FRANCE. Paris, 15 août. nuit de vendredi k Samedi a réduit en cendres une petite ferme appartenant au sieur Jean Erlin. Un cheval, uue vache ont péri, et l'on a également a déplorer la perle d'une partie de la récolte déjà engrangée. La fréquence de ces iucendies ne pouvait man quer d'éveiller l'attention des autorités. Le procu reur du Roi s'est rendu sur les lieux et a interrogé un grand nombre de personnes. Jusqu'ici la justice n'a recueilli que des indices vagues qui puissent la guider dans ses recherches. Espérons que les in vestigations ue demeureront pas sans résultat. On écrit de Vezon (Hainaul) Hier, pen dant l'un des orages épovantables qui régnent sur nos environs depuis quelque temps, la foudre est tombée sur un champ que labourait un cultivateur de notre commune les 2 chevaux furent foudroyés du même coup et leur conducteur, relevé par des voisins, se trouve encore dans un état désespéré. Ou écrit d'Anvers: L'escadre de la Reine d'Angleterre, qui était partie d'Anvers samedi k 2 heures 3o, a mouillé le même jour dans la passe de Terneuze, pour y passer la nuit. Hier matin dimanche, le temps était très mauvais et le vent violent, les bâtimens sont restés a leur mouillage. Cepeudaul vers 11 1/2 heures, il ont pu se mettre en route et venir en rade de Flessingue, où ils ont jeté l'aocre. Le vent soufflait alors avec violeuce de l'ouest, le Victoria et Albert, le Blah Eagle, le Fairy et le Vivid ont appareillé de nouveau et sont re tournés dans la passe de Terneuze, où le bateau vapeur Baron Osy les a encore trouvés aujour d'hui lundi cinq heures du malin. On a reçu depuis la nouvelle que l'escadre en tière a mis en mer ce matin sept heures. Hier après-midi sont partis par le steamer Ravensbourn pour Londres plusieurs familles an glaises et beaucoup d'autres passagers qu'avait at tirés a Anvers la visite de la Reine Victoria en Belgique. Un accident déplorable est arrivé a bord de ce steamer. Ce bâtiment, qui a trouvé l'escadre de S. M. la Reine d'Angleterre k l'ancre dans la passe de Ternense, l'a saluée, en tirant des coups de ca nons; malheureusement au quatrième coup, la pièce a fait feu alors qu'on était encore occupé k la bouter et l'homme qui s'en occupait a eu les deux mains emportées; il a été transporté k bord de la frégate anglaise Rétribution qui se trouvait en rade de Flessingue et y a reçu les premiers se cours. argti VKdivi.ot.ir. Les vieux débris des phalanges impériales ont encore k déplorer une perte qui sera vivement sentie. M. le général Petit, sous-gouverneur de l'hotel des Invalides, vient de rnonrir. Le général Petit eut i'insigne honneur de recevoir l'Empereur dans ses bras au moment où il fit ses adieux k sa garde dans la cour du palais de Fontainebleau. ACTES OFFICIELS. Par arrêtés royaux, en date du t 2 août 1802 Le sieur Keymolen (H.-J.), substitut do procu reur-général près la cour d'appel de Bruxelles, est nommé avocat-général k Gand, en remplacement du sieur Coliuez, appelé k d'autres fonctions; Le sieur Vanden Peereboom (Eugène), substitut du procureur du Roi k Gand, est nommé substitut du procureur-général, près la cour d'appel de Bruxelles, en remplacement du sieur Keymolen, appelé a d'autres fonctions; Le sieur HofTman (J.-B.), substitut du procureur duRoik Tongres, est nommé substitut du procureur du Roi k Gand, en remplacement du sieur Van des Peereboom, appelé k d'autres fonctions; Le sieur Fuss (Théophile), substitut du procu reur du Roi k Marche, est nommé substitut du procureur du Roi k Tongres, en remplacement du sieur Hoifman, appelé k d'autres fonctions; Le sieur Beckers (Ch.), avocat k Namur, est nommé substitut du procnreur du Roi k Marche, en remplacement du sieur Fuss, appelé k d'autres fonctions. Départ de S. M. la Relue d'Angleterre* Samedi matin, a 9 heures précises, S. M. la Reine Victoria, le prince Albert, S. M. le Roi Léopold, ainsi que les princes et princesses des deux familles royales, ont quitté le château de Laeken pour retourner k Anvers, avec uue suite extrêmement nombreuse. A 9 heures et 10 minutes, le convoi royal qui attendait les augustes personnages k la Coupure, s'est mis en marche pour Anvers. M. Masui et les principaux fonctionnaires de l'administration fai saient les honneurs du convoi. Notre famille royale était accompagnée de MM. le comte de Marnix, maréchal du palais, le colonel d'Hanins deMoerkeike, le colonel de Lannoy, le major de Fiquelmont, etc. Au moment du départ, plusieurs centaines de curieux se trouvaient réunis k la Coupure. Des cris de vive le Roi! vive la Reine d'Angleterre! se sont fait enteudre, mais un incident que nous voulons rapporter, a marqué cette manifestation. Un iudividu porteur d'un paquet qu'il tenait sous le bras, k la mauière des tailleurs, s'est mis k crier Vive le parti catholique romain Cette ridicule prouesse (on ne sait dans quelle intention ce cri a été poussé) a été accueillie par un mouvement de piété de la part de la foule. Celui qui avait pro féré ce cri inconvenant, s'est retiré tout confus lui-même, et personne n'a songé seulement k l'in terpeller. Cette espèce de maniaque avait toutes les