9 JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3650. 36me année. ?FE3S, 22 Septembre. 30,178 VOIX, EST-CE CLAIR? M. le baron Devrière, gouverneur de notre pro vince vient de passer par notre ville, se reudant Dickebusch où l'appelle l'administration de ses terres. Monsieur le Rédacteur, AGGRAVATION DES DROITS VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PBIX »E L'ABONNEMENT, par trimestre, ïpres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° "JÔ e. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 1 centimes la ligne.) Parmi les traditions du représentatif, il en est une, suivie avec respect par tous les hommes d'État d'Angleterre, de France et de Relgique. Cette tradition consiste h consulter le pays élec toral, alors qu'un ministère semble avoir perdu la confiance nécessaire pour douner sa politique le caractère de la légalité. Selon que la réponse de l'oracle électoral est favorable ou fatale, le minis tère conserve ses portefeuilles ou les remet au Souverain, qui les confie des hommes dont les principes lui paraissent refléter le plus fidèlement l'état moral du pays. Cela est élémentaire. Or qu'a fait le ministère du 12 août? Il s'est présenté le 8 juin devant le corps élec toral; le pays consulté a répondu au ministère par plus de trente mille voix indépendantes Votre politique est mauvaise, détestable, hypo crite. Nous ne voulons plus de ces pharisiens de libéralisme qui en grimacaot des sympathies pour te pauvre ouvrier viennent étendre la griffe du fisc sur une misérable somme de mille francs. Nous ne voulons plus de ces charlatans de tolé rance politique qui, après avoir crié bien haut contre le clérical, le pouvoir occulte, l'intolérance religieuse, ne font que de l'intolérauce budgétaire, en excluant des emplois, quiconque ne se prosterue pas devant leur idole. Nous ne voulons plus de ces charlatans d'écono mie qui gaspillent l'argent du trésor pour la bonne presse, c'est-à-dire la presse servile, et qui n'ont pour la presse indépendante que vexations et calomnies quand elle a le courage de défendre ses intérêts menacés. Nous ne voulons plus de ces faux apôtres du progrès qui, avec l'air de surpasser leurs devanciers jettent la discorde dans les conseils de la Couronne, dans les grands corps législatifs jusque dans l'admi nistration publique. Nous ne voulons plus de ces promoteurs du libre examen qui étouffent dans les chambres les discussions sérieuses, et excluent le clergé des écoles sous l'empire de la liberté en tout et pour tous. Nous ne voulons plus enfin de ces patriotes sans patrie qui dans les journaux soudoyés par le minis tère viennent dicter la loi au peuple belge et osent jeter la menace ou de reviser sa constitution légalement ou de Vabattre révolutionnairemenl. Voilà ce que plus de trente mille voix belges ont répondu la politique nouvelle du ministère. Peu leur importe sans doute quels hommes régissent le pouvoir, mais tous leurs efforts tendent avoir une politique plus sage, plus économique et surtout plus désintéressée. Reste savoir si le ministère replâtré tiendra compte de ces avertissements. Libre lui de pour suivre ses tendances funestes vers les loges et les clubs maçonniques libre lui de méconnaître la voix du peuple et d'oublier les vingt années de gloire et de prospérité que la Belgique a passées sous ses devauciers. Mais de là une culbute hon teuse, il n'y a plus franchir que cette ligne qui sépare les pouvoirs insolents de cet abîme invisible qui ne se révèle eux, que lorsqu'ils y roulent au milieu des malédictions d'une nation entière! Le mauvais temps contrarie singulièrement nos travailleurs dans la recolle du houblon. Les champs que nous avons parcouru offrent un aspect digne de pitié. Des centaines d'ouvriers flamands que la- misère fait quitter leur chaumière, supportent avec courage le froid et la pluie, dans l'espoir d'obtenir quelques journées de salaire pour leur famille en détresse. Nous possédons dans notre province une maison d'éducation du plus haut mérite. Pour en être pleinement convaincu, il faut assister la Distribution des Prix au pensionnat Sainte Marie Thielt, dirigé depuis longues années par les dames Van Biervliet avec un succès toujours croissant. Si vous voulez oublier pour quelques heures vos soucis, si vous voulez jouir du spectacle gracieux d'une jeunesse, déployant sans affec tation les plus aimables talents, devant une société de parents et d'amiseh bien tachez de vous faire inviter (si vous êtes père de fa mille, car la consigne est extrêmement sèvèie a l'égard des jeunes gens,) cette