9 JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3554. 35me année. T??,3S, 22 Octobre. QUELS SONT RÉELLEMENT LES DEUX PARTIS QUI NOUS DIVISENT? Certaines gens s'obstinent et s'obstine ront toujours parquer les Belges en deux camps et désigner les uns sous le nom de libéraux, les autres sous le nom de cléri caux. C'est une tactique usée laquelle ne sau raient se laisser prendre que les observa teurs superficiels; car, ceux qui pénètrent au fond de la situation, n'ont point de peine découvrir que la véritable ligne de dé marcation se trouve entre les hommes qui ont soutenu le Gouvernement inique de Guillaume, et ceux quiaprès l'avoir com battu en ont fait justice en 1830; entre ceux qui ont conquis notre indépendance et ceux qui n'ont jamais pu s'y résigner; entre les suppôts de la tyrannie et les dé fenseurs de la liberté. Nous l'avons dit cent fois, les pourfen deurs du clérical de la dîme et de la main- morte sont de faux Don Quichotte qui bri sent volontairement leurs lances contre les moulins vent. Les hypocrites n'ignorent pas que ces épouvantails n'ont désormais plus rien que de chimérique; la vérité est qu'ils poursuivent le rétablissement du ré gime hollandais, la vérité est que ce sont des orangisies. Quoique les discussions religieuses ne soient point du domaine de la presse quo tidienne,, ce serait une faiblesse dont nous devrions rougir, que de laisser sans ré ponse, les diatribes dirigées contre la re ligion et ses ministres en cela nous avons rempli un devoir accidentel, et devant le quel nous ne reculerons en aucune occu- rence. Ce que nous avons fait constamment, ce que nous avons fait avec persévérance et avec fermeté, c'est coopérer au dévéloppe- ment progressif des institutions glorieuses dont le congrès national nous a dotés, c'est défendre nos libertés, et notre indépen dance. Ce que nous voulons invariablement c'est la liberté en tout et pour tousla li berté telle que l'ont fondée les législateurs de 1830 liberté de la pensée; liberté des cultes; liberté de l'enseignement liberté de la presse; liberté d'association. Et qui sont nos adversaires? Ceux qui ont réfusé de s'associer l'œuvre de notre indépendance nationale; ceux qui ont peur de la liberté parce qu'ils prétendent s'arro ger tous les monopoles; ceux qui détestent une constitution devant laquelle s'évanouit jusqu'au dernier de leurs privilèges. Observons-les sur toute l'échelle admi nistrative et gouvernementale partout vous les trouverez l'esprit impérieux et exclusif. C'est partout le caractère allier des satellites du despotisme hollandais, ils n'admettent point d'égaux, ils ne connais sent que des inférieurs; eux toute l'in telligence; eux toute la fortune; eux tous les honneurs il suffira aux autres de ramper leurs pieds. Malheur ceux qui ont l'esprit indépendant et le caractère énergique! Us ne peuvent pas adopter toutes les opinions des maîtres, ils ne veulent point se plier aux exigences les plus audacieuses d'un orgueil dévergondé: ce sont des cléricaux ou des rénégats! Eh bien, il est temps, il est plus que temps que le règne de ces despotes finisse; la tyrannie d'une opinion est la plus insup portable de toutes les tyrannies. Si, en matière de religion, nous sommes soumis l'autorité de l'Eglise, en matière politique, et administrative nous sommes libres, et notre tolérance n'a guère de li mites toutes les opinions peuvent se pro duire au grand jour et se soumettre au creuset de la discussion. Il n'est qu'une seule opinion qu'il ne nous soit pas possible d'accueillir, c'est celle que nous venons de signaler plus haut, c'est celle qui exclut les autres. L'opinion qui n'a d'autre principe que la vanité et la domination, l'élévation des uns, et l'oppression des autres; la flagor nerie pour les uns et le dédain pour les autres cette opinion odieuse, anti-consti tutionnelle, nous la proscrivons. En rappelant ainsi les principaux traits du passé nous indiquons suffisamment quelle sera notre conduite lors des