9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3598. 35me année. TPS.S2S, 24 Mars. DU LIBÉRALISME. Si de la politique intérieure, nous pas sons l'extérieur, la politique réelle, nous trouvons au libéralisme les mêmes allures tortueuses, rampantes et embarrassées, défaut de sincérité. La politique intérieure est déjà pour ainsi dire une invention du libéralisme. Car l'ensemble de ces menées pour acqué rir la prépondérance et le pouvoir, par des apparences et des influences, plutôt que par des services et du mérite, cette agita tion fiévreuse qui corrompt le sentiment national, substituant l'esprit de querelle et d'intrigueau patriotismeelau dévouement civique, tout cela nait de la fermentation sourde et parfois éclatante des partis qu'at tise incessamment ce qu'on est convenu d'appeler le libéralisme. Peu importe que le peuple ne profite en rien des subsides tirés de la poche du con tribuable, peu importe qu'ici un libéral emporte la caisse, qu'ailleurs un autre es camote la fois les deniers et la femme de son associé, pourvu que ce soient tou jours des libéraux qu'on propose la dis tribution et l'emploi des capitaux. Peu importe que l'éducation se fasse sans religionpourvu que le libéralisme en tienne toute la direction. Peu importe que la volonté des testateurs soit foulée aux pieds, et que les personnes charitables effrayées de cette atroce viola- lion des tombeaux (nous pensons qu'un testament est plus inviolable qu'une tombe de pierres) restreignent l'élan de leur mu nificence envers l'infortuné, ce serait un malheur aux yeux du libéralisme que de laisser échapper quelques aumônes sa manutention exclusive par l'immixtion d'une main ecclésiastique. Ainsi des élections, ainsi des fonctions publiques, ainsi de la presse. Veut-on une preuve de la fascination exercée par le libéralisme, par un mot vide de sens? Il y a dans le pays plus de quatre millions de catholiques,quelques milliers de dissidents et quelques milliers d'incrédules. Cepen dant le nom de catholique est devenu aux yeux d'un grand nombre un titre d'abjec tion qu'on répudie, qu'on dissimule, qu'on met de côté, pour s'affubler plutôt du litre de libéral. Voilà une dégradation du peu ple, une honte, une criminelle stupidité, dont l'infâme libéralisme est seul l'auteur. Mais nous voulons parler de l'extérieur. Au fond, la politique nouvelle admire la Sardaigne et la Suisse. Quelles beaux tro phées de gloire en effet des couvents pil lés, des biens de nonnes confisqués, des Jésuites expulsés, S'Bernard renversé, les églises ruinées, fermées, une presse des lieux de débauche mise en vogue, au goût de Sue et de ses porte plume, les évêques chassés, les séminaires occupés par la troupe, quoi de plus attrayant pour un libéral? Dès lors il y a dans!le gouverne ment de Louis Bonaparte certains actes qui inspirent contre lui une vive répugnan ce le Pape rétabli, l'enseignement dégagé de quelques entraves, des diséours d'appui pour la religion prononcés cà et là, quoi que pas suffisamment suivis de la réalisa tion de ce qu'ils annonçaient, l'absence de toute persécution, tels sont les griefs qui désespèrent le libéralisme d'attirer le prince président son bord, et qui le lui rendent odieux. Les libéraux belges applaudissaient Pie IX, mais quand? Quand ils voyaient un système d'ovations perfides précipiter le gouvernement pontifical dans des mesures extrêmes qui ouvrirent sous lui l'abîme. Ces applaudissements devaient hâter la catastrophe, et la rendre, humainement parlant, plus fatale, et dès lors ils applau dissaient lue-tête. Mais quand le ministre Rossi était assassiné, quand, le Pape était prisonnier au Quirinal, quand il était fugi tif Gaële, quand les égorgçîurs fonction naient S1 Callixle, qu'on bt ûlail sur un même bûcher les confessionnaux, les car rosses des cardinaux et les armes pontifi cales, alors que firent ceux qui avaient tant applaudi? Ils riaient sous cape, et disaient qu'efl'ectivement l'Église n'avait pas besoin d'un