JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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No 3572.
35me année
fervent chrétien a préservées de la cor
ruption, des unions malheureuses, une
jeunesse qui consume la poursuite de
soi-disant plaisirs toute l'ardeur de ses
sentiments, des écrivains sans pudeur, des
cœurs dépravés, des consciences vendues.
N'est-ce pas pour déraciner ces vices
sociaux que le prince Buonaparte protège
et encourage partout l'influence religieuse.
Évidemment c'est là son but, et ce but est
des plus glorieux des plus louables.
Heureuse la France si elle attend sa ré
génération dans le retour vers les prin
cipes religieux! Heureuse aussi notre patrie
si elle pouvait comprendre qu'en s'écartant
de la sphère religieuse, en faussant l'édu
cation de la jeunesse, ellefa compromis
notre avenir social. Nous le voyons avec
regret; chaque année verse dans le fleuve
du monde des générations matérialisées
dans les écoles dans les collèges, n'osant
pratiquer au grand jour la religion de
leurs pères. Or, dans peu d'années cette
jeunesse aura acquis l'âge viril. Enfants
aujourd'hui, ces innombrables jeunes gens
seront bientôt hommes accomplis, époux,
pères, et comme tels ils exerceront leur
influence sur nos destinée^. Puisse celte
influence n'être pas fatale up jour notre
repos notre bonheur. Un principe con
stant nous le fait craindre £i tant est que
l'éducation demeure séparéq de l'enseigne
ment, c'est que partout les* mêmes causes
produisent les mêmes effets.
Le décret en vertu duquel le Prince
LouisNapoléon, président de la République
française vient de restituer le Panthéon au
culte catholique, pour être converti en
église, sous l'invocation de Sle Généviève;
et le prescrit qui vient d'être publié, con
cernant l'observation du Dimanche, font
voir qu'il est dans l'esprit de l'élu du peu
ple Français, une idée prise et arrêtée,
celle de ramener aux principes religieux,
ceux qui, pour le malheur commun en
avaient dévié jusqu'ici.
Si telles sont les destinées de la France,
qu'il faille qu'elle le doit au règne et l'au
torité de Louis Napoléon, cle redevenir
grande et forte en redevenant catholique
et religieuse, en vérité ces destinées sont
belles; et l'histoire un jour en retraçant
le règne du successeur de Louis Philippe,
se plaira l'appeler le restaurateur des
mœurs publiques et le sauveur de la patrie.
Sans la religion, sans la fidèle observa
tion de ses préceptes, de sa morale, point
de gouvernement solide possible; point de
paix durable pour les peuples; c'est là ce
que comprend Louis Napoléon;c'estce que
tout esprit raisonnable doit comprendre.
Tous les jours nous voyons traduite en
faits cette vérité fondamentale. Rien ne
sert de se faire illusion. Tous les crimes
publics, tous les désordres privés ne sont
ue la conséquence immédiate de l'absence
e sentiments moraux dans les masses.
Jamais dit-on le monde n'a été perverti
comme il l'est aujourd'hui; jamais la so
ciété la famille n'ont offert de plus affli
geants spectacles de misères et de dérè
glements. Ceci peut être vrai; mais ce qui
l'est aussi, c'est que rarement peut-être
plus d'hommes ont vécu sans Dieu, c'est-
à-dire sans vertus et sans mœurs, qu'à cet
âge.
Dans les grandes villes de France com
bien de malheureux réduits volontairement
la condition des brutes, ne connaissant
d'autres jouissances que celles de la ma-
tièrfe, complètement étrangers aux pra
tiques les plus indispensables de la vie
chrétienne, ne levant jamais les regards
vers le ciel que pour le courroucer par
d'ignobles blasphèmes! foulant aux pieds
les lois divines ces intelligences corrom
pues s'insurgent bientôt contre les lois
humaines, mettent leurs bras au service
de toutes les mauvaises passions et devien
nent hommes de sédition et de pillage.
En montant quelques degrés de l'échelle
sociale que voyons-nous encore dans tou
tes les conditions chez nos voisins? A coté
d'un certain nombre de familles que le
Le coup d'Etat du 2 décembre est main
tenant jugé il n'y avait pas délibérer,
moins que de laisser courir la France
la chance des plus épouvantables éventua
lités dont l'Europe aurait subi le contre
coup immédiat; la Belgique aurait été la
première victime exposée au choc.
