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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3609
35me année.
7PS.ES, i" Mai.
L union ET SES ANTAGONISTES.
Malgré les brigues et les cabales des me
neurs du parti exclusif et des feuilles sa
dévotion, les Belges sont las et faligués.de
ces luttes déplorables de parti que l'ambi
tion et l'égoisme visent éterniser sur
notre sol. En effet s'il est une vérité no
toire et palpable, c'est bien coup sûr l'a
version instinctive qu'inspira toujours au
peuple Belge ces discussions acrimonieuses
dont le moindre inconvénient est de semer
la discorde entre les citoyens et jusqu'au
sein des familles, mais que le parti soi-di
sant libéral a mis l'ordre du jour au nom
du libre examen.
Ce fut grâc6 l'union de tous les partis
honnêtes, grâce l'union de tous les no
bles et patriotiques éléments que renfer
mait en son sein la Belgique, que le pays
récouvra sa vieille indépendance et conso
lida en peu d'années le trône de Léopold
et la constitution de 1850. Et cependant
nous voyons aujourd'hui les dépositaires
du pouvoir arborer avec ostentation le
drapeau de l'esprit de parti, intolérant et
exclusif; nous voyons au banc ministériel
des hommes jadis rangés sous la bannière
de l'union, aujourd'hui reniant leurs plus
beaux titres de gloire se vouer la défense
de l'exclusivisme érigé en principe; nous
voyons les coteries les plus divergentes
d'opinions, de systèmes et de tendances
se conféderer sous le nom de libéraux,
sans autre lien qui les unisse que leurs
communes antipathies l'endroit du ca
tholicisme et que leur haine jalouse en
vers le seul parti digne, s'il en fut jamais,
de gouverner, en raison de sa force nu
mérique et de la noblesse de ses principes.
Aussi ne sait-on de quoi s'étonner da
vantage ou de l'étrange hallucination que
se crée le ministère en prétendant raviver
son pouvoir au feu des dissensions civi
ques, ou du déplorable aveuglement dont
il fait preuve en se constituant la fois
l'ami du parti révolutionnaire de toute
nuance et l'adversaire implacable du seul
parti conservateur ou catholique, (i) Mais
les causes bien connues de l'avènement de
la politique nouvelle au limon des affaires
expliquentsuffisammentcettealtiludeanor-
male prise depuis le 12 août 1847 par les
dépositaires du pouvoir. Portés au banc
ministériel grâce aux efforts combinés des
clubs démagogiques et des fauteurs de l'é
tranger, les hommes d'Élat de la politique
nouvelle ont évidemment un intérêt trop
vivace perpétuer les dissensions de parti,
source de leur triomphe, et relier les di
verses coteries pseudo libérales par le lien
d'une commune antipathie l'égard du ca
tholicisme; seul point de contact d'une
coalition hétérogène toujours prête se
dissoudre.
Ah! ce n'était pas ainsi que l'entendaient
les fondateurs de notre glorieuse nationa
lité; ce n'était pas ainsi que l'entendaient
jadis les chefs du libéralisme,ni M. Lebeau,
ni M. Vandeweyer, ni M. Leclercq, ni M.
Rogier lui-même. Qu'on nous permette de
citer ici un passage d'un imminent publi-
ciste du parti libéral; M. Tielemans parlait
ainsi en 1851
Ce que nous voulons, c'est que le gou
vernement se tienne en dehors de tous les
partis....
Sa force n'est qu'à cette condition.
Plus un parti sera fort, plus grande sera
la faiblesse du gouvernement qui l'adopte.
Qu'on nous dise celui qui s'est sauvé par
ce moyen!
On triomphe quelque temps coups
de majorité, mais bientôt l'obséquiosité,
l'entêtement, l'ignorance, l'indiscrétion,
l'intérêt personnel, l'amour-propre, l'am
bition, l'orgueil, tous les défauts, tous les
vices enfin affluent vers le parti qui do
mine, et alors il n'y a plus dans ses rangs
d'homme si sot ou si vil, dont le gouver
nement ne devienne solidaire. Tout s'enre
gistre son compte,... et le jourde sa chûte
arrive!
Un gouvernement doit demeurer neu
tre entre les partis; s'il marche entre eux
avec modération, s'il gouverne avec fer
meté, s'il cherche de bonne foi le plus
grand bien de tous, il sera toujours assez
fort pour atteindre son but, car il aura
l'approbation des honnêtes gens.
