vérité et de la justice.
M. Brnwier, curé a Isenberghe, est tranféré en
la même qualité a Ichteghem.
M. Trumper a proposé samedi au conseil com
munal de Bruxelles, en séance publique, de faire
une adresse au sénat en faveur de l'impôt sur les
successions.
Combattu par le bourgmestre et M. Kaieman,
cette proposition a été retirée par son auteur.
Presque toute la séance a été consacrée cette
discussion.
Samedi, la chambre des représentants s'est ajour
née indéfiniment, après avoir adopté le projet des
travaux publics la majorité de 36 voix contre 10
et une abstention.
UNE QUESTION INCIDENTE.
Le vote que va émettre le Sénat sur la loi des
successions, aura des résultats qui changeront peut-
être la face des affaires dans notre pays c'est pour
quoi chacun s'en préoccupe. Le ministère ne se
retirera pas, nous dit l'Indépendance,il faut donc,
si un vote négatif est émis, que la dissolution du
Sénat soit prononcée. Mais il se présente ici une
question qui ne manque pas de gravité et qu'il
s'agit de résoudre, afin que, le moment venu, le
gouvernement soit prêt.Cette question est celle ci:
dissoudera t on le sénat seul, ou les deux chambres
la fois? Tel est, nous assure-t-on, le thème des
débats du conseil des ministres.
Cepeudant on nous assure encore que la discorde
est au camp d'Agramant. Le Roi aurait l'intention,
dans l'hypothèse probable du rejet de la loi, de
dissoudre les deux chambres, tandis que le minis-
entrer, comme ceux qui sont au dehors, attendent
le prononcé du jugement... et elle sera condamnée,
c'est sûr... malgré ses quinze ans et demi...
Quinze ans et demi m'écriai-je.
Oui, Monsieur... et son frère dix-sept
Mon âge!... quoi!... si jeunes, assassins?...
c'est impossible
Allez, Monsieur, personne n'en doute; et
vous-même, si vous voyiez Lucette, vous vous
diriez: Elle est coupable... Vous n'avez ja
mais rencontré de figure pareille: elle est laide
comme le péché mortel, et ses yeux sont d'une
fausseté oh mais, d'une fausseté c'est tout
le portrait de son vilain diable de frère, quoi et
ils sont bien tous deux les dignes fils de leur mère,
une vieille, vieille femme, qui n'a pas mis les pieds
dans ia ville depuis plus de dix aus, et qui habite
tout lâ-bas... au fond des montagnes... on l'a sur
nommée la Sauvage. On prétend qu'elle a eu du
bien autrefois, mais que, depuis qu'elle a tout
perdu, elle ne veut plus voir personne que ses
deux monstres d'enfants, qui restent tous deux,
pendant la belle saison, dans une petite masure,
a une demi-lieue d'ici, et gagnent leur vie garder
des troupeaux... Voilà ce que disent quelques uns;
tère ne prétendrait soumettre que le Sénat une
nouvelle élection. Le motif pour lequel le minis
tère ne voudrait qu'une dissolution partielle est
facile saisir c'est qu'étant certain de la majorité
actuelle de la chambre des représentants, il crain
drait que de nouvelles élections ne renvoyassent au
palais législatif une majorité hostile qui le renver
serait définitivement. Les dernières élections justi
fient ces craintes, puisqu'elles ont renforcé le parti
catholique de plusieurs voix dans un temps où le
ministère n'avait pas tant perdu dans l'opinion
publique.
Nous sommes certains que les journaux minis
tériels ne contesteront pas l'exactitude de nos ren
seignements. (Tribune.)
mm *i l.t& M*.il
Le père de famille, employé, négociant,
artiste, artisan, gagne, au moyen de son
emploi ou de son état, je suppose 2,000 fr. par an.
Cette somme suffit et au delà aux besoins de toute
la famille, il parvient même force de soiu et d'or
dre épargner 5,000 fr. qu'il place 5 p. c. et
qui lui rapportent par conséquent 2ÔO fr. Celte
somme jointe celle de 2,000 donne la famille
réunie un revenu de 2,25o fr. Tout est bonheur
dans ce ménage jusque-là mais la mère tombe
malade et meurt. Il faut payer les médecins et
autres frais, etc., etc. Le chef de famille reste heu
reusement et le revenu de 2,200 fr. reste avec lui.
Mais qu'arrive-t-il si le chef vient décéder? Les
enfants qu'il laisse deviennent ses héritiers, mais
recueilleut-ils ce que, réunis, ils possédaient, les
2,2Ôo fr. Hélaes non, alors qu'ils perdent leur
affection la plus chère, leur guide,' leur soutien,
ils perdent encore (et alors qu'ils en anraieut plus
que jamais) les 2,000 fr., ils sont réduits la frac
tion mioime de 2âo IV.,et c'est là que lefisc viendra
dire ma part!... Non cela n'est pas possible, et
l'honorable M. Diudal a raison de dire La loi est
injuste, contraire la nature, contraire aux droits
sacrés de la famille. (J. de Bruxelles.)
Ou écrit de Lille La justice française
comme la justice belge, prescrit en ce moment
ses agents la plus rigoureuse surveillance, afin de
découvrir les assassius d'tierzeaux, sur lesquels on
a très-peu de renseignements.
