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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3640.
Mercredi, 18 Août 1852.
30me année.
7PP.ES, 18 Août.
DES EMBARRAS MINISTÉRIELS.
On pourrait s'étonner bon droit du re
tard prolongé qu'éprouve la reconstitution
d'un cabinet quelconque, si l'on ne savait
quel point la politique tristement nou
velle inaugurée le 12 août 1847a embrouillé
les affaires du pays et enrayé dans sa mar
che le char du gouvernement. Peu d'hom
mes d'état assurément oseraient prendre
sur eux de débrouiller ce chaos; il faudrait
cet effet une dose peu commune de pa
triotique abnégation ou de suffisance am
bitieuse. M. Rogier restera donc, suivant
toute apparence, au banc ministériel ;quant
M. Frère, dont l'inexpérience et la té
mérité ont contribué plus que toute autre
cause engager la politique nouvelle en cette
impasse étroite et difficile, M. Frère, eu
homme bien avisé, semble avoir pris dé
goût du métier ef se dispose, parait-il,
partir pour l'ItalieBon voyage!
Nous l'avons dit, le ministère s'est four
voyé de toute part.
Dans le domaine des intérêts matériels
s'étend partout le malaise. Les populations
rurales sont dans la gêne sinon dans la
misère, par suite de l'avillissement du prix
des denrées et du bétail. On en connaît la
cause; elle gît dans l'abolition presque
complète de la protection douanière.
Noire marine marchande a pareillement
reçue une mortelle atteinte par suite du
dernier traité avec l'Angleterre; grâce en
core une fois aux doctrines libres-échan
gistes que professe la politique nouvelle.
De plus, les engagements catégoriques
pris, la face du pays, par le cabinet du
12 août, d'étendre le free-trade toutes les
branches du travail national, entretiennent
l'inquiétudeauseindesclassesindustrielles,
et les fabriques, les usines, les mines sous
la menace perpétuelle d'un coup fatal, n'en
visagent qu'en tremblant l'avenir. Enfin,
ces mêmes doctrines économiques dont nos
hommes d'état sont si fiers, nous placent
et nous placeront toujours dans nos tran
sactions commerciales avec les nations
étrangères dans une position d'infériorité;
vu que ceux-ci pour se ménager toutes les
faveurs du tarif, n'ont jamais qu'à invoquer
les principes anti-protectionnistes qu'affi
chent ceux-là.
Ainsi qu'au milieu des classes ouvrières,
l'incertitude et la méfiance régnent dans
les rangs de l'armée. Elle a vu mettre en
question avec acharnement son budjet, son
organisation, son existence même. Les amis
du ministère ont été ses antagonistes les
plus déclarés et le ministère lui-même a
fini par céder, alors qu'il institua une com
mission chargée d'examiner le système mi
litaire du pays. Tout indique, il est vrai,
que la cause de l'armée n'a fait que gagner
celte enquête, et que le budjet de la
guerre, que le parti ministériel voulait ra
mener 25 millions; se verra au contraire,
si l'on accepte les idées de la commission,
porté 32 millions. Mais alors que diront
les amis et les soutiens du ministère, et
dans ces tiraillements divers qu'adviendra-
t-il de l'armée, de ses droits et de cette
sécurité en son sort sans laquelle son dé
vouement sera toujours paralysée.
Les intérêts moraux de la nation ne se
trouvent guère moins compromis que les
autres. Et telles sont les déplorables me
sures prises leur égard, que l'on ne sait
comment concilier les actes du ministère
avec les notions les plus élémentaires du
sens commun. Il nous suffira ici de men
tionner les loix sur l'enseignement supé
rieur et sur l'enseignement moyen, et les
mesures illibérales dont MM. de Haussy et
Tesch ont pris l'initiative au détriment de
la charité privée. Des précédents aussi fâ
cheux, concordant eu tous points avec des
prévisions généralement reçues et avec les
menaces bien accentuées de la presse libé-
raliste, ne revêlent que trop de quel esprit
s'inspireront et la nouvelle loi sur les œu
vres de bienfaisance et la révision probable
de la loi sur l'instruction primaire. En vain
tous les cœurs catholiques sont ils blessés
au vif, en vain les populations murmurent;
tandis que le corps électoral proleste; le
pseudo-libéralismen'a pas cou lu me de tenir
compte des intérêts de la Religion non plus
que des vœux du peuple. L'appui des loges
maçonniques et l'assentiment des moutons
de Fanurge qu'elles mènent la remorque
suffisent son ambition, puisqu'ils sont
parvenus lui valoir une majorité au sein
du Parlement. Au reste, si la réaction qui
s'opère en faveur des principes modérés
est lente l'emporter, sa marche n'en est
que plus sûre et ses effets en seront plus
durables.
