FRANCE. Paris, te 10 avril. On lit dans l'Union: Un drame épouvantable, tel que n'en offrirent jamais les annales si tristes, si fécondes pourtant de nos révolutions, vient de se dérouler devant le 2e cons'eil de guerre de Lyon. Le paricide Richer, le misérable, l'exécrable affilié la société secrète de la Jeune-Montagne, a été con damné la peine capitale. Un fils assassin de mère! Hélas! nous le savons, ce n'est pas le premier des forfaits de ce genre. Mais ce que l'histoire des grands criminels n'avait point offert jus qu'ici, ce qu'il était donné notre époque de voir, c'est le paricide s'armant au nom des passions révolutionnaires: c'est le fils dénalurés'exallant jusqu'au crime^jusqu'à frapper làchemçjit le sein qui l'a porté, dans les secrets conciliabules de la con spiration. Tel a été le condamné Richer. Égaré d'abord loin de Dieu, dans l'oisiveté et le vice, entraîné peu après dans les courans impursdela plus ignobledémngogie, enrôlé dans ces ténébreuses conjurations socia listes qui ont un moment couvert notre sol et menacé la société française, il est parvenu insensiblement au dernier éche lon du crime. Le fanatisme révolutionnai re a desséché son cœur, étouffé dans son âme la grande voix du sang, la sainte reli gion du foyer et de la famille, et le joui- est venu où ce naufragé des doctrines de la révolution n'a pas craint de mettre en pratique ses théories nouvelles. De ce jour tout est dit; plus rien n'ar rêtera ni son bras, ni son énergie, ni ce qu'il appelle ses convictions. Il s'arme pour marcher contre la société; il n'en tend,il ne voit, il ne connaît qu'une chose: le renversement tout prix de cette soci été; et si la main de Dieu veut encore l'ar rêter dans sa miséricorde, si l'amour ma ternel lui fait entendre encore une voix qu'il s'est dès longtemps désapprisà aimer, si sa mère enfin, sa malheureuse mère, tremblante et désolée sur le sort de son fils, cherche s'interposer entre le crime et lui, il ne recule pas même devant cette suprême adjuration du ciel. Sa mère! il n'en a plus; les doctrines nouvelles ont fait un préjugé de la mater nité. Ce qu'il voit devant lui, c'est un ob stacle, c'est un bras qui le gêne, c'est une femme enfin, la première venue, qui veut l'arrêter dans sa marche; et il brise l'ob stacle, et il renverse la femme, et la pauvre mère, victime du plus saint des amours, tombe sous le poignard ensanglanté de son fils! Voilà le drame: est-il assez lugubre? renferme t-il un enseignement suffisam ment sinistre pour nos tempsmalheureux? Bientôt, quand sonnera la dernière heure du parricide, quand la main du bourreau frappera celte vie vouée l'exécration, quand, la tète couverte du long voile fu nèbre, l'abominable Richer marchera au supplice, une voix redira son crime et sa condamnation aux populations du Midi accourues pour le voir. Alors, soyez-en sûr, une autre voix sortie de ces masses profondes, murmurera autour de l'écha- fauddu coupable: Cen'estpas seulement un odieux parricide, c'est la doctrine démagogique et révolutionnaire qui pas- se. audience particulière par l'Empereur d'Autriche, qui lui a fait l'accueil le plus bienveillant. Le brick le Victor vient de partir pour la Re'union. Il emmène plusieurs ecclésiastiques pour le service religieux de la colonie, que le nouvel évêqtie, Mgr Desprez, organise en ce moment d'une manie're complète. Le Slaals-Courant publie uti arrêté royal qui accepte la démission des fonctions du consul des Pays-Bas h Gand, offerte par M. Grenier Le- febvre et nomme pour le remplacer M. A. Grenier, actuellement vice-consul. On lit dans les journaux de Périgueux du 7 Hier, lundi, une belle et imposante céré monie avait lieu dans la chapelle de l'hospice de notre ville. De nombreux militaires se pressaient dans cette enceinte, et venaient recevoir des mains de Mgr l'évêque les sacremens d'eucharistie et de confirmation, après avoir suivi, avec une exem plaire assiduité, les exercices d'une retraite donnée depuis quelques jours aux soldats du 17* de ligne. Sa Grandeur a, dans cette circonstance, adressé aux soldats du 17* des paroles pleines d'à-propos, inspirées par le zèle ardent de l'apôtre et le vif amour du soldat, paroles qui ont su captiver le coeur des miliiaires. Une dépêche télégraphique de Mobile, ap portée par VAsia, annonce l'incendie, dans la baie de Mobile même, du navire américain la Seine, venant de ce port au Havre, avec une cargaison de 3,000 balles de coton, dont la majeure partie était assurée sur notre place. Tout est perdu, navire et cargaison. Ce déplorable sinistre s'est accompli le 19- La Seine, paquebot magnifique trois ponts, appartenait a la Nouvelle Ligne entre le Havre et New-York; il se trouvait en ce moment hors ligne, et devait venir reprendre ses voyages réguliers après son retour du Havre. Le Journal de Prague rapporte l'assas sinat suivant qui a été commis Pillsen. Le 2 avril, k 9 heures du soir, un jeune hom me vint se présenter au presbytère de Plana, frappa a la fenêtre de la cuisine et demanda h entrer. Sur l'ordre du pasteur, Charles Nicolas, il fut intro duit. Questionné sur la raison qui l'amenait, il ré pondit qu'il était un messager de