Depuis trois jours, tous les vagabonds arrêtés
en France sont scrupuleusement examinés. Le par
quet de Lille eu ce moment sa disposition un
iudividu dout les allures paraissent des plus élran-
mais les geus plus instruits sur le compte de la fa
mille Schwanz savent bien que la mère jette des
sorts, et que les enfauts sont deux scélérats qui
auront bieu du bonheur s'ils ne sout pas pendus
uu jour ou l'autre... et j'espère bieu, pour ma part,
que c'est ce qui arrivera Lucette la Chevrïere...
ce sera toujours autant de gagné pour le pays...
Dans le discours du garçon, je ne pus tn'em-
pêcher de remarquer une preuve évidente de la
préventiou populaire, prévention presque toujours
injuste; et, malgré moi, il me vint l'esprit que
Lucette et Lucien n'étaient pas coupables.
Quoi! repris-je, pouvant peine dissi
muler le dégoût que m'inspirait le stupide achar
nement du garçon contre la famille Schwartz;
quoi c'est parce que cette jeune fille est laide...
parce qu'elle a les yeux faux... que vous croyez!...
Oh! Monsieur, il y a d'autres preuves; et,
tenez, eu attendant votre déjeuner, si vous voulez
lire le commencement de l'affaire, ça vous mettra
au courant.
J'étais vivement intéressé ;je pris le papier qu'il
me présenta. Voici peu près ce que j'y lus:
Depuis longtemps, l'opinion publique avait
désigné la famille Schwartz comme devant attirer
ges. Cet homme, qui dit s'appeler Pierre Bouton,
est âgé de 38 ans.
Voici ce qu'on écrit de Courtrai, le 28 août,
un journal de la capitale:
Hier, mercredia eu lien l'autopsie des trois
victimes de l'assassinat de Herseaux, j'y ai assisté,
je vous transmets donc des détails authentiques
Les blessures auxquelles ont succombé les
victimes ont été portées par un assassin doué d'une
grande force, et comme le couperet retrouvé dans
la ferme tout ensanglanté, s'adapte parfaitement
toutes les blessures, il est plus que probable que le
crime a été commis par uu seul individu, ou tout
au moinsque le même assassin a frappé les trois
victimes.
Jean Hocedez a été frappé sur la tête d'un
coup asséné avec une telle force que son crâne a été
partagé en deux et fendu jusqu'à la mâchoire in
férieure. C'est presque un miracle qu'il ait pu sur
vivre quelques heures cette horrible blessure, la
seule, au reste, qu'il ait reçue.
Catherine, qui parait avoir été assassinée la
première, a reçu un premier coup travers la tête,
la hauteur de l'oreille, et cinq autres blessures
toutes également mortelles. Sa sœur Augustine a
été aussi frappe'e la tête, et des cinq ou six bles
sures qu'elle a reçues, toutes, sauf une seule, de
vaient amener la mort.
Aucune des victimes n'a pu proférer une seule
parole. C'est un fait certain et constaté.
Deux coffres ont été enfoncés; un troisième
n'a pu l'être complètement; les malfaiteurs ont,
sans doute, craint d'être surpris, et sont partisavant
d'avoir achevé leur œuvre. La justice a trouvé dans
ce dernier coffre, dont le couvercle tenait encore
par un clou, une somme de 2,000 et quelques cents
francs.
Les Hocedez étaient fort leur aise, mais ils
vivaient avec une extrême parcimonie. Leur for
tune va passer des parents qui sont aussi dans
l'aisance.
On suppose que l'assassin devait connaître les
habitudes de la maison qu'il s'y est caché pendant
la nuit, afin de commettre uu vol quand tout le
monde serait sorti de la ferme, et qu'il n'a commis
sou triple assassinat que par occasion. Autrement
n'aurait-il pas apporté avec lui l'instrument du
crime, et se serait-il servi du couperet appendu
dans la cuisine même de la ferme?
Ceci, du reste, n'est qu'une conjecture, car
jusqu'à présent la justice n'a pu se mettre sur les
sur elle les regards de notre police; mais jusqu'à
ce jour ou n'avait remarqué chez eux qu'une ma
nière extraordinaire, uu air sombre et une intention
évidente de s'éloigner de toute société. Du reste,
les renseignements qu'on avait pris sur eux auprès
du fermier qui les employait garder ses troupeaux
pendant la belle saison, avaient été suffisants pour
arrêter les démarches de la police, démarches que
rieu ne semblait motiver. Aujourd'hui, nous avons
nous repentir d'une pareille longanimité. Ln-
celte et Lucien Schwartz sont sous le poids d'uue
accusation d'assassinat. Lucette seule a été arrêtée
quant son frère, depuis l'événement il n'a pas
reparu. Voici les renseignements que nous avons
pu nous procurer sur celle affaire mystérieuse. Vers
la fin du mois d'octobre dernier, Mmo de S***,
quittant la France pour des raisons politiques,
traversa la ville de Berue en chaise de poste, ac
compagnée de son fils âgé de douze ans, et ne se
reposa l'hôtel que peu d'instants. A environ deux
lieues de la ville, sa voiture s'arrêta. Lucette se
trouvait là, et, on ne sait pourquoi, la daine quitta
sa chaise après une longue conversation avec la
chevrière, et se décida ia suivre, après avoir
donné ordre au postillon d'aller l'attendre un