9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3638. 30me année. 7FB.ES, il Août. Par le résultat des dernières élections, on a trop tôt espéré que le pays parvînt se débarrasser de l'étreinte mortelle du libéralisme maçonnique. Quand ce des potisme corrupteur lient une nation sous le joug, comme c'est par sa faute inexcu sable qu'elle y tombe, il est rationnel que ce ne soit qu'aprèsde rudes épreuves qu'elle y échappe. La Belgique ne pouvait résister l'in vasion violente des sans-culottes, mais elle a vu l'infâme franc-maçonnerie et le libéra lisme s'identifier dans des hommes qu'elle a néanmoins portés jusqu'au faîte du cré dit populaire. On doit gémir sur la pa trie d'être tombée si bas, mais elle y est venue les yeux ouverts. Quand les feuille tons impudiques de Sue constituaient la vogue des journaux, remplissaient les es taminets, fesaient fureur parmi la jeunesse, étaient prônés par des hommes graves, n'é tions nous pas occupés descendre? Qu'est ce autre chose que se dégrader de la part d'un peuple, lorsqu'il place une sorte d'amour propre et de bon ton jeter la déconsidération sur la religionsur le clergé de son église, sur les institutions de piété? lorsqu'il laisse une presse déver gondée insulter vingt ans tout ce qu'il a de sacré et d'honnête, son culte, son Roi, ses autorités, la morale publique, et qu'au lieu de laisser du moins cette presse vé géter dans l'oubli et l'opprobre, elle est choyée, préférée mise en honneur et in vestie d'une influence décisive au salon et au scrutin? Vienne Proudhon, quelque Nabab lui offrira une plume en brillants. Il est facile de constater le dommage immense que le libéralisme maçonnique a déjà causé, chacun le peut, mais autre chose est d'y porter remède, ou d'arrêter le torrent qui déborde. La franc-maçon nerie avec ses ressorts occultes et ses ra mifications aussi diverses que difficiles saisir, a son but persévérant: c'est l'exploi tation du mal en grand, la dépravation humaine par l'abolition de la croyance pa- tholique, seul dépôt conservateur de la vé rité. Le catholicisme ne peut périr: il peut périr chez une nation donnée, l'histoire nous en fournit de trop déplorables exem ples. La croyance périt d'abord, et le culte ensuite. Le libéralisme maçonnique, aussi adroit que pervers, ne s'attaque surtout qu'à la foi et au cœur, peu lui importe qu'à la croyance minée et au cœur corrompu des masses survivent des temples de bri ques et des formes de religiosité: sa ma lice le portera jusqu'à proléger par ci par là ces choses extérieures, qui ne sont rien et sont prêles tomber en ruine quand l'intérieur fait défaut. Telles sont les tendances qui successi vement se déroulent et se développent da vantage. La maçonnerie bruxelloise descend dans la rue en triomphe-en dérision de l'auto rité ecclésiastique qui la proscrit. Aucun candidat libéral des élections quelconques nedédaignel'appui des feuilles les plus impies et les plus graveleuses. Si un prêtre apostat prêche d'absurdes doctrines, il trouve aussitôt un membre du corps législatif pour lui proposer un trai tement. Le curé schismatique de la Xavée est dans sa résistance scandaleuse M*r l'E- vêque de Liège soutenu par les libéraux les plus influents. Des calomnies ébonlées sont mises en vogue. Si le receveur Retsin a employé des deniers publics de sa caisse, on ne tarit plus en commentaires sur ses accointances avec l'épiscopat. Il faut courir sus aux Jé suites, abattre la croix Tilff, prévenir la main-morte et la dîme que le parti catho lique veut rétablir. Nous disons le parti catholique: car d'a près le libéralisme, l'église catholique n'est pas une religion, dirait-on, mais un parti. Trois cents hommes accourus de tous les points de la Belgique aux applaudisse ments des loges, impriment en face de l'Eu rope civilisée, au front de leur patrie, la flétrissure du vœu criminel que l'autorité religieuse soit bannie de l'enseignement public. La génération future serait ainsi