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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3594.
35me année.
7PB.SS, 10 Mars.
C'est un spectacle pénible qui ne se voit
plus qu'en Belgique, que celui de la guerre
lâche et opiniâtre faite aux Èvèques, dans
la question de l'enseignement public. Mais
quelqu'étrange qu'il soit, ce spectacle ne
doit point nous étonner. On en veut tou
jours une religion que l'on ne pratique
point; on est toujours ennemi d'une doc
trine que l'on hait, que l'on reprouve. 11
est donc naturel que le corps ecclésias
tique, que les Évêques, ministres de celle
religion et gardiens de sa morale, soient
en butte des attaques odieuses; qu'ils
soient abreuvés d'insultes et de sarcasmes,
alors qu'ils révendiquenl leur part légitime
dans l'œuvre importante de l'éducation de
la jeunesse.
La religion catholique, son enseigne
ment, ses ministres, au tribunal du soi-
disant libéralisme, ont toujours tort, et
inspirent constamment de ridicules défian
ces. Ét pourquoi? N'est-ce pas que le libé
ralisme compte dans ses phalanges les
hommes les plus manifestement hostiles
la propagation des libertés religieuses?
Faisons l'autopsie du libéralisme chez
tous les peuples; examinons le libéralisme
Belge et combien d'ennemis avérés la reli
gion catholique ne compte-t elle pas parmi
les partisans de cette faction dangereuse?
Dans le ministère, elle voit M.
Frère, l'enfant adoplif des Loges maçon
niques; le défenseur passionné des briseurs
de croix, l'avocat d'office et de sympathie
des prêtres ex-communiés; M. Frère, qui,
dans sa carrière de magistrat communal,
aussi bien que dans celle de ministre s'est
montré haineusement opposé tout ce qui
tendait dans les limites légales, favoriser
le bien de la religion.
Dans les clubs, le reste de cette minorité
libérale du Congrès, qui vota contre nos im
mortelles libertés fondamentales; ceux
qui proscrivent les pères de famille, parce
qu'ils placent leurs fils dans des collèges
offrant toutes les garanties désirables; ceux
dont la haine contre le catholicisme est
constatée ou par des actes de nature blâ
mable, ou par une conduite suspecte; ceux
enfin dont la vie est un outrage aux lois et
aux commandements de l'Église.
Dans la presse, dans l'enseignement,
dans les réunions publiques, elle voit, en
un mot, ces écrivains corrupteurs dont la
plume distille tout ce que l'honnête homme
reprouve; ces précepteurs indignes, qui du
haut de leur chaire aboient la robe ec
clésiastique; ces jeunes gens étourdis qui
consument leur jeunesse la poursuite de
criminels plaisirs et s'en vont dans les es
taminets, déclamant contre les prêtres, rien
que pour se faire une réputation libérale;
et bien, voilà en grande partie ce qui fait
le principal bagage du libéralisme!
C'est ces hommes que nous venons de
dépeindre que le ministère doit»son avène
ment; c'est parmi ces hommes qu'il trouve
ses défenseurs, ses amis. C'est leurs pas
sions qu'il s'inspire, ce sont leurs haines
qu'il caresse....
Maintenant qu'on nous le dise franche
ment: quand un parti composé.en majeure
partie de franc-maçons, de socialistes, d'im
pies, de libertins, d'imbéciles arrive au
pouvoir, faut-il s'étonner qu'il célèbre son
triomphe par un système de tracasseries
contre la religion, ses ministres, son en
seignement? point du tout. Partout où les
libéraux sont maîtres, partout ils conspi
rent contre l'Église, la rendent odieuse, et
proscrivent l'éducation religieuse. Ainsi en
ont agi les libéraux en France, en Alle
magne, en Sardaigne; ainsi en agiront les
libéraux en Belgique, jusqu'à ce qu'il
plaise celui qui dompte les Ilots impé
tueux, d'arrêter nos dangereux novoteurs,
dans leur marche subversive et révolution
naire.
VÉItlTi: ET JC8TICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez, les Percepteurs des Postes du .Royaume.
PRIX DE L'AUO.VIEMEXT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités Fr. 3-5o. Un n° 25 c.
Le Propagateur païaît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.)
M. De Ceuniuck, curé Coolkerkèest décédé
le 7, l'autel pendant qu'il célebraitU messe. Im
médiatement après la communion, voulant faire un
mouvement* pour se tourner vers les assistants, il est
tombé entre les bras de son coadjuleur, qui l'a
porté h la sacristie où il n'a plus donué aucun signe
de vie.
M. De Ceuninck, âge de 63 ans, était souffrant
depuis quelque temps, et son médecin lui avait dé
fendu formellement d'aller h l'église; mais le digne
curé, emporté par son zèle a voulu encore célébrer
la messe, et il y a succombé.