élec tions communales prochaines. Nous maintenons les conseillers sortants qui n'ont pas dépouillé toute espèce de modération, et nous éliminons ceux qui n'entendent compter avec personne. Nous proposons donc, avec confiance, les candidats suivants aux suffrages des électeurs indépendants MM. AUGUSTE SARTEL, Juge; IGNACE VANDENDRIESSCHE, Fabricant. Lorsque, dans la discussion de la loi sur l'enseignement, les opposants au projet mi nistériel inolivèreul leur refus de voter en faveur du système gouvernemental, pour la raison que la religion ne formai; point la base de l'éducation dans la législation reformée, des rires, des hochets,et des tré pignements accueillirent les discours des défenseurs de l'enseignement religieux. On n'avait pas besoin de religion; le prêtre était tout au plus de mode pour assister les malades leur dernière heure; et l'en seignement de la religion; l'élude des lois divines, de la science qui seule peut former le cœur, était comme de droit libéral, ra baissé audessous de la danse et de la gym nastique. Aujourd'hui, les choses sont toutes au tres; on a vu que les parents ne voulaient point d'une éducation matérialiste, et le vent a tourné du coté de la religion, au point que les journaux libéralistes, trou vent parfaitement drôle, le refus fait de la part des Evêques, de célébrer une messe du S1 Esprit, pour les établissements où le prêtre, ni son enseignement religieux ne sont guère admis. Les libéralistes reconnaissent donc, que la religion est indispensable, sinon pour le besoin des jeunes gens, au moins pour le besoin de peupler leurs établissements d'instruction publique. En effet; admettre la nécessité de faire célébrer une messe du S1 Esprit; et refuser l'enseignement religieuxdonné par un prê tre, c'est simplement admettre le concours extérieur et spéculatif de la religion dans le but évident de tromper les pères et les mères de familles vertueux, et sages. On est plein de respect pour la religion envisagée comme théorie; on le dit du moins, parce qu'il est de bon ton de ne plus être de l'école de Voltaire, mais pour le catholicisme faisant corps, ayant prise sur le cœur de la jeunesse, entouré de son culte, de ses lois, de ses ministres, on est armé de défiance et d'opposition. Le catholicisme, la religion n'est pour tant pas simplement une doctrine, c'est une action. La religion, c'est le jeune hom me, le peuple qui prie, qui accomplit ses devoirs chrétiens; c'est la sœur de charité qui dessert les hôpitaux soulageant les mi sères humaines, c'est le prêtre qui se dé voue instruire les petits enfants; c'est le prêtre disons-nous, depuis l'humbe vicaire si aimé des pauvres, jusqu'au pontife qui envoie ses bénédictions toute la terre. Eh bien, pour nos libéraux, le jeune homme élevé dans l'observation de ses de voirs chrétiens, la sœur de charité, le prê tre, le souverain Pontife ne forment-ils point ce qu'ils appellent le parti rétrogade; ne sont-ils ce fantôme clérical contre le quel les journaux Voltairiens se sont es- criminé, et s'escriment encore tous les jours? Nousdemandons donc comment peuvent se justifier leurs propres yeux, ceux^ui placent la religion comme but de leurs in cessantes attaques, et qui en même temps proclament quec'est tort que les Evêques refusent de faire célébrer les messes du S' Esprit, pour les enfants fréquentant les établissements d'instruction, où ni prêtre, ni religion ne sont connus ni respectés? Le Progrès combat les candidatures de MM. Sartel et Vandendriessche, avec des armes singulières. C'est ainsi qu'il accuse M. Vandendries sche, de ne se laisser porter candidat, que VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Y prèsrue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume. PHII UE L'SBOIHEHEIIT, par trimestre, Vpres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° 25 c. I.e Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertion. Il centimes la ligne. i

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 1