2 Le tribunal civil d'Ypres a décidé dans son audience d'hier deux questions impor tantes La première que le frère ne peut obtenir la contrainte par corps pour incarcérer sans espoir de payement sou frère débiteur. La seconde que le maraudage ne doit pas être assimulé au vol, et n'infirme pas la crédibilité d'un témoin en jitslice. Depuis que M. De Brouckere a remis ses pouvoirs au Roi, la crise ministérielle ne paraît pas avoir failun pas vers sa solution. Le Précurseur annonçait hier sous la forme de: on assure, que M. le comte de Theux avait été appelé auprès du Roi; les journaux de Bruxelles, arrivés ce matin, ne disent rien de semblable. L'Indépendance déclare qu'il est faux que M. Rogier songe conserver la direction des affaires moyennant la dissolution des Chambres: Sa retraite, dit-elle, est sé- rieuse, très-sérieuse, c'est au surplus un fait accompli. N'en déplaise Vin- dépendance quelque sérieuse, quelque très- sérieuse que soit la retraite de M. Rogier, nous n'y croirons que lorsque le Moniteur l'aura constatée dans sa partie officielle. Nous connaissons la manie du pouvoir qui domine le ministre de l'intérieur, et après avoir retiré les cinq premières dé missions, il est aussi capable de retirer la sixième. (Patrie de Bruges.) On lit dans le Journal français de Francfort: Le Journal allemand de Francfort avait annoncé que M. le comte de Briey avait remis la Diètegermanique une circulaire relative aux différends qui existent entre la France et la Belgique. M. le comte de Briey étant absent, M. le comte de Grim- bergh, secrétaire de la légation belge, a remis celle circulaire officieusement M. de BismarkSchœnhausen,en voyéde Prusse la Diète, et qui remplace M. le comte de Thun en sa qualité de président la Diète. On écrit de Tournai, 18 octobre La vente définitive du château et du domaine de Bury a eu lieu ce malin au village de Baugnies parle nolaireDugnoIle, assisté du juge de paix de Péruwels et en présence de M°" Lydie Fougnies et de M. le comte Ferdinand-Visard de Bocarmé. Deux nouveaux amateurs s'étant présentés, le château avec ses dépendances, après quelques surenchères, a été adjugé pour 157,500 fr. M. le chevalier Jenichek, ri che propriétaire Hongrois, qui habile en ce moment Paris. Quelques personnes prétendaient, mais je pense qu'elles sont dans l'erreur que celle acquisition était faite pour le compte de M. le comtede Chabrol, ancien ministre de Charles X qui la réserverait pour M"" Lydie de Bocarmé qui ne peut acquérir directement par elle-même, étant tutrice de ses enfants. Toutefois, le nouveau pro priétaire a déclaré que le château allait être immédiatement restauré pour être habité au printemps prochain. Dans la nuit du 17 au 18 de ce mois, un vol d'une audace extraordinaire a été commis dans la ferme occupée Dotlignies, district de Courtrai, par les époux Lezaere- Rasson en la chambre où ceux-ci dor maient et côté de leur lit, des voleurs, qui s'étaient introduits au logis l'aide d'effraction, ont pris une somme de 150 fr. et une montre en argent. Le fermier et sa femme ne se sont aperçus du vol que le lendemain. Jusqu'ici on n'a pu découvrir les coupables. Nous apprenons que, dans les envi rons de Fumes, circule un individu qui, muni d'une lettrede recommandation don née il y a de longues années et dans d'au tres circonstances, se présente chez les personnes pieuses afin de solliciter des au mônes qui lui permettent d'embrasser la vie monastique. Le public fera bien de se mettre en garde contre les mensonges de cet individu, qui déjà a été chassé d'un couvent de la Flandre orientale. (Patrie.) Le conseil communal d'Audenaerde, ayant décidé que celle ville serait éclairée au gaz, vient de faire un appel aux entre preneurs. On lit dans la Gazelle de Mons que hier malin, vers huit heures, une tentative d'assassinat a été commise contre le père Lhoir, supérieur de la communauté des Jésuites établie en celte ville. On a fait la vendange sur toute la côte du nord de Liège. La récolte a été très-faible, mais le vin sera, paraît-il, de très-bonne qualité, et sera recherché. La vigne a fortement poussé pendant l'été et a fait d'excellents bois, ce qui fait espérer, au dire des vignerons, que la récolte de l'année prochaine sera plus abondante. Le nommé Paul Neunez, l'assassin de M. le docteur Leclercq, Mal, est toujours au secret. L'instruction de cette malheu reuse affaire est cependant terminée de puis longtemps. L'assassin a été pris en flagrant délit et n'a d'ailleurs pas nié un seul instant sa culpabilité; la constatation des faits et les dépositions des témoins ont été déterminées en quelques jours. Un point seulement restait éclaicir et il est capital dans cette affaire. Neunez avait-il la pleine jouissance de ses facultés intel lectuelles? A-t-il eu la conscience du fait horrible qu'il a posé? Est-il un assassin ou un fou C'est ce que les magistrats instruc teurs n'ont pas osé définir, et M. le juge d'instruction Berghmans a chargé M. Ros signol médecin légiste, d'étudier soigneuse ment l'état mental de Neunez