9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3556 35me année. 7PB.3S, 29 Octobre. Un premier succès avait inspiré de trop vives espérances: malgré les qualités per sonnelles qui devaient faciliter leur élec tion, les candidatsde l'opinion conservatrice et modérée ont vu toute la masse flattante des électeurs entraînée la remorque du parti exclusif. C'était une preuve de dévouement bien grande que d'oser se hasarder sur la brè che au milieu des menées sourdes et os tensibles, en dépit des préjugés enracinés devant lesquels toute raison se brise, en face des violences, des calomnies et des autres manœuvres dont s'arme la mau vaise foi quand elle craint une attaque sérieuse. En succombant, les candidats que nous avons soutenus emportent la conviction d'avoir combattu en faveur de la liberté leur abnégation a été un service dont les résultats ne seront pas perdus. Us ont montré qu'il faut savoir braver le danger et le mépriser, ils ont engagé une escarmouche d'avant garde comme un ja lon posé pour la démarcation du terrain où la lutte s'engagera sur des proportions croissantes. Pas de découragement pour le présent, pas de résolutions qui enchaîneraient l'a venir. Nullement. Les forces numériques ont été contre nous. Mais d'abord avions nous des succès antérieurs dans les élec tions urbaines? N'avons nous pas eu précé demment ledessous avec M. Malou-Vanden- peereboom? avec M. Ernest Degheus? Nos succès n'ont jusqu'à présent pu s'étendre, il faut bien l'avouer, qu'aux élections gé nérales, qui sont après tout les plus im portantes. Ayant la meilleure part, nous cherchons faire pénétrer nos idées dans l'esprit de nos concitoyens. Une fraction sympathise avec nous, elle ne nous aban donne pas, seulement elle n'est pas la plus grande. Remarquons qu'elle est la plus éclairée. Car les mêmes voix qui nous étaient acquises pour les élections géné rales nous sont restées aux élections com munales. Ce sont donc principalement les électeurs de la classe inférieure et moins instruite, qui n'ont pas le droit de voter pour les chambres, qui nous généralement fait défaut. Un moyen d'action sur eux, et sur tous ceux qui préfèrent la défense des droits flamand dans la langue du pays vient d'être créé, le journal flamand CY- perling. Son rôle pourra devenir très im portant dans les circonstances actnelles. Les griefs que les conservateurs faisaient valoir dans leurs circulaires et dans notre journal ont-ils été refutés? La presse libérâlre, au lieu de s'attacher cette réfutation, n'a-t-elle pas prouvé son impuissance sur ce chapitre, en préférant de recourir des divagations furibondes, décousues, dont aucun homme de valeur ne peut subir la solidarité sans s'en re connaître humilié? A part les extravagants, n'est-ce pas la classe peu éclairée et très dépendante qui a cédé la pression, l'intimidation, aux menaces Continuons d'opposer la légalité l'ar bitraire, le courage refléchi aux excentri cités, les lumières de la constitution aux tenèbres du vieil orangisme, et l'union du noyau conservateur qui existe dans la cité en développera tôt ou tard les forces. La vérité est contagieuse, et les événements ne suivent pas toujours la marche lente des simples prévisions. ILICTQM© ©©MHUJMLî Nombre de bulletins valables Majorité absolue 540. 271. MM. Vandenpeereboom 247 227 Yandenbogaerde 248 227 Cardinael244 228 Legraverand 239 221 Smaelen198 Merghelynck .192 Becuwe188 Sartel99 Vandendriessche 80 198 194 192 66 59 474 475 472 460 396 386 380 165 139 Nous le disons avec regret, le résultat des élections communales n'a pas répoudu notre attente. Nous savions de quel poids intolérable la coterie directrice et dominante faisait peser le joug de ses caprices sur les classes diverses de citoyens nous savions de quelle impopularité l'avait frappée son système de violence, d'exclusion et de tracasseries; nous connaissions, n'en pouvoir douter, la froide antipathie dont les trois candi dats que nous combattions, étaient l'objet de la part du corps électoral; enfin, les can didatures de MM. Sartel et Vandend riessche ne pouvaient manquer de réunir les suf frages de quiconque se plait voir dans ses magistrats communaux autre cbose que des mannequins, des coryphées de parti et des administrateurs rebours. Aussipourquoi ne pas l'avouernous comptions hardiment sur le triomphe de notre cause. Mais nous avions compté, pa rait-il, sans les brigues et les calomnies, sans les promesses et les menaces de toute espèce dont les meneurs du parti libéra- liste sont si prodigues en pareille occur rence, et sans cette fatale manie, trop ordinaire chez les peuples habitués au joug, de ne pouvoir presque plus s'en passer. Voilà donc notre cité,cette généreuse cité d'Ypres dont nous étions si fiers, plus for tement garrottée que jamais. Le lion pou vait briser ses liens; il ne l'a pas compris; accablé sous le poids même de ses chaînes, il s'est reçouché esclave! Est-ce une raison pour nous de déses pérer de l'avenir? Est-ce une raison de perdre courage? Ah! certes, si des mobiles d'intérêt ou d'égoisme nous avaient fait entrer en lice; nous pourrions hésiter repondre. Car nons n'ignorons pas le côté faible de notre cause; nous savons qu'il nous manque le génie de l'intrigue, les moyens de corruption et cette nuée de fonctionnaires convertis en courtiers élec toraux. Mais comme nous n'avons qu'un but, défendre le mieux possible les droits et les conditions du bien-être de tous, et qu'un mobile, accepter et accomplir un grand devoir de citoyen, de journaliste en particulier; un échec, quelque grave qu'il puisse être, ne peut que nous inspirer une nouvelle ardeur le vrai courage, de même que le vrai dévouement se mesurent au péril! Au moment où les noms des vainqueurs au scrutin allaient être proclamés, M. l'échevin Iweins, président du bureau prin cipal, et M. l'échevin Vandenpeereboom, membre réélu, se donnèrent beaucoup de mouvement pour faire comprendre l'au ditoire que toute marque d'approbation ou d'improbalion était sévèrement interdite. Leur démarche n'empêcha pas Messieurs les libéralistes de pousser les bravos ac coutumés. Ajoutons toutefois qu'aucun coup de sifflet n'est venu interrompre celle manifestation; le parti modéré (nous ai mons le constater) ne compte dans ses rangs aucune émule de M. Ernest Merghe lynck. On nous écrit de Poperinghe Vos lecteurs ont appris par la voie de votre estimable journal que la disposition de la loi du 1er Juin 1850 sur l'enseigne ment moyen n'a apporté aucun empêche ment au maintien du collège de notre VÉRITÉ: ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Graude Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX ME I. AItO\\FNI \T, par trimestre Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° 25 c. Le Propagateur païaît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) Ier BUR. 2e BUR. RES. TOTAL

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