Le 17 de ce mois a eu lieu aux Halles
la Distribution solennelle des Prix aux
élèves du collège communal.
Celte solennité s'est ouverte par un
drâme, ayant trait aux derniers moments
de Thomas Morus, l'héroïque victime du
schisme d'Angleterre et des fureurs de
Henri Vlll. Le choix du sujet était des plus
heureux; nous aimons le constater. Peut-
être même avait-on eu en vue d'effacer la
fâcheuse impression qui, l'an passé, en
pareille circonstance, s'était produite lors
de la représentation d'une scène toute
lissue de récriminations iibéralisles.
M. le professeur Gorrissen a fait ensuite
lecture d'un discours, où il expose son
point de vue la question relative l'inter
vention de l'État dans l'enseignement moy
eu. Les lecteurs du Progrès trouveront sans
doute celle pièce oratoire dans les colonnes
de leur journal, pour lequel elle semble
avoir été écrite.
Successivement M. le principal Maertens,
qui quille la direction du collège commu
nal, a pris la parole et adressé ses adieux
la ville et ses élèves. La convenance de
son langage et surtout la profonde émotion
qui le dominait, ont produit une vive im
pression sur tout l'auditoire, et nous ne
douions pas que bien des parents ne voient
avec regret et non sans crainte enlever
ce collège, par le départ de M. Maertens,
les garanties que leur sollicitude paternelle
trouvait en la présence du Principal dé
missionnaire.
La proclamation des lauréats s'est faite
avec la solennité accoutumée. Ont rempor
té des prix les élèves dont les noms suivent
En annonçant dans notre dernier numéro
que Mr Gustave Liebaert(1c cette ville venait
de passer son épreuve préparatoire pour
les sciences, nous avons omis de mention
ner que c'était avec distinction.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grande
Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT9 par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c.
lie Propagateur païaît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne.)
Louis Beele, Jules Lemeere, Le'opold Duha-
meeuw, Pierre Liebaert, Amedée Vanderslichele,
Antoine Swekels, Hippolite Tbieuw, Emile Van-
tholl, Edmond Delbecque, Auguste Levasseur
Le'opold Vausingle, Eugène Iweins, Charles Lie
baert, Emile Joos, Paul Vandebrouke, Gustave
Anlony, Félix Surson, Gustave Rils, Louis Comyn,
Le'onard Delbecque, Alfred Lemeere, Edmond
Dewulf, Hermau Dnjardio, Jules Lafaut, Jules
Vaudezande, Joseph Maurau, Ernest Thiebault,
Prosper Lambin, Prosper Vaudevyver, Charles
Vandenbnlcke, Arthur Verhille, Le'on Liebaert,
Jules Degryse, Gustave Cardinael, tous d'Ypresj
Se'verin Kempe» de Hasselt, Louis Garnier de
Courtrai, Isidore Vermeirsch d'Ostende, Édouard
Vermeersr.h de Dic.kebuscb, Polidore Peckel de
Boesinghe, Justin Alexis de Louvaiu, Jules Denis
de Roubaix, Edmond Hanssens de Fûmes, Elvir
Deheusch de Mons, Charles Otto d'Anvers, Fran
çois Descoville de Tournay, Antoine Reynaert de
Nienport.
On lit dans l'Indépendant du Luxembourg
v M. le gouverneur de la province s'est rendu hier
'a Bruxelles, pour l'acceptation du doo de 5,ooo fr.
de rente fait par M. Ferdinand Nieolaï, au profit
des bureaux de bienfaisance du Luxembourg, et
pour s'entendre avec ce bienfaiteur sur la meilleure
application donner a une autre rente de 2,5oo fr.
postérieurement promise.
Les RR. PP. Jésuites ont repris possession
de leur ancienne maison a Loyola.
Le barreau de Gand a procédé maidi la
composition de sou conseil de discipline pour
l'année 1852-1855. M. Metdepenninghe a été
réélu bâtounier tous les anciens membres du cou-
seil ont été réélus également.
Les incendies se multiplient Anderlues
(Hainaut) d'une manière effrayante. En moins de
i5 jours, trois sinistres ont jeté l'épouvante dans
cette cotnmuue. Le dernier qui a eu lieu dans la