Pillsen, chargé d'une lettre remettre b M. le pasteur et qu'il avait lui parler en secret d'une chose importante. u Le pasteur entra avec lui dans une pièce voi sine de celle où se trouvaient les domestiques. Les servantes entendirent d'abord une courte conver sation en langue allemande, puis, bientôt après, elles distinguèrent ce cri: Jésus Maria.' Une d'elles se précipita, k ce cri de détresse, dans la pièce et vit le pasteur étendu dans son sang. Il avait été frappé d'un coup de poignard et ne don nait plus aucun signe de vie. L'inconnu se préci pita sur la servante, la renversa, s'élança vers la porte et se sauva. L'assassin, sur la trace duquel sont déjà les autorités, laissa près du cadavre du pasteur un pis tolet double chargé; on reconnut qu'il ne lui avait rien dérobé. La lettre qu'il avait remise au pasteur, et qui fut trouvée ouverte dans les mains de la victime, était ainsi conçue Votre maison est entourée de 20 personnes, dont je suis le chef; si vous voulez sauver votre vie, tenez-vous tranquille comme une souris d'église, ou je vous y forcerai bien avec mes pistolets et mes poignards; donnez-moi 1,000 flo rins de vos épargnes, sinon tout ce qui a vie dans votre maison sera assassiné, et elle sera pillée et incendiée. Si la vie vous est chère, pas le moindre bruit ou je vous poignarde snr la place, aussi vrai que je m'appelle Edouard Murelli. Edouard Murelli, capitaine de brigands. Ou écrit de Bologne, le 27 mars Dans la nuit du 22 au 23 mars, la gendarmerie s'est em parée du bandit Louis Serrantiui, presque au mo ment où il revenait de France. Serrantinni avait fait partie de la bande du célèbre Passatore, etcent écus avaient été promis pour sa capture. Le com missaire extraordinaire a envoyé cette somme h partager entre ceux qui l'ont opérée.» La Gazelle de Gènes, du 8 avril, annonce que M. Charles Bonaparte, prince de Canino, a quitté Civita-Vecchia. Il s'est embarqué comme simple marin sur le paquebot a vapeur français VJn- duslrie. Il a touché le 7 k Livourne, et il se rend a Marseille en passant par Sastia. D'un autre côté, on écrit de Hombourg, le 3 avril: Le prince de Canino, Charles Bonaparte, qui, comme on sait, est eu ce moment en Italie, a fait louer k Hombourg une brillante demeure pour le mois de mai; il se propose d'y passer une partie de la saison. Le premier projet de loi soumis par le gouver nement au Corps-Législatif est le projet de loi sur la refonte des monnaies de cuivre. D'après les documents administratifs, la valeur des sous royaux, liards, sous de mêlait de cloche, etc., etc.,actuellement en circulation est d'environ cinquante millions. Les décimes actuels pèsent de 20 a 24 grammes, le projet de loi fixe le poids des nouveaux décimes k 10 grammes. La valeur des monnaies de cuivre ne se règle pas sur leur valeur intrinsèque, c'est un véritable signe de convention admis pour les appoints dans les échanges de toute espèce; il y a donc avantage a les rendre moins lourdes et moins encombrantes. Quant k la fraude qui pourrait en résulter par les profils qu'offrirait le faux monnayage, elle sera difficile, k cause de la beauté et de la netteté que les machiues perfectionnées et puissantes permet tent de donner aux empreiutes. Après de nombreuses expériences, il a été prouvé qu'en fait de monnaie de cuivre, le meilleur métal était un alliage composé d'une partie de zinc, une d'étain, et quatre-vingt-quinze de cuivre. Cet al liage, qui se rapproche du bronze des médailles anciennes, paraît réunir les conditions d'un excel lent métal pour les monnaies; il ne se revêt pas de vert-de-gris, n'est pas cassant et se frappe bien. Ainsi serait composé le bronze monétaire nouveau. La dépense totale est évalué k 7,560,000 f. pour une émission d'une valeur de 5o millions de pièces de 1,2, 5, 10 centimes. Toutefois, l'émission de la nouvelle monnaie ne pourra dépasser, en défi nitive, la valeur nominale des anciennes monnaies de cuivre démonétisées. Un crédit spécial de 1 mil lion serait ouvert sur l'exercice de 1862 pour commencer cette vaste opération. Quelques cas de choléra ont été constatés depuis quelques jours k Paris; mais ils n'offrent aucune gravité et ne présentent aucun caractère épidémiqqe. Une affaire étrangement mystérieuse préoc cupe vivement les esprits k Marseille, c'est la dis parition d'un nommé Dominique Vinelli, ancien inspecteur de police k Païenne, arrivé k Marseille dans le mois de novembre dernier, avec la mission dit-on, du gouvernement napolitain de surveiller les réfugiés siciliens qui se trouvent dans le midi. Le sieur Vinelli aurait disparu de son garni, laissant une malle contenant de l'argent en assez grande quantité, vers le milieu du mois de novem bre, cinq ou six jours après son arrivée. Malgré d'activés investigations, la police n'a pu obtenir jusqu'à ce jour aucun renseignement certain sur la manière dont la disparitiou s'était effectuée. Seule ment, on a su qu'un réfugié sicilien, nommé Guc- cione, s'était présenté quelques jours après chez son consul pour obtenir son passeport le consul le lui ayant refusé, Guccione partit de Marseille

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 3