JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3588. 35ïuc année. 7PP.SS, 18 Février. MALVEILLANCE DU LIBÉRALISME. C'est trop peu, pour la presse libérale, de reproduire dans ses colonnes le déplo rable récit de l'attentat régicide dont le prêtre Mérino vient de se rendre coupable envers la Reine d'Espagne. Ces honnêtes folliculaires de l'école vollairienne croi raient avoir perdu leur journée s'ils lais saient échapper une occasion aussi belle, pour accumuler sur la tête du sacerdoce, les plusindignes accusations,et pourllétrir d'un reproche odieux ce qu'il y a de plus respectable. Or, rien de plus injuste ce pendant, que d'imputer au corps ecclésias tique d'Espagne, la solidarité du crime atroce du misérable Mérino; rien de plus inique que de faire retomber les excès, les écarts d'un particulier sur le christianisme qui les condamne. Ce n'est ni dans la con duite d'un prêtre déchu, ni dans le dérè glement de quelque membre rebelle qu'il faut chercher le véritable esprit du sacer doce càibolique. Ce qui constitue le sacer doce c'est le corps des pasteurs unis leur chef, fidèles aux lois de l'église, pratiquant l'enseignement de son divin fondateur. Or, nous le demandons, qu'on nous cite une profession de foi, émanant de l'église, un décret, un ouvrage qui autorise le crime dont Mérino s'est souillé, qui justifie seu lement une simple transgression des com mandements du décalogue? Ce qui fait hn sujet de déclamations contre la religion,ce qui fournit le prétexte d'accuser le clergé d'Espagne, n'est donc ni rationnel ni fondé. Un prêtre égaré, il est vrai, vient d'attenter la vie de la Reine. Mais entre les opinions, entre la vie de Mérino et les opinions, la conduite du clergé d'Espagne, il y a toute la dis tance du bien au mal; au point de vue religieux, du catholique l'athée, au point de vue politique, du monarchiste au démo crate, c'est-à-dire qu'il n'y a pas la moindre solidarité, la moindre concordance de vue entre eux. Nos malveillants écrivains le sa vent; parmi les apôtres aussi, il fut trouvé un scélérat, un traître, et cependant fallût- il que tous pâlissent pour Judas? Non; mille fois non, les insinuations perfides, les arguments accusateurs que tirent nos écrivains clérophobes, du crime de Mérino l'encontre du corps ecclésias tique ne sauraient donc atteindre l'Eglise d'Espagne. Ses sentiments de fidélité, son esprit évangélique, son zèle, son patriotisme sont trop bien appréciés pour que la pierre que lui jettent ses adversaires implacables retombât sur elle. Une seule impression doit nécessairement se produire la lec ture des sorties infâmes que se permet certaine presse propos du prêtre régi cide, c'est un sentiment de pitié, de dou leur, d'indignation la vue de la fureur, de la haine aveugle dont l'Eglise catho lique et son clergé sont poursuivis, de la part du soi-disant libéralisme dans un pays où elle ne devrait trouver que des juges équitables, ou des apologistes dévoués. En effet la moralité du clergé Belge doit être bien reconnue, même par ses ennemis, puisque pour lui jeter la pierre ils se voient réduits le rendre solidaire des errements d'un membre isolé du clergé espagnol. CONDAMNATION DES OEUVRES VÉRITÉ ET JUSTICE. ou s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX Ut; L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° 25 c. Le Propagateur païaît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions A® centimes la ligne.) DE SUE ET DE PROUDHON. Par décret de la sacrée Congrégation de l'Index, datédu 22 Janvier r852,sont prohibés lesouvrages suivants i* Toutes lés œuvres d'Eugène Sue. Decr. 22 Januarii i852. 