M. Rossignol fera son rapport vers la fin de celte se maine. Neunez sera ensuite soumis pen dant quelque temps un nouvel examen par M. le docteur Ghislain, directeur de l'hospice des aliénés de Gand, et le diag nostic de ces deux hommes de l'art, mis en parallèle, servira de base l'acte d'ac cusation dresser contre Neunez, qui dans tous les cas, dit-on, passera devant la Cour d'assises. L'exemple suivant de l'excentricité anglaise est rapporté par le Journal de ConstantinopleJeudi dernier, dans la soirée, on entendit des cris dans une mai son située dans le quartier des Maltais Galala. La policey accourut un Autrichien, cuisinier bord d'un bateau vapeur, s'en fuyait de cette maison et se précipita dans la mer. Un zaplié l'atteignit la nage, et le conduisit de nouveau la maison d'où étaient partislescris de détresse; on trouva dans une chambre toute ensanglantée un Anglais qui avait le nez fraîchement coupé. On l'interrogea pour savoir si l'Autrichien l'avait ainsi maltraité. L'Anglais se fâcha, disant que personne ne l'avait réduit en cet état et qu'on ne devait pas s'occuper d'une personne qui il plaisait d'être sans nez; les gens de la police rirent de celle réponse originale, et ne s'occupèrent pas davantage de cette affaire où il s'agissait de sujets étrangers. lisent chaque passage de M. De Patio aux affaires de la cotutuuue. D'abord sou activité et sa géné rosité' fareut dirigés vers cet Hospice des vieillards qui fait tant d'honneur la localité, et plus tard aucune peine, aucuoe démarche lie lui coûta pour l'obtention et la complète exécution d'une voie de communication longtemps désirée. Quand les années pesaient déjh sur le vicomte du poids de la décrépitude, il luttait eucore pour donner ce qu'il pouvait de soins h ses administrés. Quand il ne pouvait plus participer aux délibéra- lions du Cooseil, le Nestor des Bourgmestres, cou rageux jusqu'à la (in, se fesait rendre compte de tout, réclamait la connaissance des actes, et se ré servait la signature, jusqu'il signer encore huit jours avant sa mort d'une main presque défail lante et prête h se glacer pour jamais. Cette énergie morale dans la débilité sénile était soutenue par la force des sentiments religieux dout il était animé. La main guerrière qui avait autrefois tiré l'épée pour la défense de l'Impéra trice Marie-Thérèse, envoyait maintenant un man teau magnifique pour décorer l'image de la Sainte Vierge Marie. Cette main protectrice était en même temps étendue vers l'Église et vers les pauvres, qui occupaient constamment une graude place daos la sollicitude du noble défunt. Rien n'était négligé pour leur procurer du travail et du secours dans les temps de crise: son regard était toujours fixé sur cet objet de sa vive préoccupation. Dans les questions publiques, tout en écartant avec dignité l'agitation qui entretient l'esprit pernicieux de parti, il s'euqnérait soigneusement de l'intérêt de la religion, de ce qui pouvait lui être utile ou lui nuire. I! voyait avec plaisir fleurir les écoles des tinées h instruire la jeunesse sous l'influence bien faisante de la religion. Les ministres do culte étaient honorés dans son accueil, dans ses discours et dans ses actes. En tète de ses dernières volontés, écrites passé plusieurs années, brillent ces paroles comme burinées sur le cœur d'un loyal chevalier: Je désire de mourir dans l'Église catholique romaine, unique centre de vérité. Puis il con tinue par ce témoignage et ce vœu patriarcal J'ai tâché de protéger l'Église et les bonnes institu— lions dans ma commune: j'ai coufiance que les mêmes dispositions continueront régner dans ma famille. Ces expressions touchantes ré pondaient h sa conduite, elles se reproduisirent dans ses dernières exhortations sa famille at tristée, et sa participation réitérée aux secours religieux en augmentait l'édification. C'est ainsi qu'il consomma sa carrière, et qu'il vit arriver eu paix avec Dieu et respecté des hom mes, le jour de séparation qui n'a pour lendemain que l'éternité. La confiance avec laquelle il rendit son âme au Créateur se traduisit par cette sérénité qui se conserva dans ses traits après que la vie se fût retirée, et qui fit véritablement ressembler sa mort au sommeil tranquille du juste. Vous, Messieurs, qui secondiez efficacement les efforts de votre véuérable Bourgmestre pour la prospérité publique, et qui divers titres eûtes tant de part dans les services éininents dont on lui est redevable, souvenez-vous des années difficiles de détresse et de désolation que vous avez traversées avec lui. Dans peu de communes les souffrances du peuple ont été combattues et soulagées avec un résultat aussi satisfesanl qu'en ces lieux. Rien ne stimule tant la vigueur du dévouemeut et du pa triotisme que les difficultés vaincues, et l'exemple précieux d'un chef qui, ayant accompli sa lâche, demande 'a la reconnaissance publique, moins des éloges, que la continuation du bien, l'union pour le multiplier, et les prières de tous pour adieux.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 2