Philippe. Le second fils du duc d'Auinale, le duc de Guise, né Naples, il y a trois mois peine, est mort le i5 avril, au château de Claremont. Le maréchal Gérard a succombé samedi a quatre heures de l'après-inidi. Depuis vendredi soir il avait perdu connaissance, mais les membres de sa famille, quoiqu'ayant perdu tout espoir de le conserver, n'ont cessé de l'entourer jusqu'au moment où il a rendu le dernier soupir. Le maréchal Gérard avait soixante-dix ans par la mort du maréchal Soull et du maréchal Mar- mont, i! était le doyen des maréchaux de France, sa nomination remontant au 17 août i85o. Le maréchal Reille, qui vient ensuite, n'a été nommé qu'en 1847. Dans la nuit du vendredi h samedi, dit VUnion Bretonne, une assez forte secousse de tremblement de terre a été ressentie par les habitants du bas de la Loire. Cette secousse, accompagnée d'un violent coup de tonnerre, a ébranlé les meubles des maisons et réveillé un grand nombre de personnes. Le mercredi-saint, un violent orage a éclaté sur Mérignac, canton de Jarnac (Charentej; le nommé François Gontier, âgé de 44 ans, demeu rant Boruard, village dépendant de la commune de Mérignac, en a été victime. Il était dans les champs lorsqu'il fut surpris par les torrens de pluie qui accompagnaient les éclats du tonnerre. Il cou rut se réfugier sous un arbre très élevé; mais bien tôt le fluide électrique, attiré par la cîme de l'arbre, vint tomber sur Gontier, en produisant des effets snrprenans. Il a été trouvé étendu sur le dos dans une mare d'eau, quelques pas de l'arbre sous lequel il s'était abrité. Une de ses oreilles était déchirée, et un trou dans sa poitrine indiquait le passage de la foudre. Ses vêtemens avaient été comme coupés la ceinture, et le reste du corps était entièrement nu le panta lon et la chemise ont été emportés une assez grande distance, et déchirés ou plutôt déchiquetés eu petits morceaux. La victime tenait encore la main le manche de sa pioche dont le fer a été re trouvé loin de là dans l'autre main était la curette de bois dont Gontier se servait pour nétoyer sa pioche. Le correspondant d'un journal de New-York donne le détail suivant sur un horrible événement qui s'est passé au détroit de Magellan Une colonie pénale est établie par le gouver nement chilien au fort Bnlnes et comptait, la date des dernières nouvelles, 688 habitants. A la fin de décembre dernier une sédition eut lieu, et le gou verneur, homme de graud mérite, M. Mimez Ga- jnero, fut obligé de s'enfuir accompagné de l'au mônier, de l'autre côté du détroit. Ils y errèrent pendant plusieurs jours, vivant de poisson cru, endurant toutes sortes de tortures. Enfin le besoin les força de regagner la colonie où les attendaient les traitements les plus cruels. On voulut brûler vif le gouverneur. Le bûcher fut allumé. Il supplia qu'on lui épargnât celte mort horrible. Cette grâce lui fut accordée, et il fut fusillé, puis ses restes furent brûlés sur un bûcher, autour duquel les condam nés dansaient en chantant l'hymne national. Une barque américaine, la Floride, aborda sur ces en trefaites. Elle fut saisie; le patron, M. Shaw, de la Nouvelle-Orléans, fut immédiatement fusillé; le capitaine eut la vie sauve afin qu'il pût diriger le navire. Un vaisseau anglais le Elisa-Cornish qui jettal'ancre c te ndroit, et se rendait de Valpa- raiso en Angleterre avec près de 100,000 dollars d'or fut également capturé, et le capitaine fusillé aprèsavoirélémisaux fers. Après cela les mécréants mirent a la voile. Mais bientôt une révolte éclata a bord; les meneurs furent garottés et ou se rendit dans un port du Chili. Quand l'amiral anglais eut connaissance de ces faits affreux il dépêcha le vapeur de guerre le Virago, capitaine Hayes, et la frégate T/iélis, ca pitaine Kupes, l'effet de s'emparer des mutins. Ils sont tous entre les mains de l'autorité britan nique ou chilienne. Malgré les efforts que le gouvernement an glais fait dans l'Inde pour abolir les abominables sacrifices des sutties, il s'en présente encore quel ques cas, surtout dans les maisons princières. Un correspondant du Calcutta Englishman écrit de Birdwan pour lui annoncer un fait de ce genre: Le radja est mort Pachete le 1" janvier, h quatre heures de l'après-midi, et aussitôt on l'ap prit par les cris épouvantables que se mirent h pousser simultanément les femmes du zenana (le harem). Toutefois on fit bientôt taire ces cris, et l'on plaça un cordon de troupes tont autour de la résidence princière. En même temps on dressait en toute hâte, dans l'intérieur de l'enceinte, un bûcher et vers dix heures du soir un grand volume de flam mes et de fuinée vint apprendre aux assistants du dehors que l'horrible coutume de laquelle la fa mille ne s'est pas départie allait encore être suivie. La râni (la princesse) fit sept fois le tour du bû cher et se précipita ensuite au millieu des flammes, du haut d'une estrade de bois qui avait été prépa rée dans ce dessin. Après quelques effortsconvulsifs pour échapper aux flammes, elle mêla ses cendres h celles de son mari qui, par parenthèse, était idiot, et qui la détestait cordialement de son vivant. On écrit de Vienne, le 12 avril Un mal heur vient de porter la désolation dans une des plus illustres familles de l'empire d'Autriche. Avant hier Mmc la comtesse Kaunitz, arrivée de Prague h Vienne pour préparer son mari la triste