LE CLUB LIBÉRATRE Une femme Vanoverschelde donnait des signes d'aliénation. Sortie Dimanche, elle se rendit au bord de l'eau avec son enfant et renvoya celui-ci la maison. Bientôt après, on retirait du fossé le cadavre de la malheureuse mère. DES IMPÔTS. ruraux, l'ordre de travailler pour le succès de la candidature de M. Boedt. Nous tenons de la bouche même de deux bourgmestres, que M. Carton a usé de toute son influence pour faire échouer la can didature de M. Malou; un garde champêtre même a déclaré, que l'ordre venait d'arriver chez le bourgmestre de faire distribuer des bulletins por tant le nom de M. Boedt, tous les électeurs de sa commune. Est-ce le Progrès, ou M. Carton qui ose désavouer ces faits I Est-il vrai que dans une réunion publique, M. Boedt s'est permis de menacer de jeter par la fe nêtre un homme respectable et inoffensif qui avait le malheur de ne partager point ses opinions poli tiques? Le moyen de se tirer d'affaire pour M. Boedt est admirable. Qu'aurait-il prouvé en jettant son adversaire par la fenêtre? Que, comme nous l'avons dit mille fois, M. Boedt n'a pas le moindre des titres aux suffrages, et h la sympathie pu blique. OU L'AIGLE D'OR SAXS PLUMES. Tout est on ne peut plus morne au camp trium- viral. C'est peine si M. Merghelynck avec un rire convulsif saisit la main du sbire qu'il rencontre en ricanant sardoniquement sur l'outrecuidance des Conservateurs son détriment. M. Merghelynck commence h s'apercevoir qu'il a tellement battu la pâte électorale que cette pâte est gâtée pour lui. Aussi jamais ne vit-on si triste mine qu'a la séance du club Carton de Mardi. On s'est occupé longuement du renouvellement de quelques mem bres du bureau pour pallier par une occupation quelconque l'abattement qui se produit. Ces su perbes proscripteurs de toute liberté électorale languissent dans l'indécision, embarrassés de leur piteuse contenance, embarrassés de leurs candidats qu'ils ne savent comment faire prévaloir, embar rassés de leurs jongleries passées, qui leur coupent le crédit pour l'avenir, embarrassés de leurs adeptes la plupart moins disposés h les écouter qu'à de mander compte de leurs déceptions. 11 se révèle peu peu, mais avec un éclat qui grandit et qui desespère les meneurs, qu'en poli tique comme ailleurs, la vérité et l'impartialité, l'usage du droit sans mépris pour celui des autres, ont seuls quelque chose de stable. Au lieu des fières harangues d'autrefois, l'exclu sivisme au déclin préfère déjà le mot tout bas l'oreille, de peur d'être trahi au milieu même de son enceinte, où les initiés seuls, ceux du moins qui croient l'être, sont admis. Dans ces prétieux moments où le naturel l'emporte sur la physio nomie d'ordonnance, M. Carton le Grand fait l'effet d'un grand aigle qui ayant perdu ses plumes au combat, bat de l'aile en se traînant terre par une averse. S'il ne vient pas une éclaircie, vous verrez que le grand chef dégoûté du jeu, préférera de contempler désormais h la campagne ses potirons et ses concombres au coloris orange, plus heureux dans son troc avec les Hospices pour étendre ses vastes domaines, que dans ses combinaisons pour emprisonner l'opinion publique en ses filets. Le coup de sifflet la majorité des Électeurs, aurait-il été le râlement précurseur d'un système aux abois? Le sieur J.-J. Hanssens, receveur de l'eurégis- trement et des domaines Lokeren, est nommé conservateur des hypothèques Ypres, en rempla cement du sieur Vandenberghe, appelé d'autres fonctions. rOOQri Lorsque nous avons fait la révolution de i83o, c'était parce que nous étious trop surchargés d'im pôts! Comment se fait-il que nous payions au jourd'hui davantage? Il est vrai que nous avons, en compensation, cédé le Limbourg et le Luxem bourg, et que notre dette, d'échelon en échelon, est arrivée plus de 700 millions. Notre chemin de fer, au lieu de produire 12 millions de bénéfices net, cause une perte d'environ 4 172 millions au trésor Et pour se faire une idée des économies introduites dans les budgets, il n'y a qu'à ouvrir les comptes de l'État, où l'on verra que le découvert de ce même budget qui, en 18^7, s'élevait 21 millions, en i85o, s'élevait 5i millions. Sans nous arrêter nos deux emprunts forcés de 12 et de 25 millions, aux crédits extraor dinaires pour 3 millions l'intérieur, 5 millions aux travaux publics, et 9 millions la guerre, et autres vétilles de l'espèce le vide creusé s'élève une somme assez ronde de 70 millions! Il faut, aujourd'hui, pour faire face tout cela, que l'on frappe de nouveaux impôts concurrence de 6 8 millions. On dit que c'est pour exécuter des travaux publicsj mais, si vous en détachez le chemin de fer du Luxembourg et la dérivation de la Meuse, la garantie du gouvernement est tout fait illusoire. Qu'on dise donc que le surcroit d'impôt et pour couvrir les actes d'une mauvaise administration, et l'on dira la vérité, les choses telles qu'elles sont! [Phare). Nous apprenons que l'administration de la Ban que nationale vient de prendre une mesure très- favorable aux relations commerciales