9 JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3576 35me année. Nous apprenons que l'envoi de CIndé- pendance Belge, de l'Observateur, et de la plupart des Journaux ministériels de Bel gique, vient d'être prohibé l'entrée de la France. Cette marque de réprobation infligée par le gouvernement de la Képu- blique l'encontre des organes du libéra lisme façon-Hogier et Frère, est de nature faire réfléchir certains esprits aveuglés, sur les tendances dissolvantes des réfor mateurs clubistes. Évidemment, mû par le désir de ra- fermir par des mesures sages, les bases ébranlées de l'édiûce social, le Prince Louis Napoléon travaille activement développer sur tous les points de la France l'action re ligieuse, pénétré qu'il est, qu'elle constitue le principal élément de la force, le prin cipe de la vie d'un peuple. Or, il est au su de tout le monde, que loin d'activer l'influence religieuse, et d'en fortifier les ressorts, la presse ministérielle Belge abreuve longs traits d'insultes la vivifiante doctrine que nous ont léguée nos pères; qu'elle dédaigne la salutaire coopération du clergé dans l'œuvre impor tante de l'éducation publique, et qu'elle tâche d'affaiblir l'autorité ecclésiastique en lui aliénant les masses par la propagation des préjugés les plus absurdes et les plus gratuits. Nous avons des raisons pour croire, que ce sont ces motifs, joints d'autres puisés dans le système de politique-Frère, sys tème étroit, et penchant vers le socialisme, qui ont déterminé le chef de la République française bannir de son territoire nos feuilles ministérielles, comme étant em preintes de doctrines blâmables et perni cieuses. Le poison, de quelque part qu'il arrive, jeté en pâture au peuple, doit produire des effets morbifiques; nous ne pouvons donc qu'approuver la mesure prise par le gouvernement de nos voisins, tout en ex primant le regret que nous cause cette décision qui déshonore le pays au point de vue de l'honneur, de la dignité et de l'amour-propre national de la grande ma jorité des Belges. Cette leçon de haute sévérité fera-t-elle enfin ouvrir les yeux nos novateurs po litiques? nos ministres sortiront-ils de la voie tortueuse où l'esprit de parti et les passions turbulentes les ont poussés? MM. Rogier et Frère, ces adeptes des Loges maçonniques sentiront-ils le vide affreux dans lequel s'agite une génération décatho- lisée, et s'épouvanteront-ils de l'avenir?.... Les doutes les plus fondés s'opposent l'idée d'un retour de nos ministres vers des principes plus sains, plus en harmonie avec la volonté nationale. Débordés par l'influence des clubs, nos hommes d'État, se verront contraints, sous peine d'en courir la disgrâce des confrères, de conti nuer jusqu'au bout leurmission passionnée. Alors il se fera que la couleuvre libérale, mourra un jour, de son propre venein, et qu'après avoir irrité le pays, le ministère tombera sous les cris de la réprobation universelle, de tous les vrais enfants de la Belgique conservatrice et catholique. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'dhouiie Yprearue de Lille, 10, près la Graude Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, ÏP res fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) 7FP.ES, 7 Janvier. On lit daus le Journal des Flandres Dernièrement nous avons de'noncé h l'indigna tion publique la conduite arbitraire et vexatofre de M. le bourgmestre de Renaix, qui avait ordonne' tous ses commettants qui travaillent pour le compte de la ville, de retirer leurs enfants des écoles diri gées par le clergé, et de les faire fréquenter l'école primaire supérieure du gouvernement. Cet ordre avait été donné avec menace, s'ils n'y obtempé raient pas, de leur retirer toute fourniture ou ou- vrage. i La presseindépendantesVst jointe a nous pour flétrir l'acte odieux du Smerdis moderne. Il paraît que M. le bourgmestre s'est aperçu, mais un peu lard, qu'il avait lait un pas de clerc. Pour mettre sa responsabilité couvert, il a essayé d'associer le conseil communal entier ses idées despotiques. Un compère complaisant, M. Drois- sart, a pris sur lui la lâche ingrate de souscrire au désir de M. le bourgmestre. Voici de quelle ma nière il s'y est pris: A la dernière séance du conseil communal, l'honorable membre demanda la parole pour une motion d'ordre qu'il développa avec son éloquence habituelle. Son discours tendait h extorquer au conseil un vote approbatif