nouvelle de la mort de son frère, était descendu directement au domicile conjugal son mari, lui avait-on dit, sorti depuis quelques heures, ne pouvait tarder de rentrer; en effet, peu d'instants après, un bruit de pas se fit entendre dans les escaliers. On rappor tait le cadavre du comte Kaunitz, mort subitement dans la rue d'une attaque d'apoplexie. Le comte avait assisté aux funérailles du prince de Schwar- zenberg. La construction de la nouvelle église des Dominicains, h Gand a été adjugée pour la som me de. fr. 110,000 M. de Spiegeleire, architecte Gand. On lit dans un journal allemand On a essayé a Vienne, de faire une étoffe avec les fils de l'araignée. En les filant au fuseau, on obtient un fil extrêmement fin, três-blanc et très-brillant. En six minutes, 24 araignées en donnent 1,000 aunes. Les étoffes obtenues par ce moyen sont bien supé rieures aux tissus de soie. Un malheur, arrivé aux environs de 3rom- berg, y produit une vive sensation. Le 11 avril, un jeune fabricant de savon de celte ville sê rendait chez sa fiancée demeurant un mille de distance. En revenant, dans la nuit du 11 au 12, il fut at taqué par des chiens. Le lendemain on retrouva son cadavre mutilé, et tout indiquait que le mal heureux avait soutenu une lutte acharnée. On ne sait si ce sont des hommes qui ont excité les chiens; mais on n'a plus retrouvé sur le cadavre ni la mon tre ni la chaîne que portait le jeune homme. L'église Saint Pierre. La ville d'Huy, qui renferme de nombreux moouments d'archi tecture, a fait, par l'incendie de l'église Saint- Pierre, une perte irréparable. Ce temple dont l'extérieur ni l'intérieur ne présentaient, semblait- il, rien de fort remarquable, n'en était cependant pas moins, au point de vue de l'archéologie, un de ces édifices d'autant plus intéressants qu'ils devien nent chaque jour plus rares dans notre pays. L'église Saint-Pierre remontait 'a une haute an tiquité et son style annonçait une œuvre du xu* ou du xm° siècle. C'était peut-être la plus an cienne de nos églises et la seule où l'on retrouvât encore les traces de la vieille architecture romane. Bâtie une époque de transition, ou restaurée plusieurs années après sa construction primitive, elle présentait un curieux mélange d'art roman et d'art ogival. Les voûtes surtout paraissaient ap partenir au premier de ces styles. Il est vrai que le caractère de celte architecture avait plus ou moins disparu sous une foule de res taurations et de décorations de mauvais goût exé cutées dans le siècle dernier. Mais il était assez facile d'en retrouver les vestiges et de lui restituer son type primitif. M. Knaden,curé de la paroisse, avait entrepris celte lâche depuis plusieurs années, et il la conduisait bonne fin, lorsque l'incendie est venu malheureusement mettre un terme au ta lent et au zèle qu'il y avait déployés jusqu'à pré sent. L'église St-Pierre était autrefois l'église des vignerons. Organe d'Huy-) FRANCE. Paris, le 16 avril. La grand'messe de Pâques a été célébrée Mar seille dans l'église Notre-Dame-du-Mont, par un ex-ministre anglican, M. Alfred Drayman, de l'U niversité d'Oxford. On lit, ce sujet, dans la Ga zette du Midi Ordonné la veille seulement par Mgr l'é- vêque de Marseille, notre nouveau co-religion- naire disait là sa première messe. A l'évangile il est monté en chaire, et, dans une allocution em preinte d'un accent forteineut anglais, mais pleine de clarté et de chaleur, il a voulu rendre compte des motifs de sa conversion et faire partager ses auditeurs le bonheur qui remplissait son âme. Il a eu des paroles pleines de force sur le vide et la froideur de celte Eglise faite de main d'homme, et quel homme encore que son fondateur, cet Henri VIII qu'il a énergiquement appelé le boucher, des femmes! il a eu des élans de vrai patriotisme en invoquant une sainte croisade de prières pour Son malheureux pays, pour cette Angleterre si riche des dons de la fortune matérielle, mais si indi gente des seules véritables richesses, des trésors éternels. Témoin déjà du prodienx succès des prières que la France a commencées pour la conversion de sa sœur schismatique, il s'est demandé si lui-même ne devait pas son heureux changement quelques- unes de ces âmes généreuses qui l'écoutaient, et il leur a offert l'expression d'une reconnaissance chrétienne qui désormais s'adressera tous les ca tholiques français mais sa gratitude remontant de la terre au ciel, s'est adressée surtout, en termes pleins d'effusion et de tendresse, la Mère des miséricordes, cette Vierge bénie que le schisme méconnaît en outrage, comme si l'on pouvait, en la blasphémant, honorer la divinité de son Fils Le vénérable père de Bussy qui avait prêché de nombreuses retraites ecclésiastiques, vieut de mourir au Puy c'était le père du pauvre, l'aumô nier du soldat, l'ami et le conseiller des gens du monde. Il a employé les derniers jours de sa vie la création d'un établissement pour les jeunes or phelins. Le jour de sa mort a été un deuil général son corps exposé a reçu la visite de toute la ville, et l'on ne saurait compter le nombre des visiteurs recueillis et empressés qui sollicitaient la faveur de faire toucher la main bénite du saint prêtre quel que objet de dévotion que l'on emportait chez soi comme un doux souvenir et une précieuse relique.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 2