patrimoine temporel, que ce peuple romain devait être libre comme un autre, et que le régime rétrograde des prêtres n'était pas regretter. Le pillage et les voies de fait exercés sur le peintre belge Verstappen ne furent pas capables d'éveiller une étincelle de patriotisme chez les libéraux belges. On préféra de se taire et d'être libéral en laissant faire les pillards et les assassins sans mot dire, plutôt que de paraître catholique ou clérical en n'étouf fant pas le sentiment national indigné, eten réclamant. Aussi pas la moindre manifes tation officielle ne se fit ni de la part du gouvernement, ni delà part des chambres, ni en offres, ni en protestations, ni en mou vement quelconque, ni contre les attentats qui se commettaient Rome, ni au profit du Souverain Pontife, ni au profit de Ver stappen. Si des adresses sympathiques furent en voyées en Italie, c'étaient des paysans, de simples citoyens, des catholiques éloignés des emplois et de toute accointance avec l'opinion dominante qui les couvraient de leurs signatures, et qui versaient l'offrande S' Pierre. Le libéralisme qui s'est ainsi comporté envers l'Église catholique, faux, moqueur et dédaigneux l'égard de son chef, op presseur en toutes circonstances l'égard de ses membres, comment peut-il voir sans ombrage s'accroître et s'affermir le pouvoir de Napoléon qui a relevé le siège aposto lique et le protège de son armée? A défaut d'oser l'attaquer, serait-on fâché de lui nuire? Pourquoi a-t-on laissé impunément publier le Bulletin français alors que dès le début on pouvait juger de ses tendan ces? Une loi sur le respect dû aux gouver nements étrangers armerait le pouvoir contre ces tentatives qui peuvent sinon mettre notre indépendance en danger, du moins refroidir les relations internationa les; pourquoi au lieu de demander les dis positions coërectives qui manquent, a-t-on recours quelque vieillerie hollandaise, dont la force obligatoire est au moins pro blématique? Précisément par ce manque de franchise qui stigmatise le libéralisme. On veut avoir l'air de ne gêner en rien la presse, et de peur de perdre quelques sympathies com promettantes, on préfère une loi hollan daise une loi qui serait belge. Ensuite on craint une objection qui ne manquerait pas d'être faite vous demandez que les injures contre les puissances étrangères soient réprimées. Demandez-vous aussi que les insultes journalières contre la re ligion et la morale aient leur terme? Vous ne pouvez faire celle dernière demande sans rompre avec le libéralisme, Or, il paraît étrange et inadmissible d'attacher plus d'importance la considération des souverains étrangers qu'à la religion et aux mœurs dans son pays. Aujourd'hui, midi, l'occasion du 15me Anniversaire de S. A.R. le Comte de Flan dre, il y a eu sur la Grande Place, une Grande Revue de toutes les troupes de la garnison. NOUVELLE SOUSCRIPTION La ville de Poperinghe vient de perdre un des hommes les plus recommandables Mr Pierre Marysael receveur des contribu tions et des douanes, mort subitement dans la nuit du 17 ou 18 c* l'âge de 64 ans. C'était un homme de bien, bon père et qui laissera de vifs regrets tous ceux qui ont pu connaître la bienveillance el la loyauté de son caractère. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue do Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE LMRO.liKIIENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c. Le Propagateur paiaft le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions lî centimes la ligne.) POUR L'ÉRECTION D'UNE ÉGLISE A GENÈVE. Reçu antérieurement110 5o Une Dame3 oo Une Servante1 oo Total. n4 5o Le procès intenté aux auteurs du Bulletin fran çais, s'est terminé avant-hier la cour d'assises du Brabaut. Le jury a rendu un verdict négatif et M. le président a prononcé un verdict d'acquittement. MM. le comte d'Haussonville et Thomas sont sortis du palais de justice an milieu des applaudis sements du public. I

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1