des mesures prises par le collège des bourgmestre et échevins (il aurait du dire par le bourgmestre seul) dans l'intérêt de la prospérité de l'école primaire supérieure. Le speach de M. Droissart fit son effet; la plupart des membres n'y comprirent rien, attendu qu'ils ignoraient les mesures prises par le collège dans l'intérêt de l'établissement dont il était ques tion. Le vote approbatif, exprimé par nn silence complet, eut lieu le bill d'indemnité accordé, l'on baissa le rideau. Voilà un acte de plus ajouter la comédie de la politique nouvelle, qui pour cela n'est pas de la politique sincèrement libérale. On sait dans quel but et dans quelles tristes circonstances le ministère obtint la démission de M. le sénateur Van Muyssen. Toute la presse in dépendante blâma les obsessions dont l'infortuné paralytique fut l'objet, et les journaux ministériels gardèrent sur ce point de Gonrard le silence pru dent. Nous tenons que le ministère aurait mieux fait d'imiter cette réserve, et de ne pas éveiller de tristes souvenirs. M. Rogier n'a pas été de cet avis, et, grâce son initiative, le Moniteur publiait un arrêté royal, qui accorde M. Van Muyssen la croix de l'ordre de Léopold. C'est une triste fin d'une comédie bien plus triste encore. Voici encore une tuile qui tombe d'aplomb sur la tête de nos ministres. L'Écho universelde La Haye, contient les lignes suivantes Nous croyons pouvoir contredire avec connais sance de cause, l'assertion qu'on lit dans quelques journaux belges que le gouvernement de Belgique aurait prévenu d'avance celui des Pays-Bas de son intention de présenter aux chambres belges le pro jet de loi du 22 décembre dernier, tendant éta blir une réforme considérable du système diffé rentiel en fait de navigation. Le Staats-Courant publie un arrêté royal qui maintient provisoirement en vigueur, partir du 1" janvier, les droits établis sur les marchandises de production belge l'importation dans les Pays- Bas, par les articles 18 1920 et 21 du traité du 29 juillet i846. La chambre de commerce de Lille vient d'a dresser au gouvernement français un mémoire qui soulève des questions de premier ordre pour notre pays, en ce qui concerne notre industrie iinière. La chambre de commerce de Lille ne s'oppose pas au renouvellement du traité qui doit expirer dans quelques mois; mais elle propose sinon de supprimer, du moins de modifier les types en vertu desquels s'admettent en France, depuis quelques années, les toiles écrues. Cette chambre propose en outre de modifier le mode d'après lequel s'est constatéedepuis 1826, la finesse de la toile. Elle combat le système en vertu duquel nous admettons en Belgique, en franchise de droit, les fils anglais, charge de réexportation. Enfin la chambre de commerce de Lille demande encore que la Belgique renonce frapper de droit le lin brut la sortie, pendant tout le temps que durera le traité conclure. On dit que la police est sur les traces des au teurs du triple assassinat commis, il y a quelques mois Herseaux. Deux fils de fermiers seraient arrêté sous prévention. Écho de Courtrai.) D'après une feuille de Nieuportun culti vateur de Keyera près de Boisson a tué vendredi dernier sa femme d'un coup de pied. La malheu reuse se trouvait dans un état intéressant et a ac couché avant terme. Elle laisse cinq enfants. L'au teur de ce crime a été couduit en prison Dixmude. Voici le relevé du mouvement des bateaux vapeur au port d'Osteude, pendant l'année i85i Les bateaux vapeur sur Londres donnent 127 entrées, avec 8,806 passagers et 126 sorties avec 10,7^6 passagers. Les malles-postes belges sur Douvres ig5 en trées avec 4,887 passagers en ig3 sorties avec 6,678 passagers. Les malles-postes anglaises sur Douvres, 160 entrées avec 4,688 passagers, et 160 sorties avec 5,507 passagers. Dans ces chiffres ne sont pas compris les voyages particuliers avec les personnes de haut rang; les steamers irréguliers du Havre et de Ramsgate n'ont pas été relevés. On lit dans le Courrier de l'Escaut Des renseignements puisés bonne sonrce nous per mettent de démentir le fait qu'un réfugié politique de France, de la bande de Solier, aurait été arrêté Tournay par ordre de la justice de Lille; que cet individu, au moment de son arrestation, aurait blessé, d'un coup de pistolet au bras, le commis saire de police qui venait d'opérer celte arrestation.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1