2° Toutes les œuvres de P. J. ProudhoD. Decr. cod. 3J On remarquera que l'un des ouvrages qui tom bent sous les coups de la condamnation authentique de l'Eglise, est celui d'Eugène Sue, cèr écrivain sans foi ni pudeur auquel le chef de la franc-maçou- nerie belge, M. Verhaegen président de la Chambre, sécoudépar la faction libérale offrit nue plutne d'or, eu témoignage d'estime et de sympathie Les pamphlets de Proudhon que flétrit égale ment la sacrée Congrégation, ne sout pas moins tristement célèbres. Véritables torches incendiaires, Proudhon, par ses théories dissolvantes et anarchi- ques, y contribua pour une large part, 'a aiguiser les épées fratricides, porter les passions de la haine et de l'envie dans les intelligences, 'a égarer les es prits eu les ruan( contre la propriété et les per sonnes, en France, et dans toute l'Europe. Il est bon ^'ajouter que le décret de prohibition, condamne les écrits de ces auteurs en quelque lan gue qu'ils soient publiés, quoeumqun idiomale exarala. Maintenant-que Rome a parlé et que l'Église a fait défense publique d'admettre ces œuvres infer nales dans le sanctuaire des familles, verra-t-on encore ces immondes productions occuper une place dans les bibliothèques, les verra-t-ou encore figurer aux vitrines aux étals de certains libraires? Que ceux qui exposent en vente des romans aussi pernicieux, aussi destructifs des liens du de voir, de la fidélité conjugale, de la morale publique que le sont, le JuifÉrranl et les autres monstruo sités soi-disant littéraires, sorties du cerveau pros titué d'Eugèue Sue; que ceux-là, disons-nous, examinent une bonne fois la coupable connivence qu'il y a entre celui qui vend inconsidérément le venin et celui qui l'achète, et nul doute, que si chez eux la voix de l'honnêteté, de la raison, de la morale publique a conservé qiielqu'enipire, elle fera mettre un terme tout commerce de livres impies, obscènes, immoraux, dangereux. AOIJ"VELLE SOUSCRIPTION POUR L'ÉRECTION D'UNE ÉGLISE A GENÈVE. Reçu précédemmentfr. 35 5o Une Demoiselle5 oo Un Anonyme2 oo Un id5 oo Un id5 oo Total fr. 5o 5o La Nation annonce que M. le duc de Bassano a demandé au gouvernement belge la démolition du lion de Waterloo. Le Messager des Chambres ne cesse de nous parler des exigences du président l'endroit de la Belgique. Depuis plusieurs jours, il n'est bruit en ville que de la réunion de la Bel gique la France; le décret est prêt, dit-on; il n'y a plus qu'un ou deux ministres qui s'y opposent. Le but de tous ces canards répandus par les amis du ministère, est de créer MM. Frère et Rogier une espèce de position dans le genre de celle de 1848la position de sauveurs de la Bel gique. Nous pouvons rassurer complètement Je pays sur les iutentions du président de la Répu blique l'égard de la Belgique; il les exprime hautement, non-seulement aux représentants des puissances du Nord Paris, mais M. Firrnin Ro gier, notre ministre près de lui, et tous les belges avec lesquels il a des rapports. Il ne demande la Belgique qu'uDe seule chose ne pas le laisser in jurier et diffamer chez elle. Le parti conservateur ne sera pas dupe aujour d'hui des bruits de guerre qu'on jette en l'air, son adresse. Il n'oubliera pas que sou patriotisme de i848 a été taxé de peur par M. Frère eu ce qui a été, en r848, un acte d'abnégation de la part de l'opinion conservatrice, ne serait plus qu'une duperie. Nous aimons faire de la transaction nationale avec ceux qui en veulent réellement, mais com ment eu faire avec ceux qui s'en moquent et la repoussent? Émancipation La politique réactionnaire et étroitement par tiale, qui a dominé dans la nomination des échevins, devait prévaloir aussi Courlrai M. Rogier vient d'éliminer du collège échevinal M. Reynaert-Ber- naert, qui avait été naguère décoré de l'Ordre de Léopold pour 4o ans de loyaux et bons services. La gazette du commissaire d'arrondissemeDt ap plaudit cet acte de haineuse exclusion et elle est sous ce rapport en communauté d'opinion avec les vagabonds qui out été faire du vacarme devant la maisou de M. Reynaerl et jeter des pierres dans ses croisées. Touchante sympathie rîr On lit dans VÉmancipation On assure, sans que nous osions l'affirmer, que le département des affaires étrangères se trouvait inscrit pour dix numéros sur la liste des personnes qui recevaient le Bulletin français. Celte liste aurait, dit-on, été saisie par la justice. Nous voudrions que le fait pût être démeDti, s'il est inexact, ou expliqué, s'il est explicable. Cet incident ne serait pas le moindre embarras de M. Teschqui fait poursuivre une publication ainsi encouragée par son collège des affaires étran gères.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1