Une feuille prussienne, la Nouvelle Ga
zelle de Prusse, connue par ses excentricités
politiques, avait fermé les yeux sur les
catastrophesimminentesdont le socialisme
menaçait la société, pour ne s'occuper que
des dangers que l'Europe avait craindre
de ce que ce journal appelait la domination
prétorienne de Louis Bonaparte. La Cor
respondance autrichienne passe en revue et
soumet une critique rigoureuse plusieurs
articles publiés par la Nouvelle Gazelle de
Prusse. Le journal autrichien ne partage
pas ses appréhensions; elle rappelle ce qui
s'est passé en 1840, alors que les velléités
belliqueuses de M. Thiers avaient armé
toute l'Europe contre la France, et pense
que la situation actuelle de ce pays est
beaucoup moins propre qu'elle ne l'était
alors une aussi vaste entreprise. Il est
dit la fin de l'article de la Correspondance
autrichienne
L'essentiel, c'est que l'Allemagne reste
forte et unie; elle trouvera alors en elle-
même les moyens de la force de faire face
toute éventualité inattendue. L'Autriche
n'a cessé d'entretenir l'idée de l'union.
Toutes ses propositions et ses tendances
respirent cet égard le même esprit. Nous
sommes heureux de pouvoir dire qu'ac
tuellement l'Autriche et la Prusse sont so
lidairement unies dans toutes les questions
principales où il s'agit de maintenir les
bases internationales, ainsi que l'ordre et
la tranquillité en Allemagne. La force na
turelle des choses impose ces deux Etats
la nécessité de maintenir cette solidarité
au milieu de toutes les éventualités de
l'avenir. En présence d'un fait aussi ras
surant, nous ne concevons réellement pas
qu'on cherche oublier les dangers réels
du moment actuel pour les dangers invrai
semblables de l'avenir.
Résultats connusaujourd'huiàcinq heu
res et demie:
Oui.
Ie' arrondissement.
9*
5e
6e
7"
8e
9°
10°
11e
12°
14,987
15,726
9,284
6,232
12,066
Non.
5,493
7.906
5,587
4.496
9,209
13,238 10,154
8,132 6.653
13,462
6,212
13,421
8,641
11,477
8,908
5,502
6,288
5.570
6.912
152,878 80,678
VÉRITÉ ET JCSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'AHOMNEMENT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c.
Ee Propagateur paiait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.)
7PP.3S, 24 Décembre.
LE COUP D'ÉTAT JUGÉ PAR M. THIERS.
LA PEINE DU TALION.
Nous lisons ce qui suit dans l'Histoire de la
Révolution française de M. Thiers, h propos du
18 fructidor
La légalité
était une illusion la suite d'une révolution comme
la nôtre. Ce n'est pas <i l'abri de la puissance légale
que tons les partis pouvaient venir se soumettre et
se reposer; il faillail une puissance plus forte pour
les réprimer, les rapprocher, les fondre, et cette
puissance, c'était la puissance militaire. Le Direc
toire, par le 18 fructidor, prévint donc la guerre
civile, et lui substitua nn coup d'État exécuté avec
force, mais avec tout le calme et la modération
possibles dans un temps de révolution.
M. Thiers doit être content Louis Bonaparte a
trouvé de son goût la réflexion de l'historien.
Seulement on ne nous persuadera jamais que
M. Thiers, en écrivant ces lignes, prévoyait que la
première de ces conséquences serait de le faire
coffrer dans une cellule h Mazas.
\j Histoire de la Révolution française de M.
Thiers a contribué beaucoup enfanter la géné
ration révolutionnaire de i85o; laquelle a chassé
Charles X dans une terre étrangère. Celte généra
tion a enfanté la génération socialiste de 1848,
laquelle a forcé Louis Bonaparte de renverser l'As
semblée législative et de faire prendre M. Thiers
le chemin de l'exil.
Et il n'y aurait pas de Providence!
-'TggQr,*
PAIIM, le >t décembre.
TOTE SUR LE PLÉBISCITE.
vote de paris.