9
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N® 3590.
35me année.
7PP.SS, 25 Février.
DU LIBRE-ÉCHANGE
LA PROTECTION DOUANIÈRE.
Dans notre n* du 21 de ce mois, nous
exposâmes en peu de mots les arguments
contrairesque font valoir l'appui de leurs
systèmes les partisans du libre-échange et
ceux de la protection douanière. Nos lec
teurs ont pu juger, sur la simple exposition
des faits, de quel côté se trouvaient le bon
sens et la saine appréciation des choses.
Cependant nous avions omis de mentionner
un des arguments principaux qu'invoquent
les protectionnistes, savoir le témoignage
de l'expérience et l'autorité de l'exemple.
En effet, c'est sous l'égide du système pro
tecteur, voire même prohibitif, que naquit
l'industrie française, la seule qui ait été
créée en Europe, depuis que les commu
nications étroites établies entre les diverses
nations ont rendu faciles les transactions
commerciales et par suite les importations
exotiques. Faisons remarquer toutefois
que depuis cette dernière époque, c'est
dire depuis l'administration de Colberl, la
multiplicité des moyens de transport, les
progrès mécaniques de la locomotion
l'aide de la vapeur, le système de pacifica
tion universelle qui domine depuis 1815
dans les régions du pouvoir, en favorisant
les relations internationales ont renforcé
au centuple la concurrence étrangère.
C'est pareillement sous l'empire du système
prolecteur que les nations industrielles de
l'Europe moderne ont vu fleurir leurs ma
nufactures, et il n'y a que peu d'années que
l'Angleterre ait osé, après de longues ter
giversations, ébrécher cet antique boule
vard et l'Angleterre, on le sait, est la reine
de l'industrie et n'a rien redouter de la
concurrence des autres peuples. Passons
maintenant notre propre pays.
A peine arrivé au pouvoir le cabinet du
12 août se hâta de proclamer l'applica
tion prochaine du libre-échange. En con
séquence on abrogea presqu'enfièrement
les droits douaniers sur le bétail et les
céréales de provenance étrangère; nos
marchés se couvrirent de produits exo
tiques, et les produits agricoles du pays,
désormais en proie une concurrence
mortelle ne se vendirent plus qu'à vil prix,
tandis que l'élève du bétail, jadis source
féconde de bien-être pour nos fermiers,
commença dépérir avec une rapidité
effrayante. Telle est la situation malheu
reuse qu'a faite instantanément l'agri
culture et aux populations rurales l'appli
cation intempestive d'une théorie dont rien
ne sanctionne les téméraires innovations.
Tout récemment encore notre commerce
maritime n'a pas été traité plus favorable
ment; et nonobstant les vigoureuses pro
testations de la ville d'Anvers la marine
marchande du royaume s'est vu sacrifiée
la marine hollandaise.
Sans doute, après les déclarations solen
nelles faites la face du pays par le mi
nistère et par ses organes, on s'attendra
le voir appliquer également 1 free-trade
l'industrie manufacturière. Qu'on se dé
trompe; nos ministres n'auront garde d'ap
pliquer cette réforme, si salutaire les en
croire, aux villes et provinces où ils comp
tent le plus d'amis; et, comme personne
d'entre les intéressés ne veut du libre-
échange pour son propre conipte (preuve
nouvelle qu'il ne vaut rien), les villes ma
nufacturières, telles que Gand, Bruxelles,
Liège et les provinces walonnes où fleuris
sent l'industrie métallurgique et houillère,
rejettent énergiquement les innovations de
MM. Frère et Kogier. Aussi, atfgrand scan
dale des libres-échangistes de conviction,
la politique nouvelle maintient-elle en fa
veur de ces derniers des droits prohibitifs
de 50 150 p.
Alors les amis de l'agriculture, qui sont
aussi en général partisans de la protection
douanière, ont pris une grave résolution.
Ils ont exigé l'exécution complète des pro
messes ministérielles, c'est dire l'exten
sion du libre-échange l'industrie urbaine
elmanufacturière. Peut-être serait-on tenté
de ne voir d'abord qu'un coup de tête, qu'une
boutade dans ce volte-face subit d'une par
tie des protectionnistes. Néanmoins, ce se
rait se tromper gravement; le mobile de
leur conduite et des exigences nouvelles
qu'ils formulent, est plus relevé et plus
raisonnable. L'industrie agricole est la pre
mière, la plus utile, la plus considérable
de toutes les industries, et comme telle,
elle est la source la plus féconde de bien-
être et d'opulence pour une nation. Laissez
tarir celle source inestimable de richesse,
et aussitôt les autres branches du travail
industriel languiront faute d'aliment, faute
de ressources pécuniaires. Dans la mal
heureuse position qu'a faite l'agriculture
l'abrogation partielle des droits protec
teurs, il ne reste donc ses défenseurs,
entre deux maux, qu'à choisir le moindre.
En effet, si les prix des objets manufacturés
viennent baisser par suite de l'importa
tion libre des fabricats étrangers, le cam
pagnard trouvera au moins quelque com
pensation la perle de ses ressources dans
le bas prix des objets de première nécessité
pour l'exercice de son métier et pour les
besoins de la vie domestique, ainsi, des
vêlements, des ustensiles de ménage, des
instruments aratoirs. Au reste, si le libre
échange est aussi préjudiciable l'industrie
en général que le prétendent ses adver
saires, est-il un moyen plus rationel et
plus direct pour en convaincre tout le
monde, que d'amener d'abord, par la voie
de l'expérience, les intéressés, quelqu'ils
soient, en exiger l'abolition?
HOUYELLE SOUSCRIPTION
DISPOSITIONS POUR LE CARÊME.
Il est permis de faire usage de beurre
et de laitage tous les jours, excepté le Mer
credi des Cendres et le Vendredi-saint.
Il est remarquer néanmoins que, hors
le Mercredi des Cendres et le Vendredi-
saint, cette défense ne s'étend pas ?ux œufs
qui servent, en petite quantité, préparer
d'autres mets, mais seulement ceux que
l'on sert séparément et comme un mets
particulier.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Graude
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DR L'A BONNEMENT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un u° a5 c.
Le Propagateur pa»att le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions t"2 centimes la ligne.)
ET DE
I™ article.
Dimanche dernier est décédé en celle ville, a
l'âge de 82 ans, Monsieur Deniétrius-Emmanuel-
Michel Baron dePosch, major pensionné des armées
de sa majesté Impériale-Royale d'Autriche.
Monsieur Dindorf, receveur de l'Enregistrement
et des Domaines Messines, y est décédé subite
ment avant-hier.
l'ont
L'ÉRECTION D'UNE ÉGLISE A GENÈVE.
Reçu précédemmentfr. 77 5o
Un propriétaire de Poperinghe. 10 00
Une Demoiselle5 00
Total fr. 92 5o
II. Il est permis de manger des œufs
tous les jours, excepté le Mercredi des Cen
dres, les trois jours de Qualre-temps et les
trois derniers jours de la Semaine-Sainte:
les Dimanches plusieurs fois (ce qui est
aussi permis les autres jours ceux qui
sont exemptés du jeûne, ou qui n'y sont
pas obligés), mais les autres jours une seule
fois, et cela au repas principal, et non la
collation; ce qu'on doit aussi observer les
autres jours de jeûne pendant l'année.
III. Il est permis de manger de la viande
les Dimanche, Lundi, Mardi et Jeudi de
chaque semaine, le Jeudi-Saint seul ex
cepté.
IV. Il est défendu de manger de la vian-