Ce que nous voulons, c'est qu'on ap
pelle aux fonctions publiques les hommes
les plus probes et les plus capables, unio
nistes ou autres, catholiques ou libéraux,
n'importe, pourvu qu'ils sachent aimer la
loi, défendre la patrie, et la rendre heu
reuse après l'avoir sauvée.
Ce que nous voulons, c'est que le trône
de Léopold soit assis sur quelque chose de
plus stable que la volonté changeante des
partis, sur de bonnes lois, sur des inslitu-
tutions libérales, sur la prospérité publi
que! (L'Union et la Constitution.)
Puisse donc le corps électoral ramener
bientôt le char de l'État dans la voie salu
taire d'où il n'aurait jamais dû sortir; dans
la voie éminemment nationale tracée de
vant lui en 1850! Puisse le corps électoral
protester dignement au nom du pays con
tre une politique chez qui la partialité est
un dogme et l'excitation des discordes in
testines le plus sûr moyen de parvenir!
Lundi, 10 Mai, 8 heures du matin,
l'Eglise de Saint-Jacques, S. G. Confirmera
les élèves du Collège Êpiscopal de Saint-
Vincent de Paul qui feront leur Première
Communion. Rien ne sera négligé pour
cette Solennité, dont l'éclat sera rehaussé
par un Sermon français du Pontife.
Ce malin ont été célébrées en l'Église de
Saint Martin, les obsèques du patriarche
Yprois M. Deseure, propriétaire, décédé
l'âge de 102 ans, 2 mois et 20 jours, après
avoir donné l'exemple d'une vie vertueuse
couronnée jusqu'à la fin du plein usage
des facultés de l'intelligence.
M. LOUIS GERSTE, notre concitoyen,
ancien élève du Collège S-Vincent de Paul,
a subi son examen devant le Jury central
siégeant Bruxelles, et vient d'obtenir le
grade de candidat en Philosophie et Let
tres.
On nous écrit d'Audruicq(Pas-de-Calais).
a La commune de Zutkerque, de notre
canton, vient d'être le théâtre d'une céré
monie touchante dont le souvenir mérite
d'être conservé. Le curé de cette paroisse,
M. Orain, homme d'un cœur excellent et
d'une charité tout évangélique, y a donné
dimanche dernier la première communion
plus de cent enfants des deux sexes, ha
billés, la plus part ses frais. Dès six heu
res du matin les cloches sonnaient et
appelaient les familles cette fête, et, dans
un instant l'église, parée de ses bannières
et de fleurs prinlannières mêlées de feuil
lages verts, était comble, tant la joie était
grande dans tout le village. Il n'y manquait
personne; pauvres et riches, tout s'y étaient
donné rendez-vous, et plusieurs prêtres
des communes voisines y étaient aussi ac
courus pour assister leur confrère. Les
offices terminés, on croyaitque c'était tout;
mais le bon pasteur annonça aux jeunes
communians qu'il y aurait, trois jours, fête
au presbytère, et qu'il voulait les avoir
tous successivemet sa table, regrettant
de ne pouvoir les réunir tous la fois le
même jour. On comprend le bonheur de
ces enfants, et c'était qui figurerait dans
les cinquante premiers invités. Bien des
larmes sans doute d'innoncence et de joie
ont coulé dans ces trois jours de réunion;
mais elle ont plu Dieu qui a béni le jeu
ne troupeau et son digne pasteur.
Un arrêté royal du 26 Avril au
torise la commission administrative de
l'institution royale de Messines vendre,
au cours du jour le plus élevé, ou bien
réclamer du gouvernement français le
remboursement d'une rente 5 pour cent,
au capital de 10,560 fr., et dont l'intérêt
41/2 p. c., par décret du prince-président
de la République française, en date du 14
mars dernier.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Oû s'abonne \pres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX. DE L'ABONNEMENT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c.
Le Propagateur païaît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions A® centimes la ligne.)
(i) Voyez ce sujet l'intéressante brochure publiée ré
cemment par M. De Decker, sur l'esprit de parti et lesprit
national. Tout le monde en Belgique a déjà lu nu s'empres
sera de lire cet écrit remarquable où la profondeur des vues
s'unit un si haut point au& beautés de la diction.
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