et privées. Tout le monde sait que la Banque possède dans les localités les plus importantes du pays des agences, dont la création se rattachait au service du caissier de l'État. Désirant faire jouir le public des avantages que pouvait offrir une semblable organisation finan cière, l'administration de la Banque a d'abord autorisé conditionnellement ses agents opérer l'échange des billets au porteur contre du numé raire elle vient aujourd'hui de décider que toute personne ayant un compte courant au siège de la Banque, Bruxelles, ou près de la succursale d'Anvers, pourra faire opérer sans frais des verse ments de fonds dans les diverses agences, pour en être créditée deux jours de date, soit Bruxelles, soit Anvers. Nous nous empressons de donner toute publicité qu'elle mérite une mesure dont les intéressés ap précieront fort bien la portée. Indép rlneft' On lit dans VOrgane des Flandres Si la mesure des évêques de refuser le concours de clergé aux écoles de l'Étatavait besoin d'être justifiée, ce serait VObservateurl'organe spécial de M. Frère, qui s'en chargerait. Ce journal con tient aujourd'hui les railleries les plus plates, les plus indécentes sur la messe du S'-Espritsur la Sl,-Trinité et sur l'Eucharistie. Et ce même Ob servateur se fachait cette semaine-ci tout rouge parce qu'on n'avait pas accordé une messe de S'- Esprit aux collèges de l'État. Nos ministériels rem pliront-ils donc toujours le rôle de Tartufe L'Ami de l'Ordre qui cite ces lignes de YOr- gane les fait suivre des réflexions suivantes Les réflexions de Y Organe des Flandres se rapportent aux articles de VObservateur publiés hier. Il faut croire que ces articles ont scandalisé les émis de l'Observateur eux-mêmes, puisque ce matin la feuille ministérielle croit devoir donner quelques explications pour apaiser leurs scrupules. De ce mauvais pas la feuille ministérielle se tire en achevant de s'embourber tout fait. Hier la feuille ministérielle n'était qu'indécente et gros sièrement voltairienne. Aujourd'hui elle est tout simplement hérétique. Il est très-vrai, dit Y Observateur, que l'hos- lie représente le corps et le sang de Jésus Christ. Il est très-vrai que c'est la plus grande de toutes les hontes et la plus révoltante de toutes les mo queries, qu'un journal, que des hommes qui ne sont catholiques que de nom, s'érigent en docteurs de l'Église et s'ingèrent de morigéner sur l'accom plissement de leurs devoirs religieux. En voilà un qui commet purement et simple ment une proposition hérétique, qui nie, dans les termes, le dogme de la présence réelle. Le ministère, qui est son maître, n'aurait rien de mieux ni de plus pressé faire que de l'envoyer sur les bancs du catéchisme, que de l'inviter aller faire un acte de foi aux pieds de son curé. Pas du tout le ministère le fait monter en chaire et assiste pieusement aux sermons de ce grand doc teur qui en sait beaucoup plus que le clergé, que les évêques, que l'Église, et leur en remontre tous sur la manière de comprendre et de pratiquer Notre Sainte Religion. Quels hommes Quel système roeormn Un journal ministériel donne du mot finances la définition que voici Le sublime de cette science est de faire payer l'impôt par ceux qui n'ont rien. A ce prix, M. Frère est un homme sublime, car sa loi des larmes frappait même ceux qui n'avaient que des dettes et qui, pour conserver leur crédit, voulaient les cacher. Serait ce, pour ne pas descendrequ'il persiste vouloir en remon trer au corps électorale Qu'il y prenne garde du sublime au ridicule, il n'y a qu'un pas, et ce pas^ une chute piteuse le lui ferait franchir. Organe des Flandres.) L'Observateur s'est imposé la tâche honnête et délicate de dénoncer les fonctionnaires grands et petits qu'il soupçonne de n'être pas suffisamment dévoués la politique personnelle de MM. Frère et Rogier. Hier, il demandait la destitution immé diate de M. Sraits, gouverneur du Luxembourg, parce que M. Smits n'a pas faitdevant le roiuo éloge hyperbolique des deux ministreset aussi parce qu'il n'a pas déployé dans la lutte électorale la même activité que ses collègues des Flandres. Aujourd'hui Y Observateur dénonce M. Rogier l'honorable gouverneur d'Anvers, M.Theichmann, coupable d'avoir reçu dîner le cardinal arche vêque de Matines! Le généreux organe de MM. Frère et Tesch jette feu et flamme contre M. Teich- mann qui a commis Yinconvenance de ne pas fermer sa porte au chef du clergé belge, et il profite de l'occasion pour lancer encore quelques injures son éminence. Il n'y a qu'un mot pour qualifier cette conduite de la presse servile c'est une in famie. Jde Bruxelles.) Le barreau de Bruges vient de faire une perte très sensible dans la personne d'un de ses membres les plus distingués. M. Ad. Calloigne, avocat, est décédé le 12 de ce mois, la fleur de l'âge. Nous apprenons que la liste que nous avons donnée des membres de la grande commission chargée de l'examen des questions se rattachant notre état militaire, n'est pas complète et doit

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2