fêle littéraire si belle de tact, de convenance et de parfait bon ton. Pour nous qui avons eu ce plaisir, il y a peu de jours, nous nous demandons comment font donc ces dames Van Biervliet pour parvenir former ainsi l'esprit et le cœur de toutes leurs élèves car il n'est pas question des sujets bril lants seulementmais bien de l ensemble du pensionnat comment font-elles pour donner leurs élèves une instruction, non pas superfi cielle, mais réellement profondepour faire vaincre de jeunes demoiselles la sécheresse des mathématiques et de tout ce qui tient la correspondance commerciale? comment font- elles pour faire parler de jeunes flamandes le français et l'anglais avec tant de perfection? Ces dames paraissent avoir surtout le secret d'initier leurs élèves l'art d'écrire nous avons vu de ces compositions qu'aucune main n'avait retouchées, et qui nous ont ravi par le charme des pensées et la grâce du style. Nous demanderons encore comment font donc ces dames pour captiver l affection de leurs élèves un tel poiat que, pour celles-ci, le jour de la sortie du pensionnat est un jour de deuil et de larmes Nous ne parlons pas du drame si simple et si beau qui a été représenté L'élève de St-Cyr, ou l'enfant qui jeûne pour sa mère, ce drame si plein de pensées religieuses et morales tellement suaves que, bien que vous ne soyez pas trop dévot, vous vous sentez pris irrésistiblement et qu'une larme vient trahir l'émotion sacrée que vous éprouvez. Nous respectons profondément le désir ex primé par les aimables élèves du pensionnat de Thielt, de ne pas voir leurs noms livrés la publicité. Nous leurs dirons donc simplement Mesdemoiselles de Sainte Marie, vous étiez parfaitement la hauteur de vos râles en re présentant les élèves de Si- Cyr, les élèves de Racine et de Madame de Mainlenon. La proclamation n'est pas la partie la moins intéressante de cette belle solennité. Elle est accompagnée de remarques qui expriment des pensées si élevées sur jéducation, et rendues dans un style si attachantque l'attention est captivée jusqu'au bout et qu'on ne peut s'em pêcher de dire avec regret quoic'est doncfini Je ne sais. Monsieur le Rédacteur, pourquoi nous enverrions nos enfants faire grands frais leur éducation dans les institutions de France, où l'on n'enseigne qu'une seule langue, tandis que nous possédons au sein de notre province des établissements, où l'on enseigne avec une rare perfection le flamand, le français, l'anglais, les mathématiques et la tenue des livres Des établissements où les élèves sont traitées avec cette affectueuse bonté qui leur fait moins regretter les doux soins maternels.... Ajoutons que nous avons eu le plaisir de voir nos appréciations hautement approuvées par M. le vicomte De Croeser de Berges MM. les Représentants baron de TiUeghem et Roden- bach, et par une Joule de personnes distinguées composant un auditoire d'élite. Veuillez agréer, etc., Un père de famille. Bruges, le 17 septembre iS5î. Nous n'avons pas besoin de faire nos réserves sur le passage suivant de la correspondance de la Ga zette de Cologne, relatif au traité de i845 La convention littéraire, fruit de longues et laborieuses négociations, paraissait avoir terminé tout débat, les deux parties contractantes ayant déclaré que cet acte international pouvait être con sidéré comme un gage de bons rapports entre les deux pays. La France, sans même attendre la rati fication de ce traité, émet maintenant de nouvelles prétentions. Elle demande le renouvellement du traité de i845, si désavantageux pour nous, et cela dans des ternies si menaçants qu'on ne peut rien y comprendre. Le cabinet belge a refusé de se soumettre ces exigences; mais pour prouver sa bonne volonté jusqu au bout, il a offert de reprendre les négocia tions. Des propositions oDt déjà été faites cette fin; toutefois elles n'ont pas été acceptées par le gouver nement français. En France comme en Belgique, on attend avec un sentiment d'inquiétude et de curiosité le résultat de ces difficultés. On dit que la notification renferme certains menaces, dans le cas où l'on ne répondrait pas aux désirs du gouver nement français. Journde Bruxelles DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE. Paris, le ai septembre, 9 h. du matin. SUR LES HOUILLES ET LES FERS IMPORTÉS EN FRANCE. Le Moniteur publie un décret portant qu'au 1" octobre prochain, les droits établis sur les houilles belges importés par terre, entre Halluin inclusive ment et Longwy inclusivement, est fixé 3o centi mes par 100 kilogrammes.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1