On lit dans le Daily News:
Les habitans de l'île sont au nombre
de quatre-vingt-six femmes et quatre-vingt-
huit hommes. Presque tous descendent
des hommes d'équipage de Bounty et de
trois femmes tahitiennes. Il n'y a pas de
code pénal dans l'île; toute la population
vit en famille. Comme il n'y a pas d'argent,
et comme les boissons spiritueuses sont
défendues, il n'y a aucune excitation au
crime. Toute la terre est possédée en com
mun; personne ne fait valoir pour lui seul.
Tout l'argent monnayé de l'île est de 18 dol
lars. Pitcairn, entièrement cultivée, pour
rait nourrir 500 habitants; elle a quatre
milles et demi de circonférence; le climat
est bon.
Aucun navire ne peut approcher de
l'île sans pilote. Les habitans sont moins
robustes que la race anglaise, et ils vivent
moins longtemps. Ils se nourrissent de
pommes de terre et de noix de coco. Une
fois la semaine, ils mangent du poisson et
de la viande. Il n'y a pas de source; on
guide l'eau de pluie dans des réservoirs.
Un navire de guerre anglais vient visiter
l'île une fois l'an. Quand un étranger est
forcé par la tempête de se réfugier dans
l'île, on l'y garde jusqu'à l'aparitiou du pre
mier baleinier que l'on voit.
L'indigène qui vient ici comme ambas
sadeur a été plusieurs fois élu président
de l'île pour une année. II aura surtout
affaire au duc de Norlhumberland et l'é-
vêque de Londres.
Il y a soixante ans, huit ou dix An
glais, après avoir commis un grand crime,
se sont réunies trois femmes sauvages,
et, choisissant une petite île (Pitcairn), ils
y ont colonisé. Il paraît que les indigènes
songeraient maintenant l'île de Norfolk,
environ 1,000 milles de distance pour y
déverser l'excédant de leur population. Us
espèrent que le gouvernement anglais la
leur donnera. Ils parlent l'anglais très pu
rement et iis suivent religieusement les
pratiques de l'église anglicane. Pendant
nombre d'années, les réfugiés de l'île de
Pitcairn n'ont pas été découverts par la
marine anglaise; enfin, un bâtiment an
glais, ayant été jeté contre l'île, l'équipage
fut très surpris d'entendre les indigènes
crier en bon anglais: Lancez-nous une
corde. L'amiral Bligh, qui était bord
du Bounty, lors de la révolte, a habité long
temps Soulhampton.
Une lettre adressée M. le supérieur
du grand séminaire de Nantes par l'abbé
Babonneau, missionnaire dans le diocèse
de Nalchez, annonce une très triste nou
velle. Le vénérable évêque de ce diocèse,
Mgr Chance, est mort le 22 juillet Fré
déric City (Maryland), après douze jours de
choléra-raorbus. Une autre lettre adressée
également M. le supérieur du grand sé
minaire de Nantes, contient des détails
satisfaisans sur la mission de la Nouvelle-
Zélande. On y lit:
Comme dans la plupart des îles de
l'Océanie, le plus grand obstacle que nous
rencontrons la propagation de la foi est
la propagande protestante; dans ces mis
sions lointaines, un clergé séculier aurait
delà peine se recruter et opérer le
bien; le diocèse de Port-Nicholson a été
formé dans le but spécial de favoriser la
réunion en société de tous les mission
naires, et de donner ainsi leur action
plus d'unité et de force.
Par décision du 24 septembre, des com
mutations de peine ont été accordées
50 condamnés politiques du déparlement
de Vaucluse.
Le quartier St-Martin, Paris, a été
hier vivement impressionné par une aven
ture qui fait en ce moment le sujet de
toutes les conversations.
Deux sœurs jumelles Anna et Louise G.,
âgées de 18 ans, travaillaient ensemble
dans une fabrique de perles fausses. Depuis
longtemps, elles avaient perdu leurs pa
rents; jamais elles ne s'étaient séparées et
elles vivaient dans une union qui était
citée comme modèle.
Il y a quelques mois, le fils du contre
maître de la manufacture dans laquelle
étaient occupées les deux sœurs devint
éperdûment amoureux d'Anna. C'était un
honnête jeune homme, dont les intentions
étaient pures et qui parla d'abord de ma
riage. Anna, qui se sentait favorablement
disposée en sa faveur, refusa néanmoins sa
proposition, dans la crainte d'être obligée
de quitter sa sœur.
Mais partir de ce jour, elle cessa de se
bien porter et fut en proie une sombre
tristesse. Elle savait que sa sœur éprou
vait pour Jules D. une inclination secrète;
aussi avait-elle caché Louise la demande
que lui avait faite elle-même le fils du
contre-maître.
Cependant son état s'étant aggravé, elle
ne put résister aux sollicitations réitérées
de sa sœur, et elle lui avoua la cause de
son mal. Louise la pressa de conclure ce
mariage et elle finit par donner son con-
sentiment.