allures d'un garçon tailleur eu tournée. A dix heures, l'arrivée a Anvers du convoi royal était signalée a la station de Bruxelles par le télé graphe électrique. Uue foule immense stationnait près du débarcadère d'Anvers et sur le port. On écrit d'Anvers: La Reine d'Angleterre, le Prince Albert, leur royale famille, accompagnée par S. M., le duc de Brabant, le comte de Flandre et la princesse Charlotte, sont revenus ce matin k Anvers. Les préparatifs autour de la station pour recevoir LL. MM. étaient exactement les mêmes que jeudi dernier. M. le gouverneur civil, M. le général commandant la province, M. le bourg mestre et le collège écheviual, M. Wappers, etc., se trouvaient dans la salle d'atteute. Dix voitures de la cour dont trois attelées de 4 chevaux, conduits k la Daumont, stationnaient de vant la salle d'attente. Les augustes visiteurs ont été accueillis partout avec un enthousiasme dont nous avons vu peu d'exemples. A la cathédrale principalement, les acclaraatious, les vivats, malgré le respect qu'inspi rait ce lieu saint, ont éclaté sur le passage de LL. MM. qui paraissaient heureuses de l'empressement et des marques d'attachement de notre populatiou. De la cathédrale LL. M\I. se sont rendues au palais où il y a eu un déjeûner dinatoire vers 1 r/4 heures. Quelques minutes avant deux heures, le God save the Queen, entonné par la musique des ca rabiniers annonça l'arrivée du cortège royal, et les voilures de la cour débouchèrent au grand trot sur le quai Van Dyck, escorté par un escadrou de lanciers. Le temps était fort beau, aussi la foule était elle compacte. LL. MM. se sont rendues immédiatement au palais. A 11 heures, le cortège s'est reformé pour se rendre k la salle d'exposition, rue de Vénus. Lk LL. MM. ont été reçues par la commission direc trice, qui leur a fait les honneurs du salon. Plu sieurs des artistes exposants s'y trouvaient. LL. MM. ont paru voir avec plaisir plusieurs des tableaux exposés et se sont particulièrement arrêtés devant les toiles de MM. deKeyser, Dyk- mans, Wappers, Achenbach, etc., etc. Du salon elles se sont rendues au Musée, dont elles ont par couru toutes les salles. Vers midi et demi LL. MM. ont été voir la Cathédrale, dont elles ont fait le tour après avoir visité longuement l'atelier où vient de s'achever la restauration de lu Descente de croix, par Rnberis. M. le doyen, ses vicaires et quelques marguillers les ont conduits pour visiter le plus beau temple de la Belgique. Le Roi et les princes descendirent jusqu'à l'em barcadère. L'heure du départ ayant été avancée, la chaloupe du yacht royal ne se trouvait pas en core au quai. LL. MM. durent attendre pendant plusieurs minutes, au milieu des acclamations de la foule, qui n'avaient pas encore été anssi vives. Tous les voyageurs avaient conservé leur toi lette du matin. Les jeunes princes anglais seule ment avaient mis par dessus leur veste, une espèce de blouse grise. Les petites princesses portaient a la main des nécessaires de voyage. Bientôt on vit une embarcation se détacher du yacht Victoria and Albert et se diriger vers la côte. En ce moment, ce fut sur le quai, où l'ordre avait été maintenu jusque-là, une affreuse bagarre, la foule rompit le cordon de troupes, et ceux qui se trouvaient en avant sur le bord de l'eau, failli rent être précipités dans le fleuve. Cette provi dence qui protège les imprudents intervint par bonheur. L'équilibre se rétablit et le quai fut dé blayé. Les ancres étaient levées an moment où les deux familles royales arrivèrent k bord. Le pavillon belge fut hissé au grand mât du yacht royal et le yacht éclairenr le Vivid se mit le premier en marche. Le Victoria and Albert suivit immé diatement. La Reine était assise sur le pont en tourée de ses enfants. Elle répondait en s'inclinant aux cris de la foule. Peu k peu tous les uavires s'ébranlèrent. Tous les canons saluèrent la ville et les vaisseaux de l'escadre avaient tourné la digue. Le temps n'a pas toujours favorisé celte véri table fête maritime. Mais la pluie et le vent n'ont pas effrayé les curieux. La reine qui n'avait pas voulu pour une simple visite d'amitié recevoir un accueil officiel, a dû être satisfaite de la réception toute cordiale qui lui a été faite. Toutes les dispo sitions ont été prises par l'autorité avec une in telligence parfaite, et aucun accident n'est venu signaler ces quatre journées de bruit et d'ani mation. Un grand nombre de grâces viennent d'être ac cordées, k l'occasion de la fêle du t5 août. Il v a 800 grâces politiques de personnes comprises dans les catégories départementales, et 5oo grâces d'in dividus condamnés pour des crimes ordinaires. On lit dans la Patrie Un incendie qui aurait pu avoir les suites les plus fâcheuses a éclaté celte nuit, k minuit et demi, au palais de l'Elysée. On a constaté que cet incen die avait pour cause unique l'exagération de chauf fage de jour et de nuit, qu'on avait été dans la nécessité d'établir pour faire sécher les peintures exécutées k l'Elysée. Mais, par un hasard provi dentiel le Président avait, dès la veille, donné

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 2