Dans l'audience du 8 de ce mois de la cour
d'assises de la Flandre-Occidentale, le uommé
I.ievin-Constantiu Christiaens, 61s de Jean-Bap
tiste, âgé de 53 ans, ouvrier, né et demeurant
k Westoutre, convaincu d'avoir k Terdeghem
(France), commis k l'aide d'effraction intérieure
un vol de bijouteries au préjudice de Philippe
Ricour, a été condamné, se trouvant en état de
récidive, aux travaux forcés k perpétuité, k l'ex
position et aux frais du procès.
LISTE DES JURÉS. i" trirru i> série
Jurés supplémentaires.
i. Moerman-Coppens, propriétairek Avelgbem.
2. G. Delacroix, propriétairek Courtrai. 3.
J. De Mey, secrétaire a Hooglede. 4. B. Deb-
baudtfabricant k Courtrai. 5. A. Guillier
notaire k Wnlveringhem. 6. E. Dnfort, notaire
k Ledeghern. 7. F. Roelandts, receveur k Meu-
lebeke. 8. F. Cools, négociant k Eerneghetu.
9. A. Cannaert, propriétaire a Harlebeke. 10.
Ch. Goethals, huilier k Meulebeke.11. Herman-
De Buck, avoué k Courtrai. 12. J. Lauters,
notaire k Jabbeke. i5. Chalant-De Busschere,
propriétaire k Bruges. i4. M. Ocket, proprié
taire k Oudenburg. i5. Nounckele-De Geest,
corroyeur k Roulers. 16. A. Serrnys, proprié
tairek Eerneghem. 17. Ad. Dautricourt, notaire
k Beernem. 18. A. De Cocknotaire a Avel-
ghem. 19. Ch. Fraeys, avocat k Bruges. 20.
H. Claerhoudt, notaire k Bruges. 21. P. Bondu,
négociant k Ostende. 22. P. Constandt, culti
vateur k Stuivekenskerke. 23. J. De (ihelcke,
propriétairek Ypres. 24. A Buysse, fabricant h
Harlebeke. 25. G. Pecsteen-De Vrière, bourg
mestre k Ruddervoorde. 26. E. Van Caillie,
notaire k Moerkerke.27. J. Monbailliu, culti
vateur k Dudzeele. 28. I. Delefortrie, huilier k
Becelaere. 29. P. Camerlinck, cultivateur k
Reniughelst. 3o. D. I.ienaert, échevin k Motts-
cron.
Jurés supplémentaires.
i. P. Gilliodts, propriétairek Bruges. 2. H.
Pepinsler, contrôleur k Bruges. 3. J. Verstryn-
ghe, boulanger k Bruges. 4. Morreeuw, loueur
de voitures k Bruges.
Les affaires de Suisse sont considérées sous un
aspect tout particulier par VAssemblée nationale
Ce journal s'attache k signaler, au point de vue de
la France, les causes premières des difficultés ac
tuelles et k montrer l'enchaînement fatal des idées
révolutionnaires dans ce malheureux pays:
Il nous est impossible, quant k nous, d'oublier
le point de départ de cette question. Telle nous la
voyions en 1847, telle nous la voyons en i852. La
victoire des radicaux sur le Sonclerbund n'a été
que la victoire de la force brutale sur le droit. Il
ne saurait sortir rien de légitime de cette origine.
Les radicaux suisses, tout constitués qu'ils sont au
jourd'hui en prétendus gouvernements, sont tou
jours pour nous les précurseurs des révolutionnaires
français de février et des révolutionnaires d'Alle
magne et d'Italie. Nous attendons, avec toute
l'Europe conservatrice, le moment où l'arrêt de
déchéance qui a frappé ceux-ci atteindra ceux-là.
L'Europe n'aura trouvé de gages de sécurité, que
lorsque cette justice sera accomplie.
Pourquoi la France et l'Autriche ont-elles k
se plaindredela protection quelesrévolutionnaires,
qui ontété forcésde fuir de leur territoire, trouvent
en Suisse? N'est-ce pas évidemment parce que la
Suisse est aux mains d'autres révolutionnaires?
Si vous voulez détruire l'effet, détruisez donc la
cause!
D'ailleurs, la Suisse est dans une position ano
male en Europe,c'est ce qu'il ne faut passe lasser
de répéter; elle formait un État neutre, organisé
sur des bases déterminées, avec l'agrément exprès
de l'Europe. En renversant ces bases pour leur en
substituer de toutes contraires, elle a renoncé elle-
même k la garantie commune qui la protégeait.
Qu'elle se replace dans les conditions des traités,
et l'Autriche et la France n'auront plus besoin de
lui demander des garanties; elles les trouveront
dans cette Reconstitution même. C'est ce but que
doivent tendre les deux puissances.
[J. de Bruxelles