L'ardeur du jeune homme abrégea les
formalités préliminaires, et tout obstacle
avant été levé, le mariage devait avoir lieu
jeudi.
Louise passa la nuit préparer la toi
lette de sa sœur, et le malin elle l'habilla
elle-même, mettant tous ses soins relever
l'angélique beauté de la jeune fille. En
faisant tous ces préparatifs, elle s'efforçait
de paraître gaie, et ce fut avec une sorte
d'enjouement qu'elle accueillit le futur
marié.
La toilette d'Anna était achevée la cou
ronne virginale venait d'être posée sur sa
tête; les voilures attendaient dans la rue.
Avant de se séparer de sa sœur que quel
ques soins retenaient encore au logis, la
jeune fiancée se jeta dans ses bras et l'em
brassa en pleurant. A la suite de celte
étreinte, Louise chancela, puis s'affaisa sur
elle-même.
On crut que l'émotion venait de lui faire
perdre les sens et ou s'empressa pour la
secourir; mais tous les soins qu'on lui
donna ne purent la faire revenir, et bien
tôt on acquit la douloureuse certitude
qu'elle avait cessé d'exister.
Aussitôt tous les préparatifs de la noce
ont été contremandés; le mariage a été
remis une autre époque et la fête s'est
changée en deuil. Un grand nombre de
jeunes filles du quartier se proposent de
suivre le convoi de Louise G.
ITALIE.
D'après des nouvelles de Florence, en
date du 14 octobre, deux objets occupaient
en ce moment les hommes politiques de la
Toscane: le nouvel emprunt et la ligue
commerciale avec l'Autriche. Le nouvel
emprunt doit être de 70 80 millions de
francs; il servirait rembourser l'emprunt
de 25 millions de francs fait en 1850, celui
de 10 millions fait en 1851, et le résidu de
l'emprunt de 4 millions de l'ex-duché de
Lucques.
On paierait aussi l'ancienhe et la nou
velle dette contractée envers l'Autriche,
montant 15 millions de fr., et les 15
millions de dette flottante; il resterait en
core une quinzaine de millions pour la
construction du nouveau port de Livourne
et pour l'assainissement du marais de Bi-
catina entre Lucques et Florence. M. Bas*
toji, banquier Livourne, est chargé de
la négociation de cet emprunt.
On peut regarder comme conclue la li
gue commerciale avec l'Autriche.
La Patria de Turin annonce que la
commission de sénateurs, chargé de l'exa
men de la loi sur le mariage civil, s'est
réunie plusieurs fois pour terminer ses
travaux préparatoires. Elle a, comme on
l'a dit, choisi pour rapporteur M. de Mar-
gherita. La plus grande partie des docu
ments recueillis par les ministres lui ont
clé soumis. Tous les procès-verbaux de la
commission chargée de rédiger le projet
de loi qui a été rejeté, sont sous presse.
Le président du conseil et le ministre de
la justice assistent aux séances de la com
mission.
On lit dans un journal romain, ordi
nairement bien informé de ce qui se passe
en Savoie
II yaà Bonneville, en Savoie, un collège
royal dont cinq professeursélaienl prêtres,
appartenant tous au clergé si distingué de
la Savoie. Plusieurs d'entre eux ont bien
mérité de la science et de la littérature,
en faisant imprimer des ouvrages estima
bles. Or, tous ces professeurs ont été con
gédiés et remplacés par des laïques, des
étrangers qui jamais n'ont reçu des paten
tes del'Université deTurin. Les professeurs
ainsi destitués, en ont demandé la raison;
et, pour toute réponse on leur a dit qu'au
cune plainte n'avait été formulée contre
eux, qu'ils devaient regarder cette déter
mination comme une simple mesure poli
tique.
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ILDliît! iSSitAïiîA'ifilï»
Marchand Quincaillier
RTE DE LILLE} 5, A APRES,
On peut se procurer chez lui le véritable
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fr. 1-25 le flacon. (r>)
u.n ambassadeur de t'ÎLE de pitcairn.
Parmi les passagers que le bateau vapeur
YOrenoque a récemment amenés des Indes-
Occidentales Southamplon, était un ha
bitant de l'île Pitcairn, la résidence des
descendans des révoltés du navire Bounty.
Il est porteur de dépêchés de l'amiral Mo-
resby, dans l'Océan Pacifique. 11 vient de
mander au gouvernement anglais d'aider
la population de l'île dans ses efforts pour
améliorer l'éducation et de permettre aux
hâlimens de guerre anglais de visiter l'île
plus souvent. Cet homme a soixante ans.
Il y a vingt-cinq ans, il visita l'île de Pit
cairn, et, quoique étranger, il obtint la
permission de s'y fixer.
FRANCE. Paris, 19 octobre.
A l'honneur d'informer le public, qu'il vient
de recevoir un assortiment complet de Joujoux
d'enfants pour la Saint-Martin et la Saint-Nicolas.
Il tient e'galement la Parfumerie et la Mercerie.
Nattes en crin et en cordes, le tout des prix
très-modérés.