des tinée devenir un ramassis abjectde liber tins impies et sauvages. Une loi passe sous l'influence du courant des idées: tous les établissements que l'E tat salarie sont privés l'heure qu'il est du bienfaisant et indispensable empire que la sainte religion doit exercer sur les jeunes âmes. Ecoutez les fonctionnaires, écoutez les cafés, écoutez les journaux qui s'y trouvent, écoutez les tables d'hôtes et les chemins de fer, en présence du pays divisé, déchiré et saignant, on loue encore le libéralisme, on vante le progrès, et l'on n'aperçoit pas un bout d'oreille de maçonnerie. Qu'importe que nous soyons sans traité de commerce avec la France, que nos cam pagnes soient écrasées par le bétail et les grains étrangers, qu'importe qu'Yprès soit sans garnison? le libéralisme est au pou voir et Ypres avec une école moyenne sur lepapier a eu tort dépasser si tristemeutsa Tuindag. Les préjugés une fois enracinés sont bien redoutables, les hommes qui par leur position pourraient le plus être utiles leurs concitoyens y cèdent eux-mêmes, passent leur vie et consument leur talent dans de misérables intrigues, et disparais sent avec le seul mérite d'avoir beaucoup nui. Depuis longtemps le mode de récrute- ment en vigueur pour la milice soulève les plaintes les plus légitimes. A ce litre, il eut déjà dû fixer l'attention de la légis lature, si les soucis politiques du ministère et de son parti n'absorbaient tous les loisirs de la Chambre en des discussions oiseuses et irritantes. Aujourd'hui un représentant de Courtray, M. Ernest Vandenpeereboom vient de mettre au jour une brochure où celte importante question se trouve traitée avec talent et connaissance de cause. La charge onéreuse de porter les armes laquelle se trouve astreinte une partie de la jeunesse Belge est un état de choses qui froisse profondément nos mœurs et notre liberté civile; elle enlève aux champs un grand nombre de bras utiles leur culture, et, qui plus est, après avoir durant plu sieurs années condamné beaucoup de jeu nes gens une carrière exceptionnelle; elle les rend la société civile alors qu'ils sont devenus peu propres se frayer une carrière nouvelle et que trop souvent ils ont contracté des habitudes vicieuses. Telle est la gravité de ces faits, que beaucoup d'esprits sérieux et pratiques en sont ve nus exiger que les forces militaires du pays se récrutassent exclusivement de vo lontaires; proposant en conséquence que l'on encourageât ces sortes d'engagements par l'institution de primes de faveur. M. Ernest Vandenpeereboom, qui lui aussi s'efforce d'obvier au système défec tueux en vigueur pour le récrutement de l'armée, partage, au moins en partie, cette manière de voir, et propose cette fin d'imposer chacun des jeunes gens ins crits pour la milice une taxe proportion nelle sa fortune. Ainsi l'on créerait des fonds qui permissent de libérer ou d'in demniser les conscrits dépourvus de res sources pécuniaires, et celte corvée pénible et onéreuse, aujourd'hui dévolue exclusi vement quelques-uns, se trouverait con sidérablement allégée si un partage équi table appellait y participer chacun en proportion de ses moyens pécuniaires. M. Jules Struye, étudiant l'Université de Louvain et ancien élève du collège de S1-Vincent de Paul, vient d'obtenir devant le jury combiné Gand-Louvain le grade de candidat eu droit. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Hun? 25 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et Le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) LE LIBÉRALISME. quelques mots sur le recrutement militaire. L'Indépendance affirme qu'aucune mesure n'a été prise par M. le ministre des finances pour le cas éventuel où le traité avec la France arriverait terme, sans renouvellement, mardi matin. VIndépendance se trompe. Des avis ont été transmis, entr'autres aux négociants entre positai- resde vins a l'entrepôt de